Hook


Hook
1992
Steven Spielberg

Tout d’abord désolé à tous les fans du film, à tout ceux qui sont fan du dessin animé de Disney et tout ceux dont cette revisite / suite live-action a bercé l’enfance. J’aurais dû être de ceux là, mais j’ai toujours trouvé le film d’animation comme l’un des pires de la firme aux grandes oreilles, et j’ai mainte fois essayé de revoir ce fameux Hook sans jamais réussir à adhérer. C’est bien simple, de toutes les adaptations de la pièce de théâtre / roman de J. M. Barrie, la seule que j’ai trouvé aboutie était la version de 2004 de Peter Pan. Les années passent, l’esprit critique s’affine, l’esprit s’ouvre, et cette fois j’étais bien décidé à donner une énième fois sa chance au film.

L’histoire se place quelques 70 ans après les évènements du roman. Lors d’une de ses visites à Wendy (Maggie Smith), ce petit garçon qui ne voulait pas grandir va tomber amoureux de la petite fille de Wendy : Moïra. Il va alors décider de rester dans le monde réel pour vivre cet amour, oubliant peu à peu qui il était. Désormais père de famille, Peter (Robin Williams) a laissé le travail empiéter sur tout le reste, délaissant sa famille. Mais le passé lui ne l’a pas oublié : ruminant sa défaite depuis toutes ces décennies, le Capitaine Crochet (Dustin Hoffman) va débarquer dans le monde réel et capturer les enfants de Peter. S’il veut les sauver, il devra se rappeler son passé et replonger au pays imaginaire.

L’idée du film est foncièrement bonne : quand on devient adulte, on en oublie les joies simples, les jeux d’enfant, et il faut apprendre à vivre simplement. L’idée de prendre l’incarnation de la jeunesse qui ne veut pas grandir pour incarner un adulte qui rejette tout enfantillage ou amusement est cathartique, donc potentiellement brillant, et avec en prime Julia Roberts en fée Clochette et Gwyneth Paltrow pour la version jeune de Wendy montre la puissance du casting. Avec un réalisateur de renom à la barre, le projet ne pouvait qu’être génial. Et pourtant, c’est un ratage total. J’aimerais vous dire que le film est excellent, que c’est un régal, mais non.

Rien dans la façon de faire ne va. L’écriture est poussive au possible, abusant de caricatures, de clichés absolus comme le père trop occupé pour aller voir le match de son fils, qui fait en permanence des promesses qu’il ne tient pas. Et puis bon, on ne parle pas d’oublier les 4-5 premières années de sa vie, mais des décennies entières jusqu’à l’âge de 12-13 ans ! Qui n’a aucun souvenir avant cette époque ? En cas de traumatisme oui, mais là c’est tout l’inverse : c’est le bonheur de l’amour qui lui fait sacrifier son pays imaginaire. Or où est le sacrifice si on oubli ce qu’on a perdu ? Le coup du « vieil » homme rouillé est bon, mais son amnésie est maladroite et bancale. Et malgré les 2h24 le film va trop vite sur l’évolution du héros, qui rame trop longtemps pour une prise de conscience instantanée. Et s’il n’y avait que l’écriture qui posait problème… On excusera les effets spéciaux catastrophiques ou les décors en carton pâte immondes, même si la scène de fin dans le ciel fait très mal aux yeux, en revanche ce qui ne pardonne pas c’est vraiment le casting en roue libre comme jamais. Oui, diriger des enfants est difficile, mais à ce point ? Et même les adultes surjouent dans des propensions dantesques, juste insupportable. Le rire du Crochet bat des records en la matière… L’idée était sympathique, le casting alléchant, mais l’écriture, les effets spéciaux et surtout le jeu des acteurs sont si laborieux que le film est juste foncièrement raté.

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