Digimon Adventure Tri : Sakai & Ketsui

Digimon Adventure Tri : Sakai & Ketsui
2015 – 2016
Keitaro Motonaga

Comme annoncé pour les 15 ans de la toute première série Digimon, de nouvelles aventures avec nos héros d’antan ont vu le jour en novembre dernier. Pour l’instant, sur les six films d’animation prévus, seuls deux sont sortis, donc j’attendrais d’avoir une vue globale de ce nouvel arc avant d’en faire une critique, mais en attendant voici mon ressenti sur ce premier contact :

https://www.youtube.com/watch?v=8NgV4vzQI6I

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Back Home

Back Home
2015
Joachim Trier

Bigre que j’ai peu de choses à dire sur ce film… L’histoire démarre trois ans après un accident de voiture où une célèbre photographe de guerre (Isabelle Huppert) est décédée. On suit alors les répercutions encore palpables sur les vies de son mari (Gabriel Byrne), se cachant toujours avec sa maîtresse, ainsi que ses deux fils : Jonah (Jesse Eisenberg), professeur d’université fraîchement diplômé et père, mais qui continue d’être hanté par une ancienne petite amie ; et Conrad, le dernier, ado paumé et perturbé complètement refermé sur lui-même.

Film contemplatif, cette œuvre est bien évidemment d’une longueur atroce, mais son plus gros problème c’est que non seulement ses thèmes traités sont d’une banalité confondante, permettant certes de mieux « s’identifier », mais la manière dont ils sont abordés le sont encore plus. Le père pas vraiment endeuillé car l’union était déjà chancelante, le jeune adulte qui refuse d’avancer et préférerait retourner dans son passé, l’ado mal dans sa peau, accroc aux jeux-vidéos et fantasmant sur une des filles les plus populaires de son bahut alors que lui est le rejeton de service, tout cela on connaît par cœur, et même si le film le fait bien, avec un rythme si passif et un tel classicisme, on s’ennui. Un manque flagrant d’imagination que le talent de ses acteurs ne saurait sauver.

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Le Grand partage

Le Grand partage
2015
Alexandra Leclère

Une sortie en plein pendant les fêtes de fin d’année avec un casting alléchant, une bande-annonce polémique sur fond de montée du front national, crise économique et surtout flux de migrants achevant un raz-le-bol généralisé. Il avait tout de la bonne comédie grinçante à succès, mais finalement le film a peiné à dépasser le million d’entrées, plombé par des critiques assassines. Est-il allé trop loin dans la provocation ou s’est-il au contraire fait dessus ? C’est malheureusement la deuxième option…

Avec la douceur exceptionnelle de l’hiver qu’on a eu on en est loin, mais le film nous place dans une situation de crise où, face à un froid sans précédent mettant en danger nombre de gens en difficultés, le gouvernement décide d’adopter une mesure d’urgence : tout foyer dont la superficie de logement et le taux de résidents le permettent devront accueillir des travailleurs pauvres mal logés. On suit les répercutions d’une telle mesure dans un immeuble parisien des plus chics où résident un couple bobo profondément ancré à droite (Karin Viard et Didier Bourdon), un couple gauchiste et engagé (Valérie Bonneton et Michel Vuillermoz), un homme seul (Patrick Chesnais) content de voir sa solitude se briser, ainsi qu’une concierge frontiste (Josiane Balasko) voyant l’arrivée d’étrangers comme un fléau.

Où s’arrête la bonté de l’homme ? À la pratique serait-on tenté de dire avec le début du film, tendant à prouver que même les gauchistes les plus militants et engagés rechignent à s’investir pleinement quand il s’agit de troubler l’intimité de leur foyer. Et puis finalement non, fondamentalement tous les hommes sont généreux, mais tout de même égoïstes, mais ils ont la main sur le cœur, et dans le porte-feuille aussi, etc. Toutes les deux secondes le film semble changer d’avis, tous les personnages sont de vraies girouettes et le spectateur est un peu confus au milieu de tout ça, déjà que le scénario part d’une idée totalement invraisemblable. Si le fait qu’un logement soit vide est pratiquement invérifiable, le fait d’imposer l’hébergement de travailleurs pauvres est une violation de tous les droits les plus fondamentaux de notre société en terme de propriété et liberté, sans compter la morale déplacée. D’où on proposerait un logement aux travailleurs pauvres mais pas aux sans emplois et SDF ? En plus bravo les stéréotypes avec les noirs fainéants, les voleurs de l’est et les bobos parisiens racistes. Le principe même du film n’a aucun sens, et ses intervenants n’en ont pas beaucoup plus tant leur avis est volatile. En parlant des personnages, on notera la présence d’une atrocité indescriptible : Zidani, pseudo humoriste échappée de On n’demande qu’à en rire, dont l’absence de talent et l’exubérance saccageront un intérêt déjà fébrile. Dieu que je hais ce simulacre de femme… Pour peu qu’on ne se pose pas trop de questions sur la crédibilité de l’ensemble, il y a bien sûr quelques idée et effets comiques intéressants, mais c’est globalement assez pauvre.

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L’Air de rien

L’Air de rien
2012
Grégory Magne, Stéphane Viard

Grand chanteur de variété française, Michel Delpech nous a quitté en ce début d’année, laissant bien sûr derrière lui une pléthore de chansons mythiques, mais il s’était aussi essayé à la comédie, bien que seulement 37 271 personnes en furent témoins lors de la sortie en salle du long-métrage. Il faut dire que le film n’avait l’air de rien, mais il est en fait beaucoup.

Dans l’imaginaire collectif, un huissier de justice est un avocat raté, aigri et qui prend un malin plaisir à frapper des hommes et des femmes à terre, dans une telle situation de précarité que leur présence est exigée. Loin de ce portrait de croque-mort, Grégory Morel (Grégory Montel, un des personnages principaux de la très bonne série Dix pour cent) est quelqu’un de très proche de ses clients, cherchant coûte que coûte à les aider. Voyant que le chanteur préféré de son père, Michel Delpech, est au bord de la faillite, il va tout faire pour l’en sortir, quitte à organiser ses tournées et en assurer la promotion.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un personnage d’huissier sympathique, qui aide les autres de surcroît, c’est déjà peu banal, mais quand en plus il se transforme en agent improvisé d’un vieux chanteur « oublié », ça rend le film d’emblée intéressant. Un vrai chanteur qui joue son propre rôle dans un monde alternatif où la carrière n’a pas été aussi brillante que dans la réalité, cela n’est pas sans rappeler l’excellent Jean-Philippe, avec dans les deux cas une quête initiatique à la recherche d’un public perdu. Très similaires sur de nombreux points, les films proposent tout deux un duo entre un chanteur tentant de refaire surface et un homme totalement étranger, mais qui a pourtant à cœur la réussite du premier. Reposant sur un humour teinté d’émotion, le film nous montre lui aussi à sa façon que quand la passion est là, il n’est jamais trop tard et qu’on peut toujours se réinventer. Les deux acteurs sont excellents, l’ambiance apaisante et conviviale et le message a une portée universelle. Un bon petit film « feel-good ».

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Ip Man 3

Ip Man 3
2016
Wilson Yip

Avec six ans d’attente, on pensait que la saga chinoise sur le légendaire maître du Kung-Fu Wing Chun Ip Man avait prit fin, mais il y avait finalement plus à dire sur l’expert en arts-martiaux que sa lutte contre les envahisseurs japonais puis anglais, ou du moins c’est ce qu’on était en droit de croire avec un nouvel opus. Malheureusement, l’explosion du marché cinématographique en Chine leur a donné le tournis, et voilà typiquement ce qu’on appelle « une suite purement commerciale ».

Cette fois semblait la bonne : Ip Man (Donnie Yen) pouvait enfin souffler financièrement et subvenir aux besoins de sa famille, la situation politique de Hong-Kong s’apaisait enfin et il n’y avait plus de contestations par rapport à ses enseignements, mais ça n’était qu’en apparences. Entre une tumeur diagnostiquée à sa femme, des menaces à l’encontre de l’école de son fils et contre lui-même,  le climat est toujours aussi tendu.

Les deux premiers films n’étaient pas spécialement réputés pour le jeu des acteurs, d’autant plus de par une VF atroce, et le problème est plus frappant que jamais, mais au moins on pouvait compter sur un scénario vraiment excellent, une mise en scène soignée et des décors magnifiques, et l’utilisation des combats était toujours justifiée. Ici, l’histoire est un prolongement artificiel et anodin de la vie du personnage, les décors n’ont plus rien d’originaux, les combats sont omniprésents et prétexte à de l’action gratuite, le faisant sombrer dans la caricature du genre. Brillant diptyque qui révolutionnait le genre du film d’arts-martiaux, la saga n’a pas su résister à l’appel de l’argent (et quand on voit que les recettes ont dépassé les 150 M$, cela leur donne raison) et avec ce troisième volet elle est devenue ce contre quoi elle se battait. Ça fait mal au cœur de voir un géant s’effondrer…

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Intruders

Intruders
2016
Adam Schindler

Il y a plus d’une façon pour faire peur, mais ces derniers temps le cinéma horrifique peine à se renouveler, s’embourbant dans des histoires de présence maléfique reposant massivement sur les jump-scare (apparitions brutales visant à faire sursauter). Il faut dire qu’une certaine personne monopolise le genre, étant producteur de quasiment chacun d’entre eux, ce qui n’aide pas à la diversité. Cette fois, ce n’est pas le chef mais l’exécutif qui conduit le projet, et ce dernier se gardait une bonne idée dans la manche.

On ne sait comment, une bande de criminels de bas étage a entendu parler d’une maison où il y aurait beaucoup d’argent en liquide, et cette maison devait en plus être vide : la femme y demeurant devant se trouver à l’enterrement de son frère. Seulement voilà, souffrant de psychose, cette dernière n’a pas quitté la maison une seule fois en dix ans, et même en ce jour de deuil elle est restée cloîtrée. Une femme seule, prisonnière d’une maison où se trouvent trois dangereux bandits, mais ça n’est peut-être pas elle qui a le plus à craindre.

Sans trop vous en révéler, on peut en revanche dire que le film nous réserve, et ce dès sa première moitié, un beau retournement de situation. Ce bouleversement seul justifie l’existence du film tant il est à la fois bien trouvé et bien géré, et c’est d’autant plus fort que le film joue lui-même la carte du classique pour brouiller les pistes, sans vraiment nous berner en fait, marchant simplement sur le principe de « non dit ». On découvre alors tout un tas de trouvailles sympathiques, nous bluffant régulièrement, sans que cela donne un effet d’esbroufe visant à nous en mettre plein la vue. Bien sûr, l’écriture connaît quelques faiblesses, notamment pour ce qui est des personnages dont les réactions sont souvent stupides, et par moments ça traîne un peu, mais ça reste une belle surprise.

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Le Grand jeu

Le Grand jeu
2015
Nicolas Pariser

Rapidement inspiré de l’affaire Tournac sur des anarchistes extrémistes – qui dans le film n’ont comme seul défaut que d’être incroyablement cons, bien qu’il semble aussi qu’ils soient de dangereux meurtriers – le film nous conte l’histoire de Pierre (Melvil Poupaud), un écrivain raté. Après un premier succès littéraire, il n’a pas su développer son talent, et depuis quinze ans il vit sur ses ressources. Au fond du trou et plus très loin de devenir SDF, il va croiser la bonne personne : Joseph (André Dussollier). Chargé de mettre à mal la ministre de l’intérieur, il va confié à Pierre le rôle de nègre pour un livre censé fustiger ses amis gauchistes extrémistes. Pour l’écrire, il va se plonger au cœur de leur organisme grâce à Laura (Clémence Poésy), une connaissance qui en fait partie.

Partant d’une bonne idée, le film démarre pas mal du tout : les deux protagonistes principaux sont charismatiques et leur projet s’annonce audacieux, avec à la clé plein d’histoires annexes qui auraient le mérite d’être développées, comme la jeune étudiante croisée à la bibliothèque, mais il n’en sera rien. Après seulement un tiers du film, on perd toutes les intrigues intéressantes pour se focaliser uniquement sur l’infiltration au sein du groupuscule, classique repère d’hippies pas très captivant. Aucun des nouveaux personnages n’attise notre curiosité et le rythme devient d’un coup atrocement somnolant. Il ne se passe plus rien et le film s’embourbe dans sa partie la moins originale et intéressante. Pire encore, la conclusion est risible, totalement disproportionnée et grotesque dans ses références, achevant notre patiente. Le principe était bon, mais le développement est tout simplement ignoble et on se fait méchamment chier.

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Avril 2015

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Il est de retour

Il est de retour
2015
David Wnendt

Si en principe on peut rire de tout avec tout le monde, quelques sujets restaient jusqu’alors tabous : le viol de petits enfants, le massacre de chiots ou de petits chatons, les juifs et Adolf Hitler. On a pu en entendre quelques boutades ou légères blagues relativisées, mais jamais quelqu’un n’avait encore osé aller à fond dans le sujet. Adaptation du best-seller de Timur Vermes, cette production allemande arrivée chez nous grâce à Netflix abat toutes les barrières humoristiques en faisant ce que personne n’aurait pu ne serait-ce qu’envisager : rendre le Führer sympathique.

Fait assez largement admis, Adolf Hitler s’est donné la mort le 30 avril 1945 dans son bunker à Berlin, mais que se serait-il passé s’il avait voyagé 70 ans dans le futur ? Partant de ce principe un peu loufoque, le film nous montre la découverte du monde actuel par l’ancien chef du troisième Reich, toujours aussi soucieux d’aider son prochain et participer à la grandeur de son pays. Homme cultivé et avisé, il va tout mettre en œuvre pour faire connaître ses idées, épaulé par une société de communication clairvoyante, consciente du statut de messie de l’individu.

Avec un film transposant magiquement Hitler dans nos temps modernes, on s’attend à ce que tout le monde lui crache à la gueule, cherche à le tuer, et que de son côté il déverse une haine sans borne contre les juifs et les étrangers, voir qu’il propose la réouverture des chambres à gaz. Il aurait aussi pu jouer la carte négationniste en niant en bloc l’existence desdites chambres et des massacres arbitraires, ce qui aurait déjà été polémique, mais le film va tellement plus loin. Par une succession de démonstrations de sa bienveillance et de son intelligence, le film prouve le caractère quasi saint du personnage, à la fois bon camarade, homme convivial, politicien intègre et visionnaire. Tout le monde ou presque l’apprécie, son seul vrai antagoniste étant le « méchant » du film, renforçant d’autant plus son auréole et son charisme. En résulte un effet comique prodigieux qui prit au premier degré en fait le film le plus couillu de l’histoire, et au second une hilarante inversion dénonçant au passage l’adhésion de plus en plus importante des idées extrémistes à cause d’une immigration agressive et invasive qui renforce une situation d’appauvrissement inquiétante. Une histoire provocante, polémique et satyrique, à mi-chemin entre Borat et La Vague, dont la force d’écriture et l’originalité inédite en font une comédie majeure dans le paysage cinématographique.

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Le Chasseur et la reine des glaces

Le Chasseur et la reine des glaces
2016
Cedric Nicolas-Troyan

Alors que le phénomène des adaptations en live des classiques de Disney n’avait pas encore débuté, le studio Universal avait réussi son pari de faire une version de Blanche-Neige et le chasseur dans un style héroïc-fantaisy à la Seigneur des Anneaux, rentabilisant contre toutes attentes son budget colossal de 170 M$ en amassant pas loin de 400 M$. Une suite a pendant longtemps été à l’étude, avant de finalement opter pour un préquel / séquelle / spin-off centré sur le chasseur.

Une fois n’est pas coutume, le film se déroule avant et après le film de 2012. Chasseur ayant fait ses armes dans le royaume gelé de la reine des glaces Freya (Emily Blunt), sœur de Ravenna (Charlize Theron) qui prit possession du royaume de Blanche-Neige, Eric (Chris Hemsworth) avait violé l’une des règles essentielles : il était tombé amoureux de quelqu’un, Sara (Jessica Chastain), chose interdite. Cette dernière fut alors tuée et lui fut laissé pour mort. Sept ans plus tard, alors que la mort de Ravenna laissait entendre une paix durable, la disparition du miroir magique, source de ses pouvoirs, va jeter une vague de panique. Choisit par la reine Blanche-Neige, Eric aura la lourde tâche de le rapporter dans un sanctuaire où ses pouvoirs maléfiques ne pourront opérer.

Bienvenu à l’histoire la plus évidente du monde, ou comment l’affiche elle-même tue certains enjeux. Bien sûr, quand on met sur l’affiche quatre personnes, on se doute que si l’une d’elles meurt après dix minutes de film, ça n’est pas vraiment fini. Pas bravo au passage à la bande-annonce pour avoir balancer l’une des révélations finales, à moins que l’histoire ne soit si prévisible que cette découverte ne pouvait que sauter aux yeux. On avait été prévenu dans le précédent film que la femme du chasseur était morte, donc on s’attendait à ce qu’elle meurt, et cela fait parti des problèmes du film : certains enjeux sont vides de sens avant même d’arriver. Mais après tout, on ne s’attendait pas forcément à un vrai scénario, le film vendant plus du gros casting, de jolis effets visuels et quelques scènes qui claquent. Effectivement donc, le quatuor d’affiche est imposant, on retrouve une partie de l’univers et du bestiaire existant et les pouvoirs magiques offrent du grand spectacle, mais point de cerf majestueux ici, pas de choc visuel et une certaine réserve sur les pouvoirs des sœurs sorcières, qui semblent en plus avoir perdu leur frère dans l’entre films. L’histoire racontée n’a pas grand intérêt et le divertissement visuel n’est pas totalement satisfaisant, tout juste peut-on féliciter les costumes et le pouvoir de vision par glace. De gros moyens et plein de bonnes idées, mais on reste sur sa faim.

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