Un balcon sur la mer

Un balcon sur la mer
2010
Nicole Garcia

Grand habitué des comédies et autres rôles commerciaux, Jean Dujardin continu de s’affirmer dans des rôles plus mature et tragique comme avec le très bon Contre-enquête ou le décevant Bruit des glaçons, avant bien sûr de connaître gloire et reconnaissance avec The Artist.

Le film se passe dans les années 80 alors que Marc (Jean Dujardin) mène paisiblement sa vie dans l’agence de son beau-père et se satisfait de sa femme (Sandrine Kiberlain), sa fille et sa maison. Mais sa vie bascula le jour où il fit la visite d’une maison et reconnu son amour de jeunesse : Cathy (Marie-Josée Croze). Du temps où il vivait en Algérie, jusqu’à ses 12 ans, ils s’aimaient et étaient inséparables. Mais avec la guerre et la fuite de sa famille, Marc avait perdu sa trace. Et comme si les années n’étaient pas passées, ils se remémorèrent le bon temps et la flamme de leur amour rejaillit. Infiniment heureux d’avoir renouer avec l’amour, Marc reste tout de même suspicieux et ses doutes s’avérèrent fondés : Cathy est morte durant la guerre plus de 20 ans auparavant. Mais qui est alors cette usurpatrice ?

Que c’est beau, l’amour triomphe toujours et quel coup du destin d’avoir réuni ces deux âmes-sœurs ! Non ? Ah bah non, c’est pas elle… Tel un coup de massue, le film est un dur rappel à la réalité dans tout ce qu’elle a d’horrible et de triste. Le passé est douloureux et quand il refait surface il faut s’attendre à de grandes déceptions. Quasi dépressif, le film fait naître des espoirs puis les change en craintes et fini par les anéantir. Mais pour éviter de trop perdre le spectateur dans la noirceur de la vérité, la fin passera rapidement de la pommade avant de nous lâcher avec cette furieuse envie de dormir plusieurs semaines. Malgré ses qualités et son histoire travaillée et soignée, le film se piège lui-même dans sa spirale dépressive et fini par contaminer le spectateur qui en ressortira plus mal qu’avant. En ces temps de crise et de morosité, est-ce bien raisonnable ?

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