Avengers : L’ère d’Ultron

Avengers : L’ère d’Ultron
2015
Joss Whedon

Alors que Fast & Furious 7 pulvérise des records dans le monde, se voyant peut-être même ravir la troisième marche du podium des plus gros succès de tous les temps à Avengers, la suite de ce dernier débarque dans nos salles avec neuf jours d’avance sur nos confrères américains. Après une première phase de présentation des héros les plus iconiques de l’univers Marvel, la seconde a marqué une évolution spectaculaire au box office, certaines sous-franchise comme Captain America et Iron Man ayant carrément doublé leurs recettes, déjà pas dégueulasses de base. Certains analystes s’en inquiètent pourtant, pensant que cette suprématie prend trop de place dans le paysage audiovisuel et qu’un jour arrivera où le public se lassera, surtout avec la branche DC qui veut aussi exploiter à outrance son catalogue de super-héros. Le nombre de films de ce genre a en effet explosé, et le phénomène va même s’accélérer jusqu’en 2020, point culminant. Mais bon, tant que la qualité est au rendez-vous, le public continuera de répondre massivement présent, surtout pour ce genre de réunion au sommet, et vu le résultat il aurait tort de s’en priver.

Comme révélé dans Captain America 2, l’agence secrète de l’Hydre est de retour, et les Avengers, Tony Stark / Iron Man (Robert Downey Jr.), Bruce Banner / Hulk (Mark Ruffalo), Steve Rogers / Captain America (Chris Evans), Thor (Chris Hemsworth), Natasha / la Veuve Noire (Scarlett Johansson) et Clint / Hawkeye (Jeremy Renner), prennent la menace très au sérieux, l’éliminant d’emblée. Mais pour Tony Stark, ce genre de menace est risible face à l’inconnu de l’immense espace et des possibles espèces extraterrestres hostiles. Une bonne réponse serait la présence d’une force autonome, une intelligence artificielle capable de réagir instantanément à chaque attaque, et la solution pourrait venir de l’artefact récupéré à l’Hydre. La dernière pièce pour son projet Ultron, mais la créature va échapper à son créateur.

Les choses semblent s’accélérer puissamment du côté Marvel, déjà prête à lâcher ses meilleures poules aux œufs d’or en se rapprochant dangereusement du dernier chapitre de certains de ses héros phares, et ce second cross-over ultime en est la clef de voûte. Néanmoins, le virage est négocié en douceur, nous offrant un dernier film « simple », uniquement centré sur la Terre et des problèmes qui ne concernent qu’elle. Ultron est un ennemi immédiatement cerné, la menace est tangible, concrète et quantifiable. Une force brute qui amène plus de réalisme, apportant un impact supérieur, la plupart des scènes d’action étant donc des affrontements purement physiques, certes particulièrement aidés par la technologie, mais cela permet une harmonisation des univers bien meilleure. Ainsi, ce qui pourrait avoir à trait à la magie devient plus une force psychique tenant à l’évolution (mais pas de gène X pour des questions de droit). Au centre de cette anomalie maîtrisée, on retrouve les deux petits nouveaux, les jumeaux Maximoff, Pietro (Aaron Taylor-Johnson) et Wanda (Elizabeth Olsen), assez bien intégrés. On retrouvera aussi quelques autres personnages secondaires majeurs de l’univers Marvel déjà vus dans des précédents films comme Le Faucon (Anthony Mackie), Nick Fury (Samuel L. Jackson), Iron Patriot / Jim Rhodes (Don Cheadle) et Peggy Carter (Hayley Atwell), avec en prime l’arrivée de l’énigmatique Vision (Paul Bettany).

Le film commence sur les chapeaux de roue avec l’attaque contre l’Hydre, nous montrant à quoi s’attendre : du film d’action qui claque. Néanmoins, entre deux altercations avec Ultron et le très attendu duel entre Hulk et Iron Man en mode Hulk Buster, le film n’en oubli pas pour autant de s’attarder sur ces personnages, bien mieux approfondis que dans le premier Avengers, s’intéressant aussi pas mal aux personnages moins centraux / puissants, bien que l’intrigue amoureuse entre Natasha et Bruce semble venir de nulle part, flirtant avec le boy-scout décongelé dans sa dernière aventure. À peu près tout le monde a le droit à son petit moment de gloire, et c’est là un équilibre inédit qui fait plaisir. Mais bien sûr, l’intérêt premier reste la purge d’action, prenant des proportions encore une fois phénoménales – ce qui devient la norme à force de surenchère – sans pour autant nous perdre. Et au milieu de ça, en plus du charisme des personnages qui ont déjà fait leurs preuves, on retrouve un humour efficace, très second degré et encore meilleur que précédemment. L’engouement autour du premier film fut considérable, mais celui-ci a le potentiel pour le dépasser, et pourquoi pas ravir la seconde marche du podium à Titanic. La saga Marvel a encore de beaux jours devant elle, mais il est vrai que l’afflux de super-héros pourrait l’étouffer, et à chaque nouveau lancement la peur de l’échec se fait sentir. Ant-Man sera t-il le premier échec commercial et artistique de la firme ? Spider-Man trouvera t-il sa place au milieu de tout ça ? Certaines inquiétudes persistent, mais l’espoir reste permis.

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Une réponse à Avengers : L’ère d’Ultron

  1. ledinguede ( florian ) dit :

    Ta critique est éblouissante mais fait gaff tu rentre trop dans le film ça frôle le spoile

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