Mission to Mars


Mission to Mars
2000
Brian De Palma

Quand on croit avoir toujours un sens critique plus aiguisé que les autres, on se méfie de l’avis « général » et on fabule sur des comparaisons intenables. Bien que ce soit pour m’en dire le plus grand mal, quand on m’a récemment rappelé l’existence de ce film, j’y ai vu l’espoir, la grandeur d’évasion des plus grands chef d’œuvre de science-fiction. L’affiche digne d’une vision de Mass Effect, une histoire de mission de reconnaissance / sauvetage en dehors de notre atmosphère, un réalisateur de cinéma d’auteur aux commandes d’un énorme projet SF, produit par Disney et qui a fait un four en salle. Bref, sur le papier les mêmes caractéristiques que le film le plus abouti de l’an dernier : Ad Astra. Ah c’est beau de se faire un film dans la tête, mais les comparaisons s’arrêtent là…

Nous sommes en 2021, peu après que la première mission habitée, partie de la Terre le 7 juin 2020, ait atteint la planète rouge, Mars (ah c’est beau de rêver, 20 ans plus tard on n’est pas plus avancé… ). Chef de l’équipe sur place, Luke Graham (Don Cheadle) va détecter une anomalie structurelle aux abords de leur base. Cette nouvelle sera le dernier message reçu par la station spatiale internationale de leur part, laissant craindre le pire. Ses collègues astronautes Jim (Gary Sinise) et Woody (Tim Robbins) vont alors décider de monter en urgence une équipe pour se rendre sur place, à la recherches de réponses et d’éventuels survivants.

Dès les dix premières minutes, l’euphorie de se plonger dans de la SF s’était envolée. Dix minutes à voir des stéréotypes ambulants blablater avant le grand départ, qui finalement n’aura pas lieu. Point de décollage à vous coller des frissons, de comment se passe une traversée dans l’espace insondable six longs mois durant, rien. On se retrouve directement sur place, pour la fameuse découverte. Le contact sera l’occasion d’une flopée d’effets spéciaux incroyablement mauvais, où l’on voit que l’intégralité des grains de poussières, roches et autres graviers sont des incrustations sur un sol inexplicablement immuable, créant une dissonance terrible. Mais le vrai problème sera scénaristique : face à une tornade des plus violentes, qui est assez con pour rester à regarder ? Qu’il y ait un con, à la rigueur, mais TOUS ?! Même quand ça arrache des pierres du sol à moins d’un mètre ?! En vingt minutes, le sort du film semblait scellé, mais ça n’était que la première d’une longue succession de déceptions. Le film se torche tellement violemment avec la science que s’en devient usant. Comment peut-on ne pas savoir que la moindre brèche tuerait  quasi instantanément l’entièreté des habitants d’un vaisseau dans l’espace ? Le plus fort restera tout ce qui entoure la révélation finale, cumulant tous les clichés les plus éculés de la SF de la manière la plus maladroite et bancale possible. L’échelle du plan galactique aura de quoi rendre fou, sans compter les effets-spéciaux tellement criards qu’on se croirait dans les années 50 avant 2001 : l’odyssée de l’espace. On sent d’ailleurs que ce film tente de le copier sur énormément de points en terme de technique, et ce seront justement les points les plus réussis, mais en dehors de la récupération du module, pas grand chose de marquant. Le film aurait simplement pu être moyen si son scénario n’était pas à ce point claqué au sol, mais vraiment la dernière demi-heure est un ratage complet, une souffrance. Terrible désillusion…

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