La fleur de l’âge

La fleur de l’âge
2013
Nick Quinn

Dans notre société, l’âge est un critère de sélection impitoyable. En dessous de 25, vous ne savez rien et n’existez pas, à partir de 40 vous commencez à rouiller, au delà de 50 vous êtes un vieux con, et passé 80 vous devenez encombrant, parfois même avant. En amour c’est pareil : trop jeune votre demande ne sera pas prise en compte, et plus on se rapproche du demi-siècle et plus le critère social prime, surtout pour les hommes où la richesse devient une nécessité pour cause de gente féminine cupide. En tous cas une chose est sûre, la fleur de l’âge n’est pas 68-80 ans.

Jusqu’alors figure emblématique de la télévision, paradant comme le propriétaire de la chaîne et se tapant royalement des filles de la moitié de son âge (Audrey Fleurot), Gaspard Dassonville (Pierre Arditi) va quelque peu être remit à sa place quand le directeur des programmes va lui mettre sous le nez ses audiences décevantes, brandissant en prime un nouveau prometteur qui risque bien de lui voler son travail. Des soucis se cumulant avec l’arrivée chez lui de son père (Jean-Pierre Marielle), immobilisé et incapable de vivre seul depuis un accident.

Passons sur le fait que les acteurs incarnant le père et le fils ont seulement douze ans d’écart, un détail pas si choquant dans la pratique. En revanche, difficile de passer sur l’intérêt du film, des plus discrets. Car au fond, avec cette histoire de vieillissement ravageur qui vous rend aigri et qui déprécie tout, quel est le message du film ? Qu’il faut savoir lâcher prise ? Ne pas s’accrocher vainement à la vie car les gens ne veulent plus de vous ? Certes, il y a l’aide à domicile qui tend à prouver que le gentillesse est partout et qu’on peut trouver du réconfort à tout âge, mais globalement le film traite plus de l’ennui et de l’inéluctabilité de la mort, passage obligé et pénible, mais qui soulage les proches. Donc même si les acteurs sont bons, difficile d’encourager cette lassitude ambiante, assez souvent de mauvais goût. Débarrassons nous de nos vieux et sombrons tous dans une profonde dépression ! Euh… Bah non merci en fait.

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