Grave Encounters

Grave Encounters
2011
The Vicious Brothers

Dans cet énième film horrifique en found-footage, on nous propose une plongée dans le cadre méconnu – de par chez nous – des TV Show à l’américaine où le présentateur ne recule devant rien pour assurer de l’audimat et faire le buzz. Dans cette optique, Lance Preston va poser ses caméras de Grave Encounters, une émission qui traque les esprits fantômes, dans un vieil hôpital psychiatrique désaffecté où nombre de pensionnaires s’y sont donné la mort. Lui qui cherchait un témoignage d’une vie paranormale, il ne va pas être déçu du voyage.

Le début du film est absolument insupportable : il ne se passe strictement rien, et les personnages sont là à faire les gamins, à chercher à avoir peur en disant toutes les deux secondes « oh my god » ou « holly shit » et autre « fuck » en puissance (oui, il n’y a jamais eu de doublage français, et on comprend rapidement pourquoi personne ne s’est senti obligé). Et puis finalement ça n’évolue pas tellement, les manifestations étant globalement bidons ou carrément éculées. Difficile de provoquer un petit hérissement de poil dans ces conditions, mais pourtant le film a tout de même quelques idées intéressantes par rapport à une certaine chose qui ne se lève pas, ou l’apparition d’accessoires étranges. À partir des bracelets le doute n’est plus permis, on attend alors que le film s’accélère et dévoile son once d’originalité, mais au contraire, le film traîne encore une fois en longueur et ne semble pas totalement assumer sa position, à moins que ça ne soit une incohérence colossale. Enfin bon, entre un démarrage ultra poussif, une ambiance débile, des manifestations ennuyeuses et un scénario anecdotique, l’intérêt n’y est de toute façon pas.

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Les Nouveaux sauvages

Les Nouveaux sauvages
2015
Damián Szifron

Plus gros succès de 2014 en Argentine, cette comédie débarquait enfin chez nous en janvier dernier, bien que sa popularité y fut plus modeste (environ quatre-cent mille entrées). Presque trois ans après Les Infidèles, le style du film à sketch fait son grand retour, et on se demande pourquoi le genre n’est pas plus exploité tant le procédé permet de raconter des histoires qui autrement seraient trop courtes pour un long-métrage.

On suivra donc six sketchs (avec chacun une illustration sur l’affiche), de tailles variables, ayant pour thème l’avion, le restaurant, la voiture, les PV, l’arrangement et le mariage. Six histoires totalement indépendantes, mais avec une thématique commune : le pétage de plombs.

Le film commence très très fort. Un premier sketch fulgurant, à l’effet sans doute décuplé par certains faits d’actualité, qui nous fera rire aux éclats. Les suivants sont classiques dans leurs histoires, mais l’effet marche encore pas mal, surtout dans le quatrième et le cinquième, qui vont assez loin. Une limite sera malheureusement franchie avec le dernier sur le mariage, sombrant dans du spectacle à l’américaine où tout est noyé par de l’humiliation publique et une absence totale de bon sens et de gène. Toute crédibilité s’envole, et le film nous laisse un peu sur une fausse note malgré encore une fois d’évidentes qualités comiques. De plus, un minimum de fil conducteur aurait été appréciable, ou ne serait-ce une réutilisation de certains personnages ou une histoire en deux parties qui permettrait d’englober le film, comme l’avait fait Les Infidèles. Une très bonne idée tout de même, certes irrégulière et faisant l’erreur de mettre le meilleur sketch en début, mais qui fait bien rire, et à l’image d’un autre grand succès étranger, Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, l’absence de tête connues est contrebalancé par un doublage prestigieux qui fait plaisir. Un bonne surprise donc, efficace et originale (pas dans ses propos mais dans son approche).

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Soumission

Soumission
2015
Michel Houellebecq

La littérature française, tout le monde s’en fout, et mise à part les amis des éditeurs qui refourguent leur énième bouquin sans problèmes alors que seuls les parisiens vont l’acheter mais ne l’ouvriront jamais, un livre a fait sensation. Écrivain qui s’est découvert sur le tard après quelques essais dans le domaine de la poésie, l’ex ingénieur informaticien Michel Houellebecq a publié le 7 janvier dernier l’un des livres les plus polémique de l’histoire, d’autant plus de par la coïncidence calendaire (étant paru le jour des attentats contre Charlie Hebdo), qui battu au passage des records de vente. Dans un pays déchiré entre les conflits ethniques, religieux et politiques, gouverné par le pire président de l’histoire et avec des opposants politiques qui divisent, son roman d’anticipation se pose comme une réflexion sur le possible futur du pays, et ça n’est pas beau à voir.

Dans ce roman écrit à la première personne, l’auteur nous met dans la peau d’un professeur de littérature de 47 ans travaillant à la Sorbonne, quelques mois avant les élections présidentielles de 2022. La politique l’indiffère, comme la vie en général, ne voyant en son travail qu’un moyen de se flatter l’ego, et une fois par an entretenir une courte relation salace avec l’une de ses étudiantes, cette fois ci la belle juive au cul bien ferme et qui maîtrise l’art de la fellation à la perfection, Myriam. Une vie qu’il juge triste et morne, mais quoi de plus normal pour quelqu’un qui a passé sa vie à étudier Huysmans, l’un des plus grands dépressifs de l’histoire. Mais quand face au front national les frères musulmans se sont qualifiés au second tour des présidentielles, sa vie a basculé.

Qu’on se le dise d’emblée, le postulat du livre n’a rien de très crédible. Dès le moment d’évoquer les élections de 2017, on reste dubitatif. Le front national dans les 28 % au premier tour ? Probable. Mais le PS à 20 et l’UMP à 14, dans l’état actuel des choses (avec un Jupé pour l’instant bien parti pour faire second au premier tour puis gagnant au la main au second), c’est totalement impossible, surtout avec Hollande réélu derrière, les français ne sont pas aussi cons. De même, qu’on ne serait-ce que tolère l’existence d’un parti musulman dans notre pays de culture chrétienne, ça serait énorme, qu’il arrive à se présenter au niveau national, c’est du grand n’importe quoi, qu’il arrive second au coude à coude avec un PS qui n’a plus le droit d’exister, c’est stupide à en pleurer, et qu’en plus derrière il batte le front national, qui perd certes un peu plus de son originalité chaque année, on nage en plein délire. Mais voilà, c’est le sien, alors il faut tacher de l’accepter et voir ce à quoi cela abouti, malgré les inepties des élections.

Pas de doutes, si un parti musulman arriverait au pouvoir, notre paysage serait bouleversé, mais le constater fait encore plus peur. On assisterait à la fin de l’identité vestimentaire, voile pour les femmes, djellaba pour les hommes, et tout ce pour quoi les minorités se sont battu va disparaître. Fin de l’éducation pour les femmes, privées du droit de travailler (au début modéré par une simple perte de toutes allocations), aboutissant certes à une baisse massive du chômage, la moitié de la population cessant toute activité rapidement. Et tout cela a pour but de priver du droit de concubinage bon nombre d’hommes pas assez fortunés pour entretenir leur(s) femme(s), permettant de légaliser la polygamie, faisant du mariage une exclusivité de l’élite. Implicite mais logique, les pédérastes sont évidemment lynchés et prescrits, remettant ainsi la morale au cœur de la vie des français. Après une longue réflexion sur les avantages et inconvénients d’un tel système, le héros, alors en pré-retraite à taux plein – car oui, pour continuer à enseigner il fallait se convertir, les universités étant désormais musulmanes -, va peu à peu remettre son jugement en cause et le faire sérieusement songer à tirer profit de tout ça.

Si on passe outre l’affabulation improbable des élections, il faut bien dire que la vision du livre est saisissante. Plutôt bien écrit, étant à la fois très personnel et familier mais non moins soutenu, le livre pose avec brio des questions pertinentes sur notre société, notre mode de vie et notre appréhension dépressive des choses. Il met en avant la peur de l’autre, de sa culture notamment, nous la montrant sous son pire jour, mais tout en essayant de s’y retrouver. Les chamboulements opérés posent bien des questions sur comment améliorer notre système, et l’analyse est pointue, tout en restant divertissante. D’aucuns accusaient le roman d’être provocateur, mais il n’en est rien, ou du moins la passivité du héros aide à faire passer. Car en effet, il parle de sexualité de façon désinvolte et décontractée, aimant particulièrement les voix secondaires, n’hésite pas à faire appel aux services de professionnelles, et nombre de passages sur la société post-élection fait frémir le poil, comme les deux épouses de 14 ans d’un vieux dégueulasse sexagénaire (eh oui, la majorité pour les femme a été largement abaissée pour correspondre aux coutumes musulmanes). On s’ennuiera un peu durant sa période pèlerinage ayant pour but de faire coller au mieux sa vie avec celle de Huysmans, mais globalement le livre est passionnant de bout en bout, abordant avec justesse des sujets tabous.

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Motel

Motel
2007
Nimrod Antal

Vu au moment de sa sortie il y a de ça presque huit ans, le film m’avait alors relativement plus, d’autant plus qu’il s’agissait de ma toute première expérience horrifique en salle (un comble vu le bide que le film s’est payé). Mais bon, les choses ont pas mal évolué depuis, et il était temps de s’y confronter à nouveau.

En voyant tout ces motels ruraux complètement vides et dont la rentabilité tenait du mystère, le scénariste du film a alors imaginé quel genre d’obscure commerce pourrait y être lié. Couple brisé ayant perdu leur enfant, Amy et David (Kate Beckinsale & Luke Wilson) vont expérimenter sa théorie. En panne en pleine campagne, ils vont échouer dans un Motel miteux, visiblement les seuls clients présents. Peu ragoûtés par l’état déplorable des lieux, ils vont découvrir que l’endroit est le théâtre d’atrocités, et ils pourraient bien être les prochaines victimes.

Si le film était sorti dans les années 70, il serait aujourd’hui un classique du genre, mais sortir un cas aussi banal à l’heure actuelle est une erreur. Le coup des touristes que personne ne sait qu’ils sont venus et que personne ne cherchera dans le coin, permettant de les faire disparaître sans inquiétude, c’est un cliché ambulant du cinéma horrifique, et y mettre deux stars d’Hollywood n’y change pas grand chose. Le suspens est mort dans l’œuf, et le scénario est d’une platitude sans nom. Heureusement, le film est assez bien fait, possédant quelques effets de mise en scène, mais pas non plus de quoi provoquer le frisson, l’aspect horrifique étant peu convaincant. D’un autre côté c’est court, les intentions sont claires et le film va droit au but, donc pour peu qu’on soit sensible au style et aux décors, le film peut éventuellement faire mouche. Ça reste léger tout de même, et le film se justifie difficilement.

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Cut Bank

Cut Bank
2015
Matt Shakman

Problème relativement moindre en France mais qu’on peut tout de même ressentir, l’isolation de la campagne se fait pesante aux Etats-Unis, où certaines villes reculées peuvent être séparées de plus de cent kilomètres de toute structure humaine. Dans ce film inédit en salles, c’est le cas du bled de Cut Bank, perdu en plein Arizona. Dans l’espoir de s’en sortir et de démarrer une vie meilleure dans un coin plus civilisé, Dwayne (Liam Hemsworth) va monter une arnaque : filmer un assassinat, celui du facteur. L’état reversant cent-mille dollars à qui remettrait une telle vidéo, l’occasion était trop belle, surtout avec la crédibilité des locaux (Billy Bob Thornton & John Malkovich) et la blonditude de sa copine (Teresa Palmer), témoin de la scène. Seulement quand l’attardé du coin va péter un câble parce que son colis n’a pas été livré, les choses vont salement déraper.

L’illusion quant à la véracité du meurtre du facteur n’est pas maintenue bien longtemps, mettant le spectateur presque d’emblée dans la confidence, mais il faut dire que la coïncidence était bien trop forte et la scène des plus louches. Ainsi, au lieu de jouer la carte du twist révélant la supercherie, le film prend plutôt le contre-pied de l’enquête, ne misant pas qu’exclusivement sur son suspens, mais s’intéressant aussi à l’élément perturbateur, le fou du village, aux motivations floues et à la personnalité trouble. Une approche pas révolutionnaire mais sympathique, assez maîtrisée dans sa narration et le résultat est solide, d’autant plus de part le casting quatre étoiles. Seul bémol, le fameux colis, qui à quelques détails près ne sera que spéculations. Un thriller classique et efficace pour une bonne soirée en perspective.

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Hunger

Hunger
2008
Steve McQueen (II)

Diantre que je hais ce conflit Irlandais à la con… Tout premier film du réalisateur acclamé de 12 Years a Slave, qui reçu d’ailleurs la Caméra d’Or à Cannes pour ces débuts, il nous replonge à son tour dans ces joutes politiques et terroristes de L’IRA. Pour faire comprendre aux criminels irlandais de cette organisation que leurs crimes ne peuvent rester impunis, leur statut de prisonniers politiques a été supprimé en 1976, créant forcément une vague d’indignation et de mécontentement. Concrètement, cela leur enlevait certains privilèges comme le droit de porter des vêtements civils, et non un uniforme de bagnard, ou encore l’exemption du travail carcéral. Figure emblématique des prisonniers de l’IRA, Bobby Sands (Michael Fassbender) fut à l’origine d’une vaste grève de la faim ayant pour but de rétablir l’ordre des choses.

Comment peut-on féliciter un film pareil ? Le film démarre par une interminable demi-heure de présentation de jeunes prisonniers de l’IRA – même pas le héros – qui font une première grève, celle de l’hygiène. Refusant de porter les uniformes et ne pouvant avoir leurs habits civils, ils vont alors décider de se trimbaler nus, refuser de se laver, et vont à la place faire des dessins sur leurs murs avec les restes de leur nourriture et leurs excréments. Et avec la petite rivière nocturne (s’arrangeant pour que leur pisse coule dans le couloir), on atteint des sommets dans le bon goût. S’en suit alors, après quelques scènes au parloir, une discussion entre Bobby Sands et un visiteur frère d’arme, parlant pendant une scène de près de quarante minutes de la mise en place de la grève de la faim. Assurément l’un des passages les plus longs de l’histoire du cinéma. La dernière partie sera donc consacrée à la lente agonie de l’abstinent nutritif, renouant avec le glauque du début. Donc comme d’habitude avec l’IRA, la réponse au problème est stupide et disproportionnée, nous mettant mal à l’aise, dévalorisant leur combat et donnant carrément envie de soutenir le camp opposé. Le film ne fera pas bouger les choses, ne cherche qu’à provoquer la haine, et malgré la performance de l’acteur gréviste, le film est artistiquement ignoble et sa lenteur est rédhibitoire.

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Timbuktu

Timbuktu
2014
Abderrahmane Sissako

Comme quoi, la FIFA n’est pas si corrompue que ça quand on compare aux Césars. Cette année, le grand gagnant fut Tumbuktu, sacré meilleur film, réalisateur, photographie, son, montage, musique et scénario original. Ce qui est fort, c’est que strictement aucun des prix n’est mérité, et c’est précisément sur ces points là que le film est mauvais. Le plus étonnant, c’est quand on se rappelle les discours de tolérance lors de la remise des prix, alors même que le film est une déferlante de haine contre l’islam.

Sorte de docu-fiction sur la ville de Tombouctou, le film raconte comment la vie primitive et modeste des locaux va tourner au drame quand des islamistes radicaux du djihad vont prendre possession des lieux. Une absence totale de liberté où les jeux et la musique sont interdits, et où chaque manquement au devoir sacré est passible de la peine capitale, assorti d’une petite séance de torture pour rendre les choses plus joyeuses. Ils pensaient ne rien avoir, mais ils vont quand même perdre beaucoup.

Du foutage de gueule aussi violent, c’est franchement incompréhensible. Après le battage médiatique autour du très surfait La vie d’Adèle (du moins dans sa seconde moitié, inutile et passablement ennuyeuse), voici un film encore plus acclamé, pour des raisons encore plus obscures. Pourtant relativement court, le film semble s’éterniser à force d’enchaîner les plans outrancièrement longs (genre la première confrontation avec le juge où le mari répète dix fois de suite la même chose), non sans rappeler le fatiguant Des Hommes et des Dieux ; le scénario est une vaste escroquerie tant c’est fainéant, et rien ne marque vraiment entre la réalisation, l’image ou le son, ayant juste assuré le travail. Quant au message du film, il est limpide et malsain : ces gens ne sont que des sauvages ne se supportant pas entre eux, et qui ont soif de sang. Un film qui nourrit la haine de l’autre, nous montrant l’homme sous son jour le plus mauvais, et il n’apporte ni solution ni modération. Une œuvre pas aboutie, malhonnête et néfaste, qui a pour effet l’opposé de ce qui était escompté, et ceux qui le soutiennent sont criminels ou aveugles.

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Croisades

Croisades
2015
Nick Powell

Sur le papier, ça sentait la combinaison gagnante : toute première réalisation pour un cascadeur ayant gérer des secondes équipes sur des blockbusters décriés, film sorti directement en DVD et énième rôle alimentaire pour l’irrécupérable Nicolas Cage, me faisant dire que Benjamin Gates 3 ne verra décidément jamais le jour (surtout que Disney, en ayant annulé Tron 3 suite au bide de Tomorrowland, prouve que la firme prendra de moins en moins de risques à l’avenir). Et pourtant, y’avait de l’idée.

En pleine croisade des templiers, Arken (Hayden Christensen) s’est un jour réveillé, conscient que le bain de sang auquel il participait allait à l’encontre de ses croyances. Il va alors s’exiler dans les contrées chinoises, pensant y trouver le repos du guerrier, mais il n’en sera rien. Le pays est confronté à un régicide, le fils aîné du roi n’ayant pas supporté que son benjamin lui soit préféré, et ce dernier, en fuite avec sa sœur, doit remettre le seau royal pour son accession au trône avant que son frère ne lui tombe dessus. Arken croisera le chemin de l’héritier en cavale, et lui porter secours pourrait être sa rédemption.

La première partie – d’à peine un quart d’heure – qui a donné son nom au film et sa place sur l’affiche à l’affamé de service, sinon absent pendant une très grosse partie du film, n’est vraiment pas très intéressante. La réalisation saccadée nous perd dans des rues aussi étroites et similaires, même si elle passera mieux avec les grandes étendues de Chine, rendant les combats assez illisibles, et le côté guerre religieuse n’est pas expliqué et donc peu probant. La présence de celui qui a besoin d’un gros chèque n’aide pas non plus tant il cabotine, et son côté moralisateur alourdi l’ensemble. Mais une fois passé ces débuts calamiteux, on découvre un assez bon film reposant sur le principe de l’étranger mystérieux, cet homme ultra classe et bad-ass qui est largement plus fort que tout le monde, qui n’en a rien à foutre de quoique ce soit, mais qui va quand même jouer les bons samaritains car au fond il a un grand cœur. Ça marche très bien, et avec le cadre et l’ambiance médiéval chinoise, le combo est excellent. Malheureusement, la dernière partie ternira un peu le tableau, faisant à nouveau des choix un peu bancals. Il y avait donc le potentiel pour une belle épopée d’aventure, mais les faiblesses d’écritures et le jeu d’un certain acteur nous laissent sur un constat mitigé.

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Flemmard du 7°art : Citizen Kane

Considéré comme l’un des plus grands chef d’œuvre de tous les temps, Citizen Kane est aussi un film méconnu, classé numéro 1 des classiques qu’on a pas vus et qu’on ose pas le dire. Les flemmards à ne pas tenter l’aventure sont donc nombreux, et il était temps de leur venir en aide.

https://www.youtube.com/watch?v=vVd99yF40tw

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Citizen Kane

Citizen Kane
1941
Orson Welles

Sorti le 1° mai 1941 aux Etats-Unis, et cinq ans plus tard chez nous, ce tout premier long-métrage du jeune Orson Welles, âgé de 25 ans au moment du tournage, avait fait grand bruit à l’époque. Prit comme une attaque personnelle par William Randolph Hearts, magnat de la presse, ce film fut descendu en flèche par ce dernier, qui réussit à bloquer sa distribution, faisant de lui un échec commercial cuisant. Ça n’a pas empêché malgré tout à certaines personnes de repérer le film, qui fut nominé aux Oscars, même s’il n’y reçu aucun prix. La suite on la connait : le réalisateur a fit l’une des carrières les plus brillantes de l’histoire, et le temps a hissé son premier film au rang de légende.

L’histoire, avec laquelle les amateurs de La Classe américaine sont déjà familiers, raconte la vie d’un grand magnat de la presse, Charles Foster Kane (interprété par Orson Welles lui-même), au travers d’une grande enquête sur sa vie à la rencontre de ses proches, cherchant à élucider le mystère de ses derniers mots : « Rosebud » (prononcé Rose Button, signifiant bouton rose). Tout le monde connaissait l’homme d’affaire riche et charismatique, mais quel genre d’homme se cachait derrière ?

Si la réalisation était pour l’époque d’une mobilité innovante, et qu’Orson Welles prouve en campant lui-même Kane de la multiplicité de son talent (il est aussi producteur, scénariste, monteur et responsable des effets-spéciaux d’ailleurs), le film n’est au final qu’un banal Biopic imaginaire, somme tout assez efficace et à la narration intelligente, mais rien de transcendant. Les dix premières minutes de reportage sont un coup d’épée dans l’eau, iconisant un personnage même pas introduit ; le rythme est mollasson ; et à l’exception de Welles, les performances n’ont rien de mémorable, et même ce dernier ne nous ébloui pas outre mesure. Citizen Kane fut peut-être une révolution, mais aujourd’hui il n’a plus grand chose à apporter si ce n’est le devoir de mémoire, et il est tout juste divertissant. Si des films comme Autant en emporte le vent ont su garder leur statut de chef d’œuvre, n’oubliez jamais qu’une vérité n’est jamais immuable.

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