A Beautiful Life


A Beautiful Life
2023
Mehdi Avaz

Après l’énorme succès de Nos Cœurs meurtris, Netflix a récidivé dans le genre comédie-romantique centrée sur la chanson, avec en vedette une personne dont c’est le métier principal, avec direction cette fois le Danemark et le chanteur Christopher pour ceux qui connaissent, ce qui n’était clairement pas mon cas. Il faut dire que si déjà mes connaissances en matière de cinéma danois se limite grosso modo à soit l’acteur soit le réalisateur de Drunk, et en musique mes connaissances sont déjà faibles de base.

On suivra un certain Elliott, un écorché vif de la vie, bien décidé à s’auto-détruire et ne rien faire de son temps à passer sur Terre. Mais un soir, poussé par son ami Oliver, il va faire un concert où il n’était censé que faire de la guitare, mais face au mutisme de son acolyte, il dévoilera sa voix, qui lui tracera une voie. En effet, ce soir là se trouvait dans la salle la veuve de l’ex plus grande rock star du pays, souhaitant perpétuer l’héritage de son mari au travers de son label où elle souhaiterait signer Elliott.

Pas grand chose à dire sur ce film, d’un banal confondant. Le gars émo qui va devoir apprendre à sortir de son cocon, une histoire d’amour téléphonée, des rebondissements artificiels et attendus, rien de terrible au programme. Que des clichés, des stéréotypes ambulants, et le héros est presque aussi con que tête à claque. Heureusement pour lui qu’il est beau, car sinon même ses talents de chanteur / musicien n’ont rien d’extraordinaire (sauf comparé à son pote Oliver, c’est clair !). Seul point à sauver : A Beautiful Life, qui sera le titre de l’un de ses morceaux. Là encore, une avalanche de poncifs éculés, mais la structure narrative est magnifique, prouvant un bel effort de réflexion sur l’écriture, pour un des rares moments beau et qui sonne vrai. Un film oubliable, mais qui nous quittera au moins sur une très bonne note.

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Knock at the Cabin


Knock at the Cabin
2023
M. Night Shyamalan

Qu’il est loin le temps où M. Night Shyamalan était considéré comme un des plus grands génies du cinéma, où chaque film était un événement, immense succès tant critique que commercial… C’est désormais avec appréhension qu’est abordé chaque nouveau projet tant la déception est devenu une norme, pour ne pas dire un fléau. Le projet semblait cette fois assez intriguant avec une bande de fous s’attaquant à une famille isolée. Semblait…

En vacances dans un chalet tranquille, deux hommes et leur fille vont être l’objet d’une menace peu commune : quatre personnes (incluant Dave Bautista et Rupert Grint) vont les séquestrer et les prévenir que s’ils ne choisissent pas de tuer l’un d’eux (parmi le couple et leur fille), le reste de l’humanité va mourir. Rien que ça.

Le début du film est assez prometteur : Dave Bautista a une présence des plus inquiétantes, macabrement comique à prétendre avoir eu tous les quatre des visions et la certitude que la famille doit faire le sacrifice d’un des leurs pour éviter la fin du monde. Des tarés religieux qui se ramènent de nulle part avec des armes pour balancer des conneries pareilles, ça éveille la curiosité. Seulement voilà… ce ne sont pas des conneries ! Oui oui, des catastrophes « colossales » vont se produire pile à l’horaire prophétique, amenant le couple – enfin surtout l’un des deux – à se demander s’il n’y a pas un fond voir une vérité absolue. L’arbitraire de la vie à son paroxysme. Alors pourquoi pas, mais déjà non, les cavaliers de l’apocalypse (une douleur encore palpable du navet intersidérale de 2009) ça n’est pas ça, et puis surtout, sans compter le choix débilement hasardeux de la famille, quel choix stupide de lieu ! Avec juste la télé comme seule source d’information, si facile à truquer (enregistrement, faux tournage par exemple), dans un chalet au milieu de nulle part, où même si le reste du monde est en proie aux cataclysme, impossible de s’en rendre réellement compte, donc le concept est foireux. Et que dire de la logique ? De la branlette biblique où il faut croire ? Pitié non ! Donc non, pas d’illuminés fou amenant à des révélations, c’est une transposition religieuse bête et méchante, adaptant directement sans que cela ne fasse sens. Un film frontalement débile.

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Barbare


Barbare
2022
Zach Cregger

Nous étions en septembre 2022, les cinémas connaissaient leur pire traversée du désert de l’histoire – hors covid – à tel point que la semaine d’avant Top Gun Maverick était numéro 1 du box-office alors que déjà en salles depuis quatre mois, avec un anémique 6 M$ ! Et là, les gens se sont – modérément mais sûrement – rué sur un film d’horreur qui avait pourtant toutes les chances d’être aseptisé, puisque produit par Disney. Oui oui, et il est d’ailleurs sorti directement sur Disney+ à l’époque en France. Et entre des critiques très enthousiastes et une absence de concurrence, la longévité du film fut exceptionnelle : presque 41 M$ pour un démarrage à 10.5 M$, alors même que la plupart des films d’horreur peinent à doubler leur premier weekend d’exploitation sur l’ensemble de leur carrière. La révolution ? Seulement sur le début…

Voilà qui rappellera des souvenirs à tous ceux ayant déjà prit un logement sur booking.com ou autre airbnb avec le petit boîtier où il faut rentrer un code reçu avec la réservation pour récupérer les clés. Seulement cette nuit là, ce sera la douche froide pour Tess (Georgina Campbell) : pas de clés dans le boîter, et pire, quelqu’un occupant déjà les lieux, un certain Keith (Bill Skarsgard). Problème de réservation multiple ? Occupant clandestin ? Conspiration occulte ? La maison cache-t-elle de terribles secrets ?

Sans être une claque absolue, le début du film est maîtrisé : une ambiance pesante, angoissante, avec une femme livrée en pâture à un homme terrifiant (du fait notamment de précédents rôles de l’acteur, et le film en joue brillamment). Plus le film avance plus la tension monte, avec d’excellentes idées de réalisation comme le miroir. Puis brusque retournement reposant sur le côté bonne samaritaine de l’héroïne, créant de fait un certain rejet du film tant son instinct de survie est catastrophique et en total décalage avec ce que le spectateur ressent. Et c’est là que le film nous perd : il coupe, puis c’est comme si on basculait sur un tout autre film metoo avec un Justin Long (bigre que sa carrière est morte depuis plus d’une décennie, le pauvre), et on aurait tendance à s’ennuyer et rejeter encore plus fort la proposition. Oui, il est dépeint comme un connard, mais qui irait jusqu’à mesurer les mètres carrés du sous-sol en jouissant de l’argent potentiel sans tenir compte des étrangetés toutes plus glauques et alarmantes les unes que les autres ? Y’a des limites à l’avidité… Et là encore, toutes les décisions finales sont de pire en pire niveau crédibilité, nous faisant retourner aux slashers les plus basiques et stéréotypés. Dommage, le potentiel était là, le début très prometteur, quelques idées brillantes, mais pour un développement peu crédible et qui n’aura de cesse que nous sortir de l’immersion.

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Eté 85


Eté 85
2020
François Ozon

Réalisateur de renom (même si le running gag des Césars doit très certainement le lasser, le pauvre y ayant été nommé une dizaine de fois pour aucune récompense à ce jour), François Ozon a toujours été très discret sur sa vie privée, et notamment son homosexualité. Et pour la première fois de sa carrière, il a décidé de focaliser son récit autour d’une romance entre deux jeunes hommes, à l’éveil de leurs vies.

L’histoire prend place comme son nom l’indique lors de l’été 1985. Des années ensoleillées, belles et insouciantes, et c’est au détour d’une balade en bateau que Alexis (Félix Lefebvre) va rencontrer David (Benjamin Voisin), un beau jeune homme grand et viril qui va faire naître en lui un immense désir. Une amitié et plus, aussi impromptue qu’incandescente.

Peut-on ressentir de l’empathie pour des personnages dont les motivations nous sont étrangères ? Plutôt oui, malgré nous annoncer d’emblée, avant même sa première apparition à l’écran, que le fameux David va mourir peu après, le film reste assez léger, sorte de version fantasmée et poussée à l’extrême de l’amour de vacances. Tout n’est que détente, amusement et frivolité, et entre une image attisant la nostalgie et des acteurs très convaincants (à noter les présences de Valeria Bruni Tedeschi, Isabelle Nanty et Melvil Poupaud), c’est un bon divertissement. Il est d’ailleurs amusant de voir des stéréotypes se dessiner tant le duo ressemble à s’y méprendre à celui de Saltburn avec le petit mignon et d’apparence gentil, et le beau et grand mulâtre qui attire tous les regards. En revanche, l’idée d’accès le film sur la mort d’un personnage, détruisant d’emblée toute forme de suspens ou de possible attachement émotionnel à un futur cadavre, c’est vraiment se tirer une balle dans le pied, d’autant que son comportement le rendra difficile à regretter. Alors quand l’enjeu unique du film est d’accepter sa mort, ça rend l’ensemble un peu bancal dans la globalité. On passe un bon moment, c’est mignon, mais l’axe de l’histoire est raté.

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La dernière lettre de son amant


La dernière lettre de son amant
2021
Augustine Frizzell

Voici une mise en abyme de la chute des valeurs, tant morales que romantiques, face à l’inexorabilité du temps qui passe et le poids de nos décisions personnelles. Adapté d’un roman de Jojo Moyes, le film va confronter deux époques, deux visions du monde, et sur comment le passé nous permet de tirer des leçons au présent.

Contemporaine, Ellie (Felicity Jones) est une femme libre, multipliant les coups d’un soir sans aucune forme d’attachement, parcourant la vie comme un jeu sans conséquences. Travaillant comme chroniqueuse dans un organe de presse, elle va un jour tomber sur une lettre des années 60 où un fougueux Mr. Boot (Callum Turner) déclare sa flamme à une certaine J (Shailene Woodley), apparemment mariée et qu’il invite à prendre la fuite avec lui. Piquée au vif dans sa curiosité, va alors débuter une enquête pour comprendre qui sont les deux amants, et où les a mené cette idylle.

Le film part ainsi du monde moderne, terne et froid, pour nous replonger dans la fougue et la passion des années 60, mais qui étaient gangrénées par les non dits, les pulsions réprimées, le sens des convenances et autres mariages de confort, de façade. Le film met ainsi en exergue une femme moderne, sans valeurs, qui apprend à connaître la vie d’une autre d’un autre temps, qui était prête à sacrifier la sienne sur l’autel de la bienséance et le conformisme, mais qui va renaître après la rencontre d’un homme tendre qui saura l’aimer comme elle ne l’a jamais été. Romance épistolaire, cachée, fantasmée, remettant ainsi l’église au centre du village pour rappeler à l’enquêtrice qui nous offre cette histoire par procuration, que la vie a tout de suite plus de sens si on la partage avec quelqu’un qu’on aime. Certains pendants de l’histoire sont trop prévisibles, notamment à cause de la première scène qui en dit trop, trop tôt, mais on reste captivé par cette tendre histoire, attachante, d’autant que l’histoire au présent est très mignonne également avec le complicité naissante entre Ellie et le responsable des archives. Un beau moment suspendu qui se laisse pleinement apprécier.

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Miss Bala


Miss Bala
2019
Catherine Hardwicke

Succès modéré aux Etats-Unis, le film aura majoritairement débarqué en VOD dans le reste du monde par la suite, ce qui est étonnant quand on sait que la réalisatrice Catherine Hardwicke fut incontournable sur la première décennie des années 2000 avec nombre de succès critiques puis commerciaux. Il faut dire qu’on aura rarement vu un film aussi pauvre scénaristiquement.

Américaine d’origine hispanique, Gloria (Gina Rodriguez) va retourner à Tijuana au Mexique, où elle a grandi, dans l’espoir d’obtenir un travail de styliste et aussi renouer avec une amie d’enfance. Seulement un soir, en boîte de nuit avec ladite amie, elle va se retrouver au milieu d’un règlement de compte entre une mafia locale et des forces de l’ordre corrompus, et les choses vont mal tourner : son amie sera portée disparue, et elle sera enlevée par les mafieux.

Rarement un film n’aura été aussi bancal au niveau de l’écriture. Après l’éternelle scène de la boîte de nuit et une histoire de styliste qui ne sera plus jamais abordée, on enchaînera coup sur coup connerie sur connerie. On la menace si elle balance, elle balance, donc elle est dans la merde, d’autant qu’on l’avait prévenu littéralement la scène d’avant du caractère ripou des flics du coin. Ensuite, elle s’évade, se fait rattraper par la CIA, puis devient une taupe car elle est trop conne pour faire valoir ses droits ou expliquer la situation. S’en suit le caméo le plus survendu de l’histoire : Anthony Mackie, déjà osef, mais carrément mis sur l’affiche sur Netflix. Re embrouilles de qui est avec qui, début de Stockholm, mais dans le vide. Le concours de Miss revient comme un cheveux sur la soupe, et n’est juste pas traité : elle doit y aller, et paf elle gagne, juste pour faire avancer l’histoire. Et puis surtout paye ta crédibilité de miss avec une candidate bouboule au regard d’huître… On dirait une scénario de film d’horreur de série B n’avançant que grâce à la connerie des protagonistes, mais c’est vendu comme un actionner thriller, sauf qu’au final c’est juste con et un peu lent par moments. Quelques plans esthétisés, une bonne mise en scène, un peu de tension, mais c’est bien maigre pour justifier le visionnage.

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Lou


Lou
2022
Anna Foerster

Pas grand chose à dire sur cet énième d’agent secret sous couverture décidément jamais trop vieux pour ces conneries. Vieille en l’occurrence, puisque dans un trou paumé, c’est une certaine Lou (Allison Janney) qui a décidé de s’y cacher après une carrière comme agent de la CIA. Se faisant âgée et gagnée par l’arthrose, elle souhaitait mettre fin à ses jours, mais c’était sans compter sur sa voisine, qui va débarquer chez elle affolée : son mari, censé être mort, aurait kidnappé sa fille. Connaissant visiblement le bonhomme, Lou va décider de le prendre en chasse, car elle seule pourrait ramener la petite en vie.

Malgré que la réalisatrice ait une carrière quasiment exclusivement télévisuelle, son travail sur le film est un des rares points positifs qu’on peut mettre en avant. Outre l’envergure des décors et le côté oppressant de cette forêt à perte de vue, avec de surcroît le temps apocalyptique qui en rajoute une couche, visuellement le film marche très bien. L’action est assez bien maîtrisée : rien de novateur, mais c’est efficace. Par contre, le scénario est indéniablement catastrophique : tout est cousu de fils blancs et d’un niveau de fainéantise d’écriture ahurissant. Cliché sur cliché, et on ne saura jamais vraiment pourquoi la CIA en a après Lou. Si elle a effectivement balancé des informations secrètes, ce qui est fait est fait, à quoi bon la traquer pour du vide ? Ca vole très bas au niveau du plafond, mais c’est esthétique. Du pur contenu aussitôt oublié…

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The Mother


The Mother
2023
Niki Caro

Il est vrai que les tueurs d’élite légendaire sont légion chez les hommes (Mr Wolff, John Wick, Taken, The Grey Man ou encore Tyler Rake), donc voir une version féminine était logique, inévitable, tout en se rappelant que contrairement aux exemples cités plus haut, le genre a aussi ses ratés avec le minable The Killer déjà pondu par Netflix. Les critiques semblaient d’ailleurs pointer vers ce second cas de figure, et c’est le cas sur certains points, mais on est pas passé loin d’un excellent divertissement.

Après s’être fait enrôlée malgré elle dans des histoires de trafic, une ex militaire (Jennifer Lopez) va prendre conscience de l’étendu dudit trafic et de ses pires pendants, décidant de fait de contacter la CIA pour tout balancer. Seulement voilà, étant enceinte, elle devra se séparer de son enfants et n’avoir aucun contact avec elle, pour sa protection. Douze ans plus tard, elle devra reprendre du service pour la sauver, se retrouvant la cible du trafiquant (Joseph Fiennes) qu’elle a autrefois trahis.

Le film aurait pu être très bon, possède de grande fulgurances, mais toutes gâchées. Le principe du personnage surpuissant se battant pour ses proches ou pour une cause, on a déjà vu pas mal de cas prouvant que badassitude, famille / honneur et action font un excellent combo divertissant. C’est encore le cas ici, mais il toujours est-il que de savoir le justifier, c’est mieux. Aucune révélation sur le père biologique pour expliquer une chasse à la femme qui reprend après plus d’une décennie sans raison, et tout ce qui fait avancer le scénario n’est que prétexte grossier. C’est con, parce que la mise en scène est efficace, le budget conséquent, nous faisant voyager et mettant en avant de grands décors somptueux. Et le film a une belle originalité moralement grise, et on aime l’irrévérence : former une fille de 12 ans à devenir une survivaliste, capable de tuer. Et raté, après un arc entier de formation très réussi, elle ne sert à rien. Plein d’idées, mais rien derrière, mal utilisé voir oublié sur le bas côté. Du gâchis… Un gros potentiel, beaucoup de talents et de moyens, mais une écriture mauvaise et un effet petits bras qui n’ose pas jusqu’au bout.

 

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L’Amour au pied du mur


L’Amour au pied du mur
2024
Patricia Font

Apparemment gros consommateur de comédie-romantique, l’algorithme Netflix a jugé pertinent de me mettre ce film en avant, et ce depuis des semaines, teasant son arrivée avant même sa mise en ligne, chose assez rare. Il faut dire que le film avait l’air mignon, la musique était très entraînante (mais publicité mensongère, la musique de la bande-annonce n’est pas présente dans le long-métrage) et le concept avait l’air prometteur.

L’histoire est celle de Valentina et David, vivant chacun dans deux appartement mitoyens dont le mur commun est on ne peut plus mal insonorisé, au point d’avoir l’impression d’être colocataires malgré eux. Lui est un inventeur ayant besoin de calme pour se concentrer, alors qu’au contraire, elle aspire à devenir pianiste et pratique beaucoup dans l’optique d’un concours imminent. Et bien sûr, de la proximité né la complicité.

Il est vrai passé inaperçu à sa sortie, faisant tout juste un demi-million d’entrée, l’histoire était à la base celle de Un peu, beaucoup, aveuglément, film français sorti en 2015 et dont il s’agit ici d’un remake espagnol made in Netflix. Vu l’écart des retours entre les deux films, je vais m’empresser de rattraper l’original, car c’est très sympathique, à défaut de révolutionner le genre, l’idée étant archi classique (Un Duplex pour trois et autres histoires de collocation forcée où la guerre fait rage pour l’occupation exclusive des lieux). L’alchimie passe bien, les personnages sont attachants, le tout est joliment mis en scène, se reposant bien sûr sur des clichés éculés du genre, mais c’est du feel-good efficace. C’est vrai que tout va un peu vite et qu’on reste un peu sur notre faim, mais c’est déjà pas mal, en attendant de voir si le concept était plus abouti dans l’original.

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Toi chez moi et vice versa


Toi chez moi et vice versa
2023
Aline Brosh McKenna

Après avoir scénarisé moult comédies romantiques plus ou moins populaires, allant de 27 robes à Le Diable s’habille en Prada, et réalisé quelques épisodes de série par ci par là, voici une première réalisation pour Netflix, avec deux acteurs très bankables dans les 10-15 premières années du troisième millénaire, mais qui n’existent désormais que sur petit écran depuis près de dix ans. Autant dire que le projet ne sentait pas spécialement l’ambition.

On suivra deux personnes, Debbie (Reese Witherspoon) et Peter (Ashton Kutcher), qui ont eu un coup d’un soir il y a 20 ans, mais qui sont restés amis depuis, et même meilleurs amis malgré la distance. Elle a fait sa vie à Los Angeles où elle élève seule son fils de 13 ans, tandis que lui travaille dans le marketing à New-York à l’autre bout du pays. Des vies très loin de leurs aspirations de jeunesse, et pour quelques jours ils vont échanger de place, Debbie devant faire un stage pour obtenir un diplôme à NY alors que lui va se porter volontaire pour garder le fils de cette dernière.

Des gens qui échangent de maisons, c’était le pitch de base de The Holiday, sauf que cette fois pas de plongée dans l’inconnu puisqu’ils sont amis. Rien de très original donc, de même pour le playboy s’occupant d’un garçon, c’était déjà l’histoire de Pour un garçon. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le déroulé fait tout sauf naturel : la lesbienne à LA n’a aucun background, c’est un pur réceptacle à exposition, ne servant qu’à ce que les autres lui expliquent leurs vies. Même constat pour la Minka de NY, arrivant comme par hasard pour là encore servir de confidente providentielle. La romance est expédiée en 15 minutes à la fin, sans autre évolution que bon bah voilà. Un niveau d’écriture abyssal, légèrement sauvé par des acteurs charismatiques et une production correcte, mais ça reste léger. Pas grand chose à sauver.

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