Sicario

Sicario
2015
Denis Villeneuve

Décidément, en une poignée de films Denis Villeneuve s’est imposé comme l’un des plus grands réalisateurs de sa génération. Après quelques films discrets, Prisoners avait frappé un grand coup : gros succès financier, le film lui a surtout valut une pluie de nominations et une belle réputation. S’en est suivit Enemy, film tortueux et psychologique où peu ont réussi à décrypter le vrai message du film et sa signification, créant une grande communauté de fans qui s’est beaucoup réjouit de le voir rattaché à la suite de Blade Runner. Et encore une fois, son nouveau film a suscité un fort engouement.

C’est bien connu, la drogue est un fléau et les autorités ne savent plus vraiment quoi faire pour endiguer le problème. Dirigée par Matt (Josh Brolin), la police aux frontières est en plein sur la ligne de front des cartels mexicains, et arrêter de temps à autre un gros dealer ne lui suffit plus, il veut faire tomber le baron local. En adjoignant les services de la très professionnelle Kate (Emily Blunt) à son chien fou d’Alejandro (Benicio Del Toro), il compte bien secouer la ruche et créer le plus de remous possible pour faire sortir les loups de leur tanière.

Denis Villeneuve est peut-être un bon réalisateur, il gère assez bien ses acteurs et en choisit toujours des très expérimentés, mais en dehors de ça il ne sait pas très bien s’entourer, à moins que cela ne vienne de choix personnels discutables. Avec sa durée très inhabituelle, Prisoners (2h33) en était un exemple flagrant, mais le bilan n’est pas tellement meilleur ici : le rythme reste très mauvais. On met un temps infini à rentrer dans le film, les plans s’éternisent et donnent dans l’exposition, un nombre incalculables de plans de départs / arrivées de convois de police polluent le film, et il faudra attendre l’assaut pré-final pour atteindre un rythme enfin convenable. De même, difficile de s’extasier devant cette énième histoire de cartel mexicain, et il y a bien trop d’incohérences pour que l’histoire sonne crédible. Alors pourquoi un tel consensus autour du film ? Il est vrai que la mise en scène est très bonne, s’accordant quelques excentricités lors d’un assaut de nuit, le casting est pas mal, mais c’est surtout son ambiance viscérale qui nous emporte, frôlant le reportage par moment, tout en gardant l’aspect spectaculaire du cinéma. Un bon film certes, mais largement trop classique et mou pour qu’on lui accorde plus de crédit, et l’idée d’une suite centrée sur Alejandro sonne comme une connerie soporifique.

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La 5ème vague

La 5ème vague
2016
J Blakeson

Quelques mois après la sortie du roman de Rick Yancey, le phénomène était tel que la mise en chantier d’un film a été commandé dans la foulée, et un an plus tard le tournage débutait déjà, emboîtant le pas du second opus littéraire, et la sortie d’un troisième est imminente. Nouveau roman de jeunesse dans la lignée des Divergente et Hunger Games, on change cette fois d’oppresseur puisque la menace est désormais extraterrestre.

Tout a commencé par un gigantesque vaisseau débarquant sur Terre, aussi mystérieux qu’inquiétant. Il ne fit rien que parcourir le globe pendant quelques jours, puis se fut la première vague : une onde magnétique qui détruisit tout système électrique et paralysa les communications. Était-ce un message hostile ? Une question à laquelle la deuxième vague y répondit quand des frappes sismiques retentirent, faisant s’abattre des tsunamis dévastateurs réduisant à néant les villes côtières, là où s’entasse une bonne partie de nos semblables. Pourtant, la troisième vague fut encore plus dévastatrice : une mutation extraterrestre du virus de la grippe aviaire décima plus de la moitié des survivants. Une fois la population suffisamment réduite et affaiblie, la quatrième vague fut lancée : l’infiltration. Déguisés en humains, les envahisseurs ont prit les armes et traquent les rescapés. Une cinquième vague d’extermination totale semble inévitable, et la jeune Cassie (Chloë Grace Moretz) se retrouve livrée à elle même dans ce contexte de fin du monde, souhaitant retrouver son petit frère, emmené dans un camp militaire par le Colonel Vosch (Liev Schreiber) pour être formé à devenir la force de contre-attaque face à l’ennemi.

On a dit un sacré paquet de conneries sur ce film, ou sur le livre en général, déclarant qu’avoir un comportement réaliste et intelligent est pour un enfant inconcevable. Alors non, désolé, tous les enfants ne sont pas totalement cons, et je n’ai, pour ma part, pas trouvé les protagonistes si mûrs et réfléchis. Je dirais même plus qu’ils sont plutôt lents à la détente tant nombre de passages incohérents m’ont intrigué et poussé à me questionner sur de fausses apparences. Et c’est là où le film fait plaisir et fait preuve d’ingéniosité : il ne laisse effectivement rien au hasard, et les révélations qui se dessinaient sont exactement celles qu’on espérait, et ça se fait dans la finesse. Il est d’ailleurs probable qu’une majorité des spectateurs passe à côté des indices. Une histoire d’invasion solide et réaliste donc, jouissant d’une bonne histoire, mais pas totalement irréprochable pour autant. On ne sait par exemple rien sur les extraterrestres, que ce soit leurs origines, la raison de leur présence ou même leur apparence puisque comment être sûr de ne serait-ce qu’en avoir vu un ? On a peut-être aperçu des clones, des humains contrôlés biologiquement ou technologiquement, mais comment en être certain ? D’un autre côté, cela enrichi le background et participe à cette ambiance si pesante et réaliste. Sans tomber dans le gore ou le provocateur, le film s’autorise des choses assez osées, comme d’horribles massacres de masses hors champ ou suggérés, mais aussi de l’instrumentalisation d’enfants qui n’hésitent plus à prendre les armes. C’est bien fait, la mise en scène est excellente, les effets spéciaux convaincants malgré le budget restreint (38 M$), et puis surtout on peut compter sur l’immense Chloë Grace Moretz, qui en plus de son talent habituel s’affirme désormais comme femme fatale. On aurait pu parler de vraiment très grand film s’il n’y avait pas par moment un côté un peu bébête, spécialement présent dans la dernière scène qui frise le ridicule. Reste un très bon démarrage pour cette nouvelle saga, qui on l’espère connaîtra un bon maintient (au moins 120 M$ dans le monde – actuellement 70 M$), sans quoi on risque de ne pas pouvoir découvrir la suite des aventures au cinéma.

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The Walk – Rêver Plus Haut

The Walk – Rêver Plus Haut
2015
Robert Zemeckis

Il nous avait captivé dans les années 80-90, enchaînant les films mythiques, mais depuis Robert Zemeckis semble s’être un peu perdu. Embourbé dans l’animation, son retour avec Flight était quelque peu décevant, et le revoilà toujours en altitude avec cette fois une histoire de funambule, pas le thème le plus vendeur qui soit. Et effectivement, malgré un ticket plein tarif dû à des séances Imax et 3D et un joli succès en Chine, le film n’a pas tout à fait atteint la barre des 60 M$, l’excellent bouche-à-oreille n’ayant eu visiblement aucune influence tant le maintient fut mauvais.

Histoire vraie s’étant déroulée dans les années 70, le film raconte l’étonnante aventure de Philippe Petit (Joseph Gordon-Levitt), un des plus intrépides funambules de l’histoire. Mit à la porte d’une famille française traditionnelle peu encline à voir son fils perdre son temps avec ce genre de conneries, il a fait ses premières classes avec Rudy (Ben Kingsley), gérant d’un cirque, mais c’est au travers de représentations artistiques dans les rues de Paris qu’il va s’épanouir (rencontrant au passage Charlotte Le Bon). Puis un beau jour, en découvrant l’ambitieux projet de construction des Tours Jumelles de New-York, il va avoir un flash : un fil tendu à 417 mètres de hauteur reliant les deux tours. Sans câble de sécurité, dans l’illégalité la plus totale, il va tenter la plus périlleuse des traversées.

Vendu comme une expérience de vertige intense, le film aurait peut-être mérité un visionnage en 3D pour mieux ressentir les dimensions de profondeur, mais on est tout de même loin de l’odyssée visuelle saisissante. On sent que pas mal de plans sont orientés pour la technologie de relief, mais est-ce que la différence est si énorme ? D’ailleurs, même s’il s’agit du climax du film et que la scène est bien plus longue et intéressante que prévu, la traversée entre les tours n’est pas si impressionnante, et il y a beaucoup d’à côté. La majorité du film s’attarde bien plus sur qui était Philippe Petit et qu’est-ce qui l’a conduit à entreprendre ce périple. On découvre des personnages haut en couleurs, sympathiques et anti-conformistes, un peu trop fous mais attachants. On notera principalement le vendeur qui rejoint la bande pour élaborer le coup – car oui, la préparation fut minutieuse -, un sacré bonimenteur de talent qui ajoute une note humoristique bien venue. Pas grand chose à dire niveau casting, mais en revanche la réalisation est vraiment excellente, arrivant à faire revivre les tours disparues et s’autorisant des cuts ingénieux à l’image de la transition de la caisse qui passe d’un appartement à un véhicule grâce à un fondu pratiquement invisible. De l’excellent travail qui arrive à passer outre son histoire faiblarde.

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The Program

The Program
2015
Stephen Frears

Plus grand champion de l’histoire du cyclisme, septuple vainqueur du Tour de France de 1999 à 2005, Lance Armstrong (Ben Foster) a marqué l’histoire du sport et s’est retiré au sommet de sa gloire, mais tout juste quatre ans après sa retraite, il replongea dans la compétition malgré son âge avancé, se classant honorablement troisième, mais ce fut le tour de trop. Discipline où même le dernier peut s’avérer positif lors d’un contrôle anti-dopage, le vélo se retourna contre son plus grand représentant, contrôlé positif après tant d’années à passer au travers des mailles du filet, faisant éclater un scandale qui planait depuis longtemps. Une non-surprise tant il s’agit de l’une des épreuves sportives les plus dures au monde et que à priori tout le monde est obligé d’y avoir recours pour rester dans la course, mais l’histoire a prit une dimension énorme.

Prenant place au tout début de la carrière de Lance, début des années 90, le film retrace son parcours, de ses débuts difficiles avec une 39° place en meilleure qualification sur une étape, de son auto-médication désastreuse à grand renfort d’EPO qui le conduisit à un cancer dévastateur, jusqu’au scandale de son test positif en passant par son retour fulgurant grâce au fameux « Program » de l’italien Michel Ferrari (Guillaume Canet). Grandeur et décadence d’une légende.

Quand on voit des gens boucler près de 300 km de montagne avec des cols vertigineux en moins de sept heures, on se dit qu’ils ne sont pas humains, et même si on se doute qu’un entraînement ahurissant est pour beaucoup dans ce résultat, il est aussi le fruit d’un régime très spécial qui passe aussi par l’utilisation de produits améliorant leurs performances physiques. Ce n’est un secret pour personne, le dopage est la règle de base du cyclisme, et prétendre le contraire serait d’une naïveté confondante. Dur à croire que Lance Armstrong ait plus abusé que les autres, qu’il ait eu accès à des produits de meilleure qualité, donc remettre en cause la légitimité de ses victoires est osé, que dis-je débile. En revanche, qu’il ait été un pionner, qu’il ait pigeonné tout le monde, truqué ses résultats et versé moult pots de vins, c’est possible. À mi chemin entre une succession de révélations irrévérencieuses quasi polémiques et un drame humain captivant, le film réussi avec brio à reconstituer les pièces manquantes, mettre en image l’histoire tout en en faisant un grand film sur la rage de vaincre. Le portrait n’est pas très flatteur, le décrivant comme un tricheur et menteur compulsif. La réalité est peut-être un peu romancé, mais le compromis semble acceptable et le film rempli très bien son office. On apprend pas grand chose mais le film frappe là où ça fait mal et offre un bon spectacle.

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Premiers crus

Premiers crus
2015
Jérôme Le Maire

Premier exportateur de vin au monde, la France est une terre de tradition qui tient ses vignes en haute estime, et il n’est pas rare qu’elle y consacre un film. On pense notamment au récent Tu seras mon fils, mais il y a aussi nos amis Outre-Atlantique qui s’y sont intéressés au travers d’une reposante balade appelée Une Grande année, prouvant l’intérêt cinématographique d’un tel sujet.

Probablement l’un des vins les plus connu au monde, le Bourgogne a perdu depuis bien des années son prestige dans l’exploitation de François Maréchal (Gérard Lanvin), complètement fini depuis l’éclatement de sa famille. Il tenait jusqu’alors son vignoble à bout de bras avec l’aide de sa fille (Laura Smet) et de son genre (Lannick Gautry), mais n’ayant plus sorti une cuvée correcte depuis des années, les invendus se sont accumulés autant que les dettes et il se retrouve dans l’impasse, obligé de céder le domaine. Ayant fait fortune dans l’œnologie où il s’est imposé comme une pointure, son fils (Jalil Lespert) ne voulait pas en entendre parler, et pourtant il va décider de reprenne les rennes des terres de ces ancêtres.

Qu’on parle de vignes ou autre, au fond les thèmes abordés par le film sont plutôt classiques. On parle beaucoup de tradition, avec d’ailleurs un rapport inversé intéressant où c’est le jeune qui privilégie les techniques ancestrales, on parle d’amour, et comment pourrait-il en être autrement avec une si grosse bombasse que Alice Taglioni, on parle de quête de soi, de dépassement, d’espoir et tout un tas d’autres thèmes universels, et ça marche assez bien. En revanche, l’histoire n’innove pas en grand chose, le rythme laisse à désirer, le développement est ultra prévisible, et puis surtout il y a lui. Personnage principal du film, le fils est malheureusement interprété par Jalil Lespert, une sous-merde absolue. Il est rare de voir une si grosse gueule de con jouer à ce point aussi mal, et il trucide le film à lui seul. Un sabotage pareil, ça relève du talent ! Incapable d’articuler correctement, il semble dénué de toute sorte d’émotion, et quoi qu’il fasse il n’est pas crédible. En ressort un aspect bancal, maladroit, ennuyeux. Pas un si mauvais film, mais quand un point central déconne si fort, difficile de tellement adhérer.

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Coup de chaud

Coup de chaud
2015
Raphaël Jacoulot

Un petit village français bien miséreux, un taux de chômage ahurissant, des agriculteurs qui suent sang et larmes pour que dalle, un taux de consanguinité affolant, des femmes frustrées, des hommes bien rustres avec l’embonpoint qui va bien : on sent que ça ne peut que mal tourner. À force de patauger dans la merde, on se rebiffe, et c’est exactement ce qu’il s’est passé.

Tiré d’une histoire vraie, fait divers qui remonte à une poignée d’années d’ailleurs, le film nous raconte le cheminement d’un drame dans un bled que la crise a mit à terre. Maire du village, Daniel (Jean-Pierre Darroussin) ne peut pas faire grand chose pour améliorer la vie de sa collectivité, devant faire avec des aides pratiquement inexistantes, et avec un été torride aboutissant à une sécheresse catastrophique tant les agriculteurs sont le moteur du village, le climat est plus que tendu. Accusé de tous les maux du village non sans raison, Joseph, l’handicapé mental du coin, plus agité que jamais, va être retrouvé mort un beau matin. Pourquoi ? Qui a délivré le village de ce fléau ? Quelle fut la connerie de trop ? Voici donc le déroulement des dernières semaines avant l’incident.

Un jeune un peu paumé qui va souffrir de mauvaises fréquentations au destin tragique, un film qui retrace cette histoire en nous disant d’emblée que ça va mal finir : on retombe sur le même cas de figure que Alpha Dog, mais en moins débile. Dans le cas américain, le meurtre n’avait aucune légitimité, aucun intérêt, le développement était poussif. Ici, on voit immédiatement pourquoi on veut le tuer, et même si on sait comment ça va se terminer, le suspens concernant les circonstances du meurtre est largement mieux géré car presque tous ont un motif valable, et plus le temps passe plus les conneries deviennent graves, nous questionnant sur la limite qui fera bouger les choses. Les acteurs sont loin d’être tous bons, on pense notamment à Grégory Gadebois et à la mère de Jospeh, insupportables de par leur deux de tension et leur prononciation quasi inaudible, mais la plupart des histoires donnent du grain à moudre et on prend un plaisir malsain à voir tous ces gens souffrir. Pas un drame bouleversant, pas suffisamment cynique pour qu’on en rit, pas l’histoire la plus captivante qui soit, juste un fait divers bien retranscrit.

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Janvier 2016

L’année commence fort ! Un grand merci à tous ceux qui m’ont suivi puisque grâce à eux le site passe pour la première fois de son histoire au dessus des 1000 visites mensuelles, en espérant que les deux jours en moins du mois prochain ne se ressentiront pas trop et que la cadence sera soutenue.

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Meurtre en suspens

Meurtre en suspens
1996
John Badham

Malgré sa seconde place dans le classement des acteurs préférés des américains, Johnny Depp est devenu un poissard enchaînant les catastrophes financières en salle. Une sale habitude qu’il connaît bien puisqu’à ses débuts les flops au cinéma furent légion, et derrière chaque succès on retrouve deux ou trois ratages, pas tous justifiés, mais celui (moins de 10 M$) l’est amplement.

Que feriez-vous si on kidnappait votre fille ? Seriez-vous prêt à tuer quelqu’un pour elle ? En déplacement pour son travail, Gene Watson (Johnny Depp) va tomber sur un certain Mr. Smith (Christopher Walken) dans une gare, se faisant passer pour un agent de police (l’est-il vraiment ? Le film ne le dira jamais). Ce dernier va kidnapper sa fille et le menacer de la tuer s’il n’effectuait pas une mission pour lui : mettre fin aux jours de la candidate à sa propre succession au poste de gouverneur. En sera t-il capable ? Va t-il trouver une échappatoire ?

D’emblée le film laisse perplexe. Pourquoi le choisir pour une telle mission ? Ne serait-il pas plus simple d’engager un sniper pour butter la cible ? Et si le but est de lui faire porter le chapeau, il est évident qu’ils vont le tuer dans la seconde qui suit pour éviter qu’il parle de toute cette histoire, et dans ce cas là il n’a aucun intérêt à le faire. Mais comme il est au courant de l’affaire, le laisser repartir serait impossible, donc dans tous les cas il serait condamné à mourir. Pire encore, on apprend rapidement que des proches de la cible sont impliqués, des qui la côtoient dans son intimité. Alors pourquoi ne pas orchestrer un accident infiniment plus discret ? En toute logique, le film n’a aucune raison d’être tant l’histoire ne tient pas debout. Le héros est une lavette, ne réfléchit jamais, et on nage en pleine impro. Certes, cela donne de la spontanéité au film, mais pas suffisamment pour lui donner une légitimité. Un soupçon de concept, un gros casting, mais tout sonne creux, la réalisation est affreuse, amatrice, et on s’ennuie ferme.

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Extrême Entraînement

On ne m’en croit pas capable, on me calomnie, tout le monde attend ma défaite annoncée dénuée de tout suspense. Eh bien vous allez voir qu’on ne me la fait pas à moi ! Mais bien sûr, dix kilos de muscle ! C’est parti ! L’entraînement a commencé, avec une rallonge pour le délais pour me donner une vraie chance de réussite. Jour un en images :

https://www.youtube.com/watch?v=rlyeDpcBCnY

Rendez-vous dans deux semaines pour voir le résultat, et la semaine prochaine c’est la remise des prix des My Choice Award 2016, alors dépêchez-vous de voter, il ne vous reste qu’une poignée de jours.

Les liens pour voter :
My Choice Award 2016 – part 1
My Choice Award 2016 – part 2

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Le Prodige

Le Prodige
2015
Edward Zwick

Depuis l’arrivée des ordinateurs dans les années 80, les échecs ont prit un tournant depuis que les plus grands champions au monde se sont vu battre par une « simple » machine, et peu à peu le public s’est désintéressé de cette discipline de l’esprit. Le cinéma s’y intéresse pourtant de temps à autre, comme ce fut le cas un peu plus tôt dans l’année avec Le Tournoi, film français très réussi. Avec un réalisateur de légende aux commandes, Edward Zwick, on ne pouvait que se réjouir, mais le résultat sera pourtant bien plus scolaire.

Considéré comme le plus grand joueur d’échecs de l’histoire, Bobby Fisher (Tobey Maguire) a commencé très tôt à pratiquer ce jeu, se classant parmi les meilleurs avant l’age de dix ans, et devenant champion des Etats-Unis à 14. Son chemin vers le titre mondial était tout tracé, mais avec un système d’équipe russe truquant le comptage des points, il quitta la compétition. Dans un contexte de Guerre Froide où s’écraser devant les russes était un signe de faiblesse inacceptable, son ami Lombardy (Peter Sarsgaard) va réussir à le convaincre de revenir et affronter le champion en titre, le soviétique Boris Sapssky (Liev Schreiber).

Un biopic sur une légende des échecs, ça peut nous paraître risible tant le phénomène est depuis des lustres passé de mode. Ainsi dont, se dire qu’il y avait autant d’enjeux par rapport à la guerre, que tant de gens le suivaient, que cela faisait les gros titres des journaux papiers et télévisé alors qu’aujourd’hui même Arte n’en ferait pas un reportage, c’est dure à croire et ça n’aide pas à rentrer dans l’histoire, alors même que l’angle d’approche et de narration du film Le Tournoi trouvait pour sa part un bel écho. De même, on ne parle ici jamais de plaisir de jouer, on ne voit que l’apprentissage des stratégies et l’exercice d’esbroufe du jeu sans échiquier. Donc malgré de belles performances de la part des acteurs, d’une ambiance visuelle soignée et d’une époque bien restituée, on reste un peu distant.

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