Love And Monsters


Love And Monsters
2020
Michael Matthews

Voilà qui prouve que le streaming n’a rien de néfaste pour le cinéma, au contraire, cela donne souvent une seconde vie à des œuvres. On pense notamment à la série La Casa de Papel, vaste bide sur la télé espagnole, puis racheté par Netflix et comptant désormais parmi les séries les plus connues au monde. Dans le même ordre d’idée, ce film est sorti au pire moment possible : fin 2020 quand toutes les salles se mirent à fermer à nouveau, avec dans la foulée une vente en VOD inexistante, au point que tout le monde croyait que le film était une production Netflix quand le service le proposa à ses abonnés en avril 2021, devenant très vite l’un des plus gros succès de tous les temps de leur catalogue.

Le postulat du film est ou prou le même que celui d’After Earth : un futur où la nature sur Terre aurait évolué pour devenir hostile à l’être humain, au point de l’avoir fait déchoir de son statut d’espèce dominante. Les humains restants se terrent dans des bunkers, espérant survivre un jour de plus avec la menace des créatures si dangereuses qui vivent au dessus de leurs têtes. Membre le plus inutile de son bunker, Joel (Dylan O’Brien) est de loin le plus terrifié par les créatures, et pour les autres aucun doute qu’il ne tiendrais pas deux minutes à la surface. Pourtant, en apprenant que son amour (Jessica Henwick) d’avant cataclysme n’est qu’à 150 km de lui, il va décider d’entreprendre un voyage de sept jours à la surface. L’amour contre les monstres, qui l’emportera ?

Si le film dans sa globalité marche à peu près scénaristiquement parlant, sa base est une énorme blague : un astéroïde a été bombardé pour éviter une collision fatale, mais trop proche de la Terre, faisant retomber une quantité folle de radiations (car missiles nucléaires). Alors déjà, des radiation la Terre en encaisse des quantité phénoménales tous les jours, et c’est justement là qu’intervient le bouclier naturel à base d’ozone. Ensuite, le phénomène est censé avoir transformé des créatures terrestres en monstres géants surpuissants en sept ans. En SEPT ANS ???!!! Même en mille ans ça n’aurait aucun sens, il faudrait des dizaines de milliers d’années pour voir apparaître de tels changements. Eh oui mais sans ça, pas d’amourette d’avant cataclysme, donc pas de voyage en quête du grand amour, donc pas de film. Il faudra aussi passer sur le fait que sans une intervention extérieure tenant du miracle, et ce deux fois de suite, d’emblée l’aventure aurait dû s’arrêter, c’est donc en demander beaucoup trop à la suspension d’incrédulité. Le film est-il donc mauvais ? Clairement pas, une fois passé une mise en place poussive, on se laisse porter par cette aventure romantique dans un monde aux mille dangers. Le chien est trop mimi, le père et sa fille sont badass, drôles et attachants, les décors sont quasi totalement naturels et ça fait un bien fou de n’avoir quasi aucun fond vert, le design des créatures est réussi, les séquences d’action prenantes, et le film gère bien le suspense et alterne efficacement entre moments d’angoisse, d’action, de drame, de romance ou plus légers. Mieux vaut ne pas trop se poser de questions, mais c’est typiquement le genre de film fun, feel good et hautement divertissant, et avec en plus un bon sens du système D, une vraie volonté de faire le plus possible avec des effets pratiques et des décors en dur, le résultat est assez solide.

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