Incassable

Incassable
2000
M. Night Shyamalan

Porté par l’immense succès de son film Sixième sens, considéré comme l’un des meilleurs films de l’histoire, M. Night Shyamalan s’était construit un boulevard, lui permettant d’oser n’importe quoi, d’autant que son acteur à qui il doit une grande partie de sa sympathie rempile. Il tentera ici de mettre sa notoriété au service d’une vision personnelle des comics, bandes-dessinées de super-héros.

À quoi reconnait-on un héros ? Toute sa vie, Elijah Price (Samuel L. Jackson) s’est posé cette question, puisant son inspiration des comics qui ont accompagné sa vie de mourant en sursis. Atteint d’un cas sévère de la maladie des os de verre, son quotidien fut depuis toujours l’hôpital et les plâtres. Condamné à subir le monde tel un monstre de comics, il n’eu de cesse que de trouver son exact opposé. Et un beau jour, l’incident qu’il a toujours attendu arriva : un terrible accident de train dont un seul homme en sorti vivant, et plus encore. Ce jour là, David Dunn (Bruce Willis) s’en sorti sans la moindre égratignure. Un miracle ? Pour Elijah la coïncide est trop belle : il est le héros que le monde réclame. Dubitatif, David prendra peu à peu conscience de certaines réalités troublantes de sa vie. A t-il déjà été malade ne serait-ce qu’une seule fois ? S’est il déjà cassé la moindre chose ?

Assez talentueux quand à créer un suspense pesant, le réalisateur réitère cette même fascination avec ce film. Assez flou, le film nous présente d’un côté un homme maudit par son corps, aux motivations vagues et à la psychologie énigmatique, et de l’autre ce qui semble être un héros qui s’ignore, doté d’une résistance incroyable dont le titre fait écho. Malgré une réalisation bancale et maladroite (plans trop rapprochés et mouvements de caméra trop abrupte), on se captive dans un premier temps, attendant fébrile l’évolution de cette histoire intrigante et original. Malheureusement les rebondissements se font rares, et le cœur du film est tout juste survolé vers la fin, après bon nombre de désillusions. On se refuse d’y croire et pourtant, une fois le générique de fin arrivé inopportunément, le constat est amer. Tout ça pour ça. L’histoire s’avérera une immense déception, lorgnant de tous côtés sans jamais vraiment s’y engager. Une belle ébauche d’idée pleine de potentiel, mais complètement raté.

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