Braquage à l’italienne

Braquage à l’italienne
2003
F. Gary Gray

Après un démarrage timide, tout juste 19 M$ sur son premier week-end, le film a tout pulvérisé aux États-Unis par la suite, terminant au delà des 100 M$ pour un total mondial pas dégueulasse de 176 M$. Mais dans les faits, le score n’est si impressionnant dans la mesure où les sommes engagées étaient tout de même de 60 M$, que le thème est porteur, et surtout que le casting est l’un des plus imposant jamais vu, car sinon le maintient extraordinaire du film n’a que peu de sens.

Il y a deux types de voleurs : ceux qui attendent le gros coup qui leur permettra de prendre leur retraite, et ceux qui y trouvent un but, une finalité. Pour Charlie (Mark Wahlberg) et sa bande (incluant Jason Statham), les 35 millions de dollars en lingots d’or devaient être leur ticket de sortie, mais l’un des leurs, Steve (Edward Norton), ne l’entendait pas de cette oreille. Tuant froidement John (Donald Sutherland), leur mentor, et laissant les autres pour morts, il va se faire la malle avec le pactole, suscitant une certaine haine à son égard. Débauchant Stella (Charlize Theron), la fille de John, aussi habile que son père quant à l’ouverture des coffres, l’équipe compte bien obtenir justice et reprendre ce qui leur revenait.

Typiquement le genre de film plus visuel qu’intellectuel. On nous vend le personnage de Charlie comme un génie qui élabore des plans brillants, mais on a connu mieux, et le film est plus tapageur que réfléchi. La séquence d’ouverture sur le vol des 35 millions à Venise en est un bel exemple : on fait diversion avec du lourd pour faire du classique tranquillement. Il y a l’art du timing, de la préparation, mais c’est surtout de la diversion, du subterfuge. Contrairement à un film comme Ocean Eleven, on en ressort pas en se disant « whaou, c’est brillant ! », et côté grabuge explosif on préférera tellement plus Fast & Furious 5, modèle du genre. C’est une combinaison efficace et sympathique, et il est vrai que le genre est sous-représenté, expliquant probablement le succès du film et pourquoi depuis quelques années il est question de recapitaliser dessus en faisant une suite, mais on dénote tout de même quelques périodes de flottement, et pour ce qui est du braquage, ça n’est ni fin ni colossal. De l’entre deux divertissant, mais pas assez approfondi ou bourru.

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Renaissances

Renaissances
2015
Tarsem Singh

Un bide n’a pas tellement valeur de qualité, surtout en plein été quand le marché est saturé par les blockbusters estivaux. L’été ayant été en plus l’un des plus prolifique de l’histoire, cette petite production SF est donc passée complètement inaperçue avec moins de 30 M$ récoltés dans le monde, surtout que l’accueil du public n’a pas été si bon. Dommage, car ce genre de production est rare et très intéressant.

Quand un grand esprit qui a tant apporté au monde s’en va à cause d’une maladie à la con, c’est une immense perte pour l’humanité tant la personne en question pouvait encore apporter de si belles et importantes choses. Partant de ce principe, une mystérieuse entreprise a mit au point une technologie capable de transférer l’esprit d’une personne dans un autre corps pour qu’il y survive en cas de maladie incurable. C’est ce que son président (Matthew Goode) a proposé à Damiens Hayes (Ben Kingsley), architecte milliardaire qui a révolutionné les modes de constructions et le paysage urbain de New-York, mais qui est condamné par un cancer métastasé. S’accrochant à la vie par peur de mourir, il va accepter de transférer son esprit dans un autre corps (Ryan Reynolds), qu’il croyait vide, pure produit de laboratoire. Souffrant d’hallucinations, il va peu à peu se rendre compte que ses visions n’ont rien d’imaginaire et que son nouveau corps appartenait auparavant à un autre.

Encore et toujours les mêmes éternelles questions. Peut-on échapper à la mort ? Quel en serait le prix ? Une vie vaut-elle plus qu’une autre ? Ne répondant évidemment pas à la moindre question, le film soulève le débat et propose matière à réfléchir. Cette fois, l’angle est celui du transfert d’esprit, avec une approche intéressante d’implantation magnétique, fonctionnant comme une greffe lambda avec un traitement anti-rejet à prendre. Sans vraiment se montrer bouleversant de réalisme, le film défend bien sa vision et son scénario possède une logique cohérente, des indices étant même savamment cachés pour donner plus d’ampleur et de légitimité aux rebondissements. Sans nous bluffer de complexité ou d’originalité, le film fait preuve de créativité et de solidité. Point d’effet spéciaux, juste une histoire et une ambiance, pour un résultat plutôt fort. À noter tout de même un certain malaise non sans rappeler Jupiter Ascending ou À l’aube du 6ème jour dans la mesure où, quand un homme s’érige au rang de dieu, le fait qu’un humain puisse le défaire semble contre nature, et ça fout un sacré choc. Sans valoir les références du genre, le film ne laisse donc pas indifférent et rempli son office de prise de tête psychologique, tout en assurant un certain spectacle.

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Starcraft II Legacy of the Void

Starcraft II Legacy of the Void
2015
PC

Attendu comme le messie des jeux de stratégie, Starcraft II premier du nom était effectivement un excellent représentant du genre, mais ne s’est pas avéré être la claque qu’on attendait et qu’avait était le jeu originel. Sans en attendre tellement plus, on était tout de même curieux de savoir pourquoi trois ans ont séparé la première histoire centrée sur les Terrans et Heart of the Swarm, la campagne Zerg. Et effectivement, loin d’être une banale extension, le jeu s’est révélé être une véritable suite, prodigieuse qui plus est, nous livrant enfin le chef d’œuvre tant espéré. Mystérieux, mystiques et angoissants, les Protoss nous réservaient quant à eux la conclusion de la trilogie, à nouveau près de trois ans après le précédent, mais pour un résultat en demi-teinte.

Graphismes : 15/20

Alors que la campagne Zerg bénéficiait d’une véritable évolution graphique, ça n’est pas le cas cette fois. Néanmoins, une différence notable se fait sentir : la mise en scène et la direction artistique. Exit le monde organique et malsain des monstres Zerg, composé d’un bestiaire impressionnant de diversité et jouissant d’une grande inspiration, nous proposant en plus des hybrides des colosses cauchemardesques. Il faudra cette fois composer avec l’architecture tapageuse des Protoss, couvert d’or et de lumières aveuglantes. Ça a son charme bien sûr, mais c’est beaucoup plus classique et l’aventure ne réserve pas de surprise visuelle marquante. L’univers des Protoss n’est pas si intéressant et les environnements visités nous laissent de marbre. Techniquement le jeu n’est pas moins beau, mais il est moins inspiré.

Jouabilité : 16/20

Là encore, si les bases du jeu restent les mêmes, c’est au niveau de son utilisation que ce troisième opus marque un retrait par rapport au second. Grâce à tout un tas de nouveautés et de pouvoirs propres à l’aventure solo, on ressent comme pour les précédents jeux la suprématie de son clan, sans pour autant nous donner le sentiment de dépasser les précédents. Certes, les Protoss possèdent un système de création d’unités extrêmement rapide avec en plus une possibilité de téléportation, et leurs bâtiments défensifs sont incomparablement plus puissants avec en plus un système de barrière rendant quasi invulnérable, mais pourtant on repense avec nostalgie à la résurrection des zerlings et leurs assauts infinis sans besoin de ressource, chose que les Protoss consomment à une vitesse phénoménale. Mais le plus grave dans tout ça c’est bien les missions. Très loin de la diversité du précédent, le jeu ne propose que peu de variantes. L’intervention des personnages principaux se fait rare, et même les phases scénarisées tout court au sein d’une mission sont quasiment absentes. Une certaine redondance fini par se faire sentir, et on soupirera plus d’une fois à cause des soucis d’IA des alliés qui semblent privilégier le suicide.

Durée de vie : 14/20

Comme pour Heart of the Swarm, on compte grosso modo 25 missions, dont une vingtaine pour la campagne principale, ce qui représente une quinzaine d’heures. Le jeu possède aussi un prologue, amer déception qui nous fait comprendre que le fil conducteur qu’était Zératul ne sera pas le héros de ce jeu, et un épilogue pour boucler l’histoire, l’occasion de varier un peu les plaisirs avec la prise en main successive des trois races. Reste ensuite les parties en ligne, unique raison du jeu pour nombre de joueurs, mais l’absence de LAN restera éternellement en travers de la gorge.

Bande son : 16/20

Point de changement notable, les thèmes, bruitages et doublages étant inchangés. Reste qu’on passe des Zergs aux Protoss, remplaçant l’organique par du synthétique, pour un résultat moins original et parfois à la limite de la compréhension. À noter en revanche la déception en matière de retrouvailles, les Protoss faisant cavalier seuls, on ne retrouve que peu des voix passées.

Scénario : 14/20

On démarrait tranquillement la saga, puis l’ambition s’est dévoilée en seconde partie, bien que fondamentalement pompé sur Mass Effect. À l’image du maître absolu de la SF et du jeux vidéo en général, la trilogie propose à son tour une menace qui n’a pas de début mais qui pourrait avoir une fin : le cycle de la destruction, orchestrée ici par Armon. Légende du vide, il pourrait bien être stoppé par la réconciliation des trois races éternellement en guerre : les Protoss, les Zergs et les Terrans. Malheureusement, avec une campagne solo décevante et redondante, entièrement basée sur les problèmes propres aux Protoss et n’ayant pratiquement aucune interaction avec les autres races, la trame de fond évolue au compte goutte pour un final clairement pas à la hauteur. Il fallait bien conclure l’histoire, le job est fait, mais sans la puissance d’antan.

Note Globale : 15/20

Plus de cinq années se sont écoulées depuis la sortie de Wings of Liberty, ambitieux travail, fruit du labeur de six longues années de développement, pour un total de onze pour la trilogie. Pourtant, si avec Heart of the Swarm on avait cru à la résurrection de la légende, globalement la saga Starcraft II n’a pas atteint la cime sur laquelle repose le mythique Starcraft. Les graphismes et la jouabilité ont été remit au goût du jour pour un plaisir de jeu toujours aussi grand avec un équilibre incertain mais remarquable vu le diversité des trois races, mais l’univers a montré quelques failles pour un scénario pas si solide. Le cliché patriotique et badass des Terrans a fait office d’introduction de qualité, tandis que les psychopathes de Zergs ont offert une expérience grandiose, mais cette conclusion Protoss laisse un arrière goût d’inachevé. Leur univers propre est de loin le moins intéressant de tous, avec une mystification bancale et une fin bâclée. On espère qu’un Starcraft III viendra mettre tout le monde d’accord, mais en attendant cette suite n’a pas répondu à toutes nos exigences.

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Blue Ruin

Blue Ruin
2014
Jeremy Saulnier

Une avalanche de nominations, une présence dans quasiment tous les festivals du monde, un prix à Cannes et des critiques très bonnes, surtout pour la presse. Pourtant, avec moins d’un million de dollars récolté sur le globe, le film s’est méchamment planté et n’a pas été capable de dépasser le cercle du cinéma indépendant. Une évidence vu le résultat, le film n’étant clairement pas en mesure de convaincre ni le cinéphile exigeant ni le spectateur lambda.

On a beau essayer de tourner la page, on ne s’en remet jamais complètement de la perte d’un proche. Malgré les dix années qui se sont écoulées, Dwight (Macon Blair) n’a rien oublié, et à l’annonce de la libération du meurtrier de ses parents, il se jeta sur lui et le tua sans sommation. Pourtant, rien ne se passa : pas de police ni de communiqué dans les journaux. Visiblement, la famille du tueur cherche elle aussi à se venger et ne compte pas sur les forces de l’ordre pour que justice soit rendue.

Après le cycle de la vie, voici le cycle de la mort. L’homme tue les parents, le fils tue l’homme, le frère veut tuer le fils mais le fils tue le frère, du coup machine veut tuer machin et truc veut tuer muche alors du coup bidule se fait descendre. Un revenge movie tout ce qu’il y a de plus classique et de plus américain avec des histoires de famille, de justice rendue soi-même, le tout dans un océan de connerie. Tout est laissé au hasard, vécu dans l’instant présent, sans l’ombre d’un plan ou d’un brin de jugeote. Bon, il y a bien la maison de la sœur au début, mais par je ne sais quel esprit de réalisme, le pseudo plan échafaudé est totalement foireux. Les réactions n’ont aucun sens, et l’histoire évolue sans surprise. Le semblant de suspens est assez bien géré, mais l’histoire ne suit pas. De même, aussi bon que soit le l’interprète du héros, ses réaction sont si mauvaises et débiles qu’il en perd son charisme. Sans doute l’effet d’amateurisme était l’objectif fixé, et c’est très réussi, mais ça ne suffit pas pour en faire un film réaliste, et encore moins un bon film.

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Le Transporteur Héritage

Le Transporteur Héritage
2015
Camille Delamarre

Après la série, le reboot. Trilogie cinématographique plus ou moins populaire de la firme qui aime tant les films d’action, EuropaCorp, la saga Transporteur a récemment connu une série sur petit écran, coproduction allemande, qui a eu son petit succès. Toujours emmené par Luc Besson au scénario, ce nouvel opus baptisé « Héritage » ne reprend donc pas les acteurs d’origines et n’a en fait d’héritage que le principe de base.

Conducteur aguerri qui livre ce qu’il faut où il faut sans poser de question, Jack (Ed Skrein) a une belle réputation dans le milieu. Un homme simple et efficace qui fait son boulot. Mais cette fois, les emmerdes vont venir frapper à sa porte. Le prenant en otage avec son père (Ray Stevenson) captif, un groupe de prostituées va l’obligé à se joindre à elles dans un combat visant à faire tomber le réseau monégasque d’esclavagisme sexuel.

Pourquoi maintenant ? Surtout après vu le résultat, je me pose plus que jamais la question. Ayant soigneusement esquivé cette trilogie à force d’être gavé par les productions si semblables et décérébrées estampillées EuropaCorp, j’ai sauté à pieds joints dans ce pseudo reboot qui n’a pas tellement l’air d’un héritage. Peut-être que des clin d’œil sont dissimulés, mais rien ne semble l’indiquer tant aucun bagage passé ne semble être prit en compte. En dehors du principe du chauffeur, il s’agit là d’un banal film d’action tout ce qu’il y a de plus classique, pas spécialement inspiré, et même pour la piètre société productrice, c’est une cuvée bas de plafond. L’histoire est plate, décryptée avant le générique, les acteurs sont caricaturaux, et même les cascades sont fades, trop clichées. Du vu et revu, et en tellement mieux. On ne s’ennuie pas tant que ça, mais c’est vraiment du travail bâclé là uniquement pour distribuer sa dose d’action. Voilà qui ne donne pas envie de découvrir les originaux…

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Extrême Couillon

Tout le monde n’a pas la chance d’être intelligent, mais ça n’empêche pas d’être aimé. Voici Haku, le plus couillon des chiens, mais qu’est-ce qu’on l’adore !
Bah oui, Extrême Nécessité, ça peut aussi être ça :
https://www.youtube.com/watch?v=M0hRZMeZSEQ

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Nos futurs

Nos futurs
2015
Rémi Bezançon

Annoncée comme LA comédie française de l’été, le film de potes qui rend joyeux et qui nous rappelle aux douces joies de la nostalgie, un peu comme Bis avant lui mais sans la géniale idée d’approche certes pompée sur Peggy Sue s’est mariée, le film n’a pourtant pas eu le succès escompté, loin s’en faut. Même pas deux-cent-mille entrées, alors même que le réalisateur a connu de jolis succès et que les critiques étaient bonnes. Un oubli perdu dans la masse estivale ? Un peu, mais le potentiel n’est pas non plu pleinement exploité.

Ayant reprit l’affaire de son père, Yann (Pierre Rochefort) a vite dû grandir et se défaire de la fougue de sa jeunesse, devenant ainsi avant l’heure un vieux con. Il ne s’amuse jamais, ne voit plus personne, et à 30 ans son couple (avec Mélanie Bernier) est déjà ennuyeux. Revoyant de vieilles photos de ses 18 ans, il va se remémorer les bons souvenirs, se décidant à appeler son meilleur ami de l’époque, Thomas (Pio Marmai), qui lui n’a pas bougé du tout. L’un a vieilli trop vite, l’autre est resté figé dans le passé. Pour tous les deux avancer, ils vont partir à la recherche du passé, rentrant en contact avec leurs anciens camarades pour ranimer la flamme et reformer la bande d’antan.

Vouloir refaire une fête comme à l’époque, partir à deux à la recherche du passé : une belle idée, mais pas forcément géniale. Entre des mains dégueulasses, ça donne The D-Train, bouse infâme et abrutissante. Ici on a immédiatement un problème de taille : le héros est un connard. Chiant, malpoli, désagréable, il est un frein à l’amusement et son interprète, énième « fils de », n’a que peu de talent. Heureusement, il évolue quelque peu, mais on cherchera plus du côté de son compère pour nous divertir, de même que les anciens camarades, parmi lesquels on retrouve Kyan Khojandi ou encore Camille Cottin. Notons au passage la présence de Zabou Breitman, incarnant la mère du trouble-fête. Malgré un personnage principal peu attachant, on se laisse plus que bien embarquer dans le film, et c’est dans la joie et la bonne humeur qu’on suit avec curiosité ce périple libérateur, hautement divertissant. On attendait avec impatiente une certaine conclusion, mais c’est finalement la confusion qui va arriver. Un revirement étrange, singulier et puissant, mais décevant dans la mesure où on souhaitait ardemment une autre fin. On voulait du fun, du délire revigorant, on en ressort avec le cafard. Un très beau scénario et de bons moments en perspective, mais plombé par une mauvaise gestion de l’ambiance.

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Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E

Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E
2015
Guy Ritchie

En voilà une année riche pour le cinéma d’espionnage ! Alors que Mission : Impossible – Rogue Nation et Spectre raflent la mise au box-office avec des scores très impressionnants, il y avait aussi deux autres films du genre, mais bien plus originaux et intéressants. Le premier, Kingsman, fut lui aussi un très grand succès, dépoussiérant le genre avec une énorme vague de fraîcheur et de fun. Il ne restait alors plus tellement de place, d’autant plus que la comédie Spy, portée également sur l’espionnage, a fait un peu de bruit. Pourtant basé sur une série mythique des années 60 et réalisé par une pointure, Guy Ritchie, le film n’a pas eu le succès escompté, peinant à dépasser la barre des 100 M$, ce qui est peu compte tenu des sommes et des talents engagés. Et évidemment, c’est peut-être le plus abouti de tous.

En pleine Guerre Froide, alors que le monde se remet péniblement de la dernière guerre, la course à l’armement en inquiète plus d’un. Son père ayant œuvré sur l’enrichissement d’uranium, Gaby Teller (Alicia Vikander) va être prise pour cible par les services secrets des deux nations ennemies : les Etats-Unis et l’URSS. Face à la menace d’ogives nucléaires, ils n’auront de choix que de coopérer, envoyant chacun l’un de leur meilleur agent. Napoleon Solo (Henry Cavill) pour les américains, et Illya Kuryakin (Armie Hammer), alias Péril Rouge,  pour les russes.

Voilà le talent à l’état brut : Sherlock Holmes en mode James Bond, et l’efficacité n’en est que plus belle. D’un côté on a un symbole de classe et d’élégance, le charismatique et charmeur Man of Steel, et de l’autre une brute de légende, un monstre soviétique, prêt à massacrer à mains nues quiconque le mettra de mauvaise humeur. Deux personnalité diamétralement opposées, deux cultures incompatible, et le résultat sera aussi probant que drôle. Duo impayable, se lançant des piques en permanence, ils multiplieront ensemble les situations cocasses et hilarantes. L’un des plus beaux exemples du genre est la séquence en bateau, avec une scène de grande tranquillité, tandis que se reflète en arrière plan un carnage sans nom. Une technique utilisée deux fois pour deux scènes d’anthologie. Tout dans l’humour fonctionne à merveille, les acteurs sont excellents, la réalisation grandiose, le style visuel magnifique et décalé, et le rythme est aussi bon et enivrant que dans les autres films du réalisateur. Un concept génial pour un film délirant et tordant. Dommage que cela n’est pas pu aboutir à une nouvelle saga…

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Les Bêtises

Les Bêtises
2015
Rose Philippon, Alice Philippon

Tout premier long-métrage pour ses deux réalisatrices, le film, n’embarquant pas vraiment de grosse tête d’affiche, eu en toute logique du mal à se vendre et tout simplement à être distribué, expliquant son échec avec ses quelques soixante-mille entrées. Le thème ne payait d’ailleurs pas de mine, et les critiques n’ont pas été emballées plus que ça. Pourtant, on tient là l’une des comédies les plus fraiches et efficaces de l’année.

Grandir sans les repères familiaux peut s’avérer difficile, et arrivant à l’âge où l’on devient à son tour parent, François (Jérémie Elkaïm) va plus que jamais vouloir apprendre l’identité de ses parents, ayant été adopté. Sa mère ne voulant pas entrer en contact avec lui, il va alors prendre les devants et partir à sa rencontre, ayant réussi à mettre la main sur son adresse. Il va alors se faire passer pour un serveur lors d’une fête organisée par son demi-frère Fabrice (Jonathan Lambert), loin de se douter qui il venait de faire rentrer.

Une nouvelle génération d’humour est en marche, et elle mérite toute notre attention. Après Babysitting, Libre et assoupi et Comme un avion, la force tranquille vient à nouveau nous divertir avec brio. On retrouve là aussi un loser magnifique en personnage principal, grand déconnecté de la vie, complètement à la masse mais ô combien attachant et sympathique. Son histoire nous touche, son approche est osée, le résultat génial. Cyclone dévastateur, sa maladresse va faire des ravages, son inattention et sa bêtise encore plus. L’histoire en devient piquante, le film terriblement drôle, et possède même une touche de romantisme délectable avec Sara Giraudeau. L’humour atteint des sommets dans l’absurde, du grand n’importe quoi improbable, mais impossible de ne pas succomber et exploser de rire. Ça fourmille d’idées, c’est fin, original, des fois trop prévisible, mais on en redemande. Court et efficace, le film est un délire surprenant qui mériterait qu’on s’y attarde.

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Novembre 2015

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