Tristana

Tristana
1970
Luis Buñuel

Devenue peu à peu une icône mondiale de la beauté dans les années 60 grâce notamment aux Parapluies de Cherbourg qui connu un succès mondial, Catherine Deneuve retrouve ici le réalisateur de Belle de Jour, autre film majeur de son apogée. Loin d’avoir fait autant d’entrées que le précédent (pour des raisons vestimentaires ?), le film continua néanmoins d’appuyer le statut de déesse irrésistible de l’actrice, même si le film n’est pas très passionnant.

Ah divine tentation ! Vile créature du diable, je saurai te résister ! Enfin bon, quand tu seras en âge de, alors là je ne répond plus de rien. Don Lope était pétri de bonne intentions lorsqu’il recueilli la pauvre orpheline Tristana (Catherine Deneuve), mais les années ont passé et l’enfant est devenu une femme des plus désirables, la plus belle de toutes même. Et voilà que le bon père adoptif se met à faire valoir son droit de cuissage, que la charitable Tristana n’a su refuser. Mais à force devenir adulte, son désir d’émancipation grandit lui aussi, causant une peine immense à son protecteur.

Tous les hommes sont des pervers, et il n’y a rien de plus désirable qu’une jeune femme dans la fleur de l’âge. Certes, enfin de là à avoir des pulsions pour sa fille adoptive ? Et en plus de les concrétiser ? Donc forcément, on prend immédiatement le parti de Tristana, dont le prénom n’est pas le fruit du hasard, mais c’est un piège pour mieux nous prendre à revers. La vision divine va devenir aigrie, et son évolution sera détestable, la mettant dans la position de la méchante, celle qui fait du mal à tout le monde, surtout ceux qui l’aiment. Un jeu de pouvoir intéressant, mais c’est à peu près tout ce qu’on pourra en tirer. L’histoire est en dehors de ça d’un vide abyssal, ne se servant quasiment pas de l’environnement (notamment l’orphelinat, laissé très vite de côté), et mise à part une temporalité large développant la psychologie des personnages, globalement bien interprétés, il ne se passe pas grand chose. La fin laisse pantois, ne clôturant qu’une partie de l’histoire, et d’une manière assez déplaisante. Notons aussi quelques problèmes avec la VF (tourné en espagnol) à la synchronisation perfectible. Un film tout de même assez bien fait dans l’ensemble, mais l’ennui se fait sentir.

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Annabelle

Annabelle
2014
John R. Leonetti

Auréolé d’un succès disproportionné, le pourtant classique Conjuring a établi l’un des plus gros score de l’histoire pour le genre (318 M$), donnant l’envie aux producteurs de mettre en chantier une suite et un préquel / spin-off, que voici. Surfant sur la polémique de la violence que suscite les films d’horreur, que certains aimeraient carrément interdire au nom de principes foireux et dictatoriaux (faut dire qu’avec les biens faits avérés des jeux-vidéos, y compris Call of Duty et compagnie, les déficients mentaux n’ont plus grand chose sur lesquels polémiquer), le film a connu une publicité phénoménale, parlant d’interdire le film en salles. Certes, le dernier à qui c’est arriver y a tout perdu, mais en l’occurrence le film aurait probablement deux ou trois fois moins bien marché sans tout ça, et ça aurait été bien fait pour lui.

On l’avait croisé dans l’autre film, mais la voilà pour de vrai : la maléfique poupée Annabelle. En plein dans la période hippie, un jeune couple qui s’apprête à avoir un bébé va être l’objet de manifestations étranges. Bouh !

On m’avait prévenu : « ce film n’en vaut vraiment pas le coup ». Certes, mais rien ne pouvait me laisser penser à un tel niveau abyssal d’intérêt. De toute façon le film se destinait à être basique à souhait, affublé d’une histoire déjà bien trop de fois rabâchée, mais après tout Conjuring était un bon film sans posséder une once d’originalité, donc ça n’avait rien de rédhibitoire à la base. Prendre des acteurs presque indignes d’un téléfilm n’est pas non plus trop grave, il faut bien laisser sa chance à tout le monde. Non, le vrai problème du film, c’est qu’à la base on partait quand même sur un film d’horreur. Et au final, rien ne marche, et je n’ai personnellement pas tressaillit une seule fois, et les paupières étaient d’ailleurs d’une lourdeur tenace. Et pour cause, le film n’essaye jamais de nous surprendre. Les apparitions sont annoncées, ayant en plus systématiquement lieu à l’endroit le plus logique et évident. Cela soulève donc aussi un problème de réalisation, incapable de mettre correctement en scène l’angoisse, et en plus il ne se passe quasiment rien de tout le film, nous montrant une manifestation tous les quarts d’heure histoire de, mais même le passage au sous-sol est totalement raté. Une déception de bout en bout tant le frisson est loin, à moins que ça ne soit dû à une immunité totale, mais on parle quand même d’un gars qui n’a jamais pu finir DeadSpace ou n’importe quel Silent Hill pour cause de risque d’attaque cardiaque élevée (il faut dire que l’immersion d’un jeux-vidéo décuple la peur).

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Tu veux ou tu veux pas

Tu veux ou tu veux pas
2014
Tonie Marshall

Si nos amis américains n’ont aucun tabous à ce niveau là, la France rattrape peu à peu son retard question dévergondage, n’hésitant plus à axer entièrement une comédie autour du sexe. Mais point de vulgarité non plus, il sera plus question ici d’attirance et du désir de l’autre. Un film qui a eu son petit succès (un peu plus d’un million d’entrées), et il est loin de démériter.

Une fois n’est pas coutume, c’est la femme qui sera l’obsédée du couple. Ayant plus que de raison multiplié les coups d’un soir et nourrissant une libido sans bornes, Lambert (Patrick Bruel) a tellement gâché toutes ses relations que cela fait presque un an qu’il a mit le holà, décidant d’arrêter de courir après ce genre de plaisirs pour se concentrer sur les sentiments. Seulement quand Judith (Sophie Marceau) va débarquer dans sa vie, une incendiaire attisant passionnément ses pulsions, il va à nouveau se sentir défaillir. Il est impératif pour son équilibre de repousser ses avances, mais succombant à ses charmes, il va laisser une porte ouverte à la tentation en l’embauchant à ses côtés comme conseillère conjugale.

Voir deux des plus grandes icônes populaires françaises est un événement en soi, et le rendez-vous n’est pas manqué. Une comédie simple mais efficace, qui ne repose évidemment sur aucune forme de suspens, mais qui diverti assez bien. Le principe des visites conjugales permet des moments cocasses, agrémentés de dialogues crus mais encore une fois pas vulgaires, car dans une bouche aussi délicieuse que celle pour qui notre cœur fait Boum rien ne peut l’être, et son amoureux transit, certes pas très crédible ni en chaud lapin ni en pauvre chose effarouchée, fait lui aussi plutôt bien l’affaire, et le couple est une évidence. Une belle complicité, une histoire faiblarde mais drôle, et on ne s’attarde pas trop, exploitant rapidement chaque axe proposé. Du travail pas très valorisant mais c’est exactement ce qu’on pouvait espérer de ce genre de film, et dire le contraire serait débile ou mensonger. N’espérez pas y voir la révolution du genre, mais on passe un bon moment.

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John Wick

John Wick
2014
David Leitch, Chad Stahelski

Alors que son grand retour était annoncé avec 47 Ronin, n’ayant pas connu de sortie nationale en l’espace de cinq ans, le film a largement bidé, et c’est finalement sur un film d’action à petit budget que Keanu Reeves frappe le plus fort, récoltant près de 80 M$ pour un budget quatre fois moindre. À la fois massacré par les critiques et encensé par les spectateurs, le film s’est fait une petite réputation, de quoi dors-et-déjà lancer une suite prévue pour 2016, et le résultat est effectivement très sympa.

Qui est John Wick (Keanu Reeves) ? Pour certains il est un pauvre veuf qui évacue sa frustration en conduisant dans grosses cylindrées sur les pistes d’un aéroport, mais pour d’autres il est l’homme le plus dangereux de la ville, craint par les pires mafias tant son palmarès d’ex tueur à gage impose le respect. Désormais à la retraite pour sa femme, même si la maladie l’a rattrapé, les plus jeunes l’ont oublié, à tort. Petit con qui parade, fier d’être le fils du parrain de la mafia russe, Losef (Alfie Allen, cette sous-merde de Theon Greyjoy de Games of Thrones) a braqué le mauvais gars, commettant en plus l’erreur de tuer son chien, dernier présent de sa regrettée femme. Un crime qui ne pourra avoir que le meurtre de masse comme réponse.

Paye ton patron ! Quand le truand le plus influant se fait dans son froc à l’idée que John Wick pourrait lui en vouloir, quand la police s’excuse des plaintes des voisins, en espérant que le sang ne sera pas trop dur à faire partir, on sent qu’on a affaire à un sacré bonhomme, au saint patron ultime. La classe incarnée, un tueur né, le respect à l’état brute. Et avec un tel acteur pour le représenter (bien entouré d’ailleurs avec Willem Dafoe et Ian McShane), on atteint des sommets de surpuissance. Le scénario est prétexte à un film d’action ultra-classique, les rebondissements étant pour ainsi dire les mêmes que Taken premier du nom, mais c’est d’une efficacité redoutable, chorégraphié et dynamique à souhait. On sent que le héros est tellement invincible / chanceux qu’il ne lui arrivera rien de trop grave, mais qu’importe, on a là un film divertissant des plus funs. Difficile de savoir ce qu’apportera la suite, probablement rien, mais clairement oui, bonne pioche.

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Perfection by DJ Protoss

Avec quelques 7200 vues sur mon dernier clip de DJ Protoss, une suite était devenue obligatoire. Il s’est malheureusement suicidé la dernière fois, mais rassurez-vous, ça va mieux. Après Jésus, c’est à son tour de revenir d’entre les morts, et ça se passe ici :
https://www.youtube.com/watch?v=vkL1eydF89s

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Balade entre les tombes

Balade entre les tombes
2014
Scott Frank

Après Huit millions de façons de mourir sorti il y a déjà 28 ans, voici le grand retour de Matt Scudder, héros d’une saga littéraire riche de quelques 18 livres écrits par Lawrence Block, mais difficile de faire aboutir un projet dont la première tentative fut un bide considérable en terme de recettes. Et avec celui-ci pas passé loin de l’accident (53 M$ dans le monde pour 28 M$ de budget), il est certain que l’écrivain n’est pas prêt de se voir à nouveau honoré par une autre adaptation.

Ancien agent de police qui a quitter les forces de l’ordre après avoir commit une bavure, Matt Scudder (Liam Neeson) est désormais détective privé, raclant les bas fonds du milieu criminel. Son dernier client en date, Kenny Kristo (Dan Stevens – alias Matthew Crawley dans Downton Abbey), un important narco-trafiquant, souhaite retrouver les meurtriers de sa femme, qui après l’avoir enlevé se sont joué de lui, ont encaissé la rançon mais n’ont pas restitué son corps, du moins pas en un morceau. Un mode opératoire non sans rappeler une vieille affaire non-élucidée, mais qui ouvre ainsi une piste pour le détective de l’ombre.

Les premières minutes du film laissent espérer un quelconque changement pour Liam Neeson, éternellement une montagne insubmersible bad-ass, mais qui semblait au moins adopter un look nouveau. Il n’en sera rien : passé le flash-back on retrouve Liam avec la même dégaine qu’il a depuis des décennies. Une certaine lassitude s’installe par rapport à son personnage, notamment avec Taken 3 qui prend cher aux Etats-Unis. L’histoire est elle aussi banale au possible : des trafiquants, des enlèvements, un justicier, son acolyte et deux méchants. L’acolyte est à son tour un cliché sur pattes, sorte d’enfant intellectuel de mes deux avec des principes à la con, génie en informatique, forcément chétif avec un problème de santé, en famille d’accueil, et qui ne suit jamais les règles. Mise à part ça l’enquête patauge et le détective n’a rien de brillant, commettant pas mal d’erreurs et jouissant d’une chance assez immense. L’ambiance est malgré tout pesante, prenante, et on suit le film avec attention, sans toute fois se soucier vraiment des personnages. À réserver aux fans de l’acteurs, car sinon l’intérêt est plutôt limité.

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Whiplash

Whiplash
2014
Damien Chazelle

Présent dans quasiment tous les festivals à travers le monde, notamment le prestigieux Sundance où il reparti avec les prix du public et du jury, le film a fait grand bruit, se classant parmi les trois meilleurs films de l’années (2°, et même 37° de tous les temps). Un succès pas vraiment concrétisé dans les salles (un peu moins de 20 M$ dans le monde, même si son budget est ridicule), mais les prix furent légion et le film reparti avec trois statuettes aux derniers Oscars avec des tonnerres d’applaudissement qui en disaient long. Tour de force magistral ? Eh bien pour réussir à me faire oublier que je déteste le Jazz et que la batterie n’est pas mélodieuse, oui plutôt.

Musicien, métier à la con ? Devoir réviser des heures entières, se tuer à la tâche au point de rendre sa passion écœurante, ça n’a rien de très engageant comme ça, mais c’est ainsi que Andrew Neyman (Miles Teller) a choisit de passer sa vie, qu’importe les difficultés et le manque de reconnaissance de sa famille, pensant que batteur dans un orchestre jazz n’est en rien un métier et que ses études n’aboutiront qu’à une immense déception. Pourtant, l’homme le plus influant de la meilleure école du pays va le remarquer : Terence Fletcher (J.K. Simmons). Professeur autant respecté que redouter, il n’hésite pas à pousser ses élèves à bout, et Andrew va alors comprendre le sens du mot « labeur ».

Jusqu’où êtes vous prêt à aller pour votre rêve ? Voilà le thème principal du film, qui met son héros face à un défis quasi insurmontable : être parfait aux yeux de l’homme le plus exigeant et intransigeant au monde. Un petit jeu de castration où le personnage principal est malmené par un tyran diabolique dont le but semble être de tuer à la tâche ses élèves et les briser psychologiquement. En gros, seuls les plus acharnés et téméraires peuvent y survivre. Une leçon de vie donnée par un acteur qui n’a clairement pas volé son Oscar, mais ça n’est pas J.K. Simmons qui brille le plus à l’écran. Grand oublié des cérémonies, le jeune prodige désormais incontournable Miles Teller fait encore plus forte impression en se donnant corps et âme dans un rôle éprouvant en totale opposition avec ses précédents rôles de jeune baba-cool. L’histoire est très classique et sa construction ne surprend pas tellement, mais l’ambiance est très travaillée, et le résultat plus que solide. Du travail millimétré où chaque coup de baguette a une résonance particulière, avec un sens de la mise en scène remarquable, et même si on n’apprécie pas tellement la musique, on ne peut que louer la force de conviction et l’acharnement dont les musiciens font preuve, nous permettant de vibrer avec eux. Un film plus sur la rage de vaincre que sur la musique, lui donnant un côté universel fédérateur, le rendant ainsi beaucoup plus accessible qu’il n’y paraît. Pas l’œuvre la plus transcendante de l’année, mais la qualité est impressionnante.

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Février 2015

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Cold in July

Cold in July
2014
Jim Mickle

Plus d’un an déjà depuis la fin de la mythique série Dexter, qu’on préfère presque tous oublier tant les dernières saisons furent décevantes, sans compter l’ignominie de la fin. Mais qu’est devenu depuis son interprète principal ? Eh bien mise à part un second rôle dans un film toujours pas programmé par chez nous, voici son « grand retour » dans un thriller adapté d’un best-seller de Joe R. Lansdale.

Les américains ont la gâchette facile, et il est dangereux d’effectuer un cambriolage de par chez eux. Le fils de Russel (Sam Shepard) en sera témoin : lors de sa visite nocturne chez Richard Dane (Michael C. Hall), il y perdra la vie. Une expérience traumatisante pour ce dernier, d’autant plus que le père semble bien vouloir venger la mort de son fils en menaçant celui de Richard. Un cercle vicieux de la vengeance, mais la cible est-elle réellement la bonne ?

C’est lamentable. Il faut arrêter de faire croire que tuer quelqu’un est autre chose qu’un fait anodin. Et puis après avoir été un tueur en série, être rongé par les remords pour un seul cadavre, c’est pitoyable. De plus, l’histoire de « t’as tué mon fils du coup je vais faire du mal au tien » est d’une platitude sans nom. Heureusement, cela n’est que le prélude du film, à la construction inversée et intéressante. Le film propose de partir sur totalement autre chose, avec un trio de justiciers amateurs mais bad-ass, offrant même un dernier quart-d’heure explosif.  Ça n’est pas non plus révolutionnaire, mais la narration joue suffisamment bien la carte de la surprise en misant sur des clichés pour nous garder éveiller. Mais le résultat n’en est pas pour autant bon, le rythme étant mollasson et les acteurs trop passifs. Tout n’est pas à jeter, mais le bilan penche plutôt vers la perte de temps.

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Pieds nus dans le parc

Pieds nus dans le parc
1967
Gene Saks

On a un peu tous grandi avec Ma Sorcière bien aimée, superbe série fantastico-comique des années 60-70 sur une magnifique sorcière qui par amour va accepter de vivre comme une simple mortelle, aussi stupide que soit cette idée de départ. Si le film original, L’Adorable voisine, n’était pourtant pas si gageure, la série connaît encore un certain engouement, malgré quelques lourdeurs comiques et les effets spéciaux honteux de l’époque, bien que la nostalgie y soit pour beaucoup. Point de magie ici, mais l’impression de se replonger au cœur de la série y est très forte.

Jeunes mariés passionnés, Paul (Robert Redford) et Corie (Jane Fonda) reviennent tout juste de leur lune de miel, découvrant leur nouveau chez eux. Un modeste appartement au neuvième étage d’un vieil immeuble sans ascenseur, habité par de lugubres personnages, en état d’insalubrité diraient certains, avec un chauffage inexistant et carrément un trou dans la verrière. De quoi en décourager plus d’un, mais rien ne saurait entamer la joie de Corie, bien trop heureuse de s’extasier de cette nouvelle vie qui s’offre à elle. De plus, elle manigance de faire acoquiner sa solitaire de mère avec leur excentrique voisin du grenier, une folie pour son mari qui le trouve infréquentable.

À première vue le film n’a pas grand chose à raconter, et effectivement, mise à part deux romances, le film est pour ainsi dire dénué de scénario. Il n’exploite d’ailleurs presque aucune des pistes annexes qu’il ouvre. On pensera notamment au travail d’avocat du mari, qui pourrait faire à peu près n’importe quoi d’autre (genre publicitaire), ou aux énigmatiques voisins, potentialité non utilisée. Mais le film a tout de même énormément à offrir, surtout dans le registre comique. Le fait que l’appartement soit situé au neuvième étage est une source de running-gag sur l’ascension que cela représente, avec un nombre d’étage qui selon la fatigue de l’interlocuteur ne cessera de croître. Un humour efficace en chaque instant, que ce soit par la répartie excellente des protagonistes, les running-gag plutôt fins, ou la cocasserie des situations. Les acteurs, surtout le couple principal, s’en sortent à merveille, surtout la ravissante, que dis-je l’époustouflante Jane Fonda, véritablement à se damner dans ce film. Mieux encore, son personnage est terriblement craquant, un peu folle et capricieuse, mais tellement exaltée qu’elle met du baume au cœur. Un film joyeux, inspirant donc, qui contrebalance ses faiblesses scénaristiques par des dialogues sanglants et un comique incisif, offrant un très beau divertissement qui rappelle les plus belles heures de l’histoire.

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