Les 4 Fantastiques et le Surfer d’Argent

Les 4 Fantastiques et le Surfer d’Argent
2007
Tim Story

La qualité, ça se paye. Le spectateur n’aime pas qu’on se foute de sa gueule, et généralement une suite d’un film aussi critiqué que Les 4 Fantastiques aurait du se prendre un retour de veste phénoménal, mais pourtant les meubles ont été sauvés. Pour reprendre le plus de fans possibles dans leur filet, ils ne pouvaient pas faire un meilleur choix que celui d’adapter le comics du Surfeur d’Argent, de très loin le préféré des connaisseurs. Et l’effet d’annonce avait porté ses fruits : le démarrage de ce second opus fut encore meilleur que le précédent. La désertion qui fit suite au départ tonitruant fut en revanche moins réjouissante.

Après avoir triomphé de Fatalis (Julian McMahon), qui n’est en fait pas vraiment mort, les quatre fantastiques, Reed Richards/ Mr. Fantastique (Ioan Gruffudd), Susan Storm / la femme-invisible (Jessica Alba), son frère Johnny Storm / La Torche (Chris Evans), et Ben Grimm / La Chose, vont devoir affronter une menace plus grande encore. Des phénomènes cataclysmiques se produisent un peu partout dans le monde, et un mystérieux homme d’argent, qui se déplace sur un surf, en serait la cause.

Conscient du caractère mort-née de leur franchise, les têtes pensantes ont joué le tout pour le tout en abattant leur carte maîtresse. Malheureusement, si le réalisateur a fait quelques progrès et a su tirer parti de la hausse de budget pour offrir un spectacle visuel un peu moins ridicule, le niveau reste désespérément bas. On perd un temps fou avec le mariage, running gag en mousse du film, et l’intronisation du Surfeur est une déception. Sa modélisation est intéressante, et pas grand chose à redire niveau effets spéciaux d’ailleurs, mais quelque chose manque dans la narration ou dans la mise en scène pour le rendre réellement terrifiant. Et une fois l’histoire dévoilée, on est déçu par le personnage, et l’ampleur de la menace semble disproportionnée par rapport aux pouvoirs des quatre héros, sans compter la redondance Fatalis. Pour un comics de cette trempe, l’adaptation est tout simplement médiocre, et le film ne vaut pas mieux que son piètre prédécesseur. Financièrement, en faire un troisième aurait été viable, mais il est heureux que les retours désastreux mirent fin à une saga à ce point calamiteuse.

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Les 4 Fantastiques

Les 4 Fantastiques
2005
Tim Story

Alors qu’au moment où vous lirez ces lignes le reboot sera déjà sorti, très probablement acclamé par les spectateurs, un premier diptyque bien moins populaire avait débarqué il y a de ça à peine dix ans. Le Marvel Cinematic Univers n’existait pas encore au cinéma, et les films de super-héros étaient assez rares, les X-Men et Spider-Man étant les seuls représentant de l’écurie, et la concurrence DC traînait la patte avec un reboot pas très rentable sorti un mois plus tôt, Batman Begins. Avec des recettes équivalentes (330 M$), ce film beaucoup moins dépensier avait réussi à tirer son épingle du jeu, mais on se demande bien pourquoi.

D’après des études qu’il a réalisé, le docteur et scientifique Reed Richards (Ioan Gruffudd) pense que des vagues d’énergie cosmique seraient à l’origine des grandes évolutions biologiques de l’histoire, et il est convaincu que la prochaine pourrait sauver l’humanité des cancers et autres maladies, et peut-être leur apporter bien plus. Aidé par le milliardaire von Doom (Julian McMahon) pour aller dans l’espace et examiner de près l’un de ces phénomènes qui frôlera la Terre, son expérience va mal tourner, et l’équipage, incluant son meilleur ami Ben, son ex petite amie Sue (Jessica Alba) et le frère de cette dernière, Johnny (Chris Evans), va se retrouver exposé à cette vague, subissant de lourdes séquelles. À leurs réveils, Reed était devenu l’homme-élastique, Ben La Chose, un colosse de pierre à la force surhumaine, Sue la femme-invisible, capable de projeter aussi des champs de force, et Johnny la Torche, pouvant dégager de son corps d’intenses chaleurs, et même s’en servir pour voler dans les airs.

Quand on pense que le comics fait parti des plus populaires, on a du mal à le croire tant le film est mauvais. Il est toujours très délicat d’aborder la création des super-héros, mais là on explose la barrière du ridicule. Le problème ne vient pas de l’irradiation, car après tout ça peut se tenir, mais de comment ils ont été irradiés. Celui qui se pose comme le plus grand scientifique au monde fait une erreur de calcul, se plante sur la protection du vaisseau, et on se demande pourquoi il est allé dans l’espace puisqu’au final il n’a fait aucun relevé ni observation. Et c’est là l’un des gros problèmes du scénario, qui sinon est très banal entre le monde qui les découvre, les appréhende, découvrent un super-vilain, ils sauvent le monde et youpi ce sont des héros. Dès que le film se la joue scientifique, ce qui est quasiment permanent, il se ridiculise, et nous assomme au passage de dialogues stupides. Autre problème du scénario, mais qui provient du comics : la distribution des pouvoirs. D’un côté on a la Torche, capable de créer une super-nova, de voler et tout, de même qu’une femme aux barrières invisibles surpuissantes, et de l’autre on a une brute un peu forte, et un homme élastique qui module son corps. Y’a quand même du gros foutage de gueule niveau répartition. Visuellement le bât blesse aussi. Malgré les 100 M$ de budget, on dirait presque un téléfilm. Quelques effets spéciaux sont acceptables, mais pour une écrasante majorité c’est désuet, voir carrément repoussant. La réalisation est dénuée d’ambition, et le casting est assez mauvais. Il y a bien Johnny le séducteur-flambeur qui nous décroche quelques sourires avec ses blagues, mais si potentiel il y avait, sans parler de massacre intégral, on ne peut décemment pas se déclarer satisfait.

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Tokyo Fiancée

Tokyo Fiancée
2015
Stefan Liberski

Douze ans après Stupeurs et Tremblements, le préquel de l’autobiographie de l’écrivaine Amélie Nothomb sorti en 2007, Ni d’Eve, ni d’Adam, connait lui aussi une adaptation cinématographique, mais quelque peu plus libre. En effet, l’action y est ici contemporaine, et il est dit que l’écrivaine est née et a passé ses cinq premières années au Japon, ce qui n’a pas été le cas. Avec une distribution médiocre et un aîné qui n’a pas rencontré son public, le film fut fantomatique, logique tant il échoue à sa tâche.

Elle qui y a passé sa petite enfance et qui y est resté très attaché, Amélie (Pauline Etienne) est finalement repartie à 20 ans au Japon, sa terre promise. Pour s’en sortir, elle avait posté une annonce pour des cours de français, à laquelle un certain Rinri avait répondu. Beau japonais de bonne famille, d’à peu près son âge qui plus est, elle va petit à petit se lier d’amitié avec son élève, et même plus.

Qu’est-ce qu’on attendait d’un film comme celui là ? Deux choses : une belle romance et une plongée au cœur de la culture japonaise. La romance démarre plutôt bien, et le duo d’acteurs est à la fois charmant et convaincant, mais entre une absence de choix et un rythme mollasson, ce point n’est pas satisfaisant. Pour le second, c’est superficiel au possible, et pour situer les choses on en apprend plus sur le pays et ses coutumes avec Fast & Furious : Tokyo Drift, qui ironiquement s’en sortait mieux à ce niveau là que du côté course de voitures. Il ne fallait pas grand chose pour nous combler avec ce genre de sujet, mais malgré de bons moments et une bonne volonté, le film est tout à fait oubliable.

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1001 pattes

1001 pattes
1999
John Lasseter, Andrew Stanton

Un DVD qui traîne, un gros besoin de faire un maximum de critiques de films pour combler une absence de 11 jours, mais surtout une énorme envie de remettre Disney à sa place après une petite perle d’animation japonaise tellement plus brillante. Certes, le studio aux grandes oreilles et au portefeuille encore plus imposant a très bonne réputation, surtout auprès des jeunes enfants, mais quand ils font de la merde, ça suinte de toutes parts. Ne vous laissez pas avoir pas des réalisateurs de renom et un joli succès en salle !

Quels genres de problèmes peut avoir une fourmi ? La construction des tunnels ? L’acheminement de la nourriture ? Eh non, et en y repensant je me demande même si les scénaristes savent ce qu’est la vie d’une fourmi. Ici, la colonie vie sous le joug des sauterelles (qui ont peur des oiseaux, du coup oh la la, je me demande comment cela va bien pouvoir se finir… ), qui les obligent à leur donner une grande partie de leur récolte, car elles sont pas belles et vilaines. Du coup, le rejeton du groupe va partir à l’aventure chercher des renforts. Oh la la, mais va t-il y arriver ? Finira t-il avec la princesse ? Zut alors, trop de suspense, je n’en peut plus.

Les débuts calamiteux de la 3D… C’est peut-être ça aussi qui a participé au succès du film, son animation informatique, intégralement numérique. Et pourtant, on est loin de la prouesse, et ça ne mériterait même pas d’être montré à un public. Si les couleurs sont vives, les modèles des personnages sont ignobles, les décors horriblement vides, et la gestion des reflets de l’eau est indigne. Mais tout cela découle probablement d’un problème d’inspiration en amont : la direction artistique est tout simplement atroce, puante, dégueulasse. Les personnages, en plus d’avoir été écrit comme des porcs et inspirant tout sauf de la sympathie, sont visuellement repoussants, mais c’est peut-être pour se donner un genre réaliste comme la plupart des gens ont en horreur les insectes. Pas de risques que ça change ! Ainsi dont, tout dans l’image nous donne envie de vomir, et l’histoire est niaise au possible, et difficile de trancher pour savoir si elle est plus ennuyeuse ou stupide. Un film que j’avais détesté petit, et qui me répugne plus que jamais.

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L’Emprise

L’Emprise
2015
Claude-Michel Rome

Il est rare que les téléfilms fassent parler d’eux, surtout sur TF1, une chaîne qui n’a pas pour habitude d’en proposer, du moins que très rarement. Assurant eux même la promotion de leur propre film au travers d’un battage médiatique intense, le film, pourtant diffusé sur la case horaire difficile du lundi soir, avait fait l’exploit de réunir 8,55 millions de spectateurs, et les retours furent de surcroît excellents.

Quand on aime on ne compte pas, en l’occurrence les coups. Encore lycéenne quand elle s’est éprise de Marcelo (Fred Testot), le truand du coin, d’une quinzaine d’années son aîné qui plus est, Alexandra (Odile Vuillemin) a tout d’abord fermé les yeux sur quelques excès de violence les premiers temps, mais plus le temps passait, plus les choses se sont aggravé, surtout avec l’arrivée des enfants, qui n’allaient pas tarder à subir le même sort qu’elle. 14 ans après leur rencontre, c’est le drame, le coup de trop, et Alexandra tue son mari d’un coup de couteau en pleine carotide, plaidant la légitime défense. Le procureur Frémiot (Marc Lavoine), chargé du procès, tentera d’élucider les circonstances qui ont conduit à ce geste, et s’il est excusable voir légitime.

On ne va pas se mentir, les procès américains ont forcément plus la classe. Entre leurs témoignages en coup de théâtre, leurs discours quasi historiques (quoique on y est droit ici aussi) et leurs avocats déterministes et charismatiques, on ne fait pas le poids, mais ça n’est pas si grave. En effet, le film ne s’en sert que comme d’une forme de mise en scène, de narration, permettant de raconter la vie de cette femme battue sous un angle intéressant, tout en y rajoutant quelques ressorts dramatiques à l’occasion. Une vie cauchemardesque, des situation terribles, des actes ignobles : le portrait dressé est saisissant, et cet homme fait froid dans le dos. Une histoire forte et des acteurs talentueux, mais certaines questions demeurent. La plus problématique est celle de l’âge, tentant de nous faire passer une actrice de 39 ans pour une adolescente de 18 ans, et les efforts de maquillage n’y changent rien : il aurait fallut jongler avec une double distribution pour plus de réalisme. Autre problème lié à la cohérence, celui de l’acceptation. Que l’amour l’empêche de partir, ça va dans un premier temps, mais son choix de rester devient de plus en plus invraisemblable au fil des ans. Mais ne faisons pas les fines bouches, car le film est vraiment captivant, et c’est d’autant plus remarquable que les téléfilms ne sont pas réputés pour leurs ambitions.

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Voyage vers Agartha

Voyage vers Agartha
2012
Makoto Shinkai

Font chier ces japonais… Leurs films d’animations sont les plus beaux au monde (du moins pour ceux reposant encore sur du vrai dessin et non pas de l’animation 3D sans âme), ils possèdent un charme fou, des musiques magnifiques, une direction artistique incroyable, avec une mythologie toujours fascinante, mais un problème récurrent fait encore une fois son apparition : la morosité. Persuadés de vivre dans un grand tout où la vie mortelle n’est qu’un segment sur le chemin de l’âme, ils participent à la dévaloriser et vénèrent des dieux effrayants qui eux non plus ne croient pas en la valeur d’une vie.

Dans un magnifique village de campagne japonais, la jeune Asuna va en faire les frais. Fille unique qui vie seule avec sa mère depuis la mort de son père, elle croyait s’être enfin fait un ami, et peut être même plus, mais le mystérieux garçon qui l’avait sauvé des griffes d’un terrible monstre sera découvert mort quelques jours plus tard. Croyant l’avoir retrouvé, elle va suivre un autre garçon, qui est en réalité le frère du défunt, pourchassé par un commando armé. Tous deux sont en fait des protecteurs du royaume magique d’Agartha, et Asuna va entreprendre un voyage vers cette contrée interdite, vestige d’une civilisation à l’agonie, accompagnée par son instituteur qui espère ramener sa femme à la vie grâce à la magie des lieux.

Il n’est point aisé de faire la part des choses entre le fantasme féminin de rencontrer un mystérieux inconnu aux origines surnaturelles ou celui des hommes d’être exceptionnel et de faire une démonstration de force à ces dames, mais le fait est là : on retrouve cet éternel schéma narratif romantique. Enfin ce n’est pas étonnant dans la mesure où le grand maître Miyazaki occupe une place dominante dans la culture du cinéma d’animation japonaise, et ce film semble porter sa patte tant tout lui rend hommage que ce soit au niveau du design des personnages, des monstres, de la mythologie ou de l’histoire en général, et on ne s’en plaindra pas tant le film frôle la perfection d’un point de vu artistique. Côté univers, le film est extraordinaire, mélangeant la culture et le folklore local avec L’Atlantide, l’empire perdu pour un résultat détonnant, nous offrant une aventure sublime. Mais donc voilà, c’est triste, morose, dépressif à s’en tailler les veines. Les paysages sont magnifiques, mais comme pour l’Atlantide la gloire d’antan n’est plus qu’un lointain souvenir à peine concevable et le peuple est désormais aigri et a perdu le goût de vivre depuis bien longtemps. Et quand tout ce qui vient de ce monde (créatures, spectres ou dieux) déprécie aussi la vie, un certain malaise vient quelque peu gâcher une fresque pourtant grandiose. Un film d’aventure émouvant et éblouissant, mais bien trop grave et dépressif.

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That Awkward Moment

That Awkward Moment
2014
Tom Gormican

Succès modéré (40 M$ pour un budget cinq fois moindre), le film au casting de rêve n’a jamais atteint nos frontières, même pas en atterrissant directement dans nos bacs. Pourtant, l’acteur de High School Musical est mondialement populaire, et ses deux acolytes ont connu une percée fulgurante aux cours des dernières années. Avec 23% de satisfaction sur Rottentomatoes la raison semblait évidente, et elle se confirmera malheureusement.

Multiplier les coups d’un soir, c’est cool, ça prouve son sex appeal et ça donne de la confiance en soit, mais l’amour c’est quand même mieux. Des fois que ça ne soit pas encore suffisamment clair dans tous les esprits, le film va lourdement faire un rappel des faits par le biais de trois potes, Jason (Zac Efron), Daniel (Miles Teller) et Mikey (Michael B. Jordan), qui se sont promit de rester cool et de ne pas s’impliquer émotionnellement dans une relation amoureuse. Et bien sûr, aucun ne réussira le pari, et tant mieux.

Quand on voit le trio gagnant avec Imogen PootsAddison Timlin et Mackenzie Davis en prime, on se dit que le résultat ne peut qu’être génial, surtout que la majorité des acteurs du film se sont déjà illustré dans de très bonnes romances de Sundance. Leur talent est toujours là, mais l’aura du festival est bien loin, le film ressemblant plus à une comédie américaine lambda, grossière voir vulgaire par moments. Parler de sexe sans tabou, oui, le coup du problème urinaire à cause du viagra, à la limite, mais entre le runnig gag du chieur et les diverses humiliations publiques, notamment celle de la soirée « costumée », notre patience est soumise à rude épreuve. D’autant que tout ça pour quoi ? Une banale comédie sur « le sexe c’est bien mais l’amour c’est mieux » ? Il y a bien sûr de bons moments et voir autant de bons acteurs réunis est jouissif, mais le jeu n’en vaut pas tellement la chandelle.

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Juillet 2015

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Vent de panique

Vent de panique
1987
Bernard Stora

Si aujourd’hui on peut à peu près tout se permettre, ça n’a pas toujours été le cas. Avec le mot « salopes » en tag line sur l’affiche, encore plus gros que le titre du film lui-même, le film s’est attiré les foudres de la presse, qui l’a massacré en amont pour le principe, puis a enfoncé le clou après coup en voyant le résultat dépravé. Il faut dire que question pair de seins affichés à l’écran, on explose les compteurs de films comme Mon curé chez les nudistes, c’est dire à quel point l’exhibition est omniprésente. Et en dehors de ça, le film ne va pas chercher très loin, et sans aller dire que son boycott fut mérité, il est en revanche compréhensible.

Pour l’histoire, c’est du road trip atypique. Roland et Martine, couple d’escrocs, avait débauché la jeune Isabelle, tout juste majeure, dans le but de la vendre comme danseuse exotique, sous couvert d’une mission de baby-sitting. Eh oui, il y en a qui sont naïfs… Mais finalement, le trio s’entendant bien, elle va rejoindre leurs rangs et les assister dans leurs coups, ce qui ne sera pas pour déplaire à Roland, qui se délecterait volontiers d’une chair aussi fraîche et appétissante.

Voilà donc ce que donne du Bonnie and Clyde à la sauce plan à trois. Les choses mettent beaucoup de temps à se mettre en place, histoire que la jeune s’attache à ses parents d’adoption, mais une fois dedans, on se dit pourquoi pas, curieux voir impatient de voir la petite rouquine incendiaire passer sur la table, une situation qui aurait été amplement méritée tant elle fait tout pour et que son corps est une merveille. La voir aussi souvent sous son plus simple appareil, elle et toutes les autres, est probablement le point le plus vendeur du film. Mais niveau passage à la caisse c’est une déception, faisant davantage ressortir le vide scénaristique, prétexte à l’excitation et au voyeurisme. Ainsi, on supportera difficilement le grand n’importe quoi sur la fin, tentant d’amener le film autre part que sur du cocasse, en vain. Complètement désuet et gratuit, sans pour autant mériter le titre de nanar.

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Splash

Splash
1984
Ron Howard

Film de Disney qui a bercé notre enfance, il fut le premier de leur filiale Touchstone, visant un public plus adulte et permettant de mettre un peu plus en lumière le fantasme de la sirène en osant des apparitions en tenue d’Ève. Décrié comme complètement niai et fermement critiqué, le film compte pourtant parmi les plus grands succès du genre, ayant quasiment atteint la barre des 70 M$ sur le seul sol américain, soit l’équivalent de deux et demi fois plus après inflation.

Certains diraient qu’il a tout entre son statut de co-directeur, son portefeuille bien garni et son superbe appartement dans l’endroit le plus chic de New-York, mais pour Allen (Tom Hanks), il lui manque l’essentiel : l’amour. Désespéré de chercher, il va passer quelques jours de vacances à Cap Code, et sortant des eaux, l’amour va se jeter dans ses bras. Sirène qui l’avait sauvé de la noyade dans sa jeunesse, Madison (Daryl Hannah) ne l’a jamais oublié, et elle va se servir de sa capacité à devenir humaine pour rester avec lui dans son monde. Un bonheur qu’elle sait éphémère puisqu’elle n’aura que sept jours pour retourner à son milieu naturel, d’autant plus qu’un scientifique (Eugene Levy) tente de prouver l’existence de créatures de son espèce.

C’était il y a trente ans et pourtant, rien a changé. On retrouve une comédie typiquement américaine avec ses humiliations publiques classiques, toujours aussi pénibles pour nous autres français peu habitués aux déballages gratuits. Mais bon, pour ce qui est de la ravissante sirène, on lui concède volontiers quelques maladresses, excusables étant donné son ignorance. Elle est touchante de sincérité, et son complice, au regard si amoureux, rend le couple solide même si on a connu les acteurs plus inspirés. Néanmoins, la structure du scénario est ennuyante de simplicité, et tout ce qui concerne la fin est très mal géré, nous laissant sur une belle note poétique mais invraisemblable. L’ambiance simple et décontractée de l’époque nous aide à faire passer la pilule, mais le film ne vole pas tellement plus haut que les films familiaux bébêtes classiques, et on le rangerait même avec les Beethoven et compagnie au rayon des plaisirs coupables. Dans un genre bien plus inventif, émouvant et abouti, on lui préférera son descendant Ondine, la plus belle adaptation romantique du mythe vue à ce jour.

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