Les Chatouilles


Les Chatouilles
2018
Andréa Bescond, Eric Métayer

Un peu passé inaperçu lors de sa sortie en salles avec moins de 400 000 entrées, le film a pourtant reçu de nombreux prix par la suite, dont meilleur adaptation et actrice secondaire aux Césars, et globalement la qualité de la réalisation, du scénario et le casting en général ont largement été salués. J’ai longtemps hésité avant de me plonger dans ce récit, pensant que si le film n’avait pas su déplacer les foules, c’était peut-être que son si grave sujet n’était pas traité assez durement ou efficacement. En réalité, c’est probablement l’inverse : que la violence du sujet a sévèrement freiné les potentiels spectateurs, qu’importe la qualité, au contraire même si la fiction se rapproche trop de l’horreur de la vérité.

On suivra le parcours d’Odette (incarnée par Andréa Bescond une fois adulte), qui restera profondément marquée par un événement traumatisant de son enfance. Depuis ses huit ans environs et pendant plusieurs années, alors qu’elle habitait encore chez ses parents (Karin Viard et Clovis Cornillac) avant de partir pour le conservatoire de danse, elle fut régulièrement violée par le meilleur ami de la famille, un certain Gilbert (Pierre Deladonchamps), quadragénaire, marié et père de trois enfants. Un choc terrible qu’elle tentera de surmonter avec une psy (Carole Franck).

Le titre fait référence à la technique de manipulation terrible qu’exercera le prédateur sur une petite fille sans défense, ne comprenant pas ce qu’il se passe, sous l’emprise d’un adulte censé représenter une figure de confiance, et qui s’en servira pour assouvir les pires pulsions. Le genre de manipulation qui fait tristement écho à certains scandales récents comme l’affaire Norman, à base de pervers narcissique, abusant de sa position et contrant les rejets par des « fait pas ta gamine » faisant froid dans le dos. Et ici l’horreur est plus violente encore de par le statut très très jeune de la victime, bien loin de toute notion de puberté. Et le film osera pousser les choses très loin, montrant clairement à l’écran les actes de viols, allant bien plus loin que de simples « chatouilles ». Juste monstrueux.

Pour ce qui est du film au delà de ce point, essentiel et fort, on sera un peu en dents de scies, tout en retombant sur nos pattes. L’optique du film est de montrer à quel point ce traumatisme aura marqué Odette, l’empêchant d’avoir une vie normale à cause du stresse, des angoisses, de son point de vue ayant pour point de départ une enfance brisée. De fait, c’est encore plus violent que de voir la petite fille devenir une racaille droguée, alcoolique, faisant absolument n’importe quoi avec sa vie. Usant, mais nécessaire pour montrer l’impact, puis le chemin de reconstruction. Car oui, si certains ne s’en remettent jamais, d’autres peuvent s’en sortir, notamment par la parole, par avouer ledit traumatisme. Un chemin de croix commençant donc par les séances avec la psy, trouvant régulièrement sur sa route de belles personnes comme Grégory Montel, décidément exceptionnel, débordant d’humanité et de bienveillance dans tous ces rôles. Alors oui, on ne voulait pas la voir sombrer adulte, ce sont des passages affligeants du film, mais nécessaires pour l’ensemble.

Il faut donc parler de la reconstruction, accepter ce passé enterré, caché comme une honte, alors même que la victime n’a fait que subir. C’est dire le niveau de violence psychologique qu’engendre ce genre de violence physique. Comme le début est cru et fait plus que suggérer les atrocités, le dernier acte ira au bout de la démarche, ne laissant donc pas le spectateur frustré, ce qui est parfois un partit prit pour montrer que la vie est injuste et tout ne se règle pas toujours. Un parti prit que j’aurais détesté, étant jusqu’auboutiste, mais ce n’est heureusement pas le cas. On dit souvent qu’un film se juge sur ce qu’il nous fait ressentir, et qu’un mauvais film est un film qui ne provoque rien en nous, si ce n’est l’ennui. Eh bien on peut dire qu’on ressent énormément de choses tout du long : peur, angoisse, frustration, énervement, colère, indignation, exaspération, le spectre est large. Comment ne pas être fou de rage face au comportement abject de connasse snobinarde de la mère notamment ? Un rôle qui effectivement va tellement bien à Karin Viard, et tout le casting excelle dans l’ensemble. Un sujet essentiel, pas évident à encaisser et le film ne sera pas tendre avec le spectateur, s’attardant très majoritairement sur les abysses de l’humanité, donc soyez prévenus.

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À la recherche du bonheur

À la recherche du bonheur
2007
Gabriele Muccino

Après avoir marqué les années 90 et début 2000 avec pléthore de films d’action ou des comédies ayant pratiquement tous été d’immenses succès, Will Smith sortait de sa zone de confort pour ce que beaucoup considèrent comme un tournant majeur, montrant qu’au delà d’une belle gueule de Dumbo charismatique, le showman en puissance pouvait aussi se révéler être un excellent acteur dans un registre totalement inédit. Tièdement accueilli par la presse, le film fut là encore un immense succès avec plus de 307M$, un score colossal pour un drame intimiste sur un père et son fils. Et pour dire à quel point le film a marqué, le film a généré pratiquement 100M$ sur sa seule sortie DVD sur le seul sol américain. Si l’acteur aura dû attendre 15 ans de plus pour finalement décrocher son Oscar du meilleur acteur, c’est bien à cette occasion qu’il a prouvé qu’il le méritait.

Adapté d’une histoire vraie, le film retrace le chute libre d’un homme, Chris Gardner (Will Smith). Issu de milieu modeste, malgré un parcours scolaire exemplaire, il n’a jamais pu faire d’études, et son projet pour faire fortune était d’investir dans de l’équipement médical. Seulement voilà, ledit équipement était certes à la pointe de la technologie, mais bien trop cher pour le peu d’amélioration proposé. Un stock difficile à vendre, des factures qui s’accumulent, la perspective d’un stage improbable dans le milieu de Wall Street avec une seule offre d’emploi pour vingt candidats et six mois non payés  : sa femme (Thandie Newton) épuisée va craquer et claquer la porte, le laissant seul avec son fils (Jaden Smith). Le début d’un long combat entre rage de vaincre et précarité extrême.

Peut-être plus vraiment le cas aujourd’hui, comme ça ne l’ai plus en France depuis les années 90, mais fut un temps où qu’importe à quel point la vie était dur, quelqu’un qui voulait s’en sortir pouvait s’en sortir. Le principe de la méritocratie : si on veut, on peut, à condition de s’en donner les moyens. Aujourd’hui les moyens humains deviennent les moyens financiers, et le mérite humain n’a plus sa place. Donc voir un film sur la dureté de la vie, mais un homme qui essaye de rester debout, pour lui et surtout pour son fils, c’est juste incroyable. Comment garder espoir et ne pas craquer quand la vie s’acharne ? Courage, abnégation et détermination : le film véhicule de belles valeurs, et les acteurs délivrent des prestations d’une rare intensité, à tel point que je m’étais demandé si le fait de reformer le duo père/fils de la vraie vie n’était pas une lettre d’amour à son propre père, et que le film soit adapté de l’histoire du grand-père donc, incarné par le fils. Mais non, c’est bien une histoire vraie, mais aucun lien de parenté autre que celui des acteurs. L’histoire est captivante, pleine de rebondissements et d’exploration de la misère humaine si rude qu’on retiendra notre souffle, au point qu’on pourrait presque dresser un parallèle d’efficacité avec Forrest Gump. Dans les rares points négatif, on citera juste la mère, fantôme trop évincé qui s’en lave les mains avec un calme ahurissant.

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Tyler Rake


Tyler Rake
2020
Sam Hargrave

Let’s back in the 80′ ! Porte étendard des films « Netflix Originals », le film est constamment cité parmi les plus populaires de la plateforme. Si c’est désormais chose courante, il y a trois ans, que Netflix sorte une production 100% maison à « gros budget » (65 millions de dollars) avec une grosse star en tête d’affiche était un événement, d’autant que le film sortait moins d’un an après le succès colossal d’Avengers Endgame, donc la popularité du fameux Thor du MCU ainsi que mettre en avant que le film est produit et écrit par ceux derrière le plus gros succès de tous les temps – avant d’être à nouveau battu par Avatar et sa troisième ressortie – peuvent expliquer le succès du film. Sans quoi, on se croirait devant un actionner classique des années 80.

Mercenaire spécialisé dans l’extraction (de gens ou de colis), Tyler Rake (Chris Hemsworth) a été engagé un certain Saju pour retrouver le fils de son patron mafieux, kidnappé par des criminels indiens. Seulement voilà, les kidnappeurs sont de mèche avec la police, de même que Saju, mais pas avec les kidnappeurs, voulant doubler les américains en leur laissant faire le sale boulot, récupérer l’enfant et garder tout l’argent de la récompense.

Derrière ce scénario foutraque de tout le monde qui trahi et double tout le monde, avec toujours comme unique motivation l’argent, on est sur du classique quasi dieu immortel face au reste du monde. Une mission de sauvetage seul contre tous, peu original mais maîtrisé. L’histoire est un peu prétexte et bordélique, mais côté action le film se veut très généreux, commençant directement dans le bain puis enchaînant quasi non stop tout du long. Le background est un peu forcé, les personnages trop lisses (à noter les présences de David Harbour et Golshifteh Farahani, mais vraiment anecdotiques), mais l’action est toujours lisible, la caméra virevoltante et ça fait le taf. La vraie originalité se trouve plutôt dans les décors, le cadre de l’Inde est assez novateur, bien que globalement interchangeable avec tout pays du tiers monde en situation d’extrême pauvreté. Du divertissement pure et dur, bourrin à souhait, sans pour autant être totalement une immense blague sur son scénario. Brouillon, mais pas si mauvais. A voir si la suite corrige les défauts d’écriture, mais au niveau technique le spectacle est assuré.

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Action ou vérité


Action ou vérité
2018
Jeff Wadlow

Même titre, même concept, même adaptation, mais pas même film et surtout pas même qualité. Six ans après l’atroce Action ou vérité, c’est cette fois le célèbre studio Blumhouse qui roule sur le genre horrifique depuis plus d’une décennie avec d’innombrables succès comme la saga Insidious ou les Conjuring, qui s’attaque au fameux jeu qui remonterait au début du XVIII° siècle selon les historiens. On pouvait difficilement faire pire que la purge catholique de 2012, donc la pression était pour le moins des plus faibles.

En plein Spring Break à Mexico, une bande d’amis étudiants va se laisser emmener par un inconnu dans une église abandonnée pour y jouer au dit jeu « action ou vérité », où le concept est donc de soit effectuer une action (souvent sexuelle vu le contexte des soirées alcoolisées) soit dire une vérité (bis repetita). Seulement voilà, même des jours après la soirée, le jeu ne s’arrête jamais, continuant inlassablement à harceler les participants au travers de manifestations surnaturelles, poussant toujours plus loin dans les actions à réaliser, les mettant un peu plus en danger ou leur entourage à chaque passage.

Le concept a toujours eu du potentiel, mais pour pousser l’idée plus loin, avec un principe de malédiction les poursuivant, le film embrassera pleinement l’horrifique et le surnaturel. Comme toujours, les jeunes ne le sont pas autant qu’ils le devraient (presque dix ans de plus que leurs personnages en moyenne) et sont des stéréotypes ambulants (l’ingénue, la chaudasse, la cruche, le BG, le pervers, le pédé, le manipulateur, … ), mais cela permet de vite les identifier pour se concentrer sur la menace invisible et froide comme la mort. En termes d’ambiance teen-movie, impact horrifique et qualité de réalisation, le film s’en sort très bien, à peu près au niveau d’un Happy Birthdead pour rester dans les productions du même studio. Plus angoissant peut-être d’ailleurs, le temps étant ici linéaire, chaque action a un impact définitif. Seulement voilà, impossible de faire l’impasse sur la fameuse fin, unanimement décriée à juste titre tant elle est débile et sort pratiquement de nulle part. Surtout qu’elle est incohérente avec le premier défi « vérité » sur le choix à faire entre deux masses de population, puisqu’au final le fin va à l’encontre absolue de ça. Un film très bon pendant 99% du récit, puis qui bascule dans un choix particulièrement néfaste à la toute fin. Dommage, mais le film reste malgré tout très divertissant.

 

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Les Evadés


Les Evadés
1995
Frank Darabont

Semi-échec commercial à sa sortie et pas spécialement acclamé par les critiques, le film a su gagner un statut culte avec le temps. Présent dans presque toutes les catégories aux Oscars, il reparti bredouille, mais gagna avec l’âge le cœur des spectateurs. Vu pour la première fois il y a plus de vingt ans, je ne l’avais encore jamais revu depuis, ayant forgé dans mon esprit l’image d’un plan d’évasion incroyable muri sur le long terme. Patience est mère de vertu. Mais depuis, moult d’excellents films du genre ont su se distinguer, et il était l’heure de vérifier si le maître du genre mérite encore ce titre.

Employé de banque marié et bien sous tous rapports aux premiers abords, Andy Dufresne (Tim Robbins) va être condamné à la prison à perpétuité pour le double meurtre de sa femme et son amant. Fou de rage, voyant sa femme avec un autre, il serait passé à l’acte ? Non, il clame son innocence, mais faute d’autre suspect, c’est lui qui sera envoyé au centre pénitencier de Shawshank pour y purger une peine jusqu’à sa mort. Il y fera notamment la connaissance de Red (Morgan Freeman), un des tauliers de la prison, là depuis près de trente ans.

Le film réussi pleinement son objectif : montrer que le criminel n’est pas toujours celui qui est pointé du doigt, que la justice est imparfaite à l’image des hommes, mais que la rédemption est toujours possible (d’où le titre original, The Shawshank’s Redemption). Le plan est vraiment excellent, on s’attache aux personnages, charismatiques et au passé intéressant, bien que pas tellement développé. Alors que le titre français vend quelque peu la mèche, on se demande toujours comment les choses vont évoluer, si Andy se domestique, s’il compte encore sur la justice ou non. Notre imagination ira peut-être trop loin, ce fut mon cas en croyant qu’il mentait au moins partiellement sur les enveloppes, mais aucune révélation à ce niveau là. Du plan assez « simple » au final, mais le vrai et unique problème du film sera son rythme. Pas vraiment de souci d’action ou de déroulé, mais un acte de trop au niveau du montage : celui du jeune Tommy. Tout ce pendant du récit sonne de trop, les thématiques sont redondantes, les points d’injustice soulevés étaient déjà acquis à la cause, ne faisant que rallonger l’attente du dénouement pour une histoire qui aurait été bien plus efficace avec une demi-heure de moins. Un grand film avec un casting excellent, une histoire captivante, mais un peu long dans son dernier tiers.

 

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Les Gardiens de la Galaxie 3


Les Gardiens de la Galaxie 3
2023
James Gunn

Bien que beaucoup y trouvaient un vent de fraicheur au MCU, et alors que je suis un très grand fan des films de SF dans l’espace, pour moi la saga des Gardiens de la Galaxie au sein du grand univers Marvel se situait jusqu’alors plutôt dans le bas du panier. Le premier est classé 24°, et le second opus 18° sur 32 films. Pas forcément toujours mon type d’humour, un héritage monstres de foire de la cantina de Star Wars pas souvent inspiré, et surtout un manque de réalisme face à des personnages quasi lambda sans réels pouvoirs, toujours victorieux face à des menaces qui devraient tellement les dépasser. Du divertissement sympathique avec quelques belles idées de décors ou mise en scène, mais pas de quoi révolutionner le genre.

Après quelques péripéties ayant décalé de trois ans la sortie du film suite à un studio bien prompt à licencier ses employés avant de platement s’excuser derrière puis réembaucher le réalisateur, l’attente était longue et importante, car outre le fait que le film se vendait comme la fin la saga, il s’agissait aussi pour Disney d’arrêter l’hécatombe. La phase IV du grand MCU s’est cassé les dents, enchaînant les contre-performances au box-office, même les succès comme Black Panther 2 et Thor 4 faisant largement moins que leurs prédécesseurs, et la qualité des films n’y est pas pour rien. Le seul immense succès ayant été Spider-Man No Way Home, mais sous l’écurie Sony de fait, pas Disney, se mangeant coup sur coup des retours de plus en plus désastreux sur leurs piètres séries Disney+, censées faire vivre encore plus leurs univers, mais se transformant en vilain caillou dans la chaussure. Pire que tout, le premier film de la phase V, censé promouvoir le nouveau Thanos, grand vilain du multivers, la thématique des phases IV à VI, Ant-Man 3 a été un naufrage critique, artistique et commercial, faisant office du plus gros échec pour le MCU en 15 ans d’existence. Une pression d’autant plus grande, puisqu’en plus de finir convenablement l’arc des Gardiens, il est surtout question de redorer le blason d’un univers en perdition.

Le film se focalisera sur Rocket Racoon (Bradley Cooper), grièvement blessé suite à une attaque d’Adam Warlock (Will Poulter), que tenteront de sauver les Gardiens, soit Peter (Chris Pratt), Groot (Vin Diesel), Drax (Dave Bautista), Nebula (Karen Gillan) et Mantis (Pom Klementieff). Leur quête les mènera sur les traces du Maître de l’évolution, l’homme à la base des modifications génétiques sur Rocket, bloquant de fait les soins possibles. L’équipe se verra obligée de demander de l’aide aux Ravageurs, qui ont récemment accueilli une certaine Gamora (Zoe Saldana).

Après pléthore de productions aux FX catastrophiques, retrouver un blockbuster reposant à ce point sur les FX tout en conservant toujours un très haut niveau de qualité visuel, c’est déjà un événement en soi de nos jours. Globalement on pourra dire à peu près la même chose que des deux précédents opus pour cet aspect : quelques décors vraiment beaux (notamment tout le secteur de Karja), un grandiose général, un effort semblant avoir été fait sur la construction en dur, quelques créatures bien modélisées, mais aussi encore et toujours cet héritage maudit de la cantina, donnant lieu à des maquillages indignes et des idées atroces. Place maintenant à l’histoire. La bande est devenue attachante à force, la dynamique fonctionne bien, et le passé de Rocket est vraiment exceptionnel. Des passages forts, attendrissants, tout en montrant toute l’ampleur de la monstruosité de l’antagoniste. Dans l’ensemble tout cela marche bien, mais trois points empêchent le film de vraiment décoller : le fameux Maître de l’évolution est caricatural au possible et s’avère peu mémorable ; Adam Warlock est une vaste blague ne servant absolument à rien, si ce n’est faire un bras d’honneur aux fans tant son personnage est saccagé ; et enfin la cohérence. En tant qu’être humain doté d’un cerveau fonctionnel, voir des explosions dans l’espace et des personnes se tenant tranquillement à côté de trous béants dans un vaisseau qui devrait imploser à la première faille, ce n’est juste plus possible. On passera aussi sur le bourrage au forceps de Kraglin, là uniquement parce qu’il est le frère du réalisateur tant son charisme est inexistant et son rôle ennuyeux.

Le film esquive de peu le statut d’excellent film, car les deux premiers tiers sont un quasi sans faute en dehors d’un Adam Warlock sacrifié : décors incroyables, images saisissantes par moments, et passé de Rocket captivant. L’humour est moins omniprésent et agressif, les enjeux sont présents et le côté émotionnel fonctionne fort. Puis on tombe dans les travers des batailles spatiales, scientifiquement à se fracasser la tête contre les murs, avec un dernier acte bien moins réussi. La fin manque elle aussi d’impact, comme si tous les héros étaient condamnés à revenir inlassablement jusqu’à lassitude, ou que mort s’en suive, mais l’happy end semble être exclu pour qui que ce soit dans cet univers. Une fin plus tranchée et radicale aurait assurément décuplé l’intérêt du film, qui reste certes clairement au dessus des deux précédents, mais qui ne connaîtra pas les hautes sphères des rares films du MCU à pouvoir être qualifié de vraiment excellents.

 

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Super Mario Bros, le film


Super Mario Bros, le film
2023
Aaron Horvath, Michael Jelenic

Dire que le film est un immense carton serait un doux euphémisme. Plus de 7,2 millions d’entrées en France, 574 M$ aux Etats-Unis et 1,35 milliards dans le monde, ce qui en fait le second plus gros succès de tous les temps pour un film d’animation derrière seulement la suite de La Reine des Neiges, mais largement numéro un au niveau bénéfices, son budget étant pratiquement la moitié et ayant fait bien plus sur le sol américain où les frais de distribution sont moindre. Est-ce parce qu’on ne présente plus le petit plombier moustachu aux centaines de millions de jeux vendus ? Est-ce parce que le studio Illumination est à la tête de la saga Moi, moche et méchant, la plus lucrative saga d’animation de l’histoire ? Probablement un peu des deux, et surtout une bande annonce qui avait mit tout le monde d’accord à sa sortie.

Si les jeux Mario n’ont pour ainsi dire jamais eu de scénario en dehors de certains opus secondaires comme Mario RPG ou les Mario et Luigi, le concept est généralement un jeu de plateforme sans histoire où le principe est simplement d’aller jusqu’à l’arrivée, enchaîner les niveaux jusqu’à délivrer la princesse, pour grossir le trait. Ici, Mario et Luigi sont de vrais humains du monde normal, essayant de percer comme plombiers à Brooklyn. Un beau jour, ils vont tomber dans un tuyau magique, les emmenant dans des royaumes magiques ou maudits, en pleine crise alors que le méchant Bowser s’est accaparé une étoile et tente de mettre la main sur la princesse Peach du royaume champignon.

Tout d’abord, félicitons le studio Illumination pour le bond en avant réalisé : le film est incroyablement beau comparativement à leurs précédents films. Non seulement il y a le travail de design aidé par les décennies d’inspiration chez Nintendo, mais même au niveau des décors et de la finesse de modélisation, c’est largement mieux que tout ce qu’ils ont fait avant. C’était d’ailleurs le point qui a le plus rassuré à la sortie de la première bande-annonce, qui explique en grande partie l’engouement initial. Ensuite, le fan service est omniprésent, que ce soit dans les musiques ou les clin d’œil / utilisation de certains jeux phares, et l’utilisation est à peu près justifiable et pas trop mal amenée. Reste que ça sera assurément un problème pour ceux n’ayant pas grandi avec. Pour l’histoire, c’est le strict minimum, et rien de bien transcendant, sauf qu’à ma connaissance Bowser n’a jamais nourri de passion romantique pour Peach, bien que ce soit ce que beaucoup se sont imaginés. En parlant de la princesse, cette dernière rayonne, trouve une vraie utilité et n’est plus la demoiselle en détresse à sauver, chose impensable en 2023. Le film est donc beau, certains vont jubiler des innombrables références, et on passe globalement un bon moment, même sans être spécialement fan des jeux Mario. Reste quelques lenteurs, une aventure qui tourne parfois au ralenti, et même un léger ennui vers le milieu, ce malgré une durée courte de moins de 90 minutes en enlevant le générique. J’attendais un peu plus qu’une pub géante faisant appel à la nostalgie, un film à part entière qui tienne mieux la route. Espérons qu’ils trouvent de vraies idées pour les futures suites, car avec un tel carton historique, non seulement le plombier reviendra, mais on sait déjà que quatre autres projets de l’écurie Nintendo sont en projet, avec assurément Zelda parmi eux.

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The Flash


The Flash
2023
Andy Muschietti

Nous y voilà enfin, après moult déceptions comme WW84, The Suicide Squad ou l’apparemment abyssal Shazam 2 que je ne suis pas sur de trouver le courage d’affronter un jour, l’univers branlant du DCEU est sur le point de mourir pour renaître de ses cendres. L’ultime film avant le soft reboot (certains personnages comme le Flash sont censés revenir), celui annoncé par T. Cruise comme étant un film incroyable, annoncé comme ayant eu les meilleurs retours de projection test depuis nul autre que The Dark Knight, le grand retour de DC est enfin là. Il était destiné à tout casser sur son passage, jouant la carte du multivers, de la nostalgie et du fan-service, donc sur le même terrain que Spider-Man No Way Home qui avait frôlé les deux milliards. Et pourtant, après un démarrage extrêmement décevant à 130 M$ dans le monde, le film enchaîne les chutes dramatiques à un niveau historique, et semble arrêter sa carrière à tout juste 270 M$, un échec retentissant puisque le budget est estimé à près de 400 M$ avec le marketing, ce qui ferait plus de 250 M$ de pertes avec les frais de distribution. Pour remettre les choses en perspective, c’est près de 100 M$ de moins que le mauvais Shazam, qui faisait déjà office de héros de seconde main. Un ratage massif, et pourtant le projet était très excitant sur le papier.

Traumatisme névralgique dans sa vie, Barry Allen (Ezra Miller) n’a jamais pu accepter la mort de sa mère, qui a entraîné l’inculpation de son père faute d’autre piste. Il va alors décider de remonter dans le temps pour la sauver, sans se douter des répercussions que cela allait engendrer.

Oui, les critiques ont raison. Il est incroyable de voir qu’un film aussi important et avec un tel budget puisse sortir dans un tel état. L’usage de doublures numériques est d’un autre âge, et pourtant omniprésent. La fameuse vallée de l’étrange n’est pas seulement pulvérisée en moyenne toutes les deux secondes, mais on avait réellement pas vu de telles modélisations si grossières depuis au moins trente ans. Et comme les effets numériques sont légion, parfois pour absolument aucune raison, et toujours avec des idées de design hideuses, le film est visuellement très souvent juste immonde. Non pas que la réalisation soit mauvaise, plutôt pas d’ailleurs, mais vraiment le département FX a fait un travail de cochon d’un niveau de désastre sans commune mesure. Le film n’est même pas capable de reprendre le costume de Flash de Justice League, pourtant très classe et réaliste, le remplaçant ici pour du latex sadomaso ignoble, là encore jamais crédible et toujours en CGI. Même le batfleck de Ben Affleck se retrouve avec un mélange improbable entre son ancien costume avec des pièces d’armure comme dans le Dark Knight, mais le résultat ressemble à un cosplay ridicule. Donc oui, indiscutablement, le film est un naufrage visuel. Quid du reste ?

Le scénario est assez convenu : remonter dans le temps, et faire face aux conséquences. On retrouve donc le général Zod (Michael Shannon) dans un monde où Superman n’est jamais arrivé sur Terre, et Flash devra l’affronter avec Supergirl (Sasha Calle) et le Batman (Michael Keaton) de cette autre réalité, ainsi que le lui dix ans plus jeune. Simple, mais peu exploité, on n’a pas vraiment le temps de s’intéresser aux personnages, se reposant quasi exclusivement sur le fait que les spectateurs connaissent déjà les précédents films où ils sont apparus. On aura quelques passages émotionnellement impactant avec la mère, mais globalement l’histoire aura du mal à nous impliquer, la faute à un manque de développement. On pensera notamment au choix de renoncer, arrivant beaucoup trop vite, après seulement deux essais. Le point le plus positif sera Ezra Miller, dont la variété de jeu est assez bluffante, une belle intensité dramatique. Quelques passages touchants, une envie de renouer avec la relation père-fils avec Batman, mais tout semble aller trop vite sans le moindre plan. On ne parlera pas du festival de caméo, hormis ceux évidents (Wonder Woman (Gal Gadot), Alfred (Jeremy Irons) et Aquaman (Jason Momoa) dans une des scènes post-générique les plus inutiles de l’histoire), mais c’est tellement mal fait que le fan-service est tout simplement gâché. On sent le carnage de la production étalée sur plus de dix ans avec six réalisateurs, le résultat est plein de potentiel, mais semble boursoufflé et sans ligne directrice. Le film aurait pu être bon, mais même en faisant abstraction des FX exécrables, l’écriture reste trop mauvaise pour se satisfaire d’un divertissement à ce point sorti à l’arrache. Il est peut-être temps que cet univers meurt, mais je n’ai que peu confiance en celui qui tient les futures rennes du DCU.

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The Legend of Zelda : Breath of the Wild


The Legend of Zelda : Breath of the Wild
2017
Nintendo Switch

Porte étendard de la console à sa sortie, bien qu’étant aussi sorti sur WiiU comme Zelda Twilight Princess à son époque sortait sur deux générations de consoles pour porter la suivante, The Legend of Zelda : Breath of the Wild a assurément marqué un tournant dans l’histoire du fameux guerrier hylien protégeant son royaume contre diverses menaces, la plupart du temps Ganon ou Ganondorf. Alors que le monde a les yeux rivés vers sa suite, une première dans cet univers (Majora’s Mask n’étant pas vraiment la suite d’Ocarina of Time, mais plus une réalité alternative), il étant temps de me remettre sérieusement à ce jeu, commencé il y a trois ans, mais lâché en cours de route faute de temps, puis d’envie. On sait tous qu’il est difficile de se remettre à un jeu après une pause. Mérite t-il d’être à ce point porté aux nus ? A t-il à ce point révolutionné la saga ? Tachons de faire une analyse le plus objective possible, en reprenant indépendamment chaque point du titre.

Graphismes : 14/20

On entend dire de partout que la Switch n’a aucune puissance. C’est faux. Elle a une puissance proche de la PS4 de base (dite « FAT »), c’est-à-dire que si un jeu tourne en 1080p sur PS4, il tournera sans souci en 720p sur Switch. Que ce soit dit. Et en prenant en compte les jeux précédente génération sur WiiU, il faut bien avouer qu’en termes de modélisation pure, le jeu est presque moins beau que la version HD de Twilight Princess. C’est bien évidemment la faute au choix du jeu en lui-même, le fléau des quinze dernières années, « l’open world ». Avoir une map à ce point ouverte a un coût, et ne permet de fait pas mieux, Nintendo a vraiment proposé ce qu’ils pouvaient faire de mieux. Le choix initial empêche donc tout éclat technique, autre que celui de permettre une exploration d’un territoire si grand. Mais de fait, à aucun moment on ne peut qualifier le jeu de « beau ». Quelques idées de design sont très bonnes, dans le style ruines anciennes, post-apo rétro, et globalement la direction artistique est à saluer. Pourquoi une note si « basse » alors ? Le concept même du jeu empêche de briller, et au delà de ça, le jeu possède les boss les moins mémorables de la saga depuis Zelda II en 1987, et la mise en scène manque de grandiose. Quelques gros monstres croiseront notre route, mais rien d’incroyable. Pas de boss caché ou secondaire, seulement quatre donjons et boss redondants et trop semblables, notamment les sanctuaires dont certains sont copié-collé, là où chaque Zelda se renouvelait de façon stupéfiante à chaque mythique donjon. Aucun plan ou endroit de l’entièreté de la carte ne m’a ébloui. Une amer déception tant sur les points historiques de la saga la fainéantise est de mise.

Jouabilité : 13/20

Les défauts inhérent de la saga sont de retour. Plus les interactions sont nombreuses, plus les problèmes potentiels s’accumulent, et le titre en regorge. Très généreux sur les possibilités, le jeu en devient vite confus entre les sorts qu’on peine à lancer, la paravoile (système de voile permettant de planer) qui est une tannée par moments, l’arc impossible à manier au stick et qui peut partir en vrille avec le gyroscope selon si la caméra n’en fait qu’aux siennes, l’escalade qui vous fera perdre un temps fou avec toujours cette peur de manquer d’endurance. Tout lister serait interminable, et entre la caméra, la précision des sauts, les techniques d’épées pas toujours évidentes à sortir, la saga est une habituée de ce genre de problèmes, mais là l’effet est décuplé avec toujours plus de possibilités et de touches à confondre, de combinaisons pas naturelles à sortir. Le summum est le cheval, heureusement peu présent et optionnel pendant l’aventure, mais obligatoire à la toute fin, un enfer sur Terre. Mais s’il y a bien une chose atroce introduite ici, c’est tout ce qui entoure le crafting et l’obsolescence. La quantité de rubis demandés pour tout et n’importe quoi est aberrant, difficile d’en récupérer tant vendre des objets est à double tranchant, ne sachant jamais qu’est-ce qui sera nécessaire pour améliorer vos armures. En résulte un inventaire illisible avec des centaines d’objets, tout le temps plein à craquer sans savoir qu’est-ce qui sert à quoi. De même, les épées, arcs et boucliers sont périssables, comprenez qu’une épée cassera tous les dix coups, un bouclier éclatera au bout de 3-4 attaques encaissées, et un arc implosera au bout d’une douzaine de flèches lancées. On passe donc sa vie à se rééquiper, à changer d’équipement toutes les minutes. Une lourdeur infinie, démystifiant tout le côté sacré et épique de l’équipement durement arraché dans des donjons incroyables. L’essentiel de la saga est là, mais tous les ajouts sont néfastes et on s’estomaquera d’à quel point 11 ans avant Twilight Princess faisait tellement mieux, et même Ocarina of Time en 1998 était plus maniable sur la direction des chevaux, c’est dire !

Durée de vie : 08/20

Mes critères ont évolué avec les années. Avant, plus un jeu était long, plus c’était bon. Aujourd’hui, chaque heure jouée doit compter, servir à quelque chose. Les missions annexes, si elles n’ont pas d’enjeux propre ou d’intérêt ludique prononcé, c’est de la perte pure et dure qu’on laissera aux acharnés. Si un jeu est long, il doit le justifier et garder un rythme de qualité tout du long. De fait, un jeu parfait serait un jeu qu’on peut boucler en 15h si on le connait bien, 20-25 sinon ou si on peut / veut prendre son temps, et 40 heures pour du 100%. Pour le prélude, les quatre prodiges et le château final, le jeu pourrait effectivement se boucler en une vingtaines d’heures, mais il faudrait un niveau de jeu phénoménal. Pour espérer s’en sortir, mieux vaut avoir fait au moins une cinquantaine de sanctuaires, et avoir au minimum de l’équipement niveau 3 sous peine de perdre dix cœurs à chaque attaque (5 cœurs avec de l’équipement lvl4). Et pour peu qu’on galère un peu sur certains sanctuaires vraiment contre-intuitifs, impossible d’envisager sérieusement de se rendre au boss final avant 60-70 heures. C’est beaucoup trop, surtout qu’en les phases de scénario n’occupera que 3-4 heures de ce total, une aberration absolue. Pour peu qu’on se lance dans un défi absurde de tout finir à 100%, même avec la soluce à côté, impossible de boucler le tout en moins de 150 heures en étant un joueur normal, ce qui est un non sens incroyable tant cela veut dire se priver de tout autre expérience ludique pendant des mois. Trop de choses à faire, la plupart sans intérêt, et un énorme problème de rythme.

Bande son : 10/20

Certes loin d’égaler le niveau des meilleurs Final Fantasy, la saga Zelda a toujours su avoir des envolées épiques avec des musiques iconiques, surtout Ocarina of Time dont l’histoire était elle-même axée sur un instrument de musique. Ici on a bien quelques musiques jouant sur l’étrange, mais rien d’impactant, et les autres musiques qu’on entendra que trop rarement seront des reprises des thèmes habituels portés depuis les premiers jeux. Pour renforcer le côté « aventure et livré à soi-même », le jeu prend le parti-pris de ne pas mettre de musique sur la carte, donc 99% du jeu ne sera ponctué que par les bruits de l’environnement et les bruitages du jeu. Chacun est libre d’aimer, mais de fait la musique est quasi absente du jeu, et l’expérience sera constamment saccadée avec les aller-retours dans l’inventaire. Un point bien décevant.

Scénario : 04/20

Qui dit aventure ne dit pas forcément un scénario très développé, misant plus sur la richesse de l’univers. Ici Link se réveille après un sommeil de 100 ans pour aucune raison. Les prodiges ont perdu face à Ganon il y a 100 ans, mais Zelda réussissait jusqu’alors à le bloquer dans son château. Ne croyant visiblement pas en Link, au lieu de l’envoyer affronter Ganon il y a 100 ans, elle a préféré donner 100 ans de répit au monde, attendant le dernier souffle de magie en elle avant de laisser Link tenter sa chance. Un monde qui semble ne pas être tellement au courant de tout ça, vivant assez paisiblement malgré la menace qui rôde. L’enjeu final ne semble donc pas être un enjeu pour qui que ce soit, outre calmer les odes (animaux mécaniques géants), et mise à part quelques flashbacks racontant l’histoire d’il y a cent ans, le scénario est d’un vide sans commune mesure. Certes, les Zelda se sont battis sur des récits de princesse à sauver  classiques à outrance et des menaces stéréotypées, mais on avait bien plus d’interactions avec les gens, chaque donjon avait des enjeux locaux dans un grand tout bien plus lié et prenant. On revenait souvent aux mêmes villages, notre aventure avait un impact plus immédiat sur ce qui l’entoure. Et que dire de la fin ? Une seule scène de quelques secondes, toujours aussi vide. Aucun sentiment d’accomplissement.

Note Globale : 11/20

N’allons pas jusque là, ce Zelda n’est pas un mauvais jeu, mais c’est assurément un très mauvais Zelda, et peut-être le pire de tous. Le sentiment d’aventure est grand, la carte colossale, et on pourrait s’y perdre 200 heures tellement il y a à faire. Pour beaucoup, cela a visiblement suffit, gens de peu de goût. Comment se satisfaire d’un jeu si répétitif ? Si vide ? Si contre-intuitif ? La moitié des sanctuaires est infaisable sans solution, que ce soit pour les réussir, pour les trouver ou pour les activer. Quant aux noix de Korugu, n’y pensez même pas, même avec la solution, le jeu n’en vaut pas la chandelle. L’histoire du jeu est de loin la plus effacée et la plus vide depuis des décennies, allant jusqu’à copier une grande partie du boss de fin de Twilight Princess sans en avoir le quart de la classe et de l’efficacité. Le système de jeu est brouillon, souvent chaotique, le système d’inventaire est une tannée. La plupart du temps agréable à jouer, les énormes soucis de précision ou d’ergonomie feront rager, quand ce n’est pas cet éternel sentiment qu’il ne se passe rien et que le scénario est d’un vide abyssal. La suite semble corriger quelques défauts, mais la formule restant la même, je passerais mon tour…

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Happy Birthdead


Happy Birthdead
2017
Christopher Landon

Gros succès commercial ayant engrangé plus de 125 M$ pour un budget inférieur à 5 M$, le film repose sur un concept novateur, chose pour ainsi dire jamais vu depuis des décennies dans le paysage cinématographique horrifique, genre infernal tournant en boucle autour du slasher, torture porn, bondieuseries d’exorcismes et démons ou autres manifestations de fantôme.

On y suit Tree (Jessica Rothe), une étudiante pimbêche par excellence, traitant tout le monde comme de la merde car ayant besoin de se sentir désirée et supérieure pour exister. Un soir, le karma va la rattraper quand un mystérieux personnage masqué va la poignarder à mort. Pourtant, le lendemain, elle se réveillera à nouveau le même jour qu’hier, l’air de rien. Simple cauchemar ? Eh bien non, chaque jour elle sera tuée par cette même personne, et se réveillera toujours le jour de son anniversaire, qui sera aussi celui de sa mort. Comment sortir de cette spirale infernale ?

Le film ne s’en cache pas, y faisant même référence, il s’agit d’une version horrifique d’Un jour sans fin. Saluons au passage la localisation française qui aura su trouver un largement meilleur titre que celui original, Happy Death Day, trouvant un jeu de mot efficace. L’enjeu du film, outre celui d’échapper à le mort, sera de comprendre le pourquoi du comment. Quand on est une salope de première, traitant à ce point tout le monde comme de la merde, le danger peut venir de partout. Et il faut bien dire que le film gère très bien ce suspens, créant même volontairement des facilités décevantes pour mieux nous surprendre après. Un chemin de rédemption tantôt très drôle, tantôt touchant, parfois flippant. Si le côté horreur est assez secondaire, il reste maîtrisé, mais l’intérêt sera surtout du côté rom-com teenage movie à la American Pie et consœurs. On fini par s’attacher, et l’évolution de personnages est vraiment bonne. Le concept de boucle temporelle est plutôt bien exploité, donc c’est une bonne surprise sur tous les points. Rien de révolutionnaire, mais un vrai concept dont le mélange est presque original, et le résultat est très divertissant.

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