Labyrinthus

Labyrinthus
2014
Douglas Boswell

Avec l’arrivée imminente de l’Oculus Rift, la vision futuriste du joueur projeté à l’intérieur de son jeu est pour bientôt, ouvrant de façon exponentielle le champ des possibilités. Au cinéma, ce genre d’inspiration peut donner lieu à de sublimes réussites, comme notamment le premier Tron qui s’en est servi pour développer un univers visuel saisissant. Dans la même veine, cette production néerlandaise a tenté d’en faire un film d’aventure pour enfants, et quand on se rappelle ce qu’avait donné Le Secret de Terabithia, il y avait de quoi être enthousiaste.

En rentrant un jour de l’école, le jeune adolescent Franck va croiser le chemin d’un cycliste qui laissera tomber un sac qu’il ramassera non sans une certaine curiosité. À l’intérieur, il y trouvera un étrange appareil photo bluetooth aux capacités surnaturelles. En effet, tout ce qui est photographié par cet objet perd son essence et se retrouve transporté dans un univers virtuel. Dans la pratique, les objets se mettent à pourrir, et les êtres vivants sombrent dans le coma. L’une des filles de sa ville, Nola, qui a apparemment elle aussi reçu pareil appareil, se serait malencontreusement photographiée avec, et ère désormais dans le jeu, amnésique. Une situation inquiétante, d’autant que le danger rode dans cet autre monde.

N’ayons pas peur des mots, on tient là une idée de génie. Un mélange de science et de fantastique des plus intrigants, non sans rappeler eXistenZ et Le Labyrinthe, c’est dire l’infinité du potentiel. De plus, le début du film est des plus rassurants, développant des personnages attachants et nous faisant découvrir un univers virtuel magnifique, à la fois poétique et enfantin, alliant couleurs vives et dessins papier réaliste. Pour un budget minimaliste, les décors sont réellement superbes, presque bluffants par moments même. Mais voilà, le film ne dépasse pour ainsi dire jamais son concept. La bêtise est omniprésente, sombrant régulièrement dans la caricature de films pour enfant, et la cohérence n’est strictement jamais respectée. Aucune explication, aucun comportement ne tiennent la route, se complaisant dans une facilité écœurante. On veut y croire jusqu’au bout, mais rien à faire, la stupidité est consommée. Même en acceptant de fermer les yeux sur la logique, ça n’en reste pas moins une amère déception, certes intéressante, joliment mise en scène et mignonne, mais indigne de ses prémices. Un remake s’impose de toute urgence !

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