The Batman


The Batman
2022
Matt Reeves

Voilà un film qui avait tout pour être le messie. Alors qu’à la base le Batfleck devait avoir droit à son film, l’échec critique et financier du précédent film écrit et réalisé par son interprète et la destruction du Snyderverse suite au naufrage de la version charcutée du studio de Justice League avait mit fin au projet, le film avait été mis à la trappe. On pensait le film mort, mais il fut finalement reprit par Matt Reeves à qui ont doit notamment les opus 2 et 3 de la très bonne trilogie simiesque initiée en 2011 avec La Planète des Singes : les origines. Puis vint le trailer d’août 2020 alors que le film devait sortir en octobre 2021 avant d’être finalement décalé de quelques mois faute de covid, rassurant à peu près tout le monde sur le potentiel du long-métrage. Il est vrai que la trilogie du Dark Knight avait mit la barre tellement haut que passer après était quasi impossible, et c’est bien là le problème.

Le film nous place dans un Gotham ayant vu débarquer le Batman (Robert Pattinson) depuis deux ans, suffisamment pour que son seul nom fasse trembler les criminels de la ville et que sa présence soit déjà devenue indispensable au commissaire Gordon (Jeffrey Wright), d’autant que la ville est en proie aux menaces d’un homme mystérieux (Paul Dano) laissant derrière lui des cadavres et des énigmes.

Le plus grand drame de ce film est de sortir si tard, alors que la trilogie Dark Knight est déjà passée par là. Alors oui, l’histoire n’est pas passionnante, les énigmes sont nulles, la plupart des personnages pas intéressants et le méchant peine à convaincre au final, mais c’est surtout la comparaison qui fait le plus mal. Tous les méchants de la précédente trilogies étaient excellents, voir prodigieux comme le Joker, or ici on a un Penguin (Colin Farrell) et un Falcon (John Turturro) oubliables, et Edward Nigma n’arrive à la cheville d’aucun des précédents, que ce soit Bane ou l’épouvantail. Même constat alarmant pour Alfred (Andy Serkis), inexistant alors qu’il fut l’un des tous meilleurs acolytes de l’histoire du cinéma, Jeffrey Wright n’est pas du tout le Bernard incroyable de Westworld et semble ici absent, et même si Selina Kyle (Zoë Kravitz) est un des points forts du film, on préfèrera largement la version du Dark Knight Rises plus aboutie. La musique est bien, la mise en scène jolie, mais là encore tellement en deçà des envolées orchestrales et des plans vertigineux de la trilogie Dark Knight. Le plan uniquement éclairé par des fusillades ? C’était sympa, mais on avait déjà eu cette même scène presque vingt ans avant dans Equilibrium !  La scène éclairée au feu de détresse ? Dark Knight Rises avait la même ! Tous les points forts du film sont moins bons que dans les précédentes aventures du personnages, et foncièrement le scénario est poussif, comme le rythme global de ce long-métrage qui frôle les 3 heures. Alors oui, le film a des solides arguments et aurait pu proposer quelque chose de novateur avec une vraie peur profonde comme dans l’introduction, mais cet aspect s’efface d’emblée pour un film noir classique, mou, et souffrant terriblement de la comparaison avec ses illustres prédécesseurs. Je voulais y croire, mais cette revisite du personnage peine à trouver sa place.

 

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