Raya et le dernier dragon


Raya et le dernier dragon
2021
Don Hall, Carlos Lopez Estrada, Paul Briggs, John Ripa

Snobé par beaucoup de monde ayant tôt fait de le cataloguer comme une tentative de Disney d’aller draguer le marché Chinois, alors qu’au final le film y a fait 20 M$, soit le tiers du score d’un Disney Animation habituel, le film a surcroît prit de plein fouet la très faible réouverture des salles en mars 2021 avec le streaming qui tend éloigner les gens des salles. Et pourtant, on tient là l’un des tous (voir le ?) meilleurs Disney de l’histoire.

Dans un monde où régnait la magie des dragons, un mal ancestral avait été réveillé par la cupidité et l’avidité des hommes qui n’a pu être endigué que par le sacrifice des dragons. 500 ans plus tard, la paix s’est progressivement fragilisée, l’histoire est devenue simple légende, et la pierre de dragon protégeant du mal suscitait la convoitise de tous, lui prêtant des pouvoirs rendant surpuissant quiconque la posséderait. Et alors que la nation protégeant la pierre a voulu rassembler toutes les nations pour plaider le retour de Kumandra, l’union de toutes les nations, ces dernières vont toutes tenter de s’emparer de la pierre, finissant par la briser et libérer le fléau, changeant toutes les personnes sur son chemin en pierre et plongeant le monde dans les ténèbres.

Une légende, une petite fille quasi princesse avec une créature archi mignonne (de quoi vendre des produits dérivés ?) : pas de doutes, il s’agit bien d’un Disney. Puis un fléau s’abat, les gens sont transformés en pierre en arrachant aussi l’âme des gens comme dans Les Créatures de l’esprit, de quoi laisser perplexe quant à la possibilité d’un jour les ramener à la vie. La petite fille grandi et devient une chasseresse aigrie dont la gentille petite créature de compagnie est devenue une immense monture imposante. On nous plonge dans un monde post-apo où le monde d’antan n’est plus que ruines et désolation, les survivants s’étant réfugiés dans des îles ou villes flottantes, l’eau étant une barrière naturelle protégeant du fléau. Si dans le style on semble proche d’un Disney classique, avec un dragon peluche magnifique (dommage que sa version humaine soit inspirée par son interprète AwkwafinaGéraldine Nakache en VF – car elle l’un des points les moins réussi du film) et des décors incroyables, mon Dieu que l’animation est une claque monumentale, en toile de fond l’ambiance n’est clairement pas la même. Tous ont perdu des proches, le monde vit dans le déni à vouloir se reconstruire, plus par résignation que désespoir, mais personne n’a oublié, la plaie est encore béante des années plus tard. La construction du scénario est un peu classique et prévisible, à la recherche des artefacts pour accomplir la quête, et pas vraiment de surprises dans le développement, mais on sent les presque un siècle d’expertise dans l’art de conter une histoire tant la mise en scène est dantesque et la maîtrise émotionnelle absolue. Quel monstre ne verserait pas sa larme au moment des sacrifices ? Et pour sublimer ce conte captivant, d’une beauté onirique incontestable, James Newton Howard nous régale de l’une des (voir la ?) meilleurs bande originale de sa carrière pourtant exceptionnelle. Une épopée grandiose qui marquera durablement par sa puissance.

 

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *