A Real Pain
2025
Jesse Eisenberg
Est-ce une blague, méta, une contre-proposition politique ou une provocation au pire timing imaginable ? Parce que bon, sortir en 2025 un drame humain voulant focaliser son récit autour de la quête de la douleur la plus « légitime » en partant sur les traces de l’holocauste, un film de juifs avec des juifs parlant de l’histoire juive, c’est quand même sacrément osé quand ce même peuple est actuellement à l’origine du plus ignoble et opportuniste génocide depuis la Shoah il y a près d’un siècle. Et puis il y avait la question des cérémonies, notamment les Oscars où comme partout Kieran Culkin, frère de, fut sacré meilleur acteur dans un second rôle. De quoi piquer la curiosité, entre cinéphile inquiet et voyeurisme macabre.
On va donc suivre deux cousins, David (Jesse Eisenberg) et Benji (Kieran Culkin), qui vont décider de partir en Pologne faire un voyage hommage à leur grand-mère récemment décédée, survivante des camps, dans un pays qui en d’autres circonstances aurait pu être le leur, et où l’impact de la culture juive est encore très présent.
Outre ma circonspection face à un road trip sur « la vraie douleur » qui fait pousser un vrai soupir face à un sujet dont on ne nous a que trop bassiné avec, j’étais surtout fasciné par ce nombrilisme juif complètement déplacé face à l’ampleur des crimes contre l’humanité actuellement perpétrés par ces mêmes juifs. Où quand la victime devient le bourreau dans des propensions dantesques. Et effectivement, il faut le voir pour le croire, on a bien là une pure propagande de synagogue, totalement surréaliste vu la réalité actuelle des choses. Certes, le film fut un succès tout relatif avec 25 M$ mondiaux, mais je reste stupéfait du manque de scandale d’un tel projet. Mais que vaut le film en tant que tel ? Pas grand chose, tout reposant sur un duo à la dynamique inversée : l’un étant un exemple pour la société, mais dont les efforts ne sont pas reconnus et dont la personnalité indiffère, et de l’autre un pur déchet de la société, un minable junkie raté, mais qui étrangement attire la sympathie et l’empathie. Enfin ça c’est pour les protagonistes du film, car personnellement je ne l’ai pas supporté une seconde, véritable merde humaine se la jouant babacool trouvant une pseudo philosophie de vie au fond de son herbe, à l’arrogance folle et manquant de respect à absolument tout le monde en voulant imposer à tous sa vision des choses. Et franchement, l’interprétation n’a rien de folle, le rôle étant caricatural à outrance et aucune nuance ne permettra de ressentir cette empathie décrite mais jamais transmise. Un voyage poussif, souvent désagréable, pour du nombrilisme communautaire totalement déplacé et qui n’a visiblement aucun message à faire passer tant l’impact dudit voyage sera inexistant. La vraie douleur, c’est de voir ce film.