Dérapages incontrôlés
2002
Roger Michell
C’est pas compliqué, si on est en retard c’est soit que l’on s’y est prit trop tard, soit qu’un imprévu est venu nous foutre dans la merde. Mais dans les deux cas, si le rendez-vous était réellement capital, on ne se pointe pas avec une marge quasi nulle ! Et pourtant… Ce jour là, Gavin Banek (Ben Affleck), important avocat d’affaire, se rendait un peu à la bourre à un procès majeur, tellement en retard qu’il n’hésita pas à forcer le passage sur la quatre voix de New-York, emboutissant la voiture d’un autre sur une balise. Lui aussi pas tellement en avance, Doyle Gipson (Samuel L. Jackson) se rendait de même au tribunal, bataillant quant à lui pour la garde de ses fils. Cette collision entre eux deux ne sera pas sans conséquences : Gavin aura perdu son dossier principal de pièces à conviction, et Doyle sera arrivé trop tard pour plaider sa cause, évincé de la vie de ses fils. Une journée qui démarre très mal, mais la suite pourrait être encore bien pire…
Dans la vie, il y a des bons films qui partent d’une bonne idée, mais seulement ici ça ressemble à un bon film, l’idée de base ressemble à un scénario sympa, mais ça n’est pas le cas. Car oui, c’est pas de bol, y’a de quoi rager et s’énerver, mais à défaut d’avoir un vrai pétage de plomb de la part des acteurs, c’est le spectateur qui finira par se lasser de ce bordel qui pourrait être résolu dans la seconde et à n’importe quel moment du film si seulement l’une de ces deux boudeuses daignait écouter le point de vue de l’autre. Mais non, chacun fait sa tête de con ! On passe volontiers outre, d’autant que le principe marche plutôt bien grâce au charisme des deux acteurs et l’impact de certains passages, mais les manques de bol étant légion, on fini par dire stop. Typiquement le genre de film qui se retrouve bloqué par son sujet : il n’ose pas aller assez loin dans la folie et se borne à enchaîner les malentendus. Le résultat reste néanmoins solide, mais difficile de cacher sa déception face à ce coup manqué.