Triple frontière

Triple frontière
2019
J.C. Chandor

Alors que leur précédente tentative de concurrencer les blockbuster s’était avéré être un cuisant échec tant Bright était une catastrophe scénaristique et visuelle, Netflix remet le couvert avec un film événement, estimé à 115 M$ de budget. Annoncé comme un film de braquage impressionnant avec un casting cinq étoiles (donc une par tête semble t-il), le film a fait énormément de bruit et on en entend parler de partout, et la dernière fois qu’un de leurs films a fait un buzz pareil, c’était pour le très sympathique Bird Box. Finalement le film est très loin de ce à quoi je m’attendais, avec quelques bonnes et pas mal de mauvaises surprises.

L’histoire du film est on ne peut plus simple : une équipe de cinq potes de l’armée américaine (Oscar Isaac, Ben Affleck, Charlie Hunnam, Pedro Pascal et Garrett Hedlund) va avoir vent de la cachette du plus gros narco-trafiquant de l’Amérique du Sud, et un contrat leur permettrait d’aller le dévaliser, moyennant quoi le gouvernement américain leur prendrait une part importante du butin. La solution était simple : soit faire appel à l’armée au complet et ne toucher qu’une petite prime dérisoire par rapport au butin, soit faire le coup eux-même et mettre définitivement leurs familles à l’abris du besoin. Le coup du siècle ? Oui, mais tout ne se passera pas comme prévu.

C’est purement subjectif, mais je n’aime pas les films de guerre. Même des ovationnés comme Jarhead ou Green Zone (pas de critique du film, m’étant endormi devant) m’ont passablement fait chier, et je pèse mes mots. Le premier quart d’heure nous refourguant le même genre de séquences vues cent cinquante mille fois, j’avais donc particulièrement peur, et de voir l’absence de développement des personnages et leurs caractères si stéréotypés aurait pu condamner mon verdict. Heureusement, on enchaîne derrière sur le fameux casse du millénaire, mais en fin de compte c’est bien trop facile, on ne sent aucune préparation minutieuse, et puis surtout on se demande ce que va faire le film derrière sur plus d’une heure. Et c’est là que le film va se montrer plus intéressant : voler des millions, c’est bien, les transporter, okay, mais pas à pied. Quand la connerie des uns va s’additionner à celle des autres, le film va partir dans un road trip à travers les paysages magnifiques de l’Amérique du Sud, nous montrant ses jungles, mais surtout la cordière des Andes, et entre une réalisation sublime, la grandeur des décors et la tension du récit, le film fini malgré tout par nous emporter. Pas de quoi s’enthousiasmer outre mesure, juste quelques bons passages, un cadre dingue et des acteurs charismatiques, mais le scénario et l’écriture en général sont bien trop fades.

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