The Legend of Zelda : Ocarina of Time

The Legend of Zelda : Ocarina of Time
1998 (Nintendo 64)
Eiji Aonuma, Yoshiaki Koizumi, Shigeru Miyamoto

Difficile de ne pas citer ce jeu quand on parle de nos préférés, et il faut bien dire qu’au delà du succès tonitruant de l’époque, aujourd’hui encore son fan club reste entier. Plus encore, à travers les époques la saga Zelda, qui a connu un réel tournant avec ce premier jeu sur Nintendo 64, est devenu un porte étendard pour Nintendo, au même titre que Mario, certes moins vendeur mais plus renommé. La saga représente un gage de qualité, de maturité pour la firme, qui a toujours livré des jeux profonds (enfin beaucoup moins sur consoles portables, bien que là aussi de qualité) capables de parler à toutes les générations, et qui a d’ailleurs terrorisé bien des enfants avec ses morts, ses monstres et autres images horrifiques. Monument du jeu-vidéo, voici donc le légendaire Zelda 64.

Graphismes : 18/20

La 3D existait depuis bien longtemps déjà, mais avec les progrès de la technologie, l’intérêt devenait de plus en plus évident. Et avec la sortie de ce jeu, un nouveau pallier a été franchi, réussissant à donner vie à un open world intégralement en 3D avec de loin le meilleur résultat de l’époque. Bien sûr, les polygones étaient peu nombreux sur chaque modèle, et les textures des environnements étaient largement grossiers, mais jusqu’alors personne n’était allé aussi loin et surtout avec un tel soin. On a rarement vu un niveau d’harmonisation aussi important : quel que soit le personnage, le lieu, le décor, l’animation, on ne retrouve aucune saccade, aucun élément visuel qui dépeint par son manque de finition, et ça regorge de détails de partout. Le bestiaire et les environnements sont diversifiés, techniquement irréprochables pour l’époque (quoique les bouts de seins en pointe choque pas mal, surtout vu la distribution généreuse), le design est magnifique et la mise en scène impressionne. Le plus fou dans tout ça c’est que la fluidité est sans failles, une véritable prouesse. On aurait tendance à parler de perfection, mais un autre épisode de la franchise épaulé d’une petite puce de mémoire a débarqué deux ans plus tard, améliorant un peu plus le moteur et proposant des choses encore plus ambitieuses.

Jouabilité : 17/20

Simple, clair, efficace : un modèle du genre. Conçu pour des enfants, le système de jeu est extrêmement intuitif, et aussi beaucoup assisté. Un bouton d’attaque, un d’action, trois d’équipement, un pour se protéger, un pour les pas de côté, et enfin celui pour le lock, le système de visée, ô combien nécessaire. Cela offre un large panel de possibilités d’interaction, avec possibilité de changer instantanément via le menu ses trois objets d’équipement (armes et objets), de même que le véritablement équipement (tenue, arme, bouclier, bottes). Un calibrage aux petits oignons pour un très grand dynamisme, d’autant que les possibilités d’interaction avec les environnements sont très nombreuses, de quoi donner le tournis pour les quêtes annexes vu la taille imposante de la map. Mais même pour l’histoire principale, mieux vaut vite comprendre et maîtriser la logique du jeu, sans quoi on risque de se retrouver bloqué ou perdu. D’un autre côté, pour les initiés le jeu peut sembler trop facile, respectant des schémas bien établis et cycliques, et seule la précision peut être source de défaite. En effet, et c’est là le gros soucis du jeu, la précision est parfois aussi atroce que la caméra, pouvant nous faire douter de la réalisation d’une action pourtant nécessaire. Le système de lock ainsi que certains automatismes font que la progression reste agréable, mais on ragera régulièrement face à une précision capricieuse, une caméra parfois folle, et quelques bugs de collisions assez nombreux.

Durée de vie : 14/20

Est-ce parce que je le connais par cœur, mais j’ai l’impression que le finir en ligne droite ne demande même pas 15 heures. Une poignée de plus suffiront pour finir la tête haute avec une cinquantaine d’araignées d’or, l’ensemble des équipements, magies et bonus, et la grosse majorité des quarts de cœur. Pour qui découvre le jeu, se perd, explore et traque le moindre élément pour extraire du jeu tout son nectar, la trentaine d’heure sera largement atteinte, d’autant plus si à chaque nouvel équipement on refait l’intégralité de la carte pour espérer en faire bon usage.

Bande son : 19/20

Ah, douces mélodies… Parmi les bande-son les plus cultes, celle-ci y tien une place de choix. Les composition à la flûte de pan (qu’on a essayé de faire passer pour de l’ocarina) sont mythiques, capables de nous faire voyager à tous les sens du terme avec seulement cinq notes, utilisées cinq à six fois. De la harpe, du violon, du piano : autant d’instrument pour une si grande jouissance musicale. Et on peut compter aussi sur des bruitages d’une grande finesse, parvenant même à donner vie aux personnages par de simples gémissements.

Scénario : 12/20

L’univers de la franchise est d’une immense richesse entre ses différents peuples et ses lieux emblématiques. Il y a des guerres, des morts, des génocides, et on cherche à faire le médiateur au milieu de tout ça. C’est prodigieux, mais ça n’est pas propre au jeu. Ici, l’histoire se résume à un vilain qui veut la Triforce, et un arbre a dit qu’un gamin allait sauver le monde. Du coup, sous les ordres d’une princesse à peine sortie du berceau, le héros va cavaler aux quatre coins d’Hyrule pour retrouver trois pierres puis six médaillons. Le changement d’époque redonne un coup de fouet en rendant le héros génial et bousculant l’ordre du monde (enfin pas tant que ça), mais ça reste très stéréotypé et classique, malgré la richesse de la toile de fond.

Note Globale : 18/20

Bien sûr, le jeu est bourré de défauts, à commencer par une histoire un peu niaise et pas très intéressante pour ceux qui ne chercheront pas plus loin. Certains pesteront qu’il est trop facile, d’autre qu’il est injouable à cause de sa caméra et de certaines imprécisions. Mais pour peu qu’on se donne la peine de le prendre en main et de creuser l’infinie richesse de son univers, on découvrira alors une mine d’or intarissable et intemporelle. Lâché dans un monde des plus vastes avec un éventail de possibilités qui donne le tournis, le joueur aura alors accès à une aventure épique, enrichissante, agréable à parcourir et bourrée de surprises. Doté d’une mise en scène grandiose et de graphismes spectaculaires pour l’époque, et qui conserve encore énormément de charme, le jeu est une immense réussite artistique, nous abreuvant de sa céleste musique. Une référence absolue, qui ne sombrera dans l’oubli que le jour où s’éteindra le dernier homme.

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Et (beaucoup) plus si affinités

Et (beaucoup) plus si affinités
2014
Michael Dowse

Sorti au Canada sous le titre The F World (F pour Friendship, l’amitié), le film avait reçu pas mal de prix au festival de Toronto, récompensant à la fois son casting, son réalisateur et son scénario. Une belle réussite pour cette petite comédie romantique indépendante, bien que les résultats en salle n’aient pas suivi (seulement 8 M$ arrachés dans le monde). Il faut dire que le coup de l’amour qui né entre deux amis, on l’a déjà expérimenté un paquet de fois au cinéma, et beaucoup n’ont pas cherché à voir plus loin.

En miette depuis qu’il a découvert sa copine entrain de le tromper, le décidant à quitter un cursus médical dont les valeurs ne lui correspondaient plus, quelques années plus tard Wallace (Daniel Radcliffe) va à nouveau tomber amoureux quand à la fête de son meilleur ami (Adam Driver) il va rencontrer la cousine de ce dernier, Chantry (Zoe Kazan). Seulement voilà : elle a déjà un copain, depuis cinq ans même, et pas question de briser un couple. Amoureux de l’ombre, il se contentera alors de devenir son ami.

Le scénario en lui même est difficilement défendable tant le film ne réinvente rien. On a le coup de foudre, l’amour impossible, les sous-entendus et les occasions manquées, puis on nous fait valser, rager de l’attente jusqu’à un possible dénouement heureux tant attendu. Une construction classique à outrance, respectée à la ligne près jusque dans ses moindres rebondissements. Mais alors qu’est-ce qui vient sauver le film d’une profonde platitude ? Eh bien tout d’abord son ambiance, cynique, pleine de discutions sarcastiques. On sent que c’est du cinéma d’auteur, car les dialogues sont très soignés, et le reste du temps les messages passent par le jeu des acteurs, absolument parfait pour chacun d’entre eux, notamment la copine du meilleur ami, Mackenzie Davis, belle découverte. Doté d’une durée assez courte, le film se laisse suivre grâce au charisme de ses protagonistes, véritable force de ce récit commun. L’idée était aussi de faire rager le spectateur face aux innombrables occasions manquées, et si l’idée n’est pas très heureuse, elle est efficacement appliquée. Si le genre du romantisme vous débecte ou que le casting ne vous attire pas plus que ça, le film risque de vous laisser froid, mais la petite touche indé fera son office autrement.

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L’Amant de cinq jours

L’Amant de cinq jours
1961
Philippe de Broca

Les femmes sont volages et les hommes sont des bêtes. Au cours d’un gala organisé par sa riche femme, Antoine (Jean-Pierre Cassel) va flasher sur une petite anglaise, Claire, à la jeunesse éblouissante et à l’accent irrésistible. Fascinée par le charme de cet homme élégant et raffiné, elle va succomber et tomber dans ses bras. Une romance interdite va alors commencer, alors même que Antoine continu à aimer sa femme à côté, et que Claire, elle aussi mariée, n’envisage pas un seul instant de quitter son mari dont elle est éperdument amoureuse. Et pourtant, cet adultère va prendre une importance primordiale dans leurs vies.

Comédie romantique de la belle époque, le film ne brille évidemment pas pour son originalité, même si le fantasme des petites anglaises aux intonations qui vous font chavirer le cœur n’est plus à la mode depuis très longtemps. Les nouvelles générations ont plus été bercées par les brasiers espagnols, femmes fougueuses aux cheveux sombres comme la nuit, ou au contraire les scandinaves au teint immaculé et aux boucles blondes éternelles. Dans tous les cas, on reste dans l’état d’esprit « l’herbe est plus verte chez ses voisins », et rien n’est plus excitant que l’inconnu. Une romance charnelle, simple, mignonne, avec ses fulgurances, comme lors de la folle soirée sur le pouvoir de l’argent. Mais globalement le scénario laisse froid. On comprend la tromperie, moins le bonheur conjugal, et pas du tout la mise en pratique. Quant on a une maîtresse / un amant, la base serait de se cacher un minimum, évitant ainsi tout ébruitement possible. Or là, les tourtereaux sortent en plein jour ou le soir, se bécotent en public, ne craignent ni les ragot ni les messes-basses des domestiques, puis s’étonnent quand tout s’ébruite. Même avec la meilleure volonté du monde, on ne trouvera que peu d’intérêt au film, à la fois trop classique et mal écrit. On préférera tourner la page et se focaliser sur le fils, actuellement à l’affiche d’un très beau film : Un moment d’égarement.

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Ant-Man

Ant-Man
2015
Peyton Reed

Et voilà, c’est la fin de la seconde phase du Marvel Cinematic Universe, qui avait commencé juste après le premier Avengers avec Iron Man 3, soit six films, tout comme la première phase. Deuxième de la phase à faire son entrée après Les Gardiens de la Galaxie, Ant-Man faisait lui aussi parti de ces comics moins populaires, donc probablement moins apte à rassembler autant que ses aînés. Certes présent dans chacun des films Marvel en grande quantité, l’humour devait être la marque de fabrique de ce nouveau, et c’est pourquoi le géniale Edgar Wright devait le mettre en scène, mais à l’immense déception générale à cause d’un studio trouvant que l’aspect héroïque était quasiment passé à la trappe dans la première version et souhaitant d’importants changements, la légende jeta l’éponge, au profit d’un réalisateur de comédies lambda, bien que son nom soit encore crédité de partout au générique. Du coup, le film a fait l’un des moins bons démarrage de l’univers étendu, mais avec de bonnes critiques, un redressement de situation pourrait arriver, et il faut l’espérer car le film est loin de démériter.

Mélangeant les comics des années 60 et 80, le film ne conte pas l’histoire d’un seul, mais des deux Ant-Man. Héros de l’ombre lors de la guerre froide, l’inventeur originel de la combinaison rétrécissante de l’homme-fourmi, Hank Pym (Michael Douglas), capable de donner une force humaine à un guerrier de la taille d’un insecte, va se retrouver dans une situation délicate. Son ancien assistant qui a depuis reprit les rennes de son entreprise n’a jamais digéré la « disparition » de la technologie de rétrécissement, que Hank a volontairement caché pour en éviter des utilisations dangereuses, et est aujourd’hui en passe d’en créer sa version. Pour la lui dérober, Hank va faire appel à un expert en cambriolage : Scott Lang (Paul Rudd). Avec l’aide de la fille du créateur (Evangeline Lilly) pour le former, il deviendra à son tour Ant-Man.

Le film aurait pu être le meilleur Marvel, mais il se trouve qu’Ant-Man est, pour l’instant, le pire héros de son catalogue. Ce film est absolument génial, sauf pour tout ce qui touche à l’armure et à ses pouvoirs. On avait déjà eu ça pour Les Gardiens de la Galaxie avec un Star Lord peu inspiré sous son costume, mais alors là on touche le fond du fond. Non seulement le design du costume est ignoble, ses pouvoirs sont bidons (il n’a aucun pouvoirs si ce n’est celui de pouvoir rétrécir, et cela ne garanti même pas son invisibilité comme nous le prouve la scène avec Le Faucon (Anthony Mackie), aussi sympathique soit elle), et malgré de bons running-gag, sa télépathie avec les fourmis ne convainc pas. De même, les scènes d’action semblent un passage obligé, et même si de bonnes idées visuelles et comiques s’y trouvent, l’intérêt du film n’est pas là, et tout du long on se dit que la version de Edgar Wright aurait été infiniment plus intéressante. Pour autant, le film reste bon, car le parti prit d’en faire avant tout une comédie a survécu.

Si Ant-Man est totalement inintéressant, son antagoniste l’est beaucoup moins. Qu’il soit père divorcé (d’avec Judy Greer) et cherche à renouer avec sa fille est basique, mais qu’il sorte de prison parce qu’il est un cambrioleur professionnel change la donne. Il n’est pas un héros tout blanc ou tout noir, et le voir exceller dans un domaine illégal est classe, d’autant que pour le faire il est particulièrement bien entouré. Dans un trio d’accompagnement improbable, on retiendra l’hilarant Michael Peña avec ses sources d’une fiabilité douteuse, qui nous offre de réels moments d’anthologie. Du coup, si on excepte la mention super-héroïque, on tient là une grosse comédie extrêmement efficace, doublé d’un film de braquage ingénieux, et la combinaison marche très très bien, surtout que les acteurs sont bons et leurs personnages intéressants. Malheureusement, le côté Marvel est tout de suite moins réjouissant, et si les références aux Avengers font plaisir et qu’on est curieux de voir ce que l’arrivée du personnage pourrait amener, le comics fut clairement un frein artistique et scénaristique au film, et le résultat aurait été incomparablement meilleur avec une plus grande liberté d’action et un côté comique encore plus poussé, beaucoup trop délaissé dans la seconde moitié. La qualité Marvel n’est plus à démontrer, et cette origin story est très bonne, mais il y avait encore mieux à faire, une certaine personne pouvait le faire, et on l’a bridé, frustré, et abandonné. Une impressionnante somme de talents furent à l’œuvre, mais le film se retrouve limité par un comics mauvais que les repreneurs n’ont pas su transcender.

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Dragon Ball Z : Battle of Gods

Dragon Ball Z : Battle of Gods
2013
Masahiro Hosoda

Alors que la franchise Dragon Ball était à l’arrêt depuis la diffusion de l’anime Dragon Ball GT, suite non-approuvée par l’auteur du manga que beaucoup ont vécu comme une trahison malgré nombre de bonnes idées, notamment dans les derniers épisodes avec un Baby terrifiant, une nouvelle forme d’évolution surpuissante (Super Saiyan 4), d’autant plus classieuse quant elle est dérivée à la fusion des deux protagonistes principaux, sans compter d’autres retours fracassants. Mais il semblerait que le maître Akira Toriyama, créateur du manga, reprenne du service, puisqu’après avoir supervisé ce nouveau film, couronné de succès avec plus de 50 M$ récoltés (malgré que certains pays comme la France n’aient pas connu de sortie en salle), un autre film est sorti, et une nouvelle série faisant suite au manga (et remplaçant donc GT) étant actuellement en cours de diffusion.

Depuis la victoire contre Boo, le calme était revenu sur Terre, mais rien ne dure éternellement. En sommeil depuis 39 ans, le Dieu de la destruction et être le plus puissant de l’univers, Beerus, s’est éveillé, bien décidé à affronter le légendaire Super Saiyan God suite à rêve prophétique qu’il a fait. Déçu de sa rencontre avec San Goku, battu d’une simple pichenette, il va alors se rendre sur Terre, en espérant que parmi les autres Saiyans se trouve le fameux Dieu.

Il y avait deux façons de voir l’arrivée de ce film : être médisant en bavant que ça n’est qu’une honteuse façon de capitaliser sur l’un des mangas les plus populaires qui fut, ou simplement se dire que ce retour est du fan-service qui n’essaye pas de prouver quelque chose, voulant juste retrouver par nostalgie leurs héros d’antan. Au final les deux partis avaient raison, car le film est sans prétention, nous rappelle au bon souvenir de presque tous les protagonistes en les réunissant autour d’une grande fête, met une nouvelle fois Goku face à un adversaire largement plus fort et qui nécessite de se surpasser, fait planer une grande menace sur la Terre, mais apaise la situation par des blagues potaches avec Trunk et Sangoten. Et d’un autre côté, le film enrichi l’univers avec une nouvelle transformation, de nouveaux personnages, avec clairement l’idée de développer tout ça par la suite. Un retour loin d’être désintéressé donc, mais c’est justement ça qui rend le film plus intéressant. Il n’est pas là pour se suffire à lui même, voulant s’inscrire dans un tout qui a vocation à s’étendre. Et ce que le film propose s’inscrit très bien dans la continuité, repoussant toujours plus les limites. On est bien sûr très loin du niveau d’enjeux du Trunk du futur ou de la claque de hausse de niveau qu’on a pu connaître lors des précédents tournants majeurs, mais entre des designs novateurs, des graphismes au top et des personnages intéressants, le film incite à beaucoup d’optimisme quant au développement de la franchise. Un retour un peu facile et qui caresse le fan dans le sens du poil, mais le plaisir de retrouver l’esprit d’antan en si grande forme l’emporte, et on a hâte de voir ce que le futur nous réserve.

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Pixels

Pixels
2015
Chris Columbus

Le marché du jeux-vidéo prend de plus en plus d’ampleur, avec aussi un important marché du retro-gaming, rendant hommage aux tout premiers jeux des années 80-90, donnant quelques idées aux producteurs de cinéma. Après le décevant Les Mondes de Ralph, pas terrible tant en terme de scénario que de direction artistique, les figures emblématiques des premières bornes d’arcade sont de retour pour une comédie déjantée signée Chris Columbus, à qui l’on doit nombre de films particulièrement populaires. Mais dans un été surchargé où les succès surprises sont nombreux et retentissants, pas sûr que le film trouve sa place, surtout en France où l’acteur principal n’a jamais atteint le demi-million d’entrées, un fait des plus inquiétants.

Comment justifier le fait que le monde soit attaqué par des pixels (enfin techniquement ce sont des voxels) à l’effigie de nos anciens jeux-vidéos ? Eh bien ici, on part du principe que, pour montrer toute l’étendue de notre culture, des films des championnats du monde de borne arcade de 1982 ont été envoyés dans l’espace à l’intention de potentielles races aliennes. Le problème, c’est que l’une d’elles les a trouvé, et l’a prit comme une déclaration de guerre, et va alors lancer une attaque contre la Terre en donnant vie aux jeux. Pour les contrer, le président des Etats-Unis (Kevin James), encore et toujours le seul pays concerné par une attaque d’ordre mondial, va envoyer au front les meilleurs joueurs au monde (étrange de ne pas y voir au moins un japonnais, chinois ou coréen, de loin les meilleurs joueurs au monde) : son ami Sam Brenner (Adam Sandler), l’exterminateur (Peter Dinklage) et le génie (Josh Gad).

Qu’il est difficile de dresser un bilan de ce film… D’un côté, on a des scènes d’actions super entraînante avec une représentation grandeur nature très réussie des jeux dont s’inspire le film, notamment Centipede, Donkey-Kong et Pac-Man, avec aussi des clin d’œil amusants à Space Invaders et Balistic, mais d’un autre on se paye un scénario franchement bidon, avec des gags bien gras, de grosses facilités, des acteurs mauvais (malgré la présence de Michelle Monaghan, Sean Bean, Brian Cox ou encore Ashley Benson) et un hommage au jeu-vidéo nuisible. Comme toujours, on se traîne les éternels clichés du genre, comme le fait que cet hobby concerne plus les jeunes et fait souvent preuve de violence « choquante », et les adultes qui y jouent sont des asociaux, pauvres, parfois encore chez leurs parents, mal fagotés, gros et avec une longue tignasse. Bref, le cliché ambulant du nerd, et ça saoule. De même, le côté « stage » de l’avancement n’est pas respecté, et on regrette que la mise en scène n’ait pas plus tenu compte du support d’adaptation. Visuellement le film est souvent grandiose, et on sent que le budget ne fut clairement pas un problème, mais la réalisation reste classique et le mariage artistique est un peu bâtard. De même, l’écriture du film est carrément un gros foutage de gueule, s’en battant royalement de la logique et de sa propre cohérence, s’arrangeant constamment pour faciliter au mieux l’avancement quitte à faire évoluer certains points totalement gratuitement. Du divertissement très bas de plafond donc, qui ne fera même pas tellement plaisir aux fans de jeux-vidéos, qui se retrouveront peut-être même insultés par le portrait dressé du joueur type, mais ça reste du blockbuster de qualité, qui contrebalance ses faiblesses d’écriture par des gags et du visuel, et les moins exigeants s’y retrouveront tout de même. Pas le film qu’on attendait, mais du bon divertissement fun et dynamique.

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Les Châtiments

Les Châtiments
2007
Stephen Hopkins

Décidément, le hasard fait bien les choses : quelques jours à peine après avoir (re)vu Les Dix Commandements, voilà un film d’horreur qui en reprend les châtiments divins. Mais cela est loin d’être une bonne chose, la combinaison cinéma horrifique et culte religieux étant usée jusqu’à la moelle. Et effectivement, le film ne réinvente pas le genre, expliquant ses résultats très mitigés en salle (les quelques 22 M$ de bénéfices n’ont probablement même pas couverts les frais de publicité).

Ex pasteur qui a perdu la fois, Kathrine Winter (Hilary Swank) s’est depuis reconvertie en traqueuse de mythe avec son collègue Ben (Idris Elba), trouvant systématiquement une preuve scientifique pour expliquer des événements d’apparences divins. Dans une petite ville du Tennessee, inquiets par rapport à leur court d’eau qui est devenu une rivière de sang, leurs habitants vont faire appel à ses services, pensant que la fille d’un des leurs (AnnaSophia Robb) serait le diable en personne, venu répandre ses fléaux sur Terre. Une mauvaise blague à première vue, mais les événements étranges vont se multiplier.

Parmi les choses les plus indigestes au cinéma, les exorcismes sont en très bonne place à force de pulluler dans une gratuité totale, preuve d’un manque d’originalité abyssal. Fort heureusement, alors que la petite fille semblait être victime de possession, on échappera à un énième exercice du genre, mais ça n’est pas pour autant qu’on en sortira grandi. Une ville glauque, une personne qui a perdu la fois qui sera soumise à des témoignages qui auront de quoi la faire replonger, un enfant qui fait peur et des vision cauchemardesques, ça n’est pas tellement moins éculé. En revanche, ce qui permet au film de se défendre un tant soit peu, c’est son professionnalisme. Une belle réalisation esthétique, des effets spéciaux qui coûtent une blinde, et des acteurs de renom pour nous rassurer un maximum. C’est suffisant pour nous mettre dans l’ambiance, mais malgré quelques efforts d’écriture, le scénario n’en reste pas moins ennuyeux par moments, et on ne peut pas dire que le frisson soit très présent. Dans le genre, on préférera The Weaker Man (bien que les notes me fassent douter quant à mon chaleureux souvenir du film), me semble t-il bien plus stressant et terrible dans ses révélations.

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Un homme idéal

Un homme idéal
2015
Yann Gozlan

Foutage de gueule ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que les responsables du titre du film ont de l’humour, car à aucun moment que ce soit le personnage principal ne peut prétendre à l’idéal, bien au contraire. D’apparence idéale alors ? Non plus, il ne trompe pas grand monde. Enfin bref, voici donc l’après César de ce qui est, de l’avis de nombreux experts, le meilleur acteur français du moment, ce qui n’est pas si loin d’être vrai, mais insuffisant pour porter le film.

Écrivain, tout le monde l’est un peu, mais se faire publier est tout de suite beaucoup plus difficile. Il faut non seulement avoir un style qui plait, mais aussi avoir une histoire capable de rapporter gros, donc qu’importe si l’histoire est mauvaise ou bateau, tant que c’est vendeur. Pour Mathieu (Pierre Niney), les portes des éditeurs restent closes, faute de talent. Mais un jour, il va tomber sur le journal d’un mort, retraçant son vécu de la guerre d’Algérie. Une œuvre simple, franche, énième ouvrage sur le sujet certes, mais c’est vendeur. Désespéré par ses échecs et profitant de la solitude totale du défunt, il va faire passer ce travail pour le fruit de son labeur, conclusion d’une longue étude sur le sujet, et le succès sera total. S’en suivra l’amour (Ana Girardot), la gloire, la renommée. Mais dans l’engrenage de son mensonge, il va se retrouver prit au piège de son propre jeu.

Je suis tellement fatigué… On a pas idée d’être aussi con bordel ! Voler le roman d’un mort, pourquoi pas, mais signer ensuite des contrats pour sortir un second roman alors qu’on écrit que de la merde, et accepter des avances alors qu’on ne tiendra pas parole, c’est juste de la connerie monumentale ! Et puis, quitte à s’en inquiéter un minimum, autant ne pas attendre trois ans avant de se réveiller. À partir de là, les galères vont s’enchaîner, se multiplier, et le héros prendra systématique une décision tellement stupide et néfaste que s’en devient fatiguant, exaspérant, insupportable. Un héros qu’on a envie de secouer, de taper, de molester même. L’histoire se suit dans la douleur donc, le rire nerveux laissant place rapidement à l’agacement. C’est dommage car la réalisation est esthétique, les acteurs bons, et le sujet aurait pu être intéressant, mais ce thriller psychologique est totalement bancal dans son scénario, nous énervant plus qu’autre chose.

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Un Village presque parfait

Un Village presque parfait
2015
Stéphane Meunier

Bien que remake d’un film canadien, La Grande Séduction, on a là un film bien franchouillard, une bonne comédie bien de chez nous. Un fond de crise, des gros beaufs, de la campagne bien rurale, un débarqué d’une grande ville et des clichés en pagaille, avec en prime du gros casting. Ça ne vous rappelle rien ? Eh oui, on retrouve une sorte de Bienvenu chez les ch’ti, mais transposé cette fois dans les Hautes-Pyrénées.

Ainsi dont, dans le petit village paumé de Saint-Loin-la-Mauderne où résident quelques 120 péquenots, la crise frappe tous les foyers. La seule usine du coin a fermé, de même que l’école, faute d’élèves, et le seul lien qui leur reste avec le monde extérieur leur vient du guichetier de la poste (Denis Podalydès). Mais l’espoir subsiste : si le maire (Didier Bourdon) arrive à faire signer à un docteur un bail de cinq ans, un projet d’entreprise pourrait voir le jour, apportant autre chose que le RSA aux habitants. Piégé par un flic anciennement de chez eux, le docteur Maxime (Lorànt Deutsch) va se retrouver à devoir faire un mois d’essai dans leur petit village. L’objectif sera donc de le bichonner et de lui montrer la ville sous son meilleur jour pour le faire rester.

Est-il utile de le préciser ? Le film se passera évidemment exactement comme prévu : à savoir que le plan va finir par marcher, mais ledit docteur va apprendre pour l’entourloupe, s’énerver, pour au final revenir car la vie est quand même plus belle, plus simple et plus sympa à la campagne. De la morale classique, inévitable avec ce genre de film, et tout va dans le sens du poil sans trop d’imagination ni d’efforts. Néanmoins, c’était attendu, voulu, et ça reste assez efficace, le film étant bourré de scènes de quiproquos amusantes et de décalages marrants. En plus, on retrouve des personnages sympathiques, avec un beau casting derrière, avec en plus Lionnel Astier, Armelle et Elie Semoun. Ainsi, on s’amuse et on se détend à moindre frais, et on en demandait pas tellement plus. De la comédie de base, mais qui fait son office.

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St. Vincent

St. Vincent
2014
Theodore Melfi

Personne ne l’attendait, c’est sorti de nulle part, et pourtant, aujourd’hui Netflix est désormais un incontournable, et dès le début le service de vidéo à la demande a frappé très fort. Le même jour que la sortie nationale américaine, alors que le buzz commençait à prendre de l’ampleur avec des retours tonitruants et une nomination aux Goldens Globes pour son personnage principal, le film était déjà proposé en France en version originale sous-titrée grâce audit média. Et depuis neuf mois, la main mise reste totale, aucun doublage français n’étant prévu, de même qu’aucune sortie DVD n’est programmée. Un fait fâcheux qui prive le film d’une plus large visibilité.

Quand on arrive à la retraite, le contre-coup est parfois brutal. Le pouvoir d’achat s’effondre, notre rôle dans la société est révolu, et l’amertume peut rapidement prendre le dessus, notamment pour Vincent (Bill Murray), qui doit en plus faire face à la solitude. Dans une spirale auto-destructrice, il se retrouve sans un sou, avec pour seule compagnie autre que son chat une travailleuse de la nuit, Daka (Naomi Watts), qui porte peut-être en elle sa descendance. Mais sa vie va se retrouver à nouveau pimentée avec l’arrivée de Maggie (Melissa McCarthy), sa nouvelle voisine, qui l’embauchera comme baby-sitter.

Certes sorti avant mais personnellement visionné après, le film souffre de la comparaison avec la belle surprise qu’était The Gambler. Le point commun entre les deux films ? Le personnage principal, peu ou prou semblable, à une différence d’âge près. Dans les deux cas, on se retrouve avec un abruti qui gère son argent comme un connard, endetté auprès de gens peu recommandables, et qui nous fait rager à de nombreuses reprises à cause de ça, sauf qu’on assistera pas ici au coup de maître salvateur, bien au contraire, rendant difficilement sympathique le héros. Il faudra même attendre la toute fin pour, à grand renfort de rédemption et de témoignages attendrissants, le trouver un tant soit peu attachant. Et c’est là le principal problème du film, outre sa prévisibilité due à une histoire pas très neuve : les enjeux ne sont pas respectés. Le film est très bien fait, l’histoire est intéressante, les acteurs bons malgré une élocution irrégulière, mais le véritable sujet de fond est majoritairement esquivé. Dommage, car l’impact du film s’en retrouve amoindri.

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