Daredevil – Saison 02

Daredevil – Saison 02
2016
Drew Goddard, Steven S. DeKnight

Alors que Marvel passe à la phase 3 de son projet cinématographique, elle commence à mettre au point sa stratégie télévisuelle avec son partenariat avec le service de vidéo à la demande Netflix. Certes, elle avait déjà lancé quelques projets sur ABC avec Les agents du S.H.I.E.L.D et autre Agent Carter, mais entre des audiences médiocres et des critiques mitigées, elle ne compte pas vraiment dessus pour étendre son univers. Répétant la même stratégie que pour les Avengers, Marvel, Disney et Netflix comptent lancer quelques séries solos avant un grand rassemblement prévu pour fin 2017 : The Defenders, censés venir gonfler (ou combler selon les morts) les rangs des Avengers pour Infinity War en mai 2018 (probablement dans des rôles mineurs, de plus grande envergure pour la seconde partie de mai 2019). Pour l’instant, seules deux des quatre séries programmées ont vu le jour : Daredevil, dont la première saison a connu un succès extraordinaire, contribuant à l’immense essor que connait Netflix, et considérée comme l’une si ce n’est la meilleure série de tous les temps, et Jessica Jones, arrivée un peu avant cette seconde saison du justicier aveugle. On attend ensuite dans l’année à venir les aventures solos de Luke Cage (très présent dans Jessica Jones) et Iron Fist. Attendant normalement la fin d’une série avant de prendre le recul nécessaire pour établir un bilan de l’expérience télévisuelle, une fois encore le caractère sans précédent de la série me pousse à sortir ma plume pour dire à quel point Daredevil change la donne.

Après 13 exceptionnels épisodes de présentation et de lutte acharnée contre le grand Wilson Fisk (Vincent D’Onofrio), Daredevil / Matthew Murdock (Charlie Cox) a encore beaucoup à faire pour protéger New-York, et tout particulièrement Hell’s Kitchen. Pour cette nouvelle cuvée, alors qu’il doit composer avec le retour d’une vieille connaissance qui a la salle manie de le mettre dans une sale posture, Elektra (Elodie Yung), notre justicier qui déambule désormais fièrement dans son costume définitif va devoir faire face au Punisher (Jon Bernthal), ex militaire devenu fou et qui décime le soir venu les gangs locaux. Entre le Punisher et Elekra, Daredevil prend le pas sur la vie de Matt Murdock qui délaisse son ami et collègue Foggy (Elden Henson), de même que son assistante et petite amie Karen Page (Deborah Ann Woll). Profitant du désordre global et de l’incarcération de Wilson Fisk, une vieille organisation va en profiter pour tenter d’accomplir une ancienne prophétie.

Aussi bonne que soit une série comme Jessica Jones, reposant aussi sur d’excellents acteurs, le faussé reste énorme avec un modèle du genre comme on en tient ici. D’ailleurs, mieux vaudra sortir une seconde saison des aventures de la détective surhumaine avant The Defenders car elle n’a pas encore son statut de super-héroïne, le laissant tout juste présager lors de la dernière scène, alors même que Daredevil œuvrait déjà dès le tout premier épisode. Frôlant la perfection dans la première saison, notre avocat le jour / justicier la nuit nous offre une chose inespérée et improbable : une nette amélioration, brisant au passage quelques codes du genre. Dans cette série, rien n’est tout noir ou tout blanc, il n’y a ni méchant ni gentil, chacun tentant d’améliorer les choses à sa manière. Dans le genre, on subira deux claques ahurissantes : Elektra, aussi touchante et badass que diablement excitante ; et le Punisher, montré comme le plus grand monstre psychopathe que cette Terre a engendré, mais il faut parfois se méfier des apparences. Derrière ces deux protagonistes fascinants, deux acteurs d’exception faisant de leurs personnages de véritables icônes, complétant un casting qui n’avait déjà plus rien à prouver (incluant Rosario Dawson qui avait aussi officié entre les deux saisons dans Jessica Jones, et Carrie-Anne Moss, arrivant tout droit de cette dernière série). Ce qui fait aussi la force de personnages comme Daredevil, Elktra ou le Punisher, c’est avant tout leur humanité : ils n’ont pas vraiment de super-pouvoirs et prennent tarif lors de certains combats. Ce qui fait d’eux des symboles, ce n’est pas des aptitudes extraordinaires mais bien un état d’esprit héroïque. Avec une direction artistique toujours irréprochable et un rythme haletant, l’arrivée de deux montures ultimes et le développement de la mythologie de l’univers décuple un intérêt déjà quasi maximum, finissant de prouver, si besoin était, qu’on tient là l’un des produits culturels les plus aboutis de l’histoire. Espérons que la suite de l’histoire continue de se poursuivre dans une saison 3 et au delà, en plus des Defenders, car pour l’instant rien n’est prévu avant au mieux 2018.

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