Captain Marvel

Captain Marvel
2019
Anna Boden, Ryan Fleck

Dernière ligne droite pour le MCU (Marvel Cinematic Universe) qui nous dévoile ici la dernière origin story pour l’affrontement ultime contre Thanos, le grand adversaire d’une décennie entière de films de super-héros Disney. Et ce n’est pas n’importe quelle origin story, puisque non seulement il s’agit du plus puissant super-héros de tous les temps, mais c’est en plus la première super-héroïne à qui Marvel dédie un film. Alors même que côté DC Wonder Woman était déjà passé par là, c’est avec ce porte-étendard qu’un assez affligent mouvement féministe s’est lancé, comme si une héroïne en tête d’affichage avait quoi que ce soit de novateur. Est-ce parce qu’elle n’a pas de love story (et ça reste sujet à débat) ? À ce compte là le tout premier Alien était bien plus féministe, mais soit. La campagne marketing s’en est un peu retrouvée indigeste par moments, au point qu’un bashage massif a été organisé avant même la sortie du film, mais les notes ont peu à peu remonté, revenant à un niveau bien meilleur. Mais faisons fi des enjeux des prochains films et des perturbations annexes, car la cuvée est au final assez bonne.

Règle d’or des précédents films, la continuité n’est plus à l’ordre du jour. Dérogeant déjà un peu à la règle, Ant-Man 2 se déroulait en parallèle d’Infinity War, mais cette fois l’action prend place en 1995. On y découvre Vers (Brie Larson), une Kree de Hala, membre de la Star Force (dirigée par Jude Law), une élite chargée de la protection dans l’univers. Suite à une mission de sauvetage qui va s’avérer être une embuscade, Vers va être capturée par les Skreul, aliens des plus dangereux car capables de copier n’importe qui jusqu’à son ADN, les rendant indétectables, connus pour leurs infiltrations dans des civilisations qu’ils copient puis détruisent de l’intérieur. Grâce à ses pouvoirs, elle va réussir à leur échapper et va tenter de retrouver ce qu’ils semblaient chercher dans sa mémoire. Amnésique, elle ne se rappelle rien avant son arrivée sur Hala six ans plus tôt, et pour contrer les Skreul elle va devoir affronter son passé inconnu et se rendre sur une bien étrange planète : la Terre.

On ne va pas tergiverser 107 ans, on a là un produit particulièrement calibré à la sauce habituelle avec comme toujours un savant mélange d’action, humour et aventure. La construction en puzzle ne change pas grand chose à une histoire assez classique, bien qu’on appréciera quelques rebondissements dans l’intrigue, de même que le caractère assez posé de l’ensemble, ne cherchant pas la surenchère d’action mais privilégiant l’ambiance et les personnages. Ça fait le taff grosso modo, et Brie Larson est toujours aussi exceptionnelle, arrivant à créer une certaine fragilité chez ce qui est l’un des êtres les plus puissants de l’univers. Heureusement, à force la marque de fabrique du MCU se peaufine et s’améliore, nous régalant de savoureux passages comiques comme la bagarre dans le train, les deux séquences sur la technologie de l’époque, ou encore tout ce qui entoure le chat et Nick Fury (Samuel L. Jackson). Concernant ce dernier, il faut bien dire que la technologie de rajeunissement est bluffante, et plus globalement le visuel du film est irréprochable, bénéficiant d’effets-spéciaux de très haute facture avec une mise en scène soignée, surtout dans les scènes épiques, le reste étant purement fonctionnel. À quelques semaines de la sortie de Endgame, il était grand temps d’introduire ce personnage central, mais le bilan n’est pas parfait. Le film était indispensable, dans les faits le résultat est très sympathique et augure de très bonnes choses, mais pourquoi maintenant ? Pourquoi si tard ? Le film aurait pu sortir il y a dix ans que cela n’aurait posé aucun problème, et au contraire on a l’impression qu’il manque un ou deux films pour vraiment faire le lien avec Endgame. Elle découvre à peine l’ampleur de ses pouvoirs, en pleine crise galactique non résolue, et on la retrouve une vingtaine d’années plus tard l’air de rien. C’est dommage, mais cela n’enlève en rien ses qualités au film.

Voici au passage une vidéo-critique du film, avec à 8 min 15 une théorie sur la présence de nulle autre que Wolverine : https://youtu.be/tWRv7geQ3sw

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