Ride Your Wave
2021
Masaaki Yuasa
Si certains se sont ouvert aux productions japonaises dès les années 80 grâce au club Dorothée, pour le grand public il y aura eu ensuite deux grandes vagues d’élargissement du public : tout d’abord les films du grand maître Miyazaki avec le premier succès mondial massif avec Le Voyage de Chihiro, puis il y a eu ensuite plus récemment le second souffle de l’animation japonaise au travers de films comme Summer Wars puis Your Name. C’est ainsi que nos distributeurs se laissent de plus en plus tentés par des productions plus modestes, et qu’importe au fond la qualité des films, la variété de choix et de genres est toujours quelque chose de positif. Et pour le coup, le résultat est vraiment très différent.
L’histoire est celle de la jeune Hinako, étudiante en océanographie qui avait deux passions dans la vie : le surf, et celui avec qui elle partageait cette passion, son amoureux Minato. Sa vie était parfaite, habitant proche de l’océan, vivant de sa passion pour l’eau et ayant une vie sentimentale épanouie et toute tracée, jusqu’à ce que la mort les sépare. Le perdre la fera sombrer, au point qu’au fond du trou elle en perdra la raison, s’imaginant que son Minato est toujours là, dans l’eau, et qu’il lui suffit de chanter pour qu’il vienne à elle.
Alors tout d’abord soyez prévenus : le film est sombre, très sombre. Le pitch ne laissait guère de doutes, mais pour peu que vous fonciez sans savoir de quoi il en retourne, ayez bien conscience que le but n’est clairement pas le divertissement. Entre drame humain et questionnement sur le surnaturel, le film sera sans pitié pour son héroïne, mais l’histoire est plutôt pas mal, jouant sur l’ambiguïté de la situation. Est-elle vraiment si folle ? Les personnages sont caricaturaux, notamment la petite sœur de Minato, et le film a des relents de télé Novella avec tout le monde amoureux de tout le monde, mais ça se laisse regarder. Concernant la technique, les décors sont parfois jolis, parfois très vides, les personnages simplistes au possible avec un style qui en laissera septique plus d’un, mais le plus gros problème réside dans l’animation : on sent que le budget est très faible, et le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas fluide du tout, à la limite de l’honteux sur certains passages. Il ne faut donc pas avoir des attentes trop fortes de ce côté là, et mieux vaut être dans une bonne période pour encaisser cette histoire loin d’être joyeuse, mais saluons l’originalité de l’histoire et l’efficacité narrative.