Hard Day

Hard Day
2015
Kim Seong-hun

Après le téléfilm américain, place à un autre cinéma qui n’arrive que rarement jusqu’à nos frontières : le sud-coréen. Petite production qui a connu un joli succès à domicile, elle a tout de même fait plus de vingt-cinq mille entrées chez nous, avec à la clef un solide bouche-à-oreille. Reprenant lui aussi le style du thriller, le film joue en revanche la carte du satyrique, nous montrant un héros peu malin faisant systématiquement le pire choix possible.

Sur le chemin de la morgue pour enterrer sa mère, Go Geon-Soo va être surpris par un chien en plein milieu de la route, qu’il va réussir à esquiver, mais pas l’homme déambulant quelques mètres plus loin, tué sur le coup. Prit de panique, il va faire passer cet accident pour un meurtre, emportant le corps dans son coffre. Les choses vont alors se compliquer lorsqu’il va déclencher un conflit avec ses collègues des forces de l’ordre, alors même qu’une enquête vient d’être ouverte sur son service suspecté  de corruption, lui tout particulièrement. Seule solution trouvée : déposer le corps de sa victime dans le cercueil de sa mère. Connerie illimitée, emmerdes à volonté.

Le principe du film est à la fois bon et mauvais. Voir l’homme le plus con du monde en pleine action, tentant de résoudre ses problèmes en en créant de plus graves, c’est très drôle, d’autant plus avec la tête d’ahuri du personnage principal. Le film ne manque d’ailleurs pas d’imagination, arrivant à proposer des solutions systématiquement contradictoires, mais c’est aussi ça son gros problème : c’est trop gros. Personne ne peut être aussi débile, avoir à ce point invariablement tort, et surtout sans jamais se remettre en cause. La cohérence n’est qu’une lointaine chimère tant cet appel à la prison à perpétuité avec quintuple condamnation à mort (quitte à la rétablir en amont) n’a aucun sens. À un moment ou un autre une absence totale de discrétion et de discernement devrait avoir un impact sur l’histoire, mais il n’en est rien. Du coup, on reste assez mitigé entre l’intérêt comique d’une telle folie et l’absence de réel décalage justifiant cette hérésie scénaristique. Un bon film plein de bonne idées, mais plombé par un scénario souvent insupportable.

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