Super Mario Bros, le film


Super Mario Bros, le film
2023
Aaron Horvath, Michael Jelenic

Dire que le film est un immense carton serait un doux euphémisme. Plus de 7,2 millions d’entrées en France, 574 M$ aux Etats-Unis et 1,35 milliards dans le monde, ce qui en fait le second plus gros succès de tous les temps pour un film d’animation derrière seulement la suite de La Reine des Neiges, mais largement numéro un au niveau bénéfices, son budget étant pratiquement la moitié et ayant fait bien plus sur le sol américain où les frais de distribution sont moindre. Est-ce parce qu’on ne présente plus le petit plombier moustachu aux centaines de millions de jeux vendus ? Est-ce parce que le studio Illumination est à la tête de la saga Moi, moche et méchant, la plus lucrative saga d’animation de l’histoire ? Probablement un peu des deux, et surtout une bande annonce qui avait mit tout le monde d’accord à sa sortie.

Si les jeux Mario n’ont pour ainsi dire jamais eu de scénario en dehors de certains opus secondaires comme Mario RPG ou les Mario et Luigi, le concept est généralement un jeu de plateforme sans histoire où le principe est simplement d’aller jusqu’à l’arrivée, enchaîner les niveaux jusqu’à délivrer la princesse, pour grossir le trait. Ici, Mario et Luigi sont de vrais humains du monde normal, essayant de percer comme plombiers à Brooklyn. Un beau jour, ils vont tomber dans un tuyau magique, les emmenant dans des royaumes magiques ou maudits, en pleine crise alors que le méchant Bowser s’est accaparé une étoile et tente de mettre la main sur la princesse Peach du royaume champignon.

Tout d’abord, félicitons le studio Illumination pour le bond en avant réalisé : le film est incroyablement beau comparativement à leurs précédents films. Non seulement il y a le travail de design aidé par les décennies d’inspiration chez Nintendo, mais même au niveau des décors et de la finesse de modélisation, c’est largement mieux que tout ce qu’ils ont fait avant. C’était d’ailleurs le point qui a le plus rassuré à la sortie de la première bande-annonce, qui explique en grande partie l’engouement initial. Ensuite, le fan service est omniprésent, que ce soit dans les musiques ou les clin d’œil / utilisation de certains jeux phares, et l’utilisation est à peu près justifiable et pas trop mal amenée. Reste que ça sera assurément un problème pour ceux n’ayant pas grandi avec. Pour l’histoire, c’est le strict minimum, et rien de bien transcendant, sauf qu’à ma connaissance Bowser n’a jamais nourri de passion romantique pour Peach, bien que ce soit ce que beaucoup se sont imaginés. En parlant de la princesse, cette dernière rayonne, trouve une vraie utilité et n’est plus la demoiselle en détresse à sauver, chose impensable en 2023. Le film est donc beau, certains vont jubiler des innombrables références, et on passe globalement un bon moment, même sans être spécialement fan des jeux Mario. Reste quelques lenteurs, une aventure qui tourne parfois au ralenti, et même un léger ennui vers le milieu, ce malgré une durée courte de moins de 90 minutes en enlevant le générique. J’attendais un peu plus qu’une pub géante faisant appel à la nostalgie, un film à part entière qui tienne mieux la route. Espérons qu’ils trouvent de vraies idées pour les futures suites, car avec un tel carton historique, non seulement le plombier reviendra, mais on sait déjà que quatre autres projets de l’écurie Nintendo sont en projet, avec assurément Zelda parmi eux.

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The Flash


The Flash
2023
Andy Muschietti

Nous y voilà enfin, après moult déceptions comme WW84, The Suicide Squad ou l’apparemment abyssal Shazam 2 que je ne suis pas sur de trouver le courage d’affronter un jour, l’univers branlant du DCEU est sur le point de mourir pour renaître de ses cendres. L’ultime film avant le soft reboot (certains personnages comme le Flash sont censés revenir), celui annoncé par T. Cruise comme étant un film incroyable, annoncé comme ayant eu les meilleurs retours de projection test depuis nul autre que The Dark Knight, le grand retour de DC est enfin là. Il était destiné à tout casser sur son passage, jouant la carte du multivers, de la nostalgie et du fan-service, donc sur le même terrain que Spider-Man No Way Home qui avait frôlé les deux milliards. Et pourtant, après un démarrage extrêmement décevant à 130 M$ dans le monde, le film enchaîne les chutes dramatiques à un niveau historique, et semble arrêter sa carrière à tout juste 270 M$, un échec retentissant puisque le budget est estimé à près de 400 M$ avec le marketing, ce qui ferait plus de 250 M$ de pertes avec les frais de distribution. Pour remettre les choses en perspective, c’est près de 100 M$ de moins que le mauvais Shazam, qui faisait déjà office de héros de seconde main. Un ratage massif, et pourtant le projet était très excitant sur le papier.

Traumatisme névralgique dans sa vie, Barry Allen (Ezra Miller) n’a jamais pu accepter la mort de sa mère, qui a entraîné l’inculpation de son père faute d’autre piste. Il va alors décider de remonter dans le temps pour la sauver, sans se douter des répercussions que cela allait engendrer.

Oui, les critiques ont raison. Il est incroyable de voir qu’un film aussi important et avec un tel budget puisse sortir dans un tel état. L’usage de doublures numériques est d’un autre âge, et pourtant omniprésent. La fameuse vallée de l’étrange n’est pas seulement pulvérisée en moyenne toutes les deux secondes, mais on avait réellement pas vu de telles modélisations si grossières depuis au moins trente ans. Et comme les effets numériques sont légion, parfois pour absolument aucune raison, et toujours avec des idées de design hideuses, le film est visuellement très souvent juste immonde. Non pas que la réalisation soit mauvaise, plutôt pas d’ailleurs, mais vraiment le département FX a fait un travail de cochon d’un niveau de désastre sans commune mesure. Le film n’est même pas capable de reprendre le costume de Flash de Justice League, pourtant très classe et réaliste, le remplaçant ici pour du latex sadomaso ignoble, là encore jamais crédible et toujours en CGI. Même le batfleck de Ben Affleck se retrouve avec un mélange improbable entre son ancien costume avec des pièces d’armure comme dans le Dark Knight, mais le résultat ressemble à un cosplay ridicule. Donc oui, indiscutablement, le film est un naufrage visuel. Quid du reste ?

Le scénario est assez convenu : remonter dans le temps, et faire face aux conséquences. On retrouve donc le général Zod (Michael Shannon) dans un monde où Superman n’est jamais arrivé sur Terre, et Flash devra l’affronter avec Supergirl (Sasha Calle) et le Batman (Michael Keaton) de cette autre réalité, ainsi que le lui dix ans plus jeune. Simple, mais peu exploité, on n’a pas vraiment le temps de s’intéresser aux personnages, se reposant quasi exclusivement sur le fait que les spectateurs connaissent déjà les précédents films où ils sont apparus. On aura quelques passages émotionnellement impactant avec la mère, mais globalement l’histoire aura du mal à nous impliquer, la faute à un manque de développement. On pensera notamment au choix de renoncer, arrivant beaucoup trop vite, après seulement deux essais. Le point le plus positif sera Ezra Miller, dont la variété de jeu est assez bluffante, une belle intensité dramatique. Quelques passages touchants, une envie de renouer avec la relation père-fils avec Batman, mais tout semble aller trop vite sans le moindre plan. On ne parlera pas du festival de caméo, hormis ceux évidents (Wonder Woman (Gal Gadot), Alfred (Jeremy Irons) et Aquaman (Jason Momoa) dans une des scènes post-générique les plus inutiles de l’histoire), mais c’est tellement mal fait que le fan-service est tout simplement gâché. On sent le carnage de la production étalée sur plus de dix ans avec six réalisateurs, le résultat est plein de potentiel, mais semble boursoufflé et sans ligne directrice. Le film aurait pu être bon, mais même en faisant abstraction des FX exécrables, l’écriture reste trop mauvaise pour se satisfaire d’un divertissement à ce point sorti à l’arrache. Il est peut-être temps que cet univers meurt, mais je n’ai que peu confiance en celui qui tient les futures rennes du DCU.

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The Legend of Zelda : Breath of the Wild


The Legend of Zelda : Breath of the Wild
2017
Nintendo Switch

Porte étendard de la console à sa sortie, bien qu’étant aussi sorti sur WiiU comme Zelda Twilight Princess à son époque sortait sur deux générations de consoles pour porter la suivante, The Legend of Zelda : Breath of the Wild a assurément marqué un tournant dans l’histoire du fameux guerrier hylien protégeant son royaume contre diverses menaces, la plupart du temps Ganon ou Ganondorf. Alors que le monde a les yeux rivés vers sa suite, une première dans cet univers (Majora’s Mask n’étant pas vraiment la suite d’Ocarina of Time, mais plus une réalité alternative), il étant temps de me remettre sérieusement à ce jeu, commencé il y a trois ans, mais lâché en cours de route faute de temps, puis d’envie. On sait tous qu’il est difficile de se remettre à un jeu après une pause. Mérite t-il d’être à ce point porté aux nus ? A t-il à ce point révolutionné la saga ? Tachons de faire une analyse le plus objective possible, en reprenant indépendamment chaque point du titre.

Graphismes : 14/20

On entend dire de partout que la Switch n’a aucune puissance. C’est faux. Elle a une puissance proche de la PS4 de base (dite « FAT »), c’est-à-dire que si un jeu tourne en 1080p sur PS4, il tournera sans souci en 720p sur Switch. Que ce soit dit. Et en prenant en compte les jeux précédente génération sur WiiU, il faut bien avouer qu’en termes de modélisation pure, le jeu est presque moins beau que la version HD de Twilight Princess. C’est bien évidemment la faute au choix du jeu en lui-même, le fléau des quinze dernières années, « l’open world ». Avoir une map à ce point ouverte a un coût, et ne permet de fait pas mieux, Nintendo a vraiment proposé ce qu’ils pouvaient faire de mieux. Le choix initial empêche donc tout éclat technique, autre que celui de permettre une exploration d’un territoire si grand. Mais de fait, à aucun moment on ne peut qualifier le jeu de « beau ». Quelques idées de design sont très bonnes, dans le style ruines anciennes, post-apo rétro, et globalement la direction artistique est à saluer. Pourquoi une note si « basse » alors ? Le concept même du jeu empêche de briller, et au delà de ça, le jeu possède les boss les moins mémorables de la saga depuis Zelda II en 1987, et la mise en scène manque de grandiose. Quelques gros monstres croiseront notre route, mais rien d’incroyable. Pas de boss caché ou secondaire, seulement quatre donjons et boss redondants et trop semblables, notamment les sanctuaires dont certains sont copié-collé, là où chaque Zelda se renouvelait de façon stupéfiante à chaque mythique donjon. Aucun plan ou endroit de l’entièreté de la carte ne m’a ébloui. Une amer déception tant sur les points historiques de la saga la fainéantise est de mise.

Jouabilité : 13/20

Les défauts inhérent de la saga sont de retour. Plus les interactions sont nombreuses, plus les problèmes potentiels s’accumulent, et le titre en regorge. Très généreux sur les possibilités, le jeu en devient vite confus entre les sorts qu’on peine à lancer, la paravoile (système de voile permettant de planer) qui est une tannée par moments, l’arc impossible à manier au stick et qui peut partir en vrille avec le gyroscope selon si la caméra n’en fait qu’aux siennes, l’escalade qui vous fera perdre un temps fou avec toujours cette peur de manquer d’endurance. Tout lister serait interminable, et entre la caméra, la précision des sauts, les techniques d’épées pas toujours évidentes à sortir, la saga est une habituée de ce genre de problèmes, mais là l’effet est décuplé avec toujours plus de possibilités et de touches à confondre, de combinaisons pas naturelles à sortir. Le summum est le cheval, heureusement peu présent et optionnel pendant l’aventure, mais obligatoire à la toute fin, un enfer sur Terre. Mais s’il y a bien une chose atroce introduite ici, c’est tout ce qui entoure le crafting et l’obsolescence. La quantité de rubis demandés pour tout et n’importe quoi est aberrant, difficile d’en récupérer tant vendre des objets est à double tranchant, ne sachant jamais qu’est-ce qui sera nécessaire pour améliorer vos armures. En résulte un inventaire illisible avec des centaines d’objets, tout le temps plein à craquer sans savoir qu’est-ce qui sert à quoi. De même, les épées, arcs et boucliers sont périssables, comprenez qu’une épée cassera tous les dix coups, un bouclier éclatera au bout de 3-4 attaques encaissées, et un arc implosera au bout d’une douzaine de flèches lancées. On passe donc sa vie à se rééquiper, à changer d’équipement toutes les minutes. Une lourdeur infinie, démystifiant tout le côté sacré et épique de l’équipement durement arraché dans des donjons incroyables. L’essentiel de la saga est là, mais tous les ajouts sont néfastes et on s’estomaquera d’à quel point 11 ans avant Twilight Princess faisait tellement mieux, et même Ocarina of Time en 1998 était plus maniable sur la direction des chevaux, c’est dire !

Durée de vie : 08/20

Mes critères ont évolué avec les années. Avant, plus un jeu était long, plus c’était bon. Aujourd’hui, chaque heure jouée doit compter, servir à quelque chose. Les missions annexes, si elles n’ont pas d’enjeux propre ou d’intérêt ludique prononcé, c’est de la perte pure et dure qu’on laissera aux acharnés. Si un jeu est long, il doit le justifier et garder un rythme de qualité tout du long. De fait, un jeu parfait serait un jeu qu’on peut boucler en 15h si on le connait bien, 20-25 sinon ou si on peut / veut prendre son temps, et 40 heures pour du 100%. Pour le prélude, les quatre prodiges et le château final, le jeu pourrait effectivement se boucler en une vingtaines d’heures, mais il faudrait un niveau de jeu phénoménal. Pour espérer s’en sortir, mieux vaut avoir fait au moins une cinquantaine de sanctuaires, et avoir au minimum de l’équipement niveau 3 sous peine de perdre dix cœurs à chaque attaque (5 cœurs avec de l’équipement lvl4). Et pour peu qu’on galère un peu sur certains sanctuaires vraiment contre-intuitifs, impossible d’envisager sérieusement de se rendre au boss final avant 60-70 heures. C’est beaucoup trop, surtout qu’en les phases de scénario n’occupera que 3-4 heures de ce total, une aberration absolue. Pour peu qu’on se lance dans un défi absurde de tout finir à 100%, même avec la soluce à côté, impossible de boucler le tout en moins de 150 heures en étant un joueur normal, ce qui est un non sens incroyable tant cela veut dire se priver de tout autre expérience ludique pendant des mois. Trop de choses à faire, la plupart sans intérêt, et un énorme problème de rythme.

Bande son : 10/20

Certes loin d’égaler le niveau des meilleurs Final Fantasy, la saga Zelda a toujours su avoir des envolées épiques avec des musiques iconiques, surtout Ocarina of Time dont l’histoire était elle-même axée sur un instrument de musique. Ici on a bien quelques musiques jouant sur l’étrange, mais rien d’impactant, et les autres musiques qu’on entendra que trop rarement seront des reprises des thèmes habituels portés depuis les premiers jeux. Pour renforcer le côté « aventure et livré à soi-même », le jeu prend le parti-pris de ne pas mettre de musique sur la carte, donc 99% du jeu ne sera ponctué que par les bruits de l’environnement et les bruitages du jeu. Chacun est libre d’aimer, mais de fait la musique est quasi absente du jeu, et l’expérience sera constamment saccadée avec les aller-retours dans l’inventaire. Un point bien décevant.

Scénario : 04/20

Qui dit aventure ne dit pas forcément un scénario très développé, misant plus sur la richesse de l’univers. Ici Link se réveille après un sommeil de 100 ans pour aucune raison. Les prodiges ont perdu face à Ganon il y a 100 ans, mais Zelda réussissait jusqu’alors à le bloquer dans son château. Ne croyant visiblement pas en Link, au lieu de l’envoyer affronter Ganon il y a 100 ans, elle a préféré donner 100 ans de répit au monde, attendant le dernier souffle de magie en elle avant de laisser Link tenter sa chance. Un monde qui semble ne pas être tellement au courant de tout ça, vivant assez paisiblement malgré la menace qui rôde. L’enjeu final ne semble donc pas être un enjeu pour qui que ce soit, outre calmer les odes (animaux mécaniques géants), et mise à part quelques flashbacks racontant l’histoire d’il y a cent ans, le scénario est d’un vide sans commune mesure. Certes, les Zelda se sont battis sur des récits de princesse à sauver  classiques à outrance et des menaces stéréotypées, mais on avait bien plus d’interactions avec les gens, chaque donjon avait des enjeux locaux dans un grand tout bien plus lié et prenant. On revenait souvent aux mêmes villages, notre aventure avait un impact plus immédiat sur ce qui l’entoure. Et que dire de la fin ? Une seule scène de quelques secondes, toujours aussi vide. Aucun sentiment d’accomplissement.

Note Globale : 11/20

N’allons pas jusque là, ce Zelda n’est pas un mauvais jeu, mais c’est assurément un très mauvais Zelda, et peut-être le pire de tous. Le sentiment d’aventure est grand, la carte colossale, et on pourrait s’y perdre 200 heures tellement il y a à faire. Pour beaucoup, cela a visiblement suffit, gens de peu de goût. Comment se satisfaire d’un jeu si répétitif ? Si vide ? Si contre-intuitif ? La moitié des sanctuaires est infaisable sans solution, que ce soit pour les réussir, pour les trouver ou pour les activer. Quant aux noix de Korugu, n’y pensez même pas, même avec la solution, le jeu n’en vaut pas la chandelle. L’histoire du jeu est de loin la plus effacée et la plus vide depuis des décennies, allant jusqu’à copier une grande partie du boss de fin de Twilight Princess sans en avoir le quart de la classe et de l’efficacité. Le système de jeu est brouillon, souvent chaotique, le système d’inventaire est une tannée. La plupart du temps agréable à jouer, les énormes soucis de précision ou d’ergonomie feront rager, quand ce n’est pas cet éternel sentiment qu’il ne se passe rien et que le scénario est d’un vide abyssal. La suite semble corriger quelques défauts, mais la formule restant la même, je passerais mon tour…

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Happy Birthdead


Happy Birthdead
2017
Christopher Landon

Gros succès commercial ayant engrangé plus de 125 M$ pour un budget inférieur à 5 M$, le film repose sur un concept novateur, chose pour ainsi dire jamais vu depuis des décennies dans le paysage cinématographique horrifique, genre infernal tournant en boucle autour du slasher, torture porn, bondieuseries d’exorcismes et démons ou autres manifestations de fantôme.

On y suit Tree (Jessica Rothe), une étudiante pimbêche par excellence, traitant tout le monde comme de la merde car ayant besoin de se sentir désirée et supérieure pour exister. Un soir, le karma va la rattraper quand un mystérieux personnage masqué va la poignarder à mort. Pourtant, le lendemain, elle se réveillera à nouveau le même jour qu’hier, l’air de rien. Simple cauchemar ? Eh bien non, chaque jour elle sera tuée par cette même personne, et se réveillera toujours le jour de son anniversaire, qui sera aussi celui de sa mort. Comment sortir de cette spirale infernale ?

Le film ne s’en cache pas, y faisant même référence, il s’agit d’une version horrifique d’Un jour sans fin. Saluons au passage la localisation française qui aura su trouver un largement meilleur titre que celui original, Happy Death Day, trouvant un jeu de mot efficace. L’enjeu du film, outre celui d’échapper à le mort, sera de comprendre le pourquoi du comment. Quand on est une salope de première, traitant à ce point tout le monde comme de la merde, le danger peut venir de partout. Et il faut bien dire que le film gère très bien ce suspens, créant même volontairement des facilités décevantes pour mieux nous surprendre après. Un chemin de rédemption tantôt très drôle, tantôt touchant, parfois flippant. Si le côté horreur est assez secondaire, il reste maîtrisé, mais l’intérêt sera surtout du côté rom-com teenage movie à la American Pie et consœurs. On fini par s’attacher, et l’évolution de personnages est vraiment bonne. Le concept de boucle temporelle est plutôt bien exploité, donc c’est une bonne surprise sur tous les points. Rien de révolutionnaire, mais un vrai concept dont le mélange est presque original, et le résultat est très divertissant.

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The Descent : Part 2


The Descent : Part 2
2009
Jon Harris (II)

Une suite ? Après nous avoir fait croire qu’une personne avait réussi à s’échapper, la dernière survivante avait finalement imaginé son évasion, étant en réalité encore sous terre. Sauf dans la version américaine, où ce twist a été coupé, offrant donc une « happy end » à la veuve qui a vu ses cinq meilleures amies se faire dévorer par des monstres des profondeurs. Mais que peut donc raconter une suite ?

Survivante de la fameuse descente, Sarah a finalement réussi à s’en sortir et a été retrouvée saine et sauve. Mais que s’est-il passé et où sont ses amies ? Mystère, la femme étant amnésique et ne se rappelant de rien. Le shérif du coin va décider alors de partir à la recherche des cinq disparues avec quelques collègues et la Sarah en question, des fois que la mémoire lui revienne.

Voilà assurément l’une des pires suites jamais réalisée, d’un niveau d’écriture effarant et d’une vacuité absolue. Si on réutilise bien les ressorts angoissants du premier, avec des monstres uniquement fait de maquillages très réussis, la comparaison s’arrête là. On dit au shérif de faire attention, qu’un coup de feu pourrait provoquer des éboulements ? Bingo, ça va arriver. On se dit, imagine ils vont faire ça ? Le balancement, le coup de la main, tout y est. Oui, mais toujours avec une vacuité aberrante. La fille arrive à faire le balancier. Récompense ? Un monstre de l’autre côté. On sait que tel trou débouche sur un grand puis d’eau dans le premier film, donc le gars a forcément survécu. Pourquoi faire ? Être retrouvé agonisant plus tard sans rien faire. On retrouve tel personnage, la rédemption servira t-elle ? Bien sûr que non, rien ne sert absolument à rien dans ce film. Chaque sacrifice ne va servir à rien, et comme on s’en bat les steaks des spoiler vu la nullité sans commune mesure de cet étron, le film va jusqu’à faire mourir la survivante du premier film, qui va se sacrifier (processus qui revient vraiment en boucle) pour qu’une mère aille retrouver sa fille. Encore une unique survivante ? Nope, le vieux louche du début va l’assommer pour la donner à bouffer aux créatures. Mais POURQUOI ??? Aucune réponse, juste de la violence gratuite et futile, qui au final saccage l’accomplissement du premier film, n’enrichie pas le lore car rien n’est expliqué, et fait mourir débilement tous ses personnages jusqu’à une fin lamentable. Un navet des plus néfastes, à fuir.

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The Descent


The Descent
2005
Neil Marshall

Le cinéma horrifique est assurément l’un de ceux tournant le plus en rond, à un point d’indigestion incomparable entre les éternelles histoires de lieux, personnes hantées, fantômes, exorcismes et bondieuseries en tous genres, en passant par le cliché infernal des vampires, zombies et autres créatures vues des milliers de fois. Cette fois le film a une idée un peu plus originale : jouer sur l’obscurité d’une grotte et la claustrophobie (peur des endroits étroits).

Bande de copines (incluant MyAnna Buring) fans de sensations fortes, six jeunes femmes vont partir dans un trip spéléologie, notamment pour faire oublier à l’une d’elles le tragique accident qui a coûté la vie à son mari. Seulement voilà, loin de partir pour une visite balisée, elles vont partir pour l’exploration d’une grotte jamais recensée, à leurs risques et périls.

 C’est assurément l’une des peurs les plus répandues, celle des espaces confinés, et la spéléologie est une des conneries les plus incompréhensibles qui soit. Explorer des grottes, c’est cool, mais pas en mettant sa vie en danger en passant des des endroits dangereux où la moindre friction de paroi peut conduire à la mort, de même qu’une montée des eaux soudaine. Quel est ce délire ? De fait, la moindre avancée dans ces dédales de roches aux dangers de tous les instants provoque déjà un certain catharisme angoissant, donc le film part sur des bases parfaites pour générer peur et suspense, auxquels vont s’ajouter quelques surprises très viscérales et réussies. Alors oui, le film démarre comme de la série B bien foireuse et débile, comme un slasher abrutissant basique, mais il arrive à aller au delà pour une proposition au final assez prenante et originale.

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Léon


Léon
1994
Luc Besson

Considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs films – ou l’un des seuls bons ? – de son réalisateur, il a sans contestes marqué son époque et donné une certaine ascension aux carrières de tous ceux impliqués, que ce soit Luc Besson ou le duo de nettoyeurs. Entre les différentes polémiques qu’il a suscité, le passif du réalisateur et le temps faisant son affaire, le confronter à une vision actualisée s’imposait.

La vie peut souvent être dure, et c’est à seulement 12 ans que la jeune Mathilda (Natalie Portman) va voir la sienne se faire détruire par un psychopathe (Gary Oldman), n’ayant pas apprécié que son père lui vole de la drogue. Bilan ? Son père, sa belle-mère, sa demi-sœur et son frère, tous abattus. Elle sera alors recueillie par Léon (Jean Reno), un « nettoyeur » (tueur à gage).

Difficile de ne pas penser à mal en sachant tout ce qui entoure le film. Le réalisateur, alors âgé de 34 ans, sortait à l’époque avec Maïwenn (qui joue une prostituée dans la séquence d’ouverture), âgée de 17 ans, et avec qui il était depuis déjà trois ans. Sachant qu’il recommencera quelques années plus tard avec l’actrice des Resident Evil, elle aussi âgée de 14 ans au moment de leur rencontre, on ne peut que voir la projection des pulsions malsaines du réalisateur quand il raconte une histoire d’un homme d’un certain âge prendre son son aile une très jeune fille, qui tout du long s’habillera malgré ses 12 ans comme une prostituée, dira moult répliques ignobles, surtout sexuelles, et tombera sous le charme de son père de substitution. Juste glauque.

Heureusement, si Luc Besson est une ignoble personne, ce ne semble pas être le cas de Jean Reno, qui réussi à sauver une histoire à tendances très déviantes. Grâce à sa candeur naturelle et sa bonté qui rayonne, il arrive à nous sortir de ce piège à vomir fantasmé par le réalisateur, pour nous concentrer sur une fille détruite, ayant eu la malchance de grandir dans un cadre pourri, et qui va essayer de faire son deuil et de se reconstruire. Le charisme des acteurs fait un taf énorme, et pour le reste il faudra se contenter d’un récit pas toujours passionnant et bien trop prévisible. Même la bonne idée de fin est gâchée par la dernière confrontation, mais cela règle néanmoins le problème de l’ambiguïté malsaine. Reste un film d’action lambda, dont la seule originalité est la projection pervertie d’un esprit malade. Si pour ma part la filmographie du réalisateur ne mérité pas tellement de s’en souvenir, ce film est clairement son plus surcoté.

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Rambo III


Rambo III
1988
Peter MacDonald

Extrêmement bien accueilli par la critique, le premier épisode a abouti sur un second épisode qui se classa à l’époque second plus gros succès annuel, que ce soit aux US ou à l’international, uniquement devancé par un certain Retour vers le futur. Il ne faisait aucun doute qu’un troisième Rambo allait voir le jour, en espérant y voir quelques idées autres que mercantiles.

Après Rambo rentre à la maison, Rambo repars au Vietnam, voici le nouvelle épisode de Martine John Rambo (Sylvester Stallone) qui, après avoir fait son deuil en Thaïlande, va partir sauver son colonel des griffes de re les méchants russes, mais cette fois en Afghanistan.

La mission de Rambo II frôlait déjà le nanar, le pallier est ici pulvérisé. On atteint un tel niveau de caricature que seules deux options sont possibles : se lamenter d’une telle nullité, ou en rire d’autant de stupidité. Ah clairement Stallone n’a pas démérité pour son Razzie Award du pire acteur pour ce film tant son jeu sera monocorde : faire la gueule et jouer les guerriers surhumains. On ne se demande même plus ce que foutent les russes en Afghanistan, et on se marre du sauveur américain et sachant qu’une bonne décennie plus tard, ce sont eux qui ont tout rasé, pillé, saccagé et torturé. L’écriture est tellement catastrophique et prévisible que c’en devient drôle, à l’image de la fameuse réplique « Où sont les missiles ? Tout près. Où ça ? Dans ton cul ». Et comme d’habitude, le seul intérêt réside dans de la destruction de masse, à grand renfort d’explosions, de dizaines de milliers de balles échangées en rafale, mais sans oublier de balancer moult références aux précédents opus, comme les flèches, la grotte qui s’effondre, ou même l’exact même modèle d’hélicoptère avec la même réponse au bazooka. Mieux vaut en rire qu’en pleurer pour ma part, mais clairement, dans son ensemble cette saga n’a pas grand intérêt.

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The Tomorrow War


The Tomorrow War
2021
Chris McKay

Que la période Covid fut dure pour le cinéma ! Entre les projets annulés, éternellement reportés, les bouchons terribles à la réouverture des salles et les gadins à peine croyables à un box-office qui reste encore trois ans plus tard impacté plus ou moins grandement selon les genres, certains charognards en ont salement profité : les services de streaming. Quant on a plusieurs milliards de dollars immobilisés dans des films qui ne peuvent sortir, des braderies purement scandaleuses ont vu le jour, et ce fut le cas pour le film dont il est question ici, budgété aux environs des 150 M$, et racheté pour 200 M$ par Amazon. 50 M$ de bénéfices me direz vous ? A titre de comparaison, un film assez équivalent comme Edge of Tomorrow a rapporté 367 M$ en salles, soit des bénéfices quasi nuls en incluant le marketing, mais derrière le marché vidéo a rapporté près de 200 M$, et il n’aurait clairement pas eu cette seconde vie sans son succès d’estime en salles. Qu’importe ? Justement non, car le film fut noyé dans un catalogue en ligne, pur produit de consommation, et ne semble pas avoir eu toute l’attention qu’il mérite.

Vous regardez tranquillement un match de foot à la télé, puis le ciel se déchire, un portail s’ouvre et des humains du futur vous demandent de l’aide : venir se battre pour sauver la planète, qui frôle paraît-il l’extinction 28 ans plus tard, décimée par une race extraterrestre hostile. Pour Dan Forester (Chris Pratt), ex soldat devenu professeur qui perdait goût à la vie à force de se croire inutile, va y trouver l’occasion de donner un nouveau sens à sa vie.

Le concept du film peut sembler des plus étranges aux premiers abords. Déjà pourquoi venir précisément 28 ans dans le passé, et pas quelques années avant l’invasion, genre 3 ans avant, pour préparer les gens, et non les envoyer pour sauver les derniers représentants de l’humanité une fois la guerre déjà bien entamée ? Alors outre le fait que la technologie n’en soit qu’à ses balbutiements et que les gens du futurs n’ont ni les ressources ni le temps pour améliorer le système, le film a des réponses très intelligentes à apporter. Pareillement, le film a bien pensé ses paradoxes temporels : seuls des gens comme recensés morts 28 ans plus tard sont envoyés dans le futur, et seuls dans gens pas encore nés dans le présent y sont envoyés depuis le futur. De même, le paradoxe temporel devrait empêcher un tel contact d’une telle envergure, mais la solution est simple : le fait de revenir dans le présent fait que ce présent en question n’est plus le passé du futur, mais une nouvelle branche de l’espace-temps. Alors pourquoi se battre pour un futur qui de fait n’est pas le leur ? Là aussi, le film a une réponse d’une rare intelligence. Et sans rien dévoiler, outre le message presque tertiaire du changement climatique, en mode il faut s’en occuper le plus tôt possible, le scénario est vraiment impressionnant, très humain (notamment grâce aux excellentes performances de Yvonne Strahovski et J.K. Simmons), toujours surprenant, d’une grande richesse, et il ne concède à aucune facilité, notamment sur les schémas classiques des blockbusters. Point d’histoire en trois actes avec le climax de fin, l’histoire est ici en cinq actes, délaissant le cliché habituel de la surenchère finale pour quelque chose de plus viscéral et intimiste. Un peu comme avait su le faire World War Z, mais en bien plus brillant ici.

On en oublierait presque qu’il s’agit d’un énorme blockbuster d’action, mais aucun souci sur ce point, ceux en quête d’adrénaline seront servis. Les séquences d’action sont très violentes, dynamiques, avec une mise en scène très angoissante et stressante. On sent une menace de très grande envergure, d’autant qu’on sent sans cesse qu’on ne voit que la face émergée de l’iceberg. Clairement les effets-spéciaux sont au top et les séquences fusent, sans jamais délaisser un scénario incroyable qui fait toute la différence. Du bourrin oui, mais pas que, et toujours avec de bonnes idées derrière. Sans non plus parler d’un niveau de réflexion à la Signes pour ce qui est de « tout est lié depuis le début et chaque élément sert et reviendra », on est clairement sur un niveau d’écriture exceptionnel. Alors oui, certains extraterrestres ne sont pas spécialement inspirés, reprenant pas mal du design d’un certain film cité plus haut, mais ça reste très efficace. Une excellente surprise, que ce soit pour la qualité de la mise en scène, la force des séquences d’action, le sens du suspens, mais surtout ce scénario qui n’aura de cesse que nous impressionner jusqu’à la toute fin.

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Rambo II : la mission


Rambo II : la mission
1985
George Pan Cosmatos

John Rambo n’est pas mort ! Alors que c’était le cas dans le livre et dans la première version du premier film Rambo First Blood, suite à des projections tests, une fin alternative fut tournée où ce dernier était simplement arrêté. Et quelle aubaine ! Avec 125 millions de dollars dans le monde, le film a presque rentabilisé dix fois son budget, amenant les producteurs a imaginer une suite qui fut parmi les plus gros succès de l’histoire à sa sortie avec 300 M$ dans le monde, l’équivalent de 760 M$ avec l’inflation. Mais encore fallait-il trouver une idée…

Devant travailler au bagne pour une décennie entière suite aux incidents du premier film, John Rambo (Sylvester Stallone) sera finalement débauché pour une nouvelle mission, et pas des moindres : retourner au Vietnam pour chercher de possibles prisonniers en vues d’une potentielle mission de sauvetage.

Vraisemblablement pas fautes de moyens, affichant un budget colossal de 44 M$ (l’équivalent d’une centaine de millions après inflation, ce qui était vraiment énorme pour l’époque), il faut probablement chercher du côté des innombrables crimes de guerre commis par les Etats-Unis, notamment le fameux dédommagement de 4 milliards jamais versé dont le film fait mention, pour comprendre le gros souci logistique. Pour le spectateur lambda, assurément quasi personne n’y fera attention, mais entre l’expérience personnelle et une vietnamienne à mes côtés, le tournage « vietnamien » en réalité 100% mexicain brise un peu l’immersion, de même que les accents (en VO je précise) clairement pas natifs du Vietnam. On passera aussi sur la réalité historique aberrante où plus de dix ans après la fin de la guerre des prisonniers sont gardés – et de fait nourris – alors même que le pays souffre d’une famine terrible, et qu’entre les pillages, armes chimiques, victimes collatérales et quantité phénoménale de viols (y compris sur de très jeunes enfants), la haine contre l’envahisseur américain n’aurait jamais permis de garder de telles ordures en vie pendant dix ans, même pour le plaisir de la torture.

Passons donc tous les griefs culturels pour nous concentrer sur le film, comme s’il s’agissait d’une œuvre de fiction totalement décorrélée de notre réalité. On a là un film ultra basique de sauvetage : infiltration, trahison et revanche. Revanche contre un pays où ses camarades sont morts, revanche contre une administration qui n’a de cesse que de l’abandonner. Rien de bien palpitant, surtout traité aussi superficiellement, mais c’est déjà une base de réflexion. Côté action, les producteurs semblent avoir bien noté l’engouement du public pour les grandes scènes de destruction du premier, alors que pour ma part la survie en forêt ou l’exploration dans la mine avaient plus de personnalité. En résulte une orgie pyrotechnique, faisant à peu près tout exploser sur le chemin du quasi mythique Rambo, une légende pour tous. C’est presque parodique, presque nanardesque, et presque divertissant. Mais difficile d’y voir tellement plus qu’un énième actionner complètement décérébré et récréatif, et on a vu plus efficace dans le genre.

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