Blue Beetle


Blue Beetle
2023
Angel Manuel Soto

Warner sont des abrutis et des suicidaires. Alors que le cinéma se relevait doucement du Covid avec nombre de fours et de films sacrifiés à la réouverture, et alors que le studio avait non pas un ou deux, mais bien quatre films de super-héros de l’écurie DC à sortir en 2023, il fut annoncé peu avant la sortie de Shazam 2 que tout cela n’avait plus aucun intérêt, que de toutes façons cet univers étendu allait mourir et serait rebooté en 2025. Résultat ? Mise à part la suite de Aquaman qui va miraculeusement rentrer dans ses frais, Shazam 2 fut le pire score pour un film de super-héros depuis deux décennies, The Flash a été un naufrage, et Blue Beetle a lui essuyé un revers historique en faisant encore pire, avec pour chacun des trois entre 100 et 150 M$ de perte. Certes, les films ont été charcutés et sont sorti dans un état lamentable, mais au delà de la fatigue du genre surexploité depuis 20 ans, annoncer la mort d’un univers dont quatre représentants devaient encore sortir, c’est tout de même d’un niveau de connerie phénoménal.

Mais pourquoi ? Alors que DC déborde de licences iconiques ultra populaires, il a été choisi d’adapter le cafard bleu, aka Blue Beetle. Pouvoir d’origine extraterrestre, il se retrouvera en possession Jaime Reyes suite au vol du scarabée abritant son énergie par Jenny, la nièce de Victoria Kord (Susan Sarandon), à la tête de Kord Industrie, une méga entreprise d’armement.

Sur le papier le film pouvait être cool, un super-héros méconnu peut-être plus original que les classiques qu’on connait déjà. Mais loin loin s’en faut, le film n’aura absolument aucune idée originale, que ce soit sur le fond ou sur la forme. Le scénario est du pur copié-collé du premier Iron Man, côté design on est sur un mélange de ce dernier et Spider-Man Homecoming, sur qui le film plagie honteusement le côté animal avec des pates mécaniques, mais surtout l’intelligence artificielle et l’humour qui va avec comme le mode « mise à mort instantané ». Même côté ambiance on essaye de se la jouer Transformers. Ahurissant comment pas une once d’idée neuve ne pointera le bout de son nez. Juste lamentable, honteux. La lassitude des grosses bastons full CGI atteint aussi son paroxysme, et même le style hispanique est juste racoleur et tellement stéréotypé que s’en est immédiatement intenable. Si le film était sorti il y a 15 ans, peut-être que le genre super-héroïque pas encore totalement éculé l’aurait sauvé, mais là c’est un tel pot pourri de recyclage que c’en est difficilement supportable.

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