The Boys – Saison 4


The Boys – Saison 4
2024
Eric Kripke

Alors que le spin-off Gen V peinait à faire patienter correctement entre deux saisons de la série principale, nous voici de retour avec la pénultième saison qui s’achèvera en 2026. Après un final explosif qui mettait un gros coup de frein à l’équipe des Boys, avec la série annexe un nouvel enjeu de taille prenait place, qui sera au centre de l’histoire pour la quête de justice / régulation des super-héros : un virus capable de les cibler et de les tuer.

Les Etats-Unis sont plus fracturés que jamais, avec d’un côté ceux qui soutiennent Vought et Homelander, ainsi qu’une politique traditionnelle républicaine, et de l’autre les Starlighters, fans de Starlight (Erin Moriarty) qui militent pour plus de contrôle sur les agissements des super-héros, alors même que des élections présidentielles concentrent tous les enjeux. Pour l’équipe des Boys – Butcher (Karl Urban), MM la crème (Laz Alonso), Serge (Tomer Capon), Kimiko (Karen Fukuhara) et Hughie (Jack Quaid) – il s’agira donc de trouver le virus pour mettre fin aux agissements de Victoria Neuman (Claudia Doumit) et Homelander (Antony Starr). De son côté, la figure de proue des Seven va engager deux nouveaux membres : Firecracker (Valorie Curry), une streameuse spécialisée en théories du complots sur Starlight, ainsi que Sage (Susan Heyward), la personne la plus intelligente du monde. Ensemble ils vont tenter d’opérer un coup d’état pour prendre le pouvoir.

Cette avant-dernière saison accélère les enjeux, d’un côté comme de l’autre. Le Butcher est de plus en plus fou, d’autant plus avec Kessler (Jeffrey Dean Morgan), et quand bien même cela signifierait la mort du fils de sa femme, Ryan (Cameron Crovetti), ainsi que sa propre mort, il envisage de potentiellement lâcher sur le monde un virus ultra contagieux et mortel pour tout porteur du gène V. De l’autre, Homelander est plus ingérable que jamais, transformant The Deep (Chace Crawford) et A-Train (Jessie T. Usher) en tueurs à gages, et se rapprochant chaque jour un peu plus de la maison blanche. Le retournement invraisemblable de la fin de Gen V ne sera pas plus expliqué, mais Sam (Asa Germann) et Cate (Maddie Phillips) se rapprocheront des sièges de membre des Seven, mettant leurs pouvoirs au service de Homelander. On appréciera ce rattachement entre les deux séries, aussi limité soit-il. De même, après nous faire peur quant à un violent retour en arrière, la relation Serge / Kimiko semble enfin démarrer. En termes d’intrigues et d’enjeux, cette saison est un très bon cru, faisant même miroiter une sacrée folie pour le final, mélange d’énorme attente et peur violente de voir nos personnages préférés finir dans un bain de sang où personne n’en sortira vainqueur. Reste une déception : le Butcher, qui se refuse définitivement à toute rédemption possible. Espérons que la série saura dévier du comics tant sa fin est injuste pour nombre de protagonistes. Réponse dans deux ans.

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Gen V – Saison 1


Gen V – Saison 1
2023
Michele Fazekas & Tara Butters

Fort du succès tonitruant de son excellente série The Boys, Amazon a donc lancé plusieurs projets de spin-off dont voici le premier à être paru. Se déroulant après les événements de la troisième saison de la série principale, la série va s’intéresser à la jeunesse super héroïque, ceux qui possèdent le fameux « Gen V » dans leurs veines, injecté à la naissance.

La série va donc nous plonger dans une université de Vought, réservée à ceux ayant des super-pouvoirs. Les stars du campus sont Golden boy (Patrick Schwarzenegger), sa petite amie Cate (Maddie Phillips), Jordan Li et Andre (Chance Perdomo). Marie Moreau (Jaz Sinclair) est une nouvelle recrue, encore pleine d’espoir et de rêves, loin de se douter des terribles secrets et horreurs qui s’y déroulent.

Le début de la série m’a terrorisé, balayant d’emblée tout espoir de grandeur. Des personnages creux comme dans une télé-réalité, des jeunes dépravés consommant des drogues dures en boîte, rappelant le basculement de la série Elite de petit bijou de thriller ultra intelligent à défilé de mode nauséabond des pires vices de l’humanité. Petite guéguerre d’égo et de notoriété dans un monde du fake, à des années lumière de nous proposer un cadre au Camp X de X-Men. Les super-pouvoirs sont peu originaux, avec des effets spéciaux pas toujours au top comme les transformations d’Emma (Lizzie Broadway), personnage émotionnellement attachant et réussi avec son histoire avec Sam (Asa Germann), mais sinon elle n’aura aucun impact dans l’histoire et ne fera absolument rien lors du « climax », comme bien d’autres. On pense notamment à Jordan Li, transformiste cumulant les cotas de « progressisme », aux pouvoirs flous et dont l’implication est inexistante malgré sa grande présence à l’écran. Même Andre, incarné par le regretté Chance Perdomo, sera plus dans la réflexion que l’action, alors même que la menace est réelle avec un enjeu dépassant de beaucoup ce simple spin-off et pouvant être une « solution » au problème principal des super-héros parfois ingérables. Le côté spin-off est probablement le point le plus réussi, créant moult connexions avec pléthore de seconds couteaux et même quelques personnages principaux de la série mère présents, bien que la plupart se limitent à des caméos inutiles, mais c’est toujours bon de sentir un rattachement qui légitime cette histoire annexe. Si la seconde partie décolle un peu, ayant rejeté en bloc cette jeunesse perdue et ayant été assez déçu par un final tronqué, le mauvais moment était au final correct dans son ensemble, mais clairement cette ambiance plus jeune m’a profondément rebuté, alors même que j’adore encore certains teen-movie, mais en réalité surtout ceux des années 90 début 2000. Trop vieux pour ces conneries…

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Kingdom : Ashin of the North


Kingdom : Ashin of the North
2021
Seong Hun Kim

Des fois on tente des choses, sans savoir. Derrière ce film se cache en réalité le préquel à une série appelée Kingdom sur une invasion zombie à l’époque féodale dans la Chine (ou Corée) de l’époque. Une série visiblement abandonnée, car sans nouvelle saison depuis maintenant quatre ans. Eh bien autant dire que je ne la regarderais jamais.

Un beau jour, 15 cadavres de guerriers vont être retrouvés dans les bois, apparemment l’œuvre d’un clan rival (trois provinces sont en sorte de guerre froide). Pour éviter que la situation ne parte immédiatement en représailles, les meurtres seront attribués à un tigre sauvage, possédé par le démon. Petite fille d’un village neutre, Ashin va se retrouver au milieu de ce complot et en paiera les frais.

Estampillé « film d’horreur », le film ne l’est clairement pas, tout juste met-il en avant quelques passages un peu gore. Il s’agirait plutôt d’une œuvre vaguement politique, qu’on rattacherait aux films de samouraï de l’époque, sans en avoir le fond. Le scénario est vraiment anecdotique, et rien n’est traité correctement. Déjà, quand le film démarre avec cinq minutes de texte déroulant pour expliquer les tenants et aboutissants, c’est un terrible aveu d’échec quant à la capacité du film à nous le faire comprendre de façon naturelle et fluide. Et pourtant, avec juste deux armées rivales et un village au milieu, il n’y avait vraiment pas grand chose à comprendre. La traque de l’animal contaminé sera bien vite balayé, au profit d’un récit de vengeance d’une maigreur accablante, enchaînant sur un des pires poncifs insupportable : les zombies. Au secours… Les personnages sont creux ou non traités, la mise en scène minimaliste avec des effets spéciaux médiocres, tout ne semble servir qu’à teaser une série qui ne semble n’avoir absolument rien à défendre. Une séance douloureuse et bien insipide.

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Slumdog Millionaire


Slumdog Millionaire
2009
Danny Boyle

Vu à l’époque, il y a déjà plus de 15 ans, j’avais gardé en mémoire un film sympathique sur une belle leçon de vie comme quoi il faut toujours garder espoir, mais pas du tout. J’étais alors persuadé qu’il s’agissait d’une histoire vraie, mais non, une émission de télé en Inde n’a jamais permis à un pécore des bidonvilles de sortir de sa misère. En réalité, l’histoire est tirée d’un livre autrement plus cru, bien plus proche d’un Capharnaüm tant la violence y est plus forte, et surtout le héros n’aura jamais aucune raison d’avancer, si ce n’est ce farouche réflexe de survie. Une vision passée sous les paillettes d’Hollywood pour un film bien plus aseptisé loin de mériter la pluie de récompenses ahurissantes, ayant glané aux Oscars de meilleur réalisateur, meilleur film et meilleur scénario entre autres.

Jamal Malik (Dev Patel) est sur le point de rafler le prix ultime à l’émission de télé « Qui veut gagner des millions ? », chose improbable tant les questions sont censées éliminer quasi d’emblé le petit peuple, ne dépassant jamais les premières questions. Alors que l’émission diffusée en direct s’arrêtait juste avant la toute dernière question, laissant le suspens entier pour le lendemain, la police (Irrfan Khan) va l’interpeler pour l’interroger face à une triche jugée évidente. Pourtant, Jamal va clamer son innocence, invoquant une chance phénoménale que chaque question était liée à un événement si marquant de sa vie que la réponse était gravée en lui, comme dictée par le destin.

Passons rapidement sur l’aseptisation du roman : pour que le film soit plus digeste pour le grand public, beaucoup de passages plus dramatiques et violents ont été éclipsés, avec donc moins de questions dans l’émission pour éviter que le film ne soit trop long, avec quelques réécritures causant des incohérences. On pense notamment à son adoption dans le livre, de par un pasteur australien, expliquant pourquoi un gamin des bidonville à priori totalement inculte, parle couramment anglais. C’est un point incompréhensible dans le film, d’autant qu’il n’y a pas été adopté pour le coup. Mais le plus gros changement est de lui donner un fil conducteur, un love interest pour le motiver à avancer dans la vie malgré toutes les adversités : Latika (Freida Pinto). Les hasards et coups du destin sont un peu gros, mais c’est effectivement un bon enjeu pertinent. Reste deux gros soucis au scénario : l’amitié avec son mousquetaire n’a aucun sens tant c’est un pourri qui n’a de cesse que de trahir tout le monde, et puis les questions de l’émission sont affolantes de facilité. Mise à part celle sur le record de baseball, aucune des questions posées n’aurait atteint le second pallier (48K) des questions de la version française, et 100% des gens à partir de 9 ans aurait la réponse à « l’ultime » question. Si le présentateur est si agacé de voir du pécore à son émission, c’est à se demander si tous les « érudits » repartent systématiquement avec le jackpot. Ridicule… Reste après une plongée désagréable dans la misère indienne, ne suscitant jamais l’intérêt du moindre touriste, mais au contraire provoque un sentiment de besoin urgent de tout raser ou bruler. La construction du récit et la folle détermination amoureuse sont des moteurs réussis, mais clairement le film est à un niveau de surcotage ahurissant. Dire que le film a gagné aux Oscars face à des monuments comme The Dark Knight, Benjamin Button et Wall·e

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Monsieur & Madame Adelman


Monsieur & Madame Adelman
2016
Doria Tillier, Nicolas Bedos

Renvoyant l’image d’un fils à papa propulsé dans le milieu alors que dépourvu du moindre talent, avec de surcroît une rare arrogance absolument détestable, Nicolas Bedos m’a depuis par deux fois agréablement surpris. Déjà en tant qu’acteur dans le plutôt bon Amour & Turbulences, où son jeu était vraiment pas mal, puis en tant que réalisateur et scénariste de la petite pépite La Belle époque, où quand des génies s’emparent du concept nostalgique de Westworld pour en faire de pure bienveillance thérapeutique. J’étais donc curieux de découvrir son premier film, réalisé et écrit avec sa compagne de l’époque, qui malgré un accueil chaleureux n’avait pas connu le succès en salle.

De leur rencontre jusqu’à ce que la mort les sépare, le film va retracer plus de cinq décennies dans la vie de Victor de Richemont (Nicolas Bedos) et Sarah Adelman (Doria Tillier), dont l’une est tombée folle amoureuse d’un romancier aspirant un peu perdu, avant de finalement se retrouver et connaître une folle aventure ensemble. Les hauts et les bas d’un couple à travers les âges, de 1970 à 2016.

Le film déborde d’imagination à un point impressionnant, à tel point qu’on dirait un biopic d’un célèbre écrivain ayant vécu les années folles tant on croit fort aux personnages et que ça sent le vécu. Et il est amusant de constater comment cette période précise de l’histoire est un écho parfait à l’évolution d’un couple : les années 70-80, l’insouciante et heureuse jeunesse ; les années 90, passage plus sérieux, planplan ; les années 2000, de désillusions à crises terribles ; puis les années 2010, la résignation, l’amertume. Et les personnages sont tellement bien écrits, que ce soit ce père (Pierre Arditi) indépassable qui a tant réussi matériellement, en s’oubliant émotionnellement, ce grand frère (Julien Boisselier) qui lui a réussi et fait la fierté de ses parents au détriment d’un cadet se rêvant artiste, ou encore le psy (Denis Podalydès) qui ne fait qu’encaisser des jérémiades sans apporter la moindre aide concrète. Mais surtout, on se régale de cette plume acerbe, cet humour noir, cynique et sinistre où le mari va jusqu’à prendre le nom et la religion juive de sa femme par pur arrivisme car le judaïsme faisait vendre. Le film est cinglant, diablement efficace et acerbe. Reste que malheureusement, la vie elle-même peut se montrer décevante par moments, avec une fin pas très réjouissante, et le twist final est raté, enlevant du crédit à certains choix et passages. Un montage coupant avant la rechute, terminant sur une petite note poétique et romantique, voilà qui aurait été parfait. On est pas passé loin d’un très grand film, mais on gardera ces portraits fascinants, cette pertinente analyse de notre société, ces dialogues truculents et cet humour délicieusement piquant.

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Quatre frères


Quatre frères
2005
John Singleton

Mais qui oserait faire du mal à une vieille dame qui œuvre pour son quartier ? Lors d’un holdup d’une superette, Evelyn Mercer va être froidement abattue. Un choc pour tous tant elle avait voué sa vie aux autres, notamment ses quatre fils adoptés (incluant Mark Wahlberg, Tyrese Gibson et Garrett Hedlund) qui vont décider en partir en vendetta pour traquer et tuer ceux responsables de la mort de leur maman.

Scénario un peu basique, pour ne pas dire prétexte à rassembler des acteurs qui n’ont pas grand chose de « frères », dans le but de raconter la violence des quartiers populaires, entre policiers corrompus (ou non, l’un d’eux étant incarné par Terrence Howard) et mafia locale (Chiwetel Ejiofor). Le début est un peu laborieux, avec le souci habituel des films blindés de superstars : dès que l’un n’est pas une vedette, il dénote. Donc quand trois frères sont des mégas stars et que l’autre est un quasi inconnu, ça créé un déséquilibre terrible, d’autant que le traitement est clairement proportionnel à la notoriété de chacun, Mark Wahlberg étant indéniablement le rôle principal, Tyrese Gibson est le sidekick rigolo habituel avec sa mucha caliente Sofia Vergara, et tous les autres font de la figuration. Une fois que le tout se met en place, on a tout de même du divertissement très efficace, alliant bonnes grosses d’action déjantées et brutales, et un humour de la street classique mais efficace. Peu marquant, mais on passe un bon moment.

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Arthur the King


Arthur the King
2024
Simon Cellan Jones

Pourtant pas un gros échec en salle, récoltant aux Etats-Unis 25 M$ pour un budget de 19 M$, d’autant que le bouche à oreille fut très bon avec un maintient assez exceptionnel, sauvant les meubles après un démarrage catastrophique, mais ça n’a pas empêché la quasi intégralité du reste du monde d’en être privé, du moins en salles. C’est notamment Amazon Prime qui en a récupéré les droits deux mois plus tard plus la France pour le plus grand plaisir des amoureux des chiens, fidèles canidés débordant de tendresse.

Eternel looser n’ayant jamais approché de près ou de loin la première place lors des événements sportifs de parcours à très haut niveau, Michael Light (Mark Wahlberg) va décider après plusieurs années de pause d’enfin prendre sa revanche et de retenter l’aventure. 700 km en 3-4 jours quasi sans dormir, en enchaînant course à pied, en vélo et aviron : un défi colossal où il devra s’entourer de coéquipiers de confiance (incluant Simu Liu et Nathalie Emmanuel). Seulement pendant la course, un nouveau coéquipier impromptu va se révéler être un sacré allié.

Tiré d’une histoire vraie, le film est intéressant sur deux points : il montre une prouesse physique assez folle, d’autant que ce sera l’occasion de découvrir la jungle, falaises et littoraux du Costa Rica, et puis on verra cette brave bête, attachante à plus d’un titre. Pauvre chien errant dont les perspectives d’avenir semblaient sombres, il se battra si fort qu’il participera malgré lui à une épreuve physique intense où il se trouvera un maître à la complicité émouvante. Où quand le sport fait remonter ce que l’humanité a de meilleur. Entre la course en elle-même, éprouvante et stressante, son cadre tropical et l’amitié homme / animal, le récit est très prenant. Repousser les limites, se prouver quelque chose à soi-même, mais surtout s’ouvrir aux autres. De beaux messages donnant une belle profondeur au film. Du divertissement, certes, mais avec du cœur.

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The Boys – Saison 3


The Boys – Saison 3
2022
Eric Kripke

Après une première saison exceptionnelle, le soufflet était quelque peu retombé dès la seconde, laissant craindre une série se limitant aux intensions sans que le fond n’ait suffisamment de profondeur pour perdurer. Heureusement, cette troisième salve va bien vite balayer la plupart des défauts précédents pour retrouver le chemin de la grandeur.

Cette saison va prendre place un an après les révélations sur Stormfront (Aya Cash) alors que l’équipe a plus ou moins raccroché ou a su se réorienter. Starlight (Erin Moriarty) a réintégré les Sept pour essayer de garder un œil de l’intérieur, le Butcher (Karl Urban) s’occupe de Ryan (Cameron Crovetti), MM la crème (Laz Alonso) tente de recréer le contact avec sa femme et sa fille, tandis que le French (Tomer Capon) et Kimiko (Karen Fukuhara) gèrent les opération de terrain pour la branche anti superhéros de la CIA, commanditée par Hughie (Jack Quaid) et Victoria Neuman (Claudia Doumit). Seulement le cas Homelander (Antony Starr) inquiète de plus en plus, et une nouvelle piste pourrait permettre de neutraliser la menace. En pleine Guerre Froide, le chef de Sept de l’époque, Soldier Boy (Jensen Ackles) aurait été neutralisé par une arme inconnue, lui qui était réputé aussi invincible que Homelander aujourd’hui.

Cette saison est un sacré coup de boost, que ce soit en termes d’écriture des personnages, d’interactions entre eux, ou du mythe entourant cet univers dans son ensemble. On aurait pu croire les superhéros datant des premiers tests Gen V, mais il semblerait que les premiers remontent dès la Seconde Guerre Mondiale, avec certains encore vivants, voir qui n’ont pas prit une ride. Non seulement le prélude est intéressant, mais il créé de nouvelles connexions et révélations autour des personnages, comme par exemple Edgar (Giancarlo Esposito) qui était déjà là à comploter dans l’ombre, tirant déjà les ficelles. La dynamique de groupe est aussi bien meilleure : le Butcher est toujours un connard arrogant égoïste, mais cette fois il a plus de cartes en main pour se le permettre et tend plus volontiers la main, que ce soit pour aider ou recevoir de l’aide. Hughie est moins passif / tête à claque, même si on s’amusera de sa non chance légendaire. Quand ça veut pas… La romance Serge (Frenchie) / Kimiko patine toujours, mais on en voit le bout, Annie sert un peu plus à quelque chose, et globalement toutes les intrigues des personnages sont meilleures, sauf les éternels seconds couteaux aux arcs de rédemption redondants, voir ennuyeux : The Deep (Chace Crawford) et A-Train (Jessie T. Usher). Clairement on a l’impression que les scénaristes ne savent pas quoi faire avec eux, hormis les traiter comme des bouffons. Maeve (Dominique McElligott) sera indéniablement celle qui va prendre le plus cher, mais au moins elle pourra couler des jours heureux bien mérités. Quant au fameux Soldier Boy, c’est clairement une « belle » révélation dans le genre homme de l’époque ultra conservateur, sorte de mélange de Homelander et Butcher mais qui se prend et croit agir comme un Captain America qui aurait rejeté massivement le monde actuel. Des personnages mieux traités, de nouveaux venus au niveau cette fois, des intrigues bien plus palpitantes, et enfin des enjeux d’envergure. Mieux encore, la suite s’annonce palpitante avec pléthore de nouveaux enjeux se dessinant en toile de fond. On remonte presque au niveau de la claque de la première saison, en espérant que le spin-off Gen V arrive aussi bien puisque la première saison vient s’intercaler entre les saisons 3 et 4 de cette série principale.

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La Femme à la fenêtre


La Femme à la fenêtre
2021
Joe Wright

D’abord prévu en salle puis sacrifié sur Netflix pendant la crise du Covid, le film m’avait fait de l’oeil à son annonce entre son prestigieux casting et son statut d’héritier de films comme Fenêtre sur cour ou Paranoïak. Si le premier des deux n’évoque pour moi qu’ennui et incompétence technique, avec un scénario foncièrement raté, la seconde version transformait brillamment l’essai et reste 17 ans plus tard un must du genre. Mais voilà, face à des cinémas rouvrant avec pléthore de films repoussés depuis des années, et surtout des critiques assassines, j’étais finalement passé à côté, à raison.

Souffrant d’agoraphobie aiguë suite à un traumatisme, Anna (Amy Adams) reste cloîtrée chez elle depuis, n’ayant comme seuls contacts son chat, son psy et l’homme (Wyatt Russell) qui loue le sous-sol de sa maison. Pour s’occuper, elle regarde souvent par la fenêtre, d’autant que de nouveaux voisins viennent tout juste de s’installer en face : les Russell. Et justement, un soir elle va croire assister au meurtre de la femme, Jane (Julianne Moore), avec qui elle avait récemment sympathiser après que cette dernière soit venu se présenter au voisinage, par son mari (Gary Oldman). Mais quand la police va débarquer (Brian Tyree Henry), rien à signaler en face, Jane Russell (Jennifer Jason Leigh) va très bien. Mais qui était donc la femme se faisant passer pour elle et que s’est-il passé ?

Au moins, contrairement à Fenêtre sur cour, le prétexte à avoir un quasi huis clos à espionner ses voisins tient la route, l’agoraphobie étant plus légitime que la fainéantise, même si on sera très loin de la pertinence et de l’intelligence d’un Paranoïak qui fourmillait d’idées autour de la résidence surveillée. Malheureusement, c’est à peu près le seul point vraiment bon qu’on pourra souligner, car le reste est tellement prévisible que c’en sera usant. Entre rebondissements qui n’en sont pas comme le mari (Anthony Mackie) ou ce que la femme a cru voir à la fenêtre, avec un pseudo suspens sur son état mental avec les médicaments et l’alcool, on suit tout cela d’un œil distrait, pour ne pas dire blasé. Le rythme est mou, le fusil de tchekhov est grossier, et le seul retournement un tant soit peu inattendu est gâché par une scène en trop grand décalage sur un des personnages que le manège ne prend plus. Malgré tout le prestige du casting et le concept au grand potentiel que peut avoir ce genre d’histoire, on sent une écriture d’un niveau d’un étudiant en première année fait par dessus la jambe, écumant tous les pires poncifs avec une maladresse terrible.

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Kill Bok-soon


Kill Bok-soon
2023
Sung-hyun Byun

Voici un John Wick au féminin en Corée, ni plus ni moins. Ainsi, on suivra une femme tueur à gage, travaillant pour MK, le plus grand groupe dans une alliance d’agences suivant des codes préétablis. Gil Bok-soon est un légende dans le milieu, de classe A, le plus haut grade, et elle tente de concilier tant bien que mal son « métier » avec l’éducation de sa fille de 15 ans.

Entre les confréries, les histoires de codes, cette mystification autour des tueurs à gage, on pourrait presque parler de total plagiat, surtout de John Wick 2 où le lore est vraiment exposé jusqu’à l’overdose. Comme en plus la saga qui a servi de modèle faisait déjà la part belle à des chorégraphies et des combats asiatiques et qu’on passera la quasi intégralité du film dans des appartements modernes ou de grands immeubles neutres, le fait que l’action se déroule en Corée du Sud n’apporte pas grand chose. On a légèrement la relation mère / fille pour renouveler l’intérêt, mais le film n’en fait pas grand chose. Aussi, on se lasse de l’outil de mise en scène de « la réflexion », permettant de faire croire à une défaite alors que ce n’était que dans sa tête, ce qui enlève de fait tout impact aux scènes qu’on voit tant on reste longtemps dans l’incertitude que ce qu’on a vu va réellement être prit en compte. Un gros manque d’inspiration tout juste divertissant, que j’aurais tôt fait d’oublier.

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