Boîte noire


Boîte noire
2021
Yann Gozlan

Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est une « boîte noire », c’est le terme commun utilisé pour désigner l’endroit où sont stockées les données de vol d’un appareil (généralement un avion), ce qui permet notamment d’étudier les événements ayant conduit à l’incident dans le cas d’un crash. Comme dans la très grande majorité des cas les chocs se font par le devant de l’appareil et que cette fameuse boîte noire est située à l’arrière dans un caisson censé résister à tout type de catastrophe, dans la très grande majorité des crashs elles sont donc récupérables, glaçant témoignage d’un événement heureusement très rare, surtout sur les grandes lignes où le transport reste largement le plus sûr au monde.

Le film va donc nous plonger au cœur de la BEA (dirigée par André Dussollier), une agence chargée d’étudier tous les problèmes techniques liés à l’aéronautique. Un dossier brûlant va leur arriver : un vol avec une centaine de passagers s’étant mystérieusement écrasé dans les montagnes, aucun survivant. Chargé de l’enquête, Victor Pollock (Olivier Rabourdin) va expressément écarter de l’affaire un de ses employés spécialisé dans l’écoute et le traitement du son : Matthieu Vasseur (Pierre Niney). Seulement deux jours plus tard, Victor va être porté disparu, plus aucune trace de lui, et Matthieu va hériter de l’affaire. L’étude première de la boîte noire semble dessiner un scénario tout tracé, mais la vérité est-elle ailleurs ?

Brillant, juste brillant. J’avais grand espoir pour ce film tant la bande-annonce laissait entendre un thriller haletant, et clairement je n’ai pas été déçu. Dans un film d’enquête, outre la crédibilité, on attend principalement deux choses : un rythme trépidant bourré de rebondissements, et surtout un final à la hauteur. Si un point m’a dérangé, mais que pour des raisons évidentes je ne peux en parler, le film fait un quasi sans-fautes, se montrant impressionnant sur la gestion du suspense, le jeu de pistes et à quel point tout fait sens au final. Conspiration, négligence inconsciente, attentat, obsessions psychiatriques du héros, toutes les pistes sont crédibles et se défendent tout du long, faisant même des allers-retours, avec de nouveaux éléments pouvant redonner du crédit à une piste qu’on croyait écartée. Le scénario est parfaitement géré, le casting impeccable (mention spéciale à Lou de Lâage toujours resplendissante), la mise en scène maîtrisée (la transition de reconstitution dans le hangar est incroyable) et la gestion du budget (à peine 10 M€) force le respect tant le film n’est pas avare en décors. Une enquête palpitante, ultra dynamique et stressante, faisant incontestablement parti des meilleures surprises de l’année.

 

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