Memories of Murder
2004
Bong Joon Ho
Second film mais premier vrai succès dans la carrière du désormais célèbre Bong Joon Ho qui a gagné il y a cinq ans l’Oscar du meilleur film (pour Parasite, un film d’une médiocrité pourtant confondante), il fait parti de la liste des œuvres majeurs sud-coréennes, et en bon cinéphile il était grand temps que je le rattrape.
L’histoire va nous replonger au cœur des années 80, alors qu’un cadavre de jeune femme sera retrouvé par la police locale, qui s’empressera bien vite de tout mettre sur le dos du simplet du coin. Seulement voilà, un agent de la capitale va les rejoindre, bien décidé à mener une vraie enquête, y voyant des liens troublants avec d’autres affaires de disparition.
Faire d’une histoire vraie de serial killer une comédie loufoque était osée, pour ne pas dire une insulte à la mémoire des victimes, mais le résultat s’avère très divertissant. Vérolée par la fainéantise et la stupidité, la police locale se verra mettre le nez dans sa propre merde par du personnel compétant, capable de brancher deux neurones pour mener une enquête un minimum sérieuse. La dissonance est très amusante, quoiqu’un peu lourde quand elle vient carrément entraver le scénario. On pensera au témoin primordial, mort par pure connerie, d’autant que malgré son ton léger et le curseur poussé à fond niveau bêtise, le film sait aussi se montrer sérieux et entraînant face à un danger loin de faire rire. Un style vraiment unique, alliant humour cocasse irrévérencieux et film policier avec une vraie tension. Parfois l’un empiète trop sur l’autre, dans un sens comme dans l’autre, mais l’équilibre tient globalement du miracle. Un soulagement pour ma part tant sur cinq films du réalisateur, c’est le seul avec Okja que j’ai réussi à apprécier.