La Rançon


La Rançon
1997
Ron Howard

L’argent est le moteur de la vie, le moteur de toute chose. Outre le fait d’être obligatoire pour avoir un toit et de quoi manger, toute occupation, tout confort, tout ce qui est ne peut s’obtenir qu’avec de l’argent. Certains naissent avec, d’autres le gagnent, et d’autres essayent inlassablement, en vain. De famille modeste, Tom Mullen (Mel Gibson) est la quintessence du rêve américain : parti de rien, il a bâtit un empire de l’aviation, et désormais il compte parmi les milliardaires de ce monde. Et forcément, qui dit richesse dit convoitise. Inspecteur de police, Jimmy Shaker (Gary Sinise) va se servir de son expérience du terrain pour orchestrer l’enlèvement du fils du milliardaire, lui réclamant deux millions de dollars en cash.

Le concept du film est on ne peut plus classique : un enlèvement, une rançon. Heureusement, le film arrive à se démarquer un peu, car outre son casting solide (avec également Delroy Lindo en inspecteur chargé de l’enquête, on retrouvera aussi Liev Schreiber et Evan Handler parmi les ravisseurs), le déroulé de l’histoire arrive à régulièrement nous surprendre avec moult rebondissements entre coups de génie et coups de folie. Le film se laisse suivre, le charisme de Mel Gibson y étant pour beaucoup. Mais que ce soit sur le fond ou sur la forme, le film reste très classique, souffrant donc de la comparaison avec les must du genre comme Searching dans le genre disparition / enquête. Du thriller efficace, mais qui ne marquera pas outre mesure.

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Avatar : la voie de l’eau


Avatar : la voie de l’eau
2022
James Cameron

13 ans. Treize longues années auront été nécessaires pour enfin découvrir la suite des aventures d’Avatar sur Pandora. Pour les fans avides d’une seconde plongée et au delà, l’attente fut un périple aux nombreux rebondissements. Deux suites avaient été annoncées dès 2010 pour un tournage d’un an en 2012 pour des sorties fin 2014 et 2016. Puis suite au retard de l’attraction Disneyland, tout fut décalé de deux ans. Et patatras, James Cameron a ensuite décidé de partir en réécriture pour transformer la trilogie en pentalogie, pour des sorties en 2018, 2020, 2024 et 2026. Une pause de quatre ans était prévue entre les volets 3 et 4 pour cause de tournages séparés en deux. Décidant finalement de presque tout tourner d’affilé (les 2 et 3, 75% du 4 et quelques scènes du 5 pour éviter que les jeunes acteurs ne grandissent trop) Nous en sommes finalement arrivé à ce calendrier (définitif ?) d’un film tous les deux ans entre 2022 et 2028. Un sacré programme, et le réalisateur n’exclut pas d’aller au-delà de cinq films, tout en ayant conscience qu’en 2028 la barre des 80 ans sera proche et qu’il faudra sûrement passer le flambeau.

Le temps a passé pour nous, et il en est de même pour ceux que nous avions laissé à la fin du premier film. Jake (Sam Worthington) et Ney’tiri (Zoe Saldana) ont désormais 3-5 enfants : deux garçons et une fille biologiques, une fille pleinement adoptée, inexplicablement née de l’Avatar de la scientifique Grace Augustine (Sigourney Weaver), et Spider (Jack Champion), le fils caché de feu le colonel (Stephen Lang). La conscience et la mémoire de ce dernier ont d’ailleurs été implantés dans un corps d’Avatar, car si la précédente expédition a été chassée, l’humanité, ayant épuisé une grande partie des réserves de la Terre, compte bien exploiter plus que jamais les ressources de Pandora.

Aucun doute possible, l’attente était colossale. Malgré une absence de sortie en Russie (top 15 des plus gros consommateurs de cinéma), une Chine encore fébrile et des États-Unis sous un blizzard historique, le film fera déjà plus de 1,3 milliard d’ici le nouvel an en une quinzaine de jours, et la barre des 2 milliards espérée sera largement atteinte. Probablement 2,4 en fin de carrière, ce qui est fou après tant d’années. En France les 14,7 millions d’entrées du premier ne seront sans doute pas égalés, mais avec 9 millions en trois semaines, il n’en sera vraiment pas loin. Mais est-ce l’amour du premier volet qui rayonne à nouveau, ou est-ce que cette suite est une nouvelle claque à la mesure de son prédécesseur ?

Si en 2009 le gap entre nos modestes installations maison, stéréo et même pas forcément de HD, et le cinéma était phénoménal, quand on passe aujourd’hui du confort accru de la maison avec écran géant 4K et barre de son 5:1 à un cinéma non Imax, le ressenti n’est plus le même. J’irais même plus loin : si vous ne faites pas le déplacement pour le voir en Imax, le retour à une 3D terne enlèvera une bonne partie du grandiose du film. Car en dehors des images à couper le souffle, affichant des prouesses sous-marines inégalées, seule l’ambiance vous emportera vraiment. La musique est incroyable, mais en dehors de l’ambiance et son univers, le film déçoit un peu.

Les méchants humains le retour, un clone du colonel, fuir et apprendre une nouvelle vie, tout n’est que redite. Les enjeux sont les mêmes pratiquement, seul le thème de la paternité vient s’y greffer, au détriment justement desdits parents. Jake est presque aussi mauvais père que le colonel. Ney’tiri, bien que nous réservant quelques passages intenses, est peu présente, et le trop grand nombre d’enfants sème la confusion. On notera aussi les « présences » de Kate Winslet et Cliff Curtis en chefs de la tribu de l’eau, là encore effacés au profit de leurs enfants. Il manque aussi du grandiose dans l’action, une bataille de plus grande ampleur, avec plus de bâtiments, l’armée de baleine, le retour de Toruc du fameux Toruc macto qui n’est plus macto de rien du tout. De ce point de vue là, on reste sur notre faim. Trop d’exposition et de contemplation durant ces plus de trois heures de long-métrage. Toujours plus abouti visuellement, bien qu’un cinéma classique non giga multiplex avec Imax ne permettra pas de pleinement l’apprécier, ce nouveau chapitre reste trop pauvre en écriture pour marquer autant que son modèle. Un grand film, mais dont les ambitions sont trop limitées au visuel.

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Peninsula


Peninsula
2020
Sang-Ho Yeon

Alors que le monde avait acclamé Train to Busan, j’étais personnellement resté froid devant un film de zombies archi classique, oubliable sur la mise en scène, et mauvais sur l’écriture des personnages, trop débiles et caricaturaux. L’idée d’une suite me laissait donc très perplexe, d’autant que cette suite a surtout reçu des avis mitigés voir mauvais.

L’histoire se déroule peu après le premier film, et bien qu’on croyait le virus libéré dans tout le monde, il a finalement été contenu à la seule Corée du Sud. Le reste de la Terre continue donc son chemin, et l’argent reste la principale source de convoitise. Il se trouve justement qu’une montagne de dollars dort bien tranquillement dans un camion en zone infectée, et des mercenaires vont être recrutés pour tout récupérer.

Si l’idée première se tient, c’est à peu près tout ce qu’il y a à sauver du film. On bat des records de connerie et d’incohérence à chaque scène, nous faisant inlassablement sortir du film. Comment une zone abandonnée depuis des années a encore de l’électricité ? Comment se nourrissent les survivants ? Pourquoi les zombies sont encore en vie sans boire ni manger pendant des mois voir années ? Comment de l’essence raffinée il y a quatre ans peut ne pas être périmée ? Rien ne pourrait justifier de telles absurdités, et le film n’essaye même pas. Là encore, les protagonistes sont d’une bêtise insupportable, et pire encore, la mise en scène est mauvaise. Des nuits artificielles auxquelles on ne croit pas deux secondes, des accélérations immondes et des scènes d’action en voiture full CGI. Un naufrage difficile à tenir jusqu’au bout…

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Il Était une fois 2


Il Était une fois 2
2022
Adam Shankman

Après une décennies d’annonces, de date de sortie posée puis annulée, d’annonce de tournage, reports et annulation, on y croyait plus à force. Puis finalement la plateforme Disney+ arriva, ravivant avec elle nombre de projets qu’on croyait enterrés. Quinze ans plus tard nous y voilà. Que raconter alors ?

Ils vécurent heureux pour toujours, vraiment ? Face à un New-York de plus en plus triste, Giselle (Amy Adams) et Robert (Patrick Dempsey) vont partir en banlieue se mettre au vert, mais cela ne suffira pas à raviver la magie d’Andalasia, au point de commettre le vœu de retrouver une vie de conte de fée, sans penser aux conséquences.

Terrible désillusion ? Après l’euphorie des débuts, place à la dépression sur fond d’élever une belle fille en pleine crise d’adolescence. La grande nouveauté est qu’ici ce ne sont plus des personnages, mais carrément l’univers fantastique qui débarque. Un bouleversement de monde suite à une dépression, un souhait qui tourne mal, voilà qui n’est pas sans rappeler le très bon Shrek 4, mais le concept est ici plus limité, sans basculement dans une réalité alternative, mais un glissement progressif. Et le souci, c’est que le concept de base était d’inclure du conte de fée dans la réalité, donc que les deux fusionnent n’est ni novateur ni pertinent en fait. Maya Rudolph fait une seconde méchante redondante, et même si le film n’est jamais mauvais, il n’apporte juste rien, si ce n’est retrouver des personnages qu’ on appréciait (James Marsden étant de retour avec la reine des neiges). Trop maigre pour justifier le film, et on comprend pourquoi il a tristement atterri directement en streaming.

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Il Était une fois


Il Était une fois
2007
Kevin Lima

Alors que débarque presque jour pour jour quinze ans plus tard une suite tant attendue (enfin surtout annoncé il y a tant d’années, 2010 je crois), retour sur un petit compte presque de Noël mais surtout dans l’esprit de Noël : enfance et crédulité. Un film qui m’avait particulièrement plu, absolument sous le charme de son héroïne, et sans avoir été un succès tonitruant, avec 340 M$ dans le monde puis des ventes en support physique digne des plus gros blockbusters, je n’étais visiblement pas le seul à avoir été marqué. Mais le film a-t-il survécu aux affres du temps ?

Giselle (Amy Adams), demoiselle en détresse sauvée par le prince charmant (James Marsden) en personne, était sur le point de l’épouser et de devenir ainsi la princesse du royaume d’Andalasia, mais c’était sans compter sur sa marâtre de reine (Susan Sarandon), voyant en elle une menace. Pour ce débarrasser d’elle, elle l’enverra dans l’endroit le plus brutal, le plus triste et violent qui soit : New-York, dans notre monde de pauvres mortels. Elle sera prise sous l’aile d’un avocat (Patrick Dempsey), mais le bras droit (Timothy Spall) de la vil reine veillera à ce qu’elle ne retrouve jamais le chemin du royaume magique.

Bien avant Mary Poppins en 1964, il y avait eu Saludos Amigos en 1942 avec nulle autre que Donald Duck, donc mêler animation et live ne date pas d’hier. D’autant qu’ici les deux sont bien distincts : le monde réel en prises de vue réelles, et le monde magique d’Andalasia en animation 2D (de bonne facture, sans plus). Parodier l’univers des contes de fées n’est pas non plus gage d’originalité, on pourra par exemple citer Princess Bride de 1987. Alors non, le film ne fait rien de neuf, le genre comédie-romantique musicale est éculé, malgré un budget très correct, les années font que les FX du climax ont vieilli. Que reste-il alors ? La simplicité, le charme, l’efficacité. James Marsden fait un débile parfait, l’écureuil est un comic relief solide, le sbire est le stéréotype de l’amoureux transi qui évidemment se remettra en cause – tout est prévisible et attendu, mais en même temps c’est ce qu’on en attend – Patrick Dempsey est génial en avocat pétri de certitudes, ayant perdu fois en tout, acerbe, cynique, et qui réapprendra la valeur de la vie grâce à la tourbillonnante Giselle, campée avec une élégance et un charme inouïe par la somptueuse Amy Adams. La marâtre est un peu cabotine, mais dans l’ensemble le casting est excellent. Un film qui n’innove en rien, mais qui fait tout bien, et qui fait du bien. Des valeurs d’ouverture, de carpe diem comme on aime, et c’est tout ce qu’on demandait.

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Père Stu : un héros pas comme les autres


Père Stu : un héros pas comme les autres
2022
Rosalind Ross

Vivement conseillé par un comparse cinéphile, sorti directement en VOD chez nous, quasi bide aux Etats-Unis, pour ainsi seul pays où le film est sorti (avec d’ailleurs une ressortie en acte de fois PG-13 il y a deux semaines, mais qui fut un bide retentissant), le film m’avait été vendu comme un truand se faisant passer pour un prêtre pour séduire une donzelle, idée comique prometteuse, avec en prime un Mel Gibson en père du faux père religieux dont le tandem était hilarant. Une petite pépite méconnue à découvrir de toute urgence ? Loin s’en faut.

Tiré d’une histoire vraie, le film n’est pas du tout – ou très peu – une comédie en réalité, et encore moins une romance. On suit Stuart Long (Mark Wahlberg), boxeur minable dont la santé déclinante ne permet plus d’exercer, et qui va décider de tenter une percée à Hollywood la quarantaine bien tassée. Dans son malheur, il tombera sous le charme de Carmen, une fervente chrétienne, qui le conduira à son vrai amour : Dieu.

Pendant plus d’une heure, j’attendais que le début du canulard commence, à savoir se faire passer pour un prêtre, mais en fait le bougre veut réellement le devenir, et fait tout pour. Ce qui veut dire finito le sexe, incluant donc la Carmen, donc c’est premier degré, sans blague ni romance. On est donc sur littéralement un chemin de croix vers Dieu, ce qui forcément laissera sur le carreau toute personne non croyante. On est presque sur un témoin de Jéhovah venant frapper à votre porte, disant avoir reçu l’appel divin et tout le tintouin. Plus encore, l’histoire racontée n’a rien d’incroyable (des gens trouvant la fois, j’espère pour les églises que ça arrive régulièrement, sinon elles seraient toutes vides), absence d’humour percutant ou de scène forte en émotion, et le rythme est assez laborieux, le cœur du sujet n’arrivant qu’à plus de la moitié sur une durée supérieure à deux heures. Un ennui profond pour ma part, et je pense qu’il en sera de même pour tout non cinéphile chrétien.

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The Holiday


The Holiday
2006
Nancy Meyers

Considéré comme un des plus populaires représentants du genre comédie-romantique, j’en avais gardé un souvenir assez amer de déception face à une campagne marketing trop agressive à l’époque, qui avait tôt fait de le qualifier du titre de « feel-good moovie ultime », statut que semble conserver pour l’éternité Love Actually. Mais face à une pression extérieur ayant elle gardé un bien meilleur souvenir dudit film, il faut savoir concéder une soirée ou deux à l’occasion pour globalement conserver la main mise sur la programmation.

Reprenant très légèrement le principe de film chorale, l’histoire se concentrera sur deux « couples », le quatuor d’affiche. D’un côté, on retrouvera Iris (Kate Winslet) assistante d’édition désabusée par des années à attendre un patron qu’elle aime et qui abuse d’elle à la moindre occasion tout en faisant sa vie avec une autre. Dépressive et au bout du rouleau, elle trouvera une annonce d’échange de maison, lui permettant pour les fêtes de fin d’année d’aller vivre la grande vie à Hollywood. De l’autre côté, Amanda (Cameron Diaz), réalisatrice de bande-annonce dans la ville du cinéma, fatiguée des relations fausses, calculatrices et cupides, va voir en le petit chalet british d’Iris l’occasion de retrouver le vrai monde, des valeurs plus humaines. Et c’est exactement ce qu’elle trouvera quand Graham (Jude Law) va frapper à porte, pensant passer voir sa sœur, et découvrant son âme-sœur.

En vérité, mon souvenir du film était assez froid, alors même que le film a d’immense qualité, mais il est vrai que des défauts, ce n’est pas ça qui manque non plus. C’est probablement l’un des films les plus mal équilibré qu’il m’ait été donné de voir : la romance Amanda / Graham est magnifique, touchante, les acteurs sont excellents. Elle représente d’ailleurs une grosse majorité du film, peut-être 70% même. De l’autre côté, Iris est fade, l’essentiel de son histoire est de découvrir celle d’un vieux scénariste d’Hollywood, de l’âge d’or bien évidemment, comme une gigantesque auto-fellation sur l’art du cinéma. Usant… Et auriez-vous remarqué que je n’est nullement parlé de Jack Black ? Eh bien oui, ce dernier doit avoir moins de dix minutes de présence dans le film, et toute la « romance » avec Iris arrive comme un cheveux sur la soupe à la toute fin. Donc d’un côté on a un coup de foudre à base de vie brisée qui retrouve son phare, de petites filles adorables retrouvant une maman, sous la neige avec la chaleur d’un foyer. Et on suit de l’autre côté de l’Atlantique une coquille vide, se nourrissant des histoires des autres, se pavanant dans une vie qui n’est pas la sienne, et dont la romance est expédiée en cinq minutes à la toute fin. Le bilan est donc à la fois très positif sur 70% du long-métrage, mais totalement insipide sur les 30% restants. Pas de quoi rester dans les mémoires donc, et le projet d’une suite pour Noël 2023, soit 17 ans après, a de quoi laisser perplexe.

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Ceux qui veulent ma mort


Ceux qui veulent ma mort
2021
Taylor Sheridan

Avant de me renseigner pour la critique, j’étais persuadé qu’il s’agissait bêtement d’une production streaming où la seule question lors de la conception était de trouver des têtes d’affiche et quelques images tapageuses, l’intérêt étant de faire du contenu au détriment de la qualité. Mais non, non seulement ce n’était pas un film destiné aux services de streaming, mais le film est même sorti en salle lors de cette hécatombe qui aura marqué l’histoire : la réouverture des salles post-covid aux Etats-Unis en mai 2021. Une période sombre de tous les tristes records, et d’ailleurs le film avait subi la pire idée jamais exploitée et sur une longue période de près d’un an : les sorties simultanées (en l’occurrence sur HBOMax, une plateforme disponible dans très peu de pays, ce qui décuple l’effet piratage). Et en même temps, le film ne méritait pas tellement mieux.

L’histoire est ô combien classique : l’homme qui en savait trop. Comptable ayant découvert des malversations jusqu’aux plus hautes sphères, l’homme en question se fera bien abattre, mais c’était sans compter sur son petit garçon d’une dizaine d’années, ayant réussi à s’échapper dans la nature avec des données compromettantes. D’un côté deux hommes du gouvernement (Aidan Gillen et Nicholas Hoult) vont le pourchasser, et de l’autres deux sapeurs pompiers du coin (Angelina Jolie et Jon Bernthal) vont tout faire pour l’aider.

Rarement un scénario n’aura été aussi bancal… On nous explique que l’affaire menace les plus hautes sphères, que leurs moyens semblent colossaux, mais ils n’envoient que deux hommes ?! Le film lui-même y fait référence tellement c’est stupide, et rien ne vient le justifier hormis le fait « qu’il faut rester discret », alors même que ça mitraille de partout sans fermer les routes, en laissant des corps et quantité de preuves, et que – alerte spoiler qui n’en est pas un tellement on le sent venir dès la première scène sur « traumatisme des flammes » – que les deux cons vont tout faire cramer. On repassera d’ailleurs aussi sur les coïncidences de l’enfer, les ennemis plus increvables que Raspoutine, ou plus globalement tout ce qui est cohérence. La séquence du « oklm les flammes sont en dessous mais ça va il fait pas trop chaud et on respire tranquille » est assez stupéfiante, de même qu’un brasier ravageant tout mais ne faisant heureusement pas chauffer outre mesure le petit cours d’eau. Et c’est dommage, car si on pouvait passer outre un scénario si catastrophique, il persiste un sacré casting, une idée de base pas si mauvaise, un rythme maîtrisé, une réalisation de qualité et des décors franchement impressionnants. Mais rien à faire, impossible de rester concentré quand des incohérences phénoménales entachent le parcours toutes les deux minutes…

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Midsommar


Midsommar
2019
Ari Aster

Vous cherchiez peut-être vous aussi un film d’horreur / d’angoisse pour Halloween (ou dans les environs pour cause de soirée le 31). En manque d’inspiration et espérant être passé à côté d’un must du genre, j’ai arpenté comme beaucoup divers sites de top, aboutissant donc à ce fameux Midsommar, aux critiques assez dithyrambiques. Ne souhaitant pas faire les choses à moitié et habitué aux versions longues / director’s cut infiniment plus abouties, j’ai donc opté directement pour la version de 2h50, à mes risques puérils.

L’histoire est celle de Dani (Florence Pugh), une jeune femme assez perturbée, hyperémotive dont le couple se meurt et qui vient tout juste de perdre ses parents et sa soeur dans un incendie. Finissant leurs thèses de doctorat, son copain et ses collègues / amis (incluant Will Poulter) se préparaient pour un voyage en Suède, et par mélange de compassion et de couardise, ce dernier va l’inviter à se joindre à eux. Un voyage à la découverte d’un village scandinave atypique célébrant le solstice d’été, que d’aucuns qualifieraient plutôt de secte ayant sombré dans la folie.

La thématique de la secte, lieu ou ville étrange et angoissante est un classique du cinéma. On pourra citer The Wicker Man, The Village ou encore Shutter Island parmi mes plus marquants de cinéphile. Impossible donc d’être dupe une seule seconde : entourloupe il y aura. À partir de là, on ne peut se permettre sans une maîtrise absolue de nous faire languir trop longtemps. Et justement, les premiers éléments vraiment clivants n’arrivent qu’au bout de 1h30, soit quand bien des films se terminent… Et si au moins le film se montrait jusqu’alors palpitant puis dès lors incroyable, mais c’est exactement l’inverse : du chill à outrance, babacool, puis tout reprend normalement avec des protagonistes d’un niveau de connerie hallucinant, alors même que la finalité de tout ça ne fait aucun doute et ne surprendra personne. Ou si, peut-être le degré de malaise lors de l’accouplement, et peut-être deux trois autres scènes très frontales sur la violence, mais on est plus sur de la gratuité de mauvais goût, ou en tous cas pas les miens. Un périple usant, peu novateur et jamais surprenant ou prenant. Pas grand chose à en tirer, pas même l’acting sous LSD, la mise en scène plate de documentaire ou l’ambiance sous hallucinogènes. Dur à croire qu’un public existe pour ce genre de trip si long et commun.

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Les Héritiers affamés


Les Héritiers affamés
1994
Jonathan Lynn

Sorte de course à l’héritage avant l’heure, le film étant sorti un an avant le célèbre jeu de société, le film s’était donc emparé le premier de ce « rêve » des plus macabres : hériter de quelqu’un, d’autant plus que pour hériter de quelqu’un il faut généralement être proche de lui. Dans la famille McTeague, tous bavent depuis des décennies sur la fortune colossale du vieil oncle Joe (Kirk Douglas), possédant une grande compagnie qui périclite, une immense demeure, des domestiques, piscine, terrain de golf, bowling à domicile, voitures de sport. Bref, le vieil homme suinte l’argent, mais tout autant l’avarice et le mépris. Personne ne trouve grâce à ses yeux, mais qu’importe, ce qu’il lui reste de famille guette sa future mort avec avidité. Seulement une ombre va se dresser au tableau : une petite arriviste qui fait les yeux doux au papy. Réelle menace à un héritage ardemment souhaité depuis des décennies, ils vont alors s’en aller quérir le seul qui pourrait raviver le cœur aigri du riche grabataire : Daniel (Michael J. Fox), le neveu perdu de vue.

Véritable flop au box-office (13 M$ à sa sortie, soit moins de 30 M$ aujourd’hui avec l’inflation), le film partait pourtant gagnant avec un concept cocasse et un casting d’envergure : une star montante au sommet de sa gloire et une légende du cinéma encore en pleine forme. Et pourtant, le film fut un échec puis est resté terré dans l’oubli le plus profond. Un triste sort et non mérité, car si effectivement le traitement est assez tiède, les coup-bas étant gentillets, pas de vrai complot meurtrier ou autre, et les rebondissements sont tous très prévisibles, il n’en reste pas moins que le film est efficace dans ce qu’il propose. Un film familial, potache, dynamique, drôle, et la carrière de Michael J. Fox en tant qu’acteur valide fut si courte que chacun de ses rôles fait plaisir, surtout qu’en l’occurrence on le sentait très investi.

 

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