Toujours pas question de prendre sa retraite pour Michael Caine, qui multiplie les seconds rôles marquants au cinéma avec notamment la trilogie Batman. Cette fois ci, il arpentera les rues sombres et dangereuses de Londres. La première scène illustre toute l’étendue du danger avec l’insouciance, l’abrutissement et la perversion des jeunes : deux ados à moto qui s’amusent à tirer avec leur tout dernier joujou. Une mère promenant son bébé en poussette en fera les frais…
C’est dans un quartier où les jeunes font régner la folie que vie Harry Brown (Michael Caine), ancien marine à la retraite. Souvent témoin de la violence de ses jeunes qui tabassent gratuitement les pauvres qui auraient la malchance de croiser leur chemin, parfois à mort, il se contente d’observer impuissant. Mais un jour tout va déraper : sa femme malade décède à l’hôpital, et son meilleur ami, ne supportant plus les jeux tortueux des racailles, tenta de faire justice lui-même et y laissa sa vie. Devant l’incompétence de la police (qui compte Emily Mortimer dans ses rangs) et n’ayant plus rien à perdre, Harry va se lancer dans un règlement de compte sanglant.
Un homme qui fait justice lui-même, c’est on ne peut plus classique. Le fait qu’il soit à la retraite n’y change pas grand chose, cela rajoute juste une touche Gran Torino. Mais il est vrai que peu ont la classe et la prestance de Michael Caine, absolument parfait dans son rôle, à mi-chemin entre le marine sanguinaire et le retraité croulant. Du fait de son âge, le rythme du film suit comme il peut mais il trouve un autre moyen pour cultiver notre intérêt : les scènes chocs. Les jeunes décris dans ce film sont d’une infamie incroyable et rien ne semble stopper ni leur conneries ni leur arrogance. On prend un plaisir malsain à voir ses voyous qui se prennent pour des dieux se faire éventrer ou plomber. Le sujet est poussé jusqu’au bout et sa fin répond à nos attentes. Pour un film aussi mou, classique et prévisible, on ne pouvait pas espérer tellement mieux.