The Darkest Hour


The Darkest Hour
2012
Chris Gorak

Méa coulpa, onze ans après le premier article sur ce film : The Darkest Hour. Aveuglé par une avalanche de merdes ayant largement biaisé mon jugement entre Skyline, Monsters et World Invasion, qui avec le recul était vraiment trop vide scénaristiquement et à gerber dans sa réalisation, et ayant découvert après coup la pépite District 9 (qui mériterait aussi une nouvelle critique tant mon plaisir de cinéphile devant cette œuvre singulière n’a fait que croître), dans le genre contact extraterrestre, le début des années 2010 était éprouvant. Distinguer les nuances de marron dans une fausse septique n’était alors pas évident, laissant place à bien trop d’indulgence.

L’histoire démarre comme de la série B classique : des jeunes (Emile Hirsch, Max Minghella, Rachael Taylor, Olivia Thirlby et Joel Kinnaman) avec de vagues raisons d’être réunis dans une même boîte de nuit à Moscou lorsque la fin du monde sonne. La fin du monde en question ? Des extraterrestres invisibles capable de réduire en cendre toute forme de vie d’un simple contact.

En vrai oui, le potentiel était là : de bonnes idées de design, un concept à mi-chemin entre le film d’horreur et le film de SF avec des aliens basés sur l’électricité, une sorte de forme de vie organique/synthétique/gazeuse assez vague, suffisamment mystérieuse pour intriguer et susciter la peur. Au niveau mise en scène, les faire débarquer en usant d’une énorme vague électro-magnétique pour désactiver tout appareil électronique, ça n’est certes pas nouveau, c’était déjà le cas dans La Guerre des Mondes (tellement meilleurs sur absolument tous les points d’ailleurs dans le genre « gens du peuple face à une menace d’extinction, en restant à échelle humaine tout du long »). En revanche, ce qui est nouveau, c’est l’idée de les rendre invisibles et réactivant l’électronique sur leur passage. Visuellement le concept est excellent, mais trop peu exploité. On ressent constamment le manque de budget, le manque d’ambition : quelques années plus tard, Stranger Things reprendra cette idée d’électricité pour en faire tellement plus, sans pour autant avoir plus de budget. Le traitement des personnages est inexistant (le sacrifice dans le métro est stupide à souhait), l’histoire est débile à outrance (restez cachés et faites des provisions bordel !), l’instinct de survie une vague notion oubliée, et puis surtout il semble manquer tout le dernier acte du film, car au final il ne se passe rien. Alors oui, on peut ne faire que suivre la survie d’un groupe de personnes, mais encore faut-il que la situation soit réglée à la fin, ce qui n’est pas le cas. Est-ce pour teaser une suite ? Le score en salles fut presque correct, mais les retours assassins ont semble-t-il dissuadé toute idée de franchise. Du potentiel sur le papier, quelques bonnes idées visuelles, mais le résultat est trop bancal entre un scénario écrit à la truelle, des FX bien vilains, et une absence de fin concrète.

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