Les Nouvelles aventures d’Aladin

Les Nouvelles aventures d’Aladin
2015
Arthur Benzaquen

Après une revisite comique de Robin des Bois qui avait l’air tellement honteuse – et qui d’après les critiques l’est clairement – que je l’ai soigneusement esquivée, la France remet ça avec la même formule : une réadaptation de conte rendu célèbre par Disney en comédie déjantée, en l’occurrence Aladdin, avec là aussi un jeune humoriste populaire en vedette. Mais cette fois le succès semble total puisque le film devrait engranger entre quatre et six millions d’entrées, ce qui est ahurissant, surtout compte tenu de la qualité. Enfin bon, rien de surprenant dans un pays où Les Bronzés 3 a dépassé les dix millions de spectateurs, et on a connu carton moins méritant.

Père-Noël dans un centre commercial, Sam (Kev Adams) se retrouve obligé de raconter une histoire aux enfants présents, arrêtant son choix sur le conte des 1001 nuits, celui d’Aladin, simple vaurien d’Agrabah qui va tenter de séduire une belle princesse (Vanessa Guide) grâce aux pouvoirs d’une lampe magique abritant un génie (Eric Judor), récupérée lors d’une expédition dans les tréfonds d’une caverne mystérieuse. Une histoire bien connue qu’il va remodeler à sa sauce.

La version Disney avait un certain potentiel, mais gâché par un niveau de bêtise fatigant et une narration bien trop expéditive. En espérer mieux ici était pure folie, et plus le film va avancer et plus on s’en rendra compte. L’idée de situer la narration à notre époque pour en expliquer les références culturelles est une bonne initiative, justifiant les dérives de l’histoire, mais au final on ne dévie presque pas de l’histoire d’origine, et l’intérêt s’en retrouve amoindri. Quitte à s’affranchir, autant ne pas le faire à moitié. On pense notamment aux vœux, dont le compte retombe finalement sur la situation connue, étouffant l’une des originalités du film. L’histoire n’est donc pas son point fort, mais le casting non plus. Comptant pourtant dans ses rangs Jean-Paul Rouve, William Lebghil, Audrey Lamy, Ramzy Bedia ou encore Michel Blanc, les personnages sont écrasés par le héros qui fait son show. C’est sûr, Kev Adams est sans doute la star la plus bankable du moment, il est beau gosse, sympathique et charismatique, mais son style qui s’est imposé au film est loin d’être parfait. Entre des moments de gène ou d’exaspération à cause de gags grotesques ou éculés, les francs moments de rigolade sont rares, même si globalement ça reste acceptable. Malgré une réalisation un peu brouillonne et un budget trop serré – c’était pourtant le moment idéal pour allonger les billets sans crainte -, ça reste un divertissement honnête, aux effets spéciaux corrects et aux décors dépaysants, plein de beau monde et de gags sympathiques, mais c’est aussi très fainéant et pas si inspiré.

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