Avant l’hiver

Avant l’hiver
2013
Philippe Claudel

Qu’importe qu’on soit beau, riche ou intelligent, on cherche tous la même chose : le bonheur. D’apparence, Paul (Daniel Auteuil) semblait tout avoir : un boulot méritant lui rapportant très gros (chirurgien), une maison magnifique, une femme splendide qui l’aime (Kristin Scott Thomas) et un bon ami dévoué (Richard Berry). Pourtant, embourbé dans son quotidien, il avait arrêté de simplement prendre le temps de vivre, et il va s’en rendre compte lorsqu’un mystérieux harceleur va faire son entrée, lui envoyant des bouquets de fleurs de partout, à son travail, à son domicile, et même sur sa voiture. Il va alors immédiatement soupçonner la serveuse (Leïla Bekhti) si entreprenante qu’il avait croisé, l’entraînant dans une immense paranoïa.

On pose les bases puis pouf, plus rien. On a rarement vu un film aussi peu dépasser son postulat de départ. Il n’y a qu’un seul véritable élément perturbateur, et il est introduit dès le début. Seule sa nature ne sera révélée que tardivement, mais c’est peu intéressant et carrément tiré par les cheveux. Les personnages et situations sont aussi posées en amont, et rien ne bougera vraiment. Une faible secousse pour des retombées quasi nulles. Le casting est très bon, l’ambiance soignée, les décors intéressants et on a connu pire gestion du temps, mais au final le scénario est creux et tous ses enjeux se sont peu à peu effacés. Du bon travail, mais tapant tellement dans le vie qu’on en voit pas l’utilité.

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Les Dissociés

Les Dissociés
2015
Raphaël Descraques

C’était un peu un rêve qui devenait réalité : les Suricate, l’équipe derrière le Golden Moustache, dont certains ont participé à Le Visiteur du Futur et Frenchball, faisant un beau et grand film. Mais bon, passer d’un format très court et efficace à celui du long-métrage n’est pas forcément évident, et plusieurs y ont laissé des dents. On pense notamment à N’importe qui, dont le film fut une amer déception. Et là encore, bonne blague sur le principe, l’idée se fera pesante sur 75 minutes.

Caché aux yeux de tous grâce à des règles de discrétion bien strictes, un pauvre couple va faire les frais du monde des dissociés. Êtres capables d’échanger leurs corps avec autrui, les dissociés sont sur la trace de l’un d’entre eux, un homme dangereux capable de contrôler les corps qu’il touche, chose inédite. Embarqués malgré eux dans cette histoire, Ben et Lilly vont se réveiller dans le corps de deux hommes inconnus, avec dans leur appartement une petite fille de huit ans coincée dans le corps d’un grand homme barbu.

À priori, le film avait tout pour être une belle petite pépite. Bénéficiant du savoir faire de l’une des plus brillante équipe Youtube, le film est très bien réalisé, jouit d’effets spéciaux de qualité, réuni nombre de nos personnages préférés, possède des gags inventifs, et le scénario a un fort potentiel. Un monde où les gens peuvent acquérir des pouvoirs de contrôle mental ou physique, des sortes de super-héros à la française, et ça en jette. On rit de temps à autre et l’histoire est encore une fois très bonne, mais pas mal de choses fonctionnent mal voir pas du tout, surtout le début. Long à se mettre en place, le film rate l’introduction des changements de corps avec un malaise qui l’emporte sur le rire, et le fait qu’il n’y ait pas d’évolution entre les petites vidéos sur Youtube et la passage en film, que ce soit sur le fond ou sur la forme, renforce l’impression d’une vidéo étirée, ou alors une compilation bâtarde de plusieurs vidéos, un peu comme dans certaines parties des derniers livres de Kaamelott. L’effort est en revanche louable et il ne s’agit de toute façon que de la première tentative de l’équipe, et nulle doute que le prochain sera bien mieux calibré.

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Extrême Colonie

Rêve de tout un peuple, de toute une planète, l’exploration spatiale sera t-elle un jour à la hauteur de nos espoirs ? Sous son épaisse couche de glace, la lune de Jupiter qu’on appelle Europe pourrait bien receler de la vie, mais il faudrait envoyer des sondes puissantes sur place pour le voir, et qui sait, peut-être même un équipage. Cela arrivera t-il un jour ? En 2052 peut-être ? Petit aperçu humoristique de ce qu’il pourrait s’y passer :

https://www.youtube.com/watch?v=pKWX-pk6S0c

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How I Live Now

How I Live Now
2014
Kevin Macdonald

Le moins que l’on puisse dire c’est que le film est passé complètement inaperçu. Même pas un million de dollars récolté dans le monde, et moins de dix-huit mille entrées en France. Pourtant, entre un réalisateur reconnu à qui l’on doit entre autre Le Dernier roi d’Ecosse, une actrice vedette et le poids du roman de Meg Rosoff qui fut un immense succès, on pouvait s’attendre à beaucoup plus. Recensé par un célèbre site le classant parmi les dix meilleures adaptations de roman pour ados, le film mérite t-il de sortir de l’ombre ? Non.

Alors que la menace d’une troisième guerre-mondiale fait rage avec des conflits de plus en plus importants et des terroristes qui gagnent du terrain, Elizabeth (Saoirse Ronan) se rendait en Angleterre rendre visite à sa tante, zone à priori en dehors du conflit. Adolescente désabusée par un monde à la dérive, elle va pour la première fois trouver une forme de motivation grâce à son cousin Eddie (George Mackay) dont elle va tomber amoureuse. Malheureusement, la guerre va les séparer.

Que quoi ? Mais c’est Christine Boutin qui a écrit ce livre ou quoi ? Une romance entre cousins ? À peine le film commence qu’on en sort immédiatement tant on a de la peine à croire qu’on parle réellement d’amour consanguin, et pourtant… On perd ainsi demi-heure avant de passer à la vraie partie du film, ce qui fait son originalité : la plongée au cœur d’une troisième guerre mondiale de plus en plus d’actualité où les forces terroristes prennent le dessus face aux alliances occidentales, ayant même mit la main sur des ogives nucléaires. Séparée de ses cousins, seule avec la petite dernière, elle va se retrouver dans une petite zone protégée, mais qui ne le restera pas longtemps, les obligeant à se débrouiller seules dans un monde dévasté où le danger rôde. Un survival movie tout de suite plus intéressant, très réussi d’un point de vue ambiance et esthétique, mais scénaristiquement raté. Le chemin est bien expliqué, sa préparation acceptable, mais il y a un manque de réalisme flagrant. Les deux filles tracent sans chercher à réapprovisionner leurs stocks, et un litre par personne à économiser sur une semaine, épuisé dès le troisième jour, ça semble très très gros. Quelques idées de mise en scène, d’ambiance, mais l’écriture est fade et l’originalité en berne.

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Coeurs perdus en Atlantide

Cœurs perdus en Atlantide
2002
Scott Hicks

Voilà un titre qui laisse espérer l’un des films les plus puissants de l’histoire. On sent déjà le drame poignant ou la romance incroyable dans le plus enchanteur des décors au monde, l’Atlantide. Qui sait, une histoire de fantôme atlante, l’enquête de toute une vie sur cette cité mystérieuse ? En fait non, c’est simplement l’histoire d’un homme désabusé se remémorant ses grands moments passés.

Convié à l’enterrement de l’un de ses meilleurs amis d’enfance, Bobby (David Morse) va retourner pour la première fois depuis plus de trente ans dans sa ville natale. Il va alors se remémorer l’une des plus belles périodes de sa vie, celle de ses 11 ans (incarné par Anton Yelchin), où il a découvert l’amour et fait la connaissance de Ted (Anthony Hopkins), un bien étrange vieil homme qui avait emménagé dans la partie supérieure de sa maison.

C’est dingue, on dirait que les gens ne savent pas faire un beau film d’enfance sans nous déprimer avec la dure réalité des adultes. À peine cinq minutes se sont écoulées qu’on apprend la mort des deux meilleurs amis d’enfance du héros, incluant son tout premier amour. Paye ta dépression ! Dommage que l’enrobage de l’histoire soit si pesante et inutilement triste, car en dehors de ça, le film est plutôt bon, quoiqu’assez classique. Malgré son titre, ça n’est qu’une histoire de père de substitution, de quête d’amour, de reconnaissance, et vaguement d’aventure, mais en très sous-exploité. Les énigmes entourant le personnage de Ted sont sympa, mais dans les faits il ne représente qu’une métaphore du passage vers l’âge adulte, la découverte des choses de la vie. Le ton est très agréable cependant, le casting inspiré, et la fable offre un joli voyage. Décevant sur bien des points et semblable à tant d’autres, on laissera cette petite parenthèse enchantée aux moins exigeants.

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Archimède le clochard

Archimède le clochard
1959
Gilles Grangier

Ça serait déjà impressionnant aujourd’hui, alors c’est dire à quel point le film fut un immense succès : un peu plus de quatre millions d’entrées. Enfin avec un réalisateur qui tournait en moyenne trois films par ans, exploser les compteurs coulait de source, surtout en s’alliant avec son acteur fétiche, Jean Gabin, l’un des plus gros monstres sacré du cinéma, sans compter Michel Audiard, le plus célèbre dialoguiste de l’histoire, profession qui a tendance à sombrer dans l’oubli.

Paris, il y a un demi-siècle, c’était une toute autre histoire. Les gens qui bossaient bossaient très dur, tout problème n’était qu’une question de bonne volonté, et celui qui voulait réussir n’avait qu’à s’en donner les moyens. Militaire à la retraite, Archimède (Jean Gabin) coulait des jours tranquilles, voguant entre les bars et son petit chez lui, mais le confort de son quotidien va être bouleversé par une hérésie : alors que son immeuble était abandonné depuis longtemps, faisant de lui son heureux pensionnaire exclusif, les travaux vont reprendre pour apporter des choses aussi inutiles que l’électricité, le gaz, l’eau et autres conneries de murs et escaliers. À trop le chercher, ils vont le trouver l’Archimède !

Bim. Simple, clair, efficace. Le charisme à l’état brute, un personnage franc et atypique, des répliques sanglantes, un patron à qui on la fait pas : c’est du bon, du vrai, de l’authentique. Les situation sont drôles, l’idée de départ génial, le casting énorme. Darry Cowl, Bernard Blier, Noël Roquevert. Tout est dit, ne reste plus qu’à déguster. Vraiment ? Un démarrage fulgurant, mais pour aller où ? Et voilà le problème du film : il ne va au fond nulle part, ne dépassant pas son postulat de base. Une situation un peu figée qui fini par décevoir, et on aurait même tendance à trouver que Jean Gabin cabotine par moments. Le film est aussi très vieux, et sa qualité sonore laisse à désirer, rendant même plusieurs répliques incompréhensible. Certains personnages ne sont pas assez exploités, et la seconde moitié manque de rythme. On passe un bon moment, mais le scénario aurait mérité un travail plus approfondi.

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Un Français

Un Français
2015
Diastème

Avec près de vingt ans de retard, voici un film faisant la diatribe des skinheads, expliquant peut-être pourquoi tant de cinémas ont rechigné à le diffuser. Se déroulant sur près de trente ans, le film montre le chemin d’un français, Marc (Alban Lenoir), de 1986 à nos jours. Exacerbé par la prolifération d’immigrés dénaturant le paysage français, dont la culture se retrouve piétinée par d’autres, il va intégrer un mouvement extrémiste qui milite activement pour la suprématie blanche. Convaincu d’être dans le bon camp, il ne reculera devant rien ni personne pour faire valoir sa doctrine, n’hésitant pas à en venir aux mains. Une surenchère de la violence sans fin qui va peu à peu l’user et lui ouvrir les yeux.

Un film coup de poing, engagé et militant, ne souffrant aucune censure, osant jusqu’à des représentations très violentes et limite gores. C’est d’ailleurs probablement ce dernier point qui a valut au film d’être réduit au quasi silence, car autrement un film si bien pensant, anti-racisme, anti-front national et prônant le « aimons nous les uns les autres » aurait dû être chaudement accueilli et couvert de récompenses. À moins que ça ne soit la sympathie du héros, montrant que derrière le monstre bat un cœur et que n’importe qui a le droit à sa quête de rédemption. L’effet « Hannah Arendt« , où quand le monde s’offusque d’apprendre que même les pires monstres sont des humains comme les autres, et que derrière un procès d’intention peut se cacher l’exception qui discrédite tout l’ensemble du raisonnement accusateur. Et pourtant, ce revirement relance l’intérêt du film, sans quoi on aurait fini par tourner en rond dans les méandres de la fracture culturelle, l’occasion de belle séquences fortes et marquante, mais il faut savoir varier les plaisirs. Et de toute façon, ce combat impensable aujourd’hui aurait sonné comme une hérésie tant ce genre de comportement, de tous temps rapidement fatal, serait maintenant stoppé avec une force exemplaire. Et c’est ça qui est intéressant, car à l’image du français moyen qui dans le temps était de culture raciste, le personnage évolue et se rapproche peu à peu des valeurs actuelles. La France perd son identité, sa culture, ses traditions, mondialisée par son immigration et une homogénéisation planétaire, mais ainsi vont les choses. C’est regrettable sur bien des points, le phénomène doit être freiné, l’histoire préservée, mais sans sombrer dans la haine. Tombant régulièrement dans la caricature, le film n’en reste pas moins bon, son message est clair et n’est pas non plus dégoulinant, et sans se hisser au niveau d’un American History X, c’est plutôt pas mal.

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Microbe et Gasoil

Microbe et Gasoil
2015
Michel Gondry

Après avoir conquis Hollywood et accouché d’une œuvre majeure, Michel Gondry s’en retourne à ses racines, la France, pour finalement ramasser bide sur bide. Tout juste remit de l’échec fracassant de L’écume des jours, si décrié que je rechigne toujours à m’y plonger, le voilà en dessous des cent-mille entrées, à peine croyable compte tenu de sa réputation et du soutien du distributeur. En revanche, cette fois les critiques furent très enthousiastes et le pitch avait l’air sympa : un road trip entre deux potes.

Cheveux longs et chétif, Daniel (Ange Dargent) était le souffre douleur de sa classe, étant confondu avec une fille même par les profs, lui valant le surnom de Microbe. Mais un jour sa vie va changer avec l’arrivée de la famille Leloir, dont le jeune Théo (Théophile Baquet) va atterrir dans sa classe. Bricoleur crasseux, il va à son tour hériter d’un surnom dénotant de son détachement à la masse : Gasoil. Une amitié va immédiatement naître entre les deux adolescents, qui vont entrevoir ensemble une grande aventure à bord d’une maison mobile artisanale.

Jeunesse et aventure vont bien ensemble, et on pouvait espérer une belle échappée pour nos deux égarés, d’autant qu’un bide au cinéma n’a pas grande valeur, surtout quand la seule vedette est une Audrey Tautou méconnaissable, plus vilaine que jamais. Mais dès le début l’espoir de voir un film magnifique s’envole en constatant que le personnage principal, Daniel, alias Microbe, est insupportable. Con comme c’est pas permis, égoïste et caricatural, il possède une voix de crécelle à nous dégoûter du film. Heureusement, son acolyte rehausse le niveau, mais il faudra tout de même tenir jusqu’à la moitié du film avant que l’aventure ne commence, ce qui est infiniment trop long, à l’image de la toute première séquence qui n’en fini plus. Arrivé à la seconde moitié, les rires se font plus réguliers, mais le niveau est assez bas, et la légèreté du film ne compense pas la connerie de Microbe. Plein de bonnes idées, un ton simple, de l’humour sympathique, un Gasoil intéressant, mais le bilan est tout juste correct, la faute à un montage mollasson, un casting bancal et de grosses faiblesses d’écriture.

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Hunger Games – La Révolte : Partie 2

Hunger Games – La Révolte : Partie 2
2015
Francis Lawrence

Après un plagiat réussi, Hunger Games s’est embrasé avec brio, nous offrant second opus de qualité, surpassant son prédécesseur sur absolument tous les points, et le spectacle était à son comble. Il était alors question que la révolte se mette en marche, dévoilant, en dehors de l’univers établi, la véritable trame de fond de la saga. Joute politique peu convaincante, La Révolte : Partie 1 n’a pas su développer cette histoire, ayant des airs d’amuse-bouche chronophage avant la vraie conclusion. La déception était palpable, montrant les premiers signes de fatigue au box office, et les démarrage semblent encore une fois très en deçà ici, inquiétant pour la conclusion d’une saga aussi énorme.

Avec les districts qui se rassemblent, les jours du président Snow (Donald Sutherland) semblent comptés, mais prendre le capitole ne sera pas évident. Les forces se regroupent pour l’assaut final, tandis que le Gaie Moqueur, Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence), symbole de la résistance, se contente de parader dans les zones déjà prises, son groupe marchant dans les rues ne servant qu’à la propagande. Frustrée, elle ne cherche qu’une chose : une faille qui lui permettrait de tracer vers le palais.

Eh bah putain… Ça fait mal au cœur de voir la saga s’achever ainsi : comble absolu, ce quatrième et dernier volet est le plus mauvais de tous, le plus mal écrit, le plus mou, le plus ennuyeux. Point raté de sa première partie, la politique de mes couilles de cette Révolte laisse plus que jamais dubitatif, nous abreuvant de pathétisme durant les trois premiers quarts d’heure. Arrivé en ville, on croit que les choses vont enfin bouger avec les pièges, mais ces derniers sont nuls, pas très efficaces, dépourvus de ressort dramatique ou visuels. Même quand l’espèce de vase pétrolière monte, la situation est désamorcée d’emblée : non, l’escalier cassé ne sera pas un problème, le liquide va arrêter de lui même sa course pile au bon niveau. Le film ne démarrera pas non plus une fois dans les sous-sol, et la seule scène d’action, vraie première et quasi unique du film, aurait mieux valut ne pas exister. C’était plus ou moins logique dans La Terre Brûlée, et la qualité du film aide à faire passer la pilule, mais ici c’est juste une bourde monumentale : on se paye totalement gratuitement des zombis. Oui oui, des putains de morts-vivants ! Un pétage de plomb ahurissant, mais qui permet néanmoins de ne pas trop s’endormir, car diantre qu’il est long ce film… La suite ne rehaussera jamais le niveau, nous balançant une espèce de chatte extraterrestre, des morts stupides (genre la fille qui apparaît comme par magie juste pour se faire butter), une utilisation conne du hollow, appareil de détection finalement bidon, le revirement final sort de nulle part, et pas l’ombre d’une bonne scène d’action. Bla bla bla.

Un final globalement raté, mais tout autant inconsistant dans le détail. À force de multiplier les seconds rôles, plus aucun n’a de consistance, au point que ceux ayant plus de deux répliques se comptent sur les doigts d’une main, tandis que d’autres auraient mérité de moins se montrer, tel Peeta Mellark (Josh Hutcherson), le plus gros boulet de l’univers, tout sauf convaincant dans sa romance, et son évolution psychologique est foireuse. Enfin bon, difficile d’exister quand le film rassemble dans ses rangs Liam HemsworthWoody HarrelsonElizabeth BanksStanley TucciJena Malone, Elden HensonNatalie DormerPhilip Seymour Hoffman et Julianne Moore. Le problème, c’est que même l’héroïne est limite insupportable, son arrogance atteignant des sommets alors que mise à part un détail à la con sur la fin, qui non seulement arrive comme un cheveu sur la soupe, n’a aucun sens et qu’on sent venir à des kilomètres, elle ne sert à rien. Visiblement, la saga n’a pas su exister en dehors des jeux de l’expiation, et on paye cher les faiblesses d’écritures sur ce final insipide. On a essayé de nous la vendre comme une grande franchise, mais elle n’en avait en fait pas les épaules.

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Comme un avion

Comme un avion
2015
Bruno Podalydès

Modeste succès français de cet été, le film a eu une carrière assez proche de Libre et assoupi, à savoir un assez bon bouche-à-oreille saluant une oeuvre reposante et originale, mettant en avant un acteur méconnu et pourtant fort sympathique, entouré par quelques rôles secondaires tenus par de grands noms du milieu (Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain, Agnès Jaoui, Michel Vuillermoz ou encore Pierre Arditi). Et comme pour son aîné, la balade fait un bien fou.

Bercé par le calme du courant, caressé par la douce brise printanière, je vogue sur les eaux calmes et imperturbables de la tranquillité. Comme un avion flottant sur une mer de nuages, ton voyage m’apaise et m’enseigne le bonheur. Palindrome hypnotique, au nom si atypique, tu me hantes qu’importe à ce que je vaque, toi qu’on nomme kayak.
Voici l’histoire d’un homme calme (Bruno Podalydès), jamais pressé, quelque peu mécontent du stress et de l’agitation de la ville, du travail. Depuis toujours passionné par les avions, il va se mettre à rêver comme il ne l’avait plus fait depuis des années en apercevant ce doux fantasme qu’on appelle kayak.

Comment est-ce possible qu’un si grand acteur ne soit pas plus sollicité ? Là où bien d’autres échouent, lui révolutionne le personnage du loser magnifique, lui insufflant une immense sensibilité le rendant si attachant et hilarant. Français moyen piégé dans un quotidien moribond, il va connaître une seconde jeunesse en se découvrant une passion tardive pour cette drôle de barque. Certains appellent ça la crise de la quarantaine, mais c’est là bien plus qu’un simple caprice ou la réponse à un profond problème : c’est spirituel, charnel, l’évidente raison de sa présence sur Terre. Alternant constamment entre l’émerveillement poétique et le comique pathétique, le film est une merveilleuse ode à la vie, nous montrant la nature rayonnante, l’humanité sous son jour le plus beau. Tout n’est qu’amour, détente et instant présent, non sans un certain regard étincelant vers l’avenir, et tous les désagréments de la vie et sentiments d’aigreur sont présentés comme une folie. Beau, touchant, relaxant et terriblement drôle, le film est un ravissement revigorant.

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