Le Péril jeune


Le Péril jeune
1995
Cédric Klapisch

Film générationnel pour beaucoup, il aura été le tout premier film pour nombre d’acteurs aujourd’hui élevés au rang de star de premier ordre, bien que d’autres pourtant parmi les plus prometteurs n’auront pas la même carrière, et aura aussi été le second long métrage d’un certain Cédric Klapisch, l’un des réalisateur les plus connus en France. Est-il encore d’actualité sur ses thématiques presque trente ans plus tard ? La nostalgie va-t-elle parler et résonner avec un effet décuplé ?

Le film met en avant une bande de jeunes (incluant Romain Duris, Vincent Elbaz, Hélène de Fougerolles et Elodie Bouchez) arrivant à la fin d’un cycle, celui de la scolarité. Examen confirmant un tri déjà fait les années précédentes, le bac vient à la fois mettre un coup de pression sur une régularité imposée, mais surtout vise à mettre des jeunes perdus face à l’enjeu de toute une vie : trouver sa place dans la société et que faire de son avenir. L’insouciance de la jeunesse, les hormones, les pulsions du cœur, une énergie à canaliser et libérer en même temps, et aussi les dangers de mauvais choix et mauvaises pentes.

Si le film s’adresse avant tout aux jeunes ou ceux les ayant côtoyés dans les années 80, on peut légèrement agrandir ce cercle de nostalgie, ces années-là étant à la fois proches des années 60-70, mais aussi des débuts des années 90, l’avancée technologique en moins. Il est clair que pour du film générationnel, de fin 80 à début 2000, un film comme Play leur parlera infiniment plus. Et je dirais que c’est aussi un film plus réussi globalement, notamment sur les émotions, le montage et le jeu des acteurs. Ce Péril jeune nous révèle dès la première scène le sort funeste de l’un de la bande, faisant qu’on s’attache de fait beaucoup moins à quelqu’un dont on sait que le sort sera tragique. Certes, cela n’a pas empêché Crisis Core de nous faire pleurer à chaudes larmes, mais déjà on ne pourra jamais comparer la profondeur d’un jeu dont l’histoire se développe sur une vingtaine d’heure (hors quêtes secondaires) à un film de 1h40, surtout que l’aspect interactif nous implique comme un acteur du récit. De plus, ce n’est pas le sujet de ce film, sa mort ne sera pas montrée et n’aura pas d’impact réel sur les autres personnages. Plus du « tu te rappelles de machin ? Bah il est mort ». Voilà voilà… Du coup ? Eh bien on restera sur un film de potes, se remémorant leur vie au lycée, les amourettes, engueulades, aspirations et espoirs, confrontés à la réalité de leur vie d’adulte. Un axe assez bancal avec le recul. Il aurait été plus percutant de simplement suivre le récit, créer un enjeu autour de la mort d’un membre de la bande, puis retrouver tout le monde des années plus tard pour voir en quoi leur vie diffère des plans qu’ils avaient prévu, bien que ce point non plus ne soit pas tellement développé. Et pour en revenir au jeu d’acteur, la carrière de Romain Duris tient du miracle tant son jeu est catastrophique dans ce tout premier rôle. Un film sur l’amitié divertissant, qui parlera à la nostalgie de beaucoup, mais les qualités cinématographiques sont faibles. On lui préférera très largement des films comme Ferris Bueller, le Breakfast Club ou encore Play pour ce qui est de la France.

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