Le Train des enfants
2024
Cristina Comencini
Adaptation du roman de Viola Ardone, cette production Netflix va nous plonger en pleine Seconde Guerre Mondiale, alors que l’Italie, surtout à Naples, souffre d’une misère terrible. Les parents n’ont plus de quoi nourrir les enfants, alors un groupe de communistes vont aider les familles en envoyant par train les enfants vers le Nord, où les choses vont semble-t-il bien mieux. On suivra le jeune Amerigo, obligé de quitter sa mère pour survivre.
L’histoire du film est assez déroutante pour quiconque connaît l’Histoire. En effet, on parle de la menace des Nazis, de la misère en Italie, et pire, de comment les communistes les ont aidé, alors même qu’ils étaient alliés de l’Allemagne, ennemis de l’URSS, et de fait parmi les mieux lotis de toute l’Europe en termes de conditions de vie et accès à la nourriture. Alors oui, globalement la misère frappait partout, mais plutôt moins côté Triple Alliance, et des communistes se baladant tranquillement dans un pays pro troisième Reich, on pourrait parler de scénario totalement stupide, donc tâchons de prendre le film comme une pure fiction se passant dans une réalité alternative où les alliances et rapports de force sont à l’exact opposé de la réalité.
On se retrouve donc face à un drame humain assez terrible et émouvant, où l’enfance se retrouve brisée face aux affres de la guerre, carrément obligé de briser le lien sacré parent / enfant. C’est donc un récit sur la dureté de la vie, mais aussi sur comment se reconstruire quand tous ses repères ont disparus, quand on a absolument tout perdu, de son village, sa maison, les gens qu’on connaissait. Le film réussi assez bien à retransmettre toute cette gamme d’émotions, allant de la pure détresse à la culpabilité de reprendre goût à la vie. Les acteurs sont bons, plein de bons sentiments et la reconstitution des décors et costumes est réussie. Reste un petit regret face à une narration façon Les Choristes, commençant bien plus tard pour se repencher sur le passé. Reste aussi une pointe d’amertume face aux regrets et non dits de la vie, mais ça fait probablement parti de la démarche voulue.