Chrono Trigger

Chrono Trigger
1995
Super Nintendo

Plus qu’une légende, plus qu’un mythe, plus qu’une simple œuvre d’art, Chrono Trigger c’est de la poésie, de l’émotion, de l’aventure, du rêve. A l’âge d’or des RPG, la super Nintendo accueillait plus de jeux de légende qu’il n’en sort aujourd’hui en cinq ans. Une autre époque, une autre magie mais un même plaisir  : le voyage de l’esprit.

Graphismes : 17/20

D’un point de vu purement technique, le jeu est tout juste bon, même pour l’époque. Mais dans un monde où les idéaux ne sont que se rapprocher de la réalité, Chrono Trigger possède une qualité rarissime et poussée à son paroxysme : l’inspiration. Fait de la main même d’Akira Toriyama, le design du jeu est aussi naïf que magnifique. Non sans rappeler les personnages mythiques de Dragon Ball, le jeu fait preuve d’un savoir faire incroyable en alliant héros charismatiques à monstres originaux sur fond changeant. Se basant sur des voyages dans le temps, le jeu se renouvelle ainsi avec aisance et simplicité nous faisant voyager au Jurassique, aux cités volantes de Laputa, au moyen-âge, à la renaissance (bien que les dates ne coïncident pas), au « présent », au futur et à la fin des temps. Chaque époque a son propre style plus ou moins réussi mais toujours agréable à visiter.

Jouabilité : 18/20

Un RPG au tour par tour est considéré comme un tue-rythme et pourtant, les meilleurs jeux de rôles le sont : Final Fantasy, Legend of Dragoon. Et ici, il s’agit de l’un des systèmes les plus élaboré jamais conçu. Qualifié à juste titre de l’un des plus dynamique du genre, Chrono Trigger est un jeu qui ne vous attend pas. En normal, les monstres vous attaqueront à moins que vous ne sélectionniez un objet ou une technique, chose qu’ils passent outre en mode actif. Et comme dans tout RPG, on pourra compter sur les habituels objets et équipement (arme, casque, armure, accessoire) ainsi que des techniques, magiques ou non, qui s’apprendront en accumulant l’expérience spécifique dédiée. Par contre, sauf quelques uns, les personnages seront dotés d’un attribue magique (foudre, ombre, feu ou eau) influençant les affectations. Pour ce qui est du voyage dans le temps, il se fera via des portails, rapidement disponibles à la fin des temps. On appréciera néanmoins beaucoup plus l’utilisation d’Epoch, le vaisseau du temps qui permet aussi par la suite d’allier l’espace au temps.

Durée de vie : 16/20

Evidemment, en mode new game +, le jeu peut se boucler en moins d’une heure, pour une fin d’ailleurs très sympathique. Qui n’aime pas les mariages ? Mais pour qui fait le jeu pour la première fois, il faut bien compter une dizaine d’heure pour pouvoir, et avec un mal atroce, vaincre le boss de fin. Etant à une époque donnée, on peut l’affronter très rapidement, et plus encore si on compte le « bug » de début. Mais pour qui souhaite jouer le jeu et suivre l’aventure et affronter Lavos après le Black Omens, il faudra compter plus de 20 heures, d’autant que certaines missions annexes sont primordiales pour mieux appréhender la complexité et la finition de cette histoire. Mais de toute façon, le potentiel de rejouabilité du titre est énorme.

Bande son : 20/20

Magistrale, sublime, transcendante. La musique ne fait pas que résonner dans nos oreilles, elle touche notre âme. Toutes les musiques sont magnifiques et nombreuses sont celles qui qui resteront à jamais gravées dans nos esprits. Le plus bel exemple en est la musique de fin : harmonieuse, triste, mélancolique et porte en elle ce soupçon d’espoir qui la rend si puissante. Elle véhicule tout notre périple et la force qui en résulte. Les plus sensibles d’entre nous n’y résisteront pas.

Scénario : 19/20

Un jeune sorti de nul part rencontre une magnifique princesse qui se voit aspirer dans un portail dimensionnel. N’écoutant que son courage, il se jette dans le portail pour sauver son amie. De l’autre côté, c’est l’étonnement, la stupéfaction : ils se trouvent en l’an 600, soit 400 ans avant leur aire, en pleine guerre. Impliqués malgré eux dedans, il réussirent néanmoins à s’en sortir sans modifier le cour des choses. De retour chez eux, prit dans un odieux procès, ils n’ont de choix que de fuir vers un autre portail que Lucca, une amie du héros, peut ouvrir grâce à sa technologie. Mais de l’autre côté, ça n’est que ruines et désolation. En l’an 2300, la Terre n’est qu’une pauvre planète inhospitalière ravagée par Lavos, une terrible créature tapie dans nos entrailles depuis des temps très anciens, qui se serait réveillée en 1999. Ce futur ne les concernera pas mais il n’est pas question d’abandonner l’humanité à son sort. Tant qu’il leur restera un souffle de vie, ils vont tenter de l’arrêter ! Histoire simple mais efficace et la relation entre les époques est très travaillée et donne lieu à beaucoup de surprises, d’humour et d’émotion.

Note Globale : 19/20

Les années passent et les véritables chef-d’œuvre sont rares. Rien ne remplacera un jour tout ces Chrono Trigger et autre Secret of Mana. Même aujourd’hui, ses graphismes enchanteurs, son ingéniosité, sa musique exceptionnelle et son histoire magnifique le porte au rang des élus, des jeux qui façonnent notre philosophie de vie, qui nous donne soif d’aventure, d’amour, d’amitié. Et quel plus beau cadeau que cette fin radieuse et finalement largement plus intéressante qu’un banal mariage où tout le monde est « bien » chez lui : que le voyage continu. Un petit prétexte et c’est reparti, Marle, Chrono et Lucca taillant la route à bord d’Epoch en route vers de nouvelles aventures et n’étant qu’à un pressement de bouton de leur amis. Et le jeu nous inonde du bonheur de chacun, regardant au loin leur amis volant dans le ciel. C’est beau, poétique, inoubliable. Un jeu d’une rare intensité.

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