Balle perdue 2


Balle perdue 2
2022
Guillaume Pierret

De projet infinançable à second plus gros succès de tous les temps hors langue anglaise sur Netflix, le film a par logique mercantile obtenu le feux vert non pas pour une suite, mais deux, dont le troisième volet est déjà acté pour janvier 2025. Belle réussite pour Balle Perdue, et clairement le premier volet était pensé comme un début, et non un tout tant l’histoire n’avait pas de conclusion sur son grand méchant.

Prenant place même légèrement avant la fin du premier film, le récit va remettre une nouvelle fois  Lino (Alban Lenoir) seul contre tous. La police (incluant (Pascale Arbillot et Stéfi Celma) avait secrètement passé un deal avec le complice d’Areski (Nicolas Duvauchelle) pour faire – on souffle très très fort – tomber des policiers espagnols véreux dans la combine de la drogue. Seulement voilà, pour Lino hors de question de laisser le meurtrier de son frère s’en tirer, et pas question de laisser non plus ses ex complices le tuer, sans quoi le commerce parallèle continuera sans impunité.

Toujours pas une once d’originalité ou d’idée de scénario, c’est exactement le même, avec les mêmes enjeux et ressorts pour faire avancer l’intrigue. Pas grand chose de neuf à dire donc, si ce n’est que des espagnols se rajoutent à la fête, incluant certes le très charismatique Diego Martin, un des rares bons personnages de la série Elite arrivé après la saison 3, bien que sa seconde saison à l’écran il fut l’instrument de la déchéance d’une série passée trop vite d’incroyable à pitoyable. On sent qu’à vouloir en faire une saga, ou tout du moins une trilogie, on en garde trop sous le coude, le grand méchant restant dans l’ombre, attendant encore le prochain film pour revenir. Fatiguant. D’ailleurs, l’écriture a bien trop d’incohérences. Lino passe d’une romance à l’autre sans rien pour le justifier, et s’enticher de la femme de son ennemi est très glauque ; la collègue Julia change de camp toutes les deux secondes et tout est pratiquement sa faute, sans elle le problème aurait été tellement mieux réglé et en moins de demi-heure de film ; et tout ce qui entoure les espagnols corrompus n’a aucun sens, voulant d’abord ne pas se salir les mains, rester dans l’ombre, puis finissant par tirer dans le tas en plein jour. De fait, on garde les mêmes défaut d’écriture arriérée, et les mêmes qualités de rythme et d’action. Et comme on dit, la vie avance, donc faire du surplace c’est reculer.

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