Projet Almanac
2015
Dean Israelite
Qui dit voyage dans le temps dit souvent chef d’œuvre avec moult films iconiques qu’on est pas prêt d’oublier, comme Un jour sans fin, L’effet Papillon, Retour vers le futur ou encore Edge of Tomorrow. Le sujet a été traité de long en large, mais le film y apporte sa petite touche d’originalité : le found-footage. Du Chronicle en mode voyage dans le temps, ça pouvait être génial, mais ça ne le sera malheureusement pas tant que ça.
En dernière année de lycée, David est à un tournant majeur de sa vie : le passage aux études supérieures. Mécanicien précoce et génial, il espérait entrer au MIT, et sa demande a été acceptée, mais sans la bourse, impossible de payer de telles études. Mais tout espoir n’est pas perdu : l’université peut encore attribuer une bourse à qui lui présentera une invention digne de ce nom. Cherchant une inspiration dans les affaires de feu son père, ingénieur de renom, il va tomber sur une vidéo laissant entendre que le voyage dans le temps est possible. La machine n’a pas abouti à l’époque, mais les plans sont encore là, et elle va s’avérer opérationnelle.
Il y avait beaucoup à espérer d’un tel film, pouvant nous proposer potentiellement tout. On pouvait s’attendre à une absence totale de limites pour un bonheur égoïste rafraîchissant où la bande de copains fait tout pour rendre leur vie la plus cool possible, et c’est en partie ce à quoi s’affaire le film. Intelligent sur certains points, le film ne fonce pas tête baissée, montrant tout de même combien cette machine fut compliquée à concevoir, permettant de faire monter l’attente. On ne va pas se mentir, en possession d’un tel pouvoir à peu près tout le monde s’en servirait pour les deux choses les plus importantes au monde : être riche et trouver l’amour. Mission accomplie, mais le film ne fait pourtant pas exactement ce qu’on attend de lui, et il est truffé d’incohérences. Chaque voyage implique à peu près une dizaine de paradoxes temporels, pas tous forcément gênants, mais impardonnable pour quelque chose d’aussi stupide que l’examen oral. Avec une demi douzaine de tentatives, il devrait y avoir autant de groupe derrière la porte, ce qui n’est pas le cas, comme si chaque voyage écrasait l’ancien, ce qui n’a aucun sens. De même, le principe de cause à effet sur la fin est stupide, voulant juste rajouter artificiellement une dimension tragique superficielle, ce qui ne fonctionne pas. On est loin du niveau de perfection cyclique de Prédestination. Et puis comme d’habitude, les lycéens ont tous plus de vingt ans, avec quasi trente pour certains, ce qui est assez saoulant. De même, niveau frustration, on notera le gâchis de Christine, l’une des plus belles femmes au monde, presque tout le temps cachée derrière la caméra. Un film frais, sympathique et dynamique, mais complètement bancal dans son écriture, calmant quelque peu nos ardeurs.