L’Associé du diable

L’Associé du diable
1998
Taylor Hackford

Les arts oratoires m’ont toujours fasciné : rien de plus bluffant qu’une personne qui arrive à ses fins ou à vous retourner le cerveau avec de simples mots. C’est donc tout naturellement que les films de procès attisent ma curiosité, mais rares sont ceux à vraiment me bluffer. En fait c’est bien simple, dans le genre il n’y a que trois films qui m’ont réellement impressionnés : L’Hermine, La Défense Lincoln et Le Juge, bien que j’y rajouterais aussi la série Better Call Saul. À la recherche de celui qui saura à son tour me faire vibrer, j’ai alors fait des recherches, et je pensais tenir là un spécimen de choix entre son thème et son casting.

Jeune avocat de Floride qui n’a jusqu’alors jamais perdu un seul procès de sa vie, Kevin Lomax (Keanu Reeves) va taper dans l’œil de John Milton (Al Pacino) un des patrons les plus influents du pays, gérant un empire s’étalant sur tous les continents et qui doit malheureusement souvent faire face à quelques procès. Entre un logement de luxe et un salaire qui feraient pâlir un ministre, il va accepter de déménager avec sa femme (Charlize Theron) à New-York, la ville de tous les péchés.

Mon avis sur le film est très mitigé : autant les rares plaidoyers sont excellents et le casting impressionnant, autant le reste est passablement convenu et mou. Le film est une métaphore des dérives de l’humain, la matérialisation de tous nos péchés, mais les sabots sont tellement énormes que le film décide lui-même de briser le mur en devenant premier degré, chose largement spoiléé avec le titre, qui prend finalement un tournant littéral. C’est dommage, la scène de révélation est d’une lourdeur atroce et globalement le film a un énorme problème de rythme, mais d’un autre côté cela permet d’offrir une fin assez bien trouvée, faisant croire à un retour plus moral, pour mieux nous montrer toute l’hypocrisie des « hommes vertueux ». Personnellement, je suis donc resté mitigé entre une écriture assez bonne, mais mal exploitée, et une mise en scène molle et ennuyeuse, aux effets psychédéliques ayant prit un sacré coup de vieux. Peut mieux faire…

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