Fast & Furious 9


Fast & Furious 9
2021
Justin Lin

Neuf… Bigre que cette saga dure avec déjà dix films au compteur en comptant le spin-off Hobbs & Shaw ! Il faut dire que si la saga se contentait d’un public de niche à ses débuts, en assumant pleinement un style beauf à base de grosses voitures chromées et de belles donzelles, à partir de Fast & Furious 4 la saga s’est mise à prendre un tournant plus grand public, se dénaturant progressivement pour devenir une pure saga d’espionnage, mais en mode décomplexé puis de plus en plus débile. La saga a atteint son apogée avec Fast & Furious 7, poussant le délire toujours plus loin, et avec en prime la mort de son acteur principal et le fameux hommage en fin de film, le chant de signe acclamé se transforma en succès improbable, doublant presque le record historique de la saga pour atteindre les 1.5 milliards de dollars au box-office. La franchise aurait pu en rester là, mais elle aurait surtout dû en rester là…

Désormais officiellement mercenaires pour le gouvernement (Kurt Russell), la bande de Dominic Toretto (Vin Diesel) – incluant Roman (Tyrese Gibson), Letty (Michelle Rodriguez), Ramsey (Nathalie Emmanuel) et Mia (Jordana Brewster) – va cette fois être confronté à nulle autre que le frère caché de Dom, Jakob (John Cena), qui va tenter de subtiliser une technologie que convoitait également Cipher (Charlize Theron).

Rarement vu un scénario aussi foutraque et insipide. Alors que les deux derniers épisodes nous avaient déjà fait le coup du frère qui sort de nulle part et du « oh la la, il est chez les méchants mais on se demande bien s’il va ou non changer de camp pour être en fait un gentil ». C’est lamentablement écrit, on nous ressort du placard Helen Mirren (mère de Deckard (Jason Statham) qu’on voit pour sa part en scène post-générique) pour le caméo le plus inutile de l’histoire, on a enfin  Lucas Black qui fait plus qu’un caméo mais son personnage est si peu exploité, et puis surtout impossible de ne pas parler du cas de Han (Sung Kang). Plod twist balancé l’air de rien dès la toute première bande-annonce, on nous ressort donc d’entre les morts un des acteurs phare de la saga. Comment a-t-il survécu ? Il bossait déjà avec le gouvernement et a simulé sa mort en se téléportant. Mais quoi ?! Pourquoi revenir ? Pour faire plaisir aux fans. Sérieusement ?! Difficile d’y voir une autre explication tant il ne sert à rien, et je vois mal comment quiconque pourrait s’en réjouir tant il a perdu toute aura. La narration est en plus constamment polluée de flashbacks incessants, tentant de faire de l’émotionnel sur des personnages qu’on ne connaissait pas et qui sont insipides, hormis Dom mais cet événement du passé avait déjà été évoqué.

Mais bon, on me dira que le scénario n’a jamais été le point fort de la saga, donc qu’en est-il du spectacle ? Médiocre, voir mauvais. La surenchère atteint ses limites, et la voiture qui se balance sur une liane, les aimants ou la fusée sont autant d’idées sympas sur le papier, mais juste absurdes à l’écran. Et entre des décors ou des personnages surexposés, des voitures qui voltigent beaucoup trop ou des textures pas bien finalisées, les effets spéciaux ne sont pas au niveau. Un fait dont la récurrence en période covid est inquiétante pour la qualité visuelle des blockbusters à venir, d’autant qu’en sortant tout juste des Eternels qui se pose comme une référence en la matière, le contraste est d’autant plus violent. Comme en plus la narration est parasitée par des flashbacks incessants (le premier ok, mais les autres pitié !), le rythme déjà mauvais s’en ressent encore plus pesant. N’ayons pas peur des mots : on se fait lourdement chier. Redondant, jamais drôle, jamais impressionnant et écrit à la truelle, on atteints des abysses rares pour une telle production. Et dire qu’ils veulent en faire encore deux de plus…

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *