Les Animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald

Les Animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald
2018
David Yates

On m’avait prévenu, mais je ne pouvais y croire. Alors que j’avais adoré Les Animaux Fantastiques, qui arrivait à recréer la magie de la grande saga Harry Potter tout en développant son univers, sortant encore plus des murs de Poudlard, il semblait que la sauce ne prenne pas sur le second opus. Comment est-ce possible alors que l’autrice elle-même signait le scénario et que l’idée de cinq films était une idée finement étudiée depuis la création même de cette toute nouvelle saga ? Des critiques bien plus mitigées, et surtout un score en chute libre au box-office : 160 M$ de moins alors que le budget était en hausse. De quoi tout remettre en cause ? Apparemment non, mais comme beaucoup d’autres, ce fut pour moi la douche froide.

Ne vous attendez pas à une histoire qui démarre vraiment, ce film est même une réelle pause dans le récit, et ne raconte rien de surcroît. Il y avait deux grands enjeux dans le premier film, hormis retrouver les créatures : mettre la main sur le dangereux Gellert Grindelwald (Johnny Depp), un sorcier voulant créer une guerre entre les siens et les non-mages pour qu’ils n’aient plus à se cacher, ainsi que retrouver – voir tuer – l’obscurantis, désormais identifié, Croyance (Ezra Miller). Eh bien l’histoire est ici exactement la même puisque dès la première séquence le fameux Grindelwald va s’échapper, et Croyance est activement recherché (étonnant d’ailleurs dans la mesure où il est censé être mort). Et comme dans le premier, Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) et Tina (Katherine Waterston) vont se croiser dans leur recherche de Croyance, avec Queenie (Alison Sudol) et Jacob (Dan Fogler) se retrouvant au milieu un peu par hasard. On croisera aussi Leta Lestrange (Zoe Kravitz) et Albus Dumbledore (Jude Law).

Fondamentalement le film est à peu près du même niveau que le premier : les acteurs sont bons, les effets spéciaux très réussis et la réalisation est très soignée, et l’univers reste toujours aussi riche et intéressant. Mais un problème de taille se pose. Quelle est l’utilité du film ? Il n’y en a tout simplement pas. Quand le générique de fin arrive, mise à part quelques personnages secondaires complètement inutiles, le film n’aura rien développé, tout juste aura-t-il fait une légère révélation sur l’identité d’un personnage, et ça reste à prouver. Etant censé être l’antagoniste ultime de cette nouvelle saga, Grindelwald n’allait forcément pas rester enfermé, mais voir le criminel le plus dangereux – et donc surveillé – se libérer si facilement est surtout une preuve de l’incompétence des autres, et il est malheureux de le voir si effacé dans le film, au point que sa fausse identité du premier film avait plus de présence et de charisme. Le film sort aussi tellement de personnages et traite tellement de sous-intrigues qu’au final rien n’est réellement développé, tout est lisse, inconsistant, et la plupart du temps inutile. Pire, on sent du fan-service omniprésent et toujours aussi inutile entre Dumbledore, Naguini et Nicolas Flammel, tous quasi simples figurants. Même les principaux protagonistes du précédent film n’ont aucune consistance, n’ayant aucune évolution psychologique, et étant eux aussi simples spectateurs de ce grand vide où il ne se passe rien. Deux heures longues et pénibles, qui auraient très bien pu se résumer en 15 minutes. Énorme déception…

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