Maison de Retraite


Maison de Retraite
2022
Thomas Gilou

Gros succès surprise de l’an dernier, le film ne faisait pas trop rêver sur le papier : un acteur que tout le monde déteste qui était lamentable à ONDAR, un peu moins insupportable sur son one man show, mais dont la carrière d’acteur se limite plutôt à une succession de navets plus ou moins catastrophiques. Et de l’autre côté, des vieux, nous rappelant à tous que la vieillesse est un naufrage. Vache maigre ou vraie bonne surprise ?

Voyou parasite de la pire espèce, Milann (Kev Adams) va devoir faire face aux conséquences de ses actes. Après l’incident de trop, pour éviter la prison il va devoir accepter un poste d’aide-soignant dans une maison de retraite (dirigée par Antoine Duléry et comptant dans ses rangs Gérard Depardieu, Mylène Demongeot, Daniel Prévost et Jean-Luc Bideau). Un enfer pour lui qui a toujours détesté les vieux.

Passons rapidement sur les évidences. Oui, Kev Adams est une fois de plus fidèle à sa réputation, et ne vous attendez pas à une once de surprise côté scénario. C’est du feel good movie par excellence, nous délivrant exactement ce qu’on est en mesure d’attendre : une leçon de vie, pleine de bons sentiments. Est-ce un mal pour autant ? Non, le film fait ce qu’on attend de lui, l’humour est assez bon, et le talent des seniors rattrape le coup. Du film de weekend pluvieux sous la couette quand on ne sait pas trop quoi regarder pour passer le temps, pas plus.

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Adieu Les Cons


Adieu Les Cons
2020
Albert Dupontel

Sacré meilleur film aux Césars il y a deux ans, je ne m’étais pas rendu en salles lors de ses dix jours de sortie, et ensuite les cinémas ont fermé leurs portes pendant pas moins de sept mois, et j’étais comme beaucoup passé à autre chose. C’est au détour d’un long trajet en avion, face à un très pauvre catalogue, que l’envie de laisser sa chance au film m’est venue. Eh bien rarement un film n’aura été aussi surcoté.

On suit l’histoire de Suze Trapet (Virginie Efira), une femme ne s’étant jamais remise de la perte de son fils quand elle avait 15 ans. Non pas qu’il est mort, mais face à la pression sociale et familiale, elle avait dû l’abandonner, et trente ans plus tard, atteinte d’un cancer incurable en stade avancé, l’envie de savoir ce qu’il est advenu de son petit bonhomme la rattrape. Elle profitera d’une tentative de suicide ratée d’un employé d’une agence d’archivage (Albert Dupontel) pour le kidnapper et l’obliger à l’aider.

Outre le postulat assez grotesque, une femme se barre tranquillement avec l’homme suspecté d’avoir déclenché une fusillade, le développement du film est particulièrement stupide. Non pas que l’idée de retrouver son fils ou d’enquêter dessus le soi, mais c’est la façon de faire qui est foncièrement ratée. Tout se résume en du « ta gueule c’est informatique » à base de piratage comme dans les années 80 où l’on pouvait tout faire avec un ordi. Le ridicule est absolu, de même que la façon dont tout le monde se retrouve sans cesse. Rarement vu un scénario aussi maladroit ou fainéant. Le pire viendra de la fin, alors qu’on est censé apporter une conclusion à toutes les enquêtes, la dernière quête, le film se refuse à apporter une fin satisfaisante en s’auto-sabordant avec un retournement sortant littéralement de nulle part. Bientôt la barre des 90 minutes ? Surtout pas, saccageons tout avant ! Et l’enquête ? Bah finalement non. Pourtant le film est superbement réalisé, le potentiel émotionnel est là avec la recherche de l’enfant perdu avant la mort imminente, mais le coche est à moitié raté, et pour l’humour on repassera, pas un sourire. Une idée sympathique, quoique classique, mais une narration grotesque quand elle n’est pas simplement mauvaise.

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Everything Everywhere All at Once


Everything Everywhere All at Once
2022
Daniel Scheinert, Daniel Kwan

OMG, incroyable, révolutionnaire ! De la merde oui… Enorme succès surprise du cinéma indépendant aux Etats-Unis, le film a eu tout le plus grand mal du monde à s’exporter, mais il semblait il y avoir un consensus pour dire que c’était une œuvre novatrice, originale et aboutie. Eh bien voyons à quel point tout ça est faux.

Mère désabusée dont le rêve américain s’est transformé en minable laverie qui lui accapare tout son temps, Evelyn (Michelle Yeoh) va voir sa vie basculer lors d’un rendez-vous chez une contrôleuse fiscale (Jamie Lee Curtis) : son mari va se voir être le vaisseau d’un autre lui d’une réalité alternative, là pour empêcher un cataclysme.

Dans l’absolu, pourquoi pas, et même si le film se sert des réalités alternatives uniquement pour de l’humour douteux et raconter une histoire de famille, le potentiel était là, bien que limité. Car on ne va pas se mentir, un couple qui bat de l’aile à cause d’un travail trop envahissant, des aînés rétrogrades, une fille prête à s’émanciper, ce ne sont là que des thèmes ô combien classiques et peu inspirés. On pourrait argumenter sur le joli message, sur quelques sursauts poétiques, mais tout cela est noyé par du mauvais goût et de la maladresse gênante. Du guimauve pas maîtrisé, et à côté de ça il y aurait tellement à dire sur les catastrophes artistiques auxquelles on assiste. Les techniques de saut d’univers sont incohérentes, stupides voir abjectes comme avec le plug anal. Mais c’est presque moins pire que la bataille des bites de ketchup, et le summum de gêne sera sans l’ombre d’un doute l’univers des saucisses, d’un mauvais goût aberrant. Le film s’essaye à l’absurde, comme avec les cailloux, mais c’est juste tellement raté. Et le film se traîne, se traîne… Un concept cache-misère pour un style puéril. Et bigre, c’est long ! Une séance douloureuse, et j’ai bien du mal à comprendre l’engouement.

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Elvis


Elvis
2022
Baz Luhrmann

The King, probablement la plus grande vedette de l’histoire des Etats-Unis, l’équivalent américain de notre Johnny national. Une icône, un monument de la musique qui conserve malgré une carrière assez courte le record du plus grand nombre d’albums jamais vendus, même si effectivement, même mort un artiste continue de faire vendre. Une légende qui au final n’est pas si connue en France, surtout des jeunes générations, et même un plus ancien comme moi ne connaissait pour ainsi dire rien à la vie de l’homme, et de ce fait le film m’intéressait d’autant plus.

Probablement la chose qui a fait de lui la bête de scène, le chanteur, le musicien et l’homme derrière l’artiste, ce qui l’a le plus forgé a été l’extrême pauvreté de son enfance. Entre un père en prison pour impayés et une mère faisant ce qu’elle pouvait, il a grandi dans les quartiers noirs de Memphis. Dans une époque où la ségrégation faisait rage, seul blanc au milieu de d’afro-américains, il ne pouvait pourtant pas plus être à sa place, embrassant pleinement la culture soul, le gospel et les danses endiablées. Dans une Amérique puritaine des années 50, son déhanché érotique provoqua l’hystérie des jeunes demoiselles, mais attira surtout l’œil d’un homme : le colonel Tom Parker (Tom Hanks). Il verra en lui le bon filon, bien décidé à lui faire réaliser ses rêves, faire de lui le grand Elvis (Austin Butler), enfin dans la limite de son seul intérêt personnel.

Si de nos jours le notion d’idole, de méga star rendant leurs fans extatiques peut laisser perplexe, on ne peut qu’être passionner par un engouement si massif, une telle folie ambiante. Les mœurs évoluent, les goûts musicaux aussi, donc difficile de trouver les prestations sur scène choquantes ou de partager la ferveur outre mesure, mais que ce soit dans le style, les décors ou l’incroyable performance des acteurs, dont on ne s’étonnera pas de la nomination à l’Oscar suprême pour le fameux Elvis, on ressent pleinement l’ardeur de la passion. Il semblerait que les plus grands artistes soient les plus tourmentés, et le King n’en fait pas exception, bien qu’en réalité tout semble être sa faute, ou c’est du moins ce qui en ressort du film. De par son père absent, le colonel est devenu comme un père de substitution dont il n’a jamais su s’émanciper. Son mariage n’a pas tenu parce qu’il n’a pas su dire non aux filles qui se jetaient à ses pieds. Son argent s’est volatilisé car il n’a jamais su dire non aux parasites. On pourrait dire aussi qu’il n’a pas assez milité pour la cause noire, lui qui était noir de cœur. Au même titre que je m’étonne qu’il n’y ait pas de théorie sur le passé nazi du colonel, il aurait été logique qu’un amour mixte nous soit conté dans sa jeunesse, car on ne tombe pas seulement à moitié amoureux d’une culture. N’étant pas un connaisseur du tout, je ne saurais dire le degré de respect et d’exactitude historique et malgré les près de 160 minutes au compteur du film, le rythme est parfaitement géré tant l’histoire est dense, passionnante, et on se régale du spectacle.

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The Green Knight


The Green Knight
2022
David Lowery

Sorti durant l’été 2021 aux Etats-Unis, il aura fallut attendre janvier 2022 pour le voir atterrir sur Prime Video. La raison ? Des distributeurs ne souhaitant pas le placer en face du premier volet au cinéma de Kaamelott, parlant lui aussi de la légende arthurienne, et qui fut un large succès malgré l’instauration à l’époque – seulement deux jours après sa sortie – du passe sanitaire. Pourtant, le projet avait l’air sacrément plus ambitieux et prometteur. En apparence seulement…

L’histoire prend place un jour de Noël, alors qu’un mystérieux chevalier vert va faire irruption au banquet du roi Arthur, demandant que quelqu’un vienne lui faire face. Devant faire ses preuves, le neveu du roi, Gauvain (Dev Patel), habitué à fricoter avec de la paysanne (Alicia Vikander), va accepter le défi. Un coup pour un coup : si Gauvain le touche, le chevalier vert lui portera le même coup dans un an jour pour jour. Pensant bien faire en décapitant le trouble fête, il réalisera que son acte lui coûtera sa propre vie quand ce dernier, visiblement pas humain, se relèvera et retournera d’où il vient.

C’est affolant de tristesse. Le film possède une photographie magnifique, des décors somptueux, des costumes incroyables, une bande-son réussie, et nombre de passages sont d’une immense poésie, voir une claque visuelle comme le passage avec les géants. Chef d’œuvre ? C’est tout le contraire : le film est d’un ennui absolu, d’une inutilité patente pour une histoire d’une nullité à peine croyable. Le film désamorce ses enjeux en montrant d’emblée d’où vient la créature, et le pénible périple s’éternisera avec des péripéties fortuites ne servant à rien. Le but serait une quête de rédemption, de noblesse, mais le fameux Gauvain sera inlassablement le même couard libidineux. Les scènes sont interminables, les sous-intrigues ne font jamais avancer le récit, et la fin est d’un grotesque peu commun. Je n’avais jusqu’alors jamais vu un aussi bel emballage pour un étron aussi putride.

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Avalonia, l’étrange voyage


Avalonia, l’étrange voyage
2022
Don Hall, Qui Nguyen

Dire que j’attendais ce film est faux, j’ai vaguement aperçu une bande-annonce me semble t-il, mais sans en avoir gardé le moindre souvenir. Mais étant donné que mon film préféré de 2021 avait été à ma très très grande surprise un Disney, Raya et le dernier dragon, qui est aussi devenu mon Disney préféré de tous les temps, j’avais de fait bien plus de curiosité à découvrir leur nouveau film, bien qu’entre temps Encanto m’avait laissé plutôt froid.

Le film nous plongera au cœur d’un nouveau monde des plus étranges. Searcher, fils de la légende de l’aventure Jeager, est non moins une légende à Avalonia grâce à sa trouvaille : une nouvelle source d’énergie à base de plantes. Seulement voilà, 25 ans plus tard, des graines commencent à pourrir, et il faut partir en quête du mal qui les rongent.

Je pense que ce film est tellement mal écrit, woke et bien pensant que pas une personne au monde ne trouvera pas de point susceptible de l’énerver. Outre le design complètement raté de cet univers et des protagonistes, les personnages sont à la fois caricaturaux à outrance et totalement incohérents. Elément de « surprise » qui n’en est pas un car présent sur absolument toutes les affiches et arrivant presque instantanément dès la plongée dans l’autre monde et se révélant directement, le grand père n’a aucun sens : caricature de la vieille école, le vieux con bourru, viril à outrance et borné, il est aussi montré comme cool et trouve directement normal l’homosexualité de son petit fils. Et au contraire, le père Searcher, traumatisé par son père qui dirigeait sa vie, se voulant comme très à l’écoute de son fils et modèle d’ouverture de par son couple mix, se borne à vouloir formater son fils. Et que dire du message écolo ? De l’énergie verte luminescente, du nucléaire quoi, serait potentiellement pas si bon ? Sans déconner ? Rarement une écriture n’aura été si mauvaise. Tout se sent venir à des kilomètres, on nous prend pour des débiles et adieu le subtil, sans compter en plus les incohérences de caractère. Non eh puis quand même, quel ratage artistique ! Créatures, décors, personnages, rien ne va. Quelques bons sentiments, une grande qualité de doublage, un rythme efficace et un haut niveau de modélisation 3D malgré le manque cruel d’inventivité, mais que c’est pauvre. Au niveau fable sur la nature le film est minable à côté de Nausicaa, et on comprend son échec. Son absence de sortie en salle en France n’est donc pas à regretter, on a là l’un des plus mauvais classique d’animation Disney.

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Black Panther Wakanda Forever


Black Panther Wakanda Forever
2022
Ryan Coogler

Une fois l’euphorie de l’excitation autour de Spider-Man No Way Home retombée, le jugement s’est fait plus sévère avec le recul tant il y avait mieux à faire. Et malheureusement, entre un Multiverse of Madness creux et saccageant parmi les idées les plus prometteuses possibles comme les Illuminatis, un Thor Love and Thunder sympathique mais là encore à des années lumières des attentes, mais aussi et surtout une floppée de séries devenant toutes plus insipides les unes que les autres, le MCU semblait mourir et l’avenir s’annonçait sombre. Mais en juillet dernier, l’espoir fut ravivé avec une pléthore de projets très excitants, une bande-annonce d’Ant-Man 3 incroyable, mais surtout une claque monumentale pour le film dont il est question aujourd’hui : la suite de Black Panther. Frappé par un cancer qui lui fut fatal, l’acteur incarnant le protecteur du Wakanda laissa un immense vide derrière lui, et on pouvait se demander si continuer sans lui pouvait avoir du sens. Avec la première bande-annonce, absolument dantesque, le doute ne semblait pas permis, mais il semble que ces derniers temps Disney soit beaucoup plus doué pour gérer la communication que la réelle qualité de ses œuvres.

Mort des suites d’une maladie, T’Challa laissa la nation du Wakanda faible et exposée, suscitant plus que jamais les convoitises pour son vibranium. Seulement voilà, ils ne sont finalement pas les seuls à en avoir, un bout de la météorite ayant aussi fini au fond de l’océan, et un peuple mystérieux y a vécu, encore plus cachés qu’eux. Le chef de leur peuple, Namor (Tenoch Huerta), posera un ultimatum au peuple wakandais : se joindre à eux contre le reste du monde pour protéger leurs richesses de vibranium, ou être les premiers à tomber face à leur courroux.

Malgré le fait que je n’ai pas aimé le premier Black Panther, mes espoirs étaient grands pour cette suite. Il faut dire que la première bande-annonce vendait du rêve, et le mythe de l’Atlantide est une des légendes les plus fascinantes qui soit, ayant abouti à l’un des tous meilleurs films d’animation de l’histoire, L’Atlantide l’empire perdu. D’ailleurs l’inspiration maya est incroyable, beaucoup de proposition de design sont grandioses, et visuellement le film en impose. Mais déjà deux soucis persistent à ce niveau là : j’espérais voir des créatures perdues des profondeurs, pourquoi pas le léviathan, quelque chose de cette ampleur, et la bataille sur le bateau manque d’épique. Côté design, la fameuse Riri Williams (Dominique Thorne), en plus d’être mauvaise actrice au regard méchant, a une armure vraiment hideuse, donc déjà que les trois dernières séries sont minables, l’idée d’une série centrée sur elle ne pourrait pas plus me refroidir. Gros problème de carrure pour Letitia Wright également, qui n’a clairement pas le charisme de son frère. On lui préférera largement Lupita Nyong’o et Danai Gurira, il faudrait qu’elle se remplume d’urgence. M’Baka dans le costume aurait été autrement plus impressionnant.

Pour ce qui est de l’histoire, on retrouve comme dans le premier film le même problème ultra communautaire autocentré, mais en réalité comme le sont les 3/4 des films américains se prenant pour le centre de l’univers, sauf que là c’est sur un pays africain imaginaire. En résulte un manque d’enjeux, si ce n’est eux-mêmes, et heureusement que Martin Freeman est là pour donner un caractère plus mondial au conflit, bien que le retour des blagues racistes sur le colon sont pour moi identiques à utiliser le mot en N pour ceux qui souffraient d’esclavagisme, dans les deux cas cela rappelle les heures sombres de l’histoire et revient à insulter quelqu’un sur la base d’ancêtres qu’il n’a pas connu et dont il n’est pas responsable. Seulement cette fois, toute l’histoire ne tourne pas autour de la haine de l’autre, mais de savoir qui dirigera ou non l’humanité entière. D’ailleurs, on se demande bien à quoi bon l’ouverture au reste du monde à la fin de Black Panther puisqu’au final ils se replient plus que jamais sur eux-mêmes visiblement. Mais globalement, j’ai été un peu plus convaincu. Le vrai problème du film vient surtout de son rythme. Parlant longuement du deuil, de la perte de T’Challa, le film semble avoir rajouté plusieurs intrigues basées dessus, en plus de la confrontation avec Namor, et le film est juste trop long : 2h34 en enlevant le générique, et on les sent passer. Une attaque en deux phases quand une seule aurait été plus impactante, de trop longues discutions redondantes, une Riri Williams alourdissant l’histoire pour pas grand chose (et surtout je la trouve ratée), un manque d’originalité et d’envergure dans le combat final. Un potentiel énorme, mais le film s’éparpille, traîne et manque d’impact sur certains points. Sur les sept films de la phase 4, Les Eternels sera donc l’exception parmi tant de projets au résultat décevant…

 

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Bullet Train


Bullet Train
2022
David Leitch

Petite surprise de l’été, le film était passé sous les radars des analystes malgré son casting de fou, récoltant pas loin de 240 M$. Après The Passenger entre autre, le réalisateur de John Wick nous revient avec un film d’action dont le déroulé se passera également dans un train, le Bullet Train en l’occurrence, un train automatisé reliant me semble t-il Tokyo à Kyoto.

Mercenaire chargé de récupérer une mallette, Coccinelle (Brad Pitt) va donc monter à bord dudit train. Une mission pas si évidente : la mallette en question contient de l’argent de la Mort Blanche (Michael Shannon), le mafieux le plus dangereux qui soit, que sont censé lui ramener, avec son fils (Logan Lerman), deux autres mercenaires, Citron (Brian Tyree Henry) et Mandarine (Aaron Taylor-Johnson). A bord se trouveront d’autres personnes tout aussi dangereuses, comme un ancien Yakuza (Hiroyuki Sanada), une autre mercenaire (Zazie Beetz) et une folle (Joey King).

Quand c’est pas ta journée… Le film prend le principe du mauvais gars au mauvais endroit, et pousse les curseurs bien fort. Entre coïncidences malheureuses et coup du sort, le destin va s’acharner sur le héros du film, lui qui ne demande rien à personne et qui veut éviter tout conflit. Parfois un peu trash et gratuit, le film assure un très bon divertissement, pas forcément des plus surprenant, mais toujours amusant. Véritable festival des caméos, le film compte aussi les présences de Masi Oka (Hiro Nakamura pour ceux qui se rappellent quand Heroes était une des meilleures séries ever avant de devenir un immense étron), Sandra Bullock, Channing Tatum et Ryan Reynolds. De l’humour et de l’action décomplexés, le film est plein de bonnes idées, que ce soit autour de la chance, ou sur la liste des personnages (l’occasion d’un bon gros délire). On aurait pu partir plus loin, toutes les histoires ne sont pas forcément captivantes, donc difficile de s’enthousiasmer outre mesure, mais c’est effectivement là un bon gros divertissement qu’on ne boudera pas.

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Violent Night


Violent Night
2022
Tommy Wirkola

Imagine le Père Noël qui dégomme les gens pas sages ? Dingue ! C’était en tous la promesse faites : transformer le vieux shérif grincheux de Stranger Things en vieux Santa Clause grincheux mais vénère. Alors qu’une enfant sage se fait kidnapper le soir de Noël avec toute sa riche famille pour des histoires de gros sous dans un coffre-fort, le véritable Père Noël (David Harbour) était justement sur place pour lui livrer ses cadeaux, et on ne touche pas aux enfants. Pour sauver une fille innocente, il n’hésitera pas à massacrer une horde entière de ravisseurs.

Il faut croire que l’acteur est sacrément bankable, et je dois avouer que mon envie de voir ce film, outre le concept potentiellement excellent pas très family-friendly, reposait en grande partie sur ses épaules. Eh bien si on a effectivement un film gore avec une pléthore de morts sanguinolentes, que l’acteur est très charismatique, il reste trop proche de l’image qu’on a du personnage : un vieil homme bedonnant et fatigué. Il est lent, rouillé jusqu’à l’os, se faisant démolir au premier combat venu. Niveau badassitude on repassera, et cela rend incohérent les passages en mode berserk où il dégomme tout sur son passage. On ne peut pas être une énorme victime, puis un tueur fou la scène d’après. Le film étire un peu trop son maigre concept, repompe outrageusement sur Maman j’ai raté l’avion et Peter Pan, et si globalement le film est divertissant, il y avait clairement mieux à faire. La hype était là, le film a plutôt cartonné vu son faible budget, et une suite est déjà programmée pour Noël 2024. Reste à espérer une nuit un peu plus violente.

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Don’t Worry Darling


Don’t Worry Darling
2022
Olivia Wilde

Projet assurément intéressant nous replongeant à l’âge d’or, le chemin a été pour le moins chaotique. Le rôle masculin principal était initialement tenu par un autre acteur, dégagé par la réalisatrice pour cause de comportement toxique, mais ça c’était selon ses dires. La vérité fut ensuite exposée, preuves à l’appui, comme quoi c’était au contraire sa partenaire à l’écran dont les caprices étaient ingérables, que l’acteur s’est barré, et qu’au contraire la réalisatrice a tout fait pour le faire revenir, allant jusqu’à l’implorer. La promo a ensuite enchaîné scandale sur scandale entre la réalisatrice surprise entrain de fricoter avec le remplaçant qui a dix ans de moins qu’elle, son mari déboulant à je ne sais plus quelle occasion publique pour lui rappeler qu’ils ont des enfants, et apportant les papiers du divorce, puis l’officialisation de l’adultère qui aura prit fin peu après la sortie du film, et enfin un fameux crachat lors d’une avant-première. Bref, on a beaucoup parlé du film, sans vraiment jamais en parler en tant qu’œuvre, qui pourtant était des plus intrigantes.

L’histoire prend place dans une banlieue chic, non sans rappeler le style années 50 d’Hollywood. Alice (Florence Pugh) et Jack Chambers (Harry Styles) viennent tout juste d’y emménager, un petit coin de paradis de luxe et d’abondance où les femmes (incluant Gemma Chan et Olivia Wilde) s’occupent des courses, de la maisonnée, tandis que les hommes travaillent tous pour Victory, l’entreprise de Frank (Chris Pine), l’homme derrière tout le village et ce havre de paix, aspirant à faire de ce monde un endroit meilleur. Mais que cache réellement cet endroit ?

J’attendais probablement trop de ce film, puis pas assez, puis de nouveau trop. Pendant les deux premiers tiers, j’avais peur d’une révélation un peu trop facile, puis le retournement est dingue, ouvrant un champ des possibles inouïe, pour finalement le refermer sur une piste pas si pertinente, et la fin est complètement ratée. Les acteurs sont excellents, la réalisation propre, le psychédélique maîtrisé avec la musique bien angoissante, on a une ébauche de concept absolument génial, mais le traitement n’est pas très crédible, la fin part en vrille et nous laisse en suspend. Et pas simplement en mode « on ne sait pas », mais volontairement le film ne nous livre pas la fin. Pas de suspens, pas de « sujet à interprétation », mais bien du pur inachevé. Mais pourquoi ?! J’ai globalement passé un très bon moment, le potentiel est là, mais la fin est un tel foutage de gueule que je ne pourrais jamais conseiller un tel film.

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