Retour à Cold Mountain


Retour à Cold Mountain
2004
Anthony Minghella

Le moins que l’on puisse dire, c’est que parmi les guerres qu’a connu l’humanité, la très autocentrée guerre américaine de Sécession fait partie des plus représentées, avec pléthore d’œuvres allant de Autant en emporte le vent à Lincoln en passant par des visions plus fantaisistes comme celle où le président américain devient Chasseur de vampires. Une nouvelle fois, ce moment critique de l’histoire va être la source de romances contrariées.

Ils ne se connaissaient qu’à peine, ne s’étaient échangé qu’un baiser avant que ne retentisse l’ordre de mobilisation, mais Ada (Nicole Kidman) et Inman (Jude Law) en avait alors la certitude : leur amour serait éternel. Lui au front à lutter pour sa vie et défendre le Sud des Yankee, elle isolée à tenter de conserver ce qui reste de civilisation, l’idée d’un jour se revoir et s’aimer sera leur moteur de vie.

Les bases du récit sont au mieux naïves tant la romance est étouffée avant même d’avoir pu exister. S’en suivra un récit d’aventure qu’on sent très proche du roman qu’il adapte tant sa structure est littéraire, invisiblement mais indéniablement chapitrée, avec pléthore de rencontres inconsistantes et éphémères, l’occasion d’une quantité absolument débile de caméos tant le casting n’a aucun sens. On retrouve Renée Zellweger, Natalie Portman, Philip Seymour Hoffman, Brendan Gleeson, Giovanni Ribisi, Donald Sutherland, Ray Winstone, Jena Malone, Lucas Black, Charlie Hunnam ou encore Cillian Murphy. On se demande bien pourquoi avoir prit de tels acteurs et actrices de renom tant la plupart n’auront droit qu’à une courte apparition ne dépassant pas la minute, voir la poignée de secondes. La plupart des péripéties restent néanmoins plutôt intéressantes, montrant chacune une forme de misère ou d’aliénation, prouvant à chaque fois que l’humanité est vraiment la pire des espèces. Pour autant, difficile de se satisfaire pleinement de ce parcours initiatique tant les comparaisons font mal : côté aventure et survie, on est loin d’un The Revenant, et côté histoire des Etats-Unis, Gangs of New-York est largement au dessus. Si le film reste prenant, avec tout de même une belle richesse de thématiques et de personnages, sa prévisibilité jusque dans ses déceptions rend l’expérience frustrante, voir un peu veine.

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