Happy Birthdead


Happy Birthdead
2017
Christopher Landon

Gros succès commercial ayant engrangé plus de 125 M$ pour un budget inférieur à 5 M$, le film repose sur un concept novateur, chose pour ainsi dire jamais vu depuis des décennies dans le paysage cinématographique horrifique, genre infernal tournant en boucle autour du slasher, torture porn, bondieuseries d’exorcismes et démons ou autres manifestations de fantôme.

On y suit Tree (Jessica Rothe), une étudiante pimbêche par excellence, traitant tout le monde comme de la merde car ayant besoin de se sentir désirée et supérieure pour exister. Un soir, le karma va la rattraper quand un mystérieux personnage masqué va la poignarder à mort. Pourtant, le lendemain, elle se réveillera à nouveau le même jour qu’hier, l’air de rien. Simple cauchemar ? Eh bien non, chaque jour elle sera tuée par cette même personne, et se réveillera toujours le jour de son anniversaire, qui sera aussi celui de sa mort. Comment sortir de cette spirale infernale ?

Le film ne s’en cache pas, y faisant même référence, il s’agit d’une version horrifique d’Un jour sans fin. Saluons au passage la localisation française qui aura su trouver un largement meilleur titre que celui original, Happy Death Day, trouvant un jeu de mot efficace. L’enjeu du film, outre celui d’échapper à le mort, sera de comprendre le pourquoi du comment. Quand on est une salope de première, traitant à ce point tout le monde comme de la merde, le danger peut venir de partout. Et il faut bien dire que le film gère très bien ce suspens, créant même volontairement des facilités décevantes pour mieux nous surprendre après. Un chemin de rédemption tantôt très drôle, tantôt touchant, parfois flippant. Si le côté horreur est assez secondaire, il reste maîtrisé, mais l’intérêt sera surtout du côté rom-com teenage movie à la American Pie et consœurs. On fini par s’attacher, et l’évolution de personnages est vraiment bonne. Le concept de boucle temporelle est plutôt bien exploité, donc c’est une bonne surprise sur tous les points. Rien de révolutionnaire, mais un vrai concept dont le mélange est presque original, et le résultat est très divertissant.

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The Descent : Part 2


The Descent : Part 2
2009
Jon Harris (II)

Une suite ? Après nous avoir fait croire qu’une personne avait réussi à s’échapper, la dernière survivante avait finalement imaginé son évasion, étant en réalité encore sous terre. Sauf dans la version américaine, où ce twist a été coupé, offrant donc une « happy end » à la veuve qui a vu ses cinq meilleures amies se faire dévorer par des monstres des profondeurs. Mais que peut donc raconter une suite ?

Survivante de la fameuse descente, Sarah a finalement réussi à s’en sortir et a été retrouvée saine et sauve. Mais que s’est-il passé et où sont ses amies ? Mystère, la femme étant amnésique et ne se rappelant de rien. Le shérif du coin va décider alors de partir à la recherche des cinq disparues avec quelques collègues et la Sarah en question, des fois que la mémoire lui revienne.

Voilà assurément l’une des pires suites jamais réalisée, d’un niveau d’écriture effarant et d’une vacuité absolue. Si on réutilise bien les ressorts angoissants du premier, avec des monstres uniquement fait de maquillages très réussis, la comparaison s’arrête là. On dit au shérif de faire attention, qu’un coup de feu pourrait provoquer des éboulements ? Bingo, ça va arriver. On se dit, imagine ils vont faire ça ? Le balancement, le coup de la main, tout y est. Oui, mais toujours avec une vacuité aberrante. La fille arrive à faire le balancier. Récompense ? Un monstre de l’autre côté. On sait que tel trou débouche sur un grand puis d’eau dans le premier film, donc le gars a forcément survécu. Pourquoi faire ? Être retrouvé agonisant plus tard sans rien faire. On retrouve tel personnage, la rédemption servira t-elle ? Bien sûr que non, rien ne sert absolument à rien dans ce film. Chaque sacrifice ne va servir à rien, et comme on s’en bat les steaks des spoiler vu la nullité sans commune mesure de cet étron, le film va jusqu’à faire mourir la survivante du premier film, qui va se sacrifier (processus qui revient vraiment en boucle) pour qu’une mère aille retrouver sa fille. Encore une unique survivante ? Nope, le vieux louche du début va l’assommer pour la donner à bouffer aux créatures. Mais POURQUOI ??? Aucune réponse, juste de la violence gratuite et futile, qui au final saccage l’accomplissement du premier film, n’enrichie pas le lore car rien n’est expliqué, et fait mourir débilement tous ses personnages jusqu’à une fin lamentable. Un navet des plus néfastes, à fuir.

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The Descent


The Descent
2005
Neil Marshall

Le cinéma horrifique est assurément l’un de ceux tournant le plus en rond, à un point d’indigestion incomparable entre les éternelles histoires de lieux, personnes hantées, fantômes, exorcismes et bondieuseries en tous genres, en passant par le cliché infernal des vampires, zombies et autres créatures vues des milliers de fois. Cette fois le film a une idée un peu plus originale : jouer sur l’obscurité d’une grotte et la claustrophobie (peur des endroits étroits).

Bande de copines (incluant MyAnna Buring) fans de sensations fortes, six jeunes femmes vont partir dans un trip spéléologie, notamment pour faire oublier à l’une d’elles le tragique accident qui a coûté la vie à son mari. Seulement voilà, loin de partir pour une visite balisée, elles vont partir pour l’exploration d’une grotte jamais recensée, à leurs risques et périls.

 C’est assurément l’une des peurs les plus répandues, celle des espaces confinés, et la spéléologie est une des conneries les plus incompréhensibles qui soit. Explorer des grottes, c’est cool, mais pas en mettant sa vie en danger en passant des des endroits dangereux où la moindre friction de paroi peut conduire à la mort, de même qu’une montée des eaux soudaine. Quel est ce délire ? De fait, la moindre avancée dans ces dédales de roches aux dangers de tous les instants provoque déjà un certain catharisme angoissant, donc le film part sur des bases parfaites pour générer peur et suspense, auxquels vont s’ajouter quelques surprises très viscérales et réussies. Alors oui, le film démarre comme de la série B bien foireuse et débile, comme un slasher abrutissant basique, mais il arrive à aller au delà pour une proposition au final assez prenante et originale.

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Léon


Léon
1994
Luc Besson

Considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs films – ou l’un des seuls bons ? – de son réalisateur, il a sans contestes marqué son époque et donné une certaine ascension aux carrières de tous ceux impliqués, que ce soit Luc Besson ou le duo de nettoyeurs. Entre les différentes polémiques qu’il a suscité, le passif du réalisateur et le temps faisant son affaire, le confronter à une vision actualisée s’imposait.

La vie peut souvent être dure, et c’est à seulement 12 ans que la jeune Mathilda (Natalie Portman) va voir la sienne se faire détruire par un psychopathe (Gary Oldman), n’ayant pas apprécié que son père lui vole de la drogue. Bilan ? Son père, sa belle-mère, sa demi-sœur et son frère, tous abattus. Elle sera alors recueillie par Léon (Jean Reno), un « nettoyeur » (tueur à gage).

Difficile de ne pas penser à mal en sachant tout ce qui entoure le film. Le réalisateur, alors âgé de 34 ans, sortait à l’époque avec Maïwenn (qui joue une prostituée dans la séquence d’ouverture), âgée de 17 ans, et avec qui il était depuis déjà trois ans. Sachant qu’il recommencera quelques années plus tard avec l’actrice des Resident Evil, elle aussi âgée de 14 ans au moment de leur rencontre, on ne peut que voir la projection des pulsions malsaines du réalisateur quand il raconte une histoire d’un homme d’un certain âge prendre son son aile une très jeune fille, qui tout du long s’habillera malgré ses 12 ans comme une prostituée, dira moult répliques ignobles, surtout sexuelles, et tombera sous le charme de son père de substitution. Juste glauque.

Heureusement, si Luc Besson est une ignoble personne, ce ne semble pas être le cas de Jean Reno, qui réussi à sauver une histoire à tendances très déviantes. Grâce à sa candeur naturelle et sa bonté qui rayonne, il arrive à nous sortir de ce piège à vomir fantasmé par le réalisateur, pour nous concentrer sur une fille détruite, ayant eu la malchance de grandir dans un cadre pourri, et qui va essayer de faire son deuil et de se reconstruire. Le charisme des acteurs fait un taf énorme, et pour le reste il faudra se contenter d’un récit pas toujours passionnant et bien trop prévisible. Même la bonne idée de fin est gâchée par la dernière confrontation, mais cela règle néanmoins le problème de l’ambiguïté malsaine. Reste un film d’action lambda, dont la seule originalité est la projection pervertie d’un esprit malade. Si pour ma part la filmographie du réalisateur ne mérité pas tellement de s’en souvenir, ce film est clairement son plus surcoté.

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Rambo III


Rambo III
1988
Peter MacDonald

Extrêmement bien accueilli par la critique, le premier épisode a abouti sur un second épisode qui se classa à l’époque second plus gros succès annuel, que ce soit aux US ou à l’international, uniquement devancé par un certain Retour vers le futur. Il ne faisait aucun doute qu’un troisième Rambo allait voir le jour, en espérant y voir quelques idées autres que mercantiles.

Après Rambo rentre à la maison, Rambo repars au Vietnam, voici le nouvelle épisode de Martine John Rambo (Sylvester Stallone) qui, après avoir fait son deuil en Thaïlande, va partir sauver son colonel des griffes de re les méchants russes, mais cette fois en Afghanistan.

La mission de Rambo II frôlait déjà le nanar, le pallier est ici pulvérisé. On atteint un tel niveau de caricature que seules deux options sont possibles : se lamenter d’une telle nullité, ou en rire d’autant de stupidité. Ah clairement Stallone n’a pas démérité pour son Razzie Award du pire acteur pour ce film tant son jeu sera monocorde : faire la gueule et jouer les guerriers surhumains. On ne se demande même plus ce que foutent les russes en Afghanistan, et on se marre du sauveur américain et sachant qu’une bonne décennie plus tard, ce sont eux qui ont tout rasé, pillé, saccagé et torturé. L’écriture est tellement catastrophique et prévisible que c’en devient drôle, à l’image de la fameuse réplique « Où sont les missiles ? Tout près. Où ça ? Dans ton cul ». Et comme d’habitude, le seul intérêt réside dans de la destruction de masse, à grand renfort d’explosions, de dizaines de milliers de balles échangées en rafale, mais sans oublier de balancer moult références aux précédents opus, comme les flèches, la grotte qui s’effondre, ou même l’exact même modèle d’hélicoptère avec la même réponse au bazooka. Mieux vaut en rire qu’en pleurer pour ma part, mais clairement, dans son ensemble cette saga n’a pas grand intérêt.

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The Tomorrow War


The Tomorrow War
2021
Chris McKay

Que la période Covid fut dure pour le cinéma ! Entre les projets annulés, éternellement reportés, les bouchons terribles à la réouverture des salles et les gadins à peine croyables à un box-office qui reste encore trois ans plus tard impacté plus ou moins grandement selon les genres, certains charognards en ont salement profité : les services de streaming. Quant on a plusieurs milliards de dollars immobilisés dans des films qui ne peuvent sortir, des braderies purement scandaleuses ont vu le jour, et ce fut le cas pour le film dont il est question ici, budgété aux environs des 150 M$, et racheté pour 200 M$ par Amazon. 50 M$ de bénéfices me direz vous ? A titre de comparaison, un film assez équivalent comme Edge of Tomorrow a rapporté 367 M$ en salles, soit des bénéfices quasi nuls en incluant le marketing, mais derrière le marché vidéo a rapporté près de 200 M$, et il n’aurait clairement pas eu cette seconde vie sans son succès d’estime en salles. Qu’importe ? Justement non, car le film fut noyé dans un catalogue en ligne, pur produit de consommation, et ne semble pas avoir eu toute l’attention qu’il mérite.

Vous regardez tranquillement un match de foot à la télé, puis le ciel se déchire, un portail s’ouvre et des humains du futur vous demandent de l’aide : venir se battre pour sauver la planète, qui frôle paraît-il l’extinction 28 ans plus tard, décimée par une race extraterrestre hostile. Pour Dan Forester (Chris Pratt), ex soldat devenu professeur qui perdait goût à la vie à force de se croire inutile, va y trouver l’occasion de donner un nouveau sens à sa vie.

Le concept du film peut sembler des plus étranges aux premiers abords. Déjà pourquoi venir précisément 28 ans dans le passé, et pas quelques années avant l’invasion, genre 3 ans avant, pour préparer les gens, et non les envoyer pour sauver les derniers représentants de l’humanité une fois la guerre déjà bien entamée ? Alors outre le fait que la technologie n’en soit qu’à ses balbutiements et que les gens du futurs n’ont ni les ressources ni le temps pour améliorer le système, le film a des réponses très intelligentes à apporter. Pareillement, le film a bien pensé ses paradoxes temporels : seuls des gens comme recensés morts 28 ans plus tard sont envoyés dans le futur, et seuls dans gens pas encore nés dans le présent y sont envoyés depuis le futur. De même, le paradoxe temporel devrait empêcher un tel contact d’une telle envergure, mais la solution est simple : le fait de revenir dans le présent fait que ce présent en question n’est plus le passé du futur, mais une nouvelle branche de l’espace-temps. Alors pourquoi se battre pour un futur qui de fait n’est pas le leur ? Là aussi, le film a une réponse d’une rare intelligence. Et sans rien dévoiler, outre le message presque tertiaire du changement climatique, en mode il faut s’en occuper le plus tôt possible, le scénario est vraiment impressionnant, très humain (notamment grâce aux excellentes performances de Yvonne Strahovski et J.K. Simmons), toujours surprenant, d’une grande richesse, et il ne concède à aucune facilité, notamment sur les schémas classiques des blockbusters. Point d’histoire en trois actes avec le climax de fin, l’histoire est ici en cinq actes, délaissant le cliché habituel de la surenchère finale pour quelque chose de plus viscéral et intimiste. Un peu comme avait su le faire World War Z, mais en bien plus brillant ici.

On en oublierait presque qu’il s’agit d’un énorme blockbuster d’action, mais aucun souci sur ce point, ceux en quête d’adrénaline seront servis. Les séquences d’action sont très violentes, dynamiques, avec une mise en scène très angoissante et stressante. On sent une menace de très grande envergure, d’autant qu’on sent sans cesse qu’on ne voit que la face émergée de l’iceberg. Clairement les effets-spéciaux sont au top et les séquences fusent, sans jamais délaisser un scénario incroyable qui fait toute la différence. Du bourrin oui, mais pas que, et toujours avec de bonnes idées derrière. Sans non plus parler d’un niveau de réflexion à la Signes pour ce qui est de « tout est lié depuis le début et chaque élément sert et reviendra », on est clairement sur un niveau d’écriture exceptionnel. Alors oui, certains extraterrestres ne sont pas spécialement inspirés, reprenant pas mal du design d’un certain film cité plus haut, mais ça reste très efficace. Une excellente surprise, que ce soit pour la qualité de la mise en scène, la force des séquences d’action, le sens du suspens, mais surtout ce scénario qui n’aura de cesse que nous impressionner jusqu’à la toute fin.

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Rambo II : la mission


Rambo II : la mission
1985
George Pan Cosmatos

John Rambo n’est pas mort ! Alors que c’était le cas dans le livre et dans la première version du premier film Rambo First Blood, suite à des projections tests, une fin alternative fut tournée où ce dernier était simplement arrêté. Et quelle aubaine ! Avec 125 millions de dollars dans le monde, le film a presque rentabilisé dix fois son budget, amenant les producteurs a imaginer une suite qui fut parmi les plus gros succès de l’histoire à sa sortie avec 300 M$ dans le monde, l’équivalent de 760 M$ avec l’inflation. Mais encore fallait-il trouver une idée…

Devant travailler au bagne pour une décennie entière suite aux incidents du premier film, John Rambo (Sylvester Stallone) sera finalement débauché pour une nouvelle mission, et pas des moindres : retourner au Vietnam pour chercher de possibles prisonniers en vues d’une potentielle mission de sauvetage.

Vraisemblablement pas fautes de moyens, affichant un budget colossal de 44 M$ (l’équivalent d’une centaine de millions après inflation, ce qui était vraiment énorme pour l’époque), il faut probablement chercher du côté des innombrables crimes de guerre commis par les Etats-Unis, notamment le fameux dédommagement de 4 milliards jamais versé dont le film fait mention, pour comprendre le gros souci logistique. Pour le spectateur lambda, assurément quasi personne n’y fera attention, mais entre l’expérience personnelle et une vietnamienne à mes côtés, le tournage « vietnamien » en réalité 100% mexicain brise un peu l’immersion, de même que les accents (en VO je précise) clairement pas natifs du Vietnam. On passera aussi sur la réalité historique aberrante où plus de dix ans après la fin de la guerre des prisonniers sont gardés – et de fait nourris – alors même que le pays souffre d’une famine terrible, et qu’entre les pillages, armes chimiques, victimes collatérales et quantité phénoménale de viols (y compris sur de très jeunes enfants), la haine contre l’envahisseur américain n’aurait jamais permis de garder de telles ordures en vie pendant dix ans, même pour le plaisir de la torture.

Passons donc tous les griefs culturels pour nous concentrer sur le film, comme s’il s’agissait d’une œuvre de fiction totalement décorrélée de notre réalité. On a là un film ultra basique de sauvetage : infiltration, trahison et revanche. Revanche contre un pays où ses camarades sont morts, revanche contre une administration qui n’a de cesse que de l’abandonner. Rien de bien palpitant, surtout traité aussi superficiellement, mais c’est déjà une base de réflexion. Côté action, les producteurs semblent avoir bien noté l’engouement du public pour les grandes scènes de destruction du premier, alors que pour ma part la survie en forêt ou l’exploration dans la mine avaient plus de personnalité. En résulte une orgie pyrotechnique, faisant à peu près tout exploser sur le chemin du quasi mythique Rambo, une légende pour tous. C’est presque parodique, presque nanardesque, et presque divertissant. Mais difficile d’y voir tellement plus qu’un énième actionner complètement décérébré et récréatif, et on a vu plus efficace dans le genre.

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Rambo


Rambo
1983
Ted Kotcheff

Tiré du roman First Blood (qui était aussi le titre original du film) de David Morrell, le film a continué d’accroître la légende de Sylvester Stallone, qui six ans après Rocky, signait un nouveau rôle qui allait devenir majeur dans sa carrière et dans l’histoire du cinéma en général. A moins que ça ne soit l’ascension de l’acteur qui propulsa le film ? Toujours est-il que malgré un parcours salement entaché avec l’étron de cinquième opus Last Blood, le film a aujourd’hui un statut d’œuvre culte. Le mythe a-t-il toujours autant d’impact 40 ans plus tard ?

On est parfois tous à une mauvaise journée de péter un câble, et c’est exactement ce qu’il va se passer. De retour au pays après avoir vécu l’enfer durant la guerre du Vietnam, John Rambo (Sylvester Stallone) tenta de retrouver son régiment, ses anciens collègues, en vain. Tous morts : que ce soit à la guerre directement, ou ayant succombés aux effets des armes chimiques. Le prenant pour un vagabond venant troubler le calme de son village, un shérif, le voyant déambuler le regard dans le vide, va lui indiquer la sortie. Un manque d’hospitalité qui va conduire John à se rebiffer, puis face à une attitude toujours plus hostile, va carrément vriller et partir en guerre face à un village peu amical.

Le scénario est d’apparence anecdotique, voir débile : deux têtes de cons qui veulent juste se mettre sur la gueule, et ça devient une mini-guerre qui sort de nulle part, presque un gag tellement le délire n’est basé sur absolument rien. Bien sûr, la vraie histoire c’est celle d’un soldat traumatisé par la guerre qui ne sait plus comment reprendre une vie normale, et on pourrait même remettre en cause le déroulé de l’histoire, potentiellement biaisée par la vision d’une personne dont la santé mentale n’est plus digne de confiance. Au delà de ça, on a là un film d’action sympathique, bien bourrin par moments, et qui reste divertissant malgré le passage des années. Son statut culte me semble cependant très générationnel, et passé la nostalgie et le « c’était pas ma guerre », peu probable qu’il continue longtemps à traverser les âges avec la même aura.

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Action ou vérité


Action ou vérité
2012
Robert Heath

Le titre vous dit quelque chose mais pas l’affiche ? C’est normal, si un film d’horreur portant le même nom a eu un certain succès commercial en 2018, il s’agit ici d’une autre adaptation du fameux jeu de soirées, souvent arrosées, ou le concept est d’être honnête sur une question très indiscrète, ou de relever un défi, souvent graveleux. Production britannique jamais sortie en salle, elle fait parti actuellement du catalogue français Amazon Prime, et l’action que de le regarder fut en vérité très regrettée…

Démarrant comme un teanage movie classique sur des jeunes se livrant à toutes sortes de débauches (alcool, drogue, sexe) au cours d’une soirée, cette dernière va partir en vrille lors d’un jeu d’action ou vérité, ou le petit timide de service va, ô surprise, révéler fantasmer sur la bonasse de service qui, fait improbable, sort avec le connard de service, qui va bien sûr lui coller un pain alors que tout le monde se foutait déjà de sa gueule. Eh bien figurez-vous que tous ceux à l’origine de ça vont se retrouver invités à l’anniversaire de la victime, et étrangement ça va mal tourner.

En vrai, j’avais envie d’y croire. Que la victime de base rabatte les cartes des stéréotypes pour remettre tout le monde a sa place, pourquoi pas. Seulement voilà, ce démarrage déjà peu original sera la seule chose à peu près valable. On basculera sur de la torture prévisible et peu inspirée, amenant à des révélations soit bidons, soit ahurissantes de connerie. Dire que la défense de la victime se limite au final à que l’homosexualité et la honte religieuse sont des blasphèmes pires que la mort, voilà qui fout en l’air tous les enjeux et rend tout gris. Tous pourris, même les victimes. Toutes les réactions sont les pires clichés des erreurs du genre slasher, les protagonistes sont insipides au possible (le plaisir de retrouver Jennie Jacques de Vikings est ainsi saccagé) et tout le second acte est un ventre mou terrible, se terminant par une conclusion lamentable. Une ébauche d’idée vue et revue, et qui ne tiendra pas ses maigres promesses.

 

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Le Péril jeune


Le Péril jeune
1995
Cédric Klapisch

Film générationnel pour beaucoup, il aura été le tout premier film pour nombre d’acteurs aujourd’hui élevés au rang de star de premier ordre, bien que d’autres pourtant parmi les plus prometteurs n’auront pas la même carrière, et aura aussi été le second long métrage d’un certain Cédric Klapisch, l’un des réalisateur les plus connus en France. Est-il encore d’actualité sur ses thématiques presque trente ans plus tard ? La nostalgie va-t-elle parler et résonner avec un effet décuplé ?

Le film met en avant une bande de jeunes (incluant Romain Duris, Vincent Elbaz, Hélène de Fougerolles et Elodie Bouchez) arrivant à la fin d’un cycle, celui de la scolarité. Examen confirmant un tri déjà fait les années précédentes, le bac vient à la fois mettre un coup de pression sur une régularité imposée, mais surtout vise à mettre des jeunes perdus face à l’enjeu de toute une vie : trouver sa place dans la société et que faire de son avenir. L’insouciance de la jeunesse, les hormones, les pulsions du cœur, une énergie à canaliser et libérer en même temps, et aussi les dangers de mauvais choix et mauvaises pentes.

Si le film s’adresse avant tout aux jeunes ou ceux les ayant côtoyés dans les années 80, on peut légèrement agrandir ce cercle de nostalgie, ces années-là étant à la fois proches des années 60-70, mais aussi des débuts des années 90, l’avancée technologique en moins. Il est clair que pour du film générationnel, de fin 80 à début 2000, un film comme Play leur parlera infiniment plus. Et je dirais que c’est aussi un film plus réussi globalement, notamment sur les émotions, le montage et le jeu des acteurs. Ce Péril jeune nous révèle dès la première scène le sort funeste de l’un de la bande, faisant qu’on s’attache de fait beaucoup moins à quelqu’un dont on sait que le sort sera tragique. Certes, cela n’a pas empêché Crisis Core de nous faire pleurer à chaudes larmes, mais déjà on ne pourra jamais comparer la profondeur d’un jeu dont l’histoire se développe sur une vingtaine d’heure (hors quêtes secondaires) à un film de 1h40, surtout que l’aspect interactif nous implique comme un acteur du récit. De plus, ce n’est pas le sujet de ce film, sa mort ne sera pas montrée et n’aura pas d’impact réel sur les autres personnages. Plus du « tu te rappelles de machin ? Bah il est mort ». Voilà voilà… Du coup ? Eh bien on restera sur un film de potes, se remémorant leur vie au lycée, les amourettes, engueulades, aspirations et espoirs, confrontés à la réalité de leur vie d’adulte. Un axe assez bancal avec le recul. Il aurait été plus percutant de simplement suivre le récit, créer un enjeu autour de la mort d’un membre de la bande, puis retrouver tout le monde des années plus tard pour voir en quoi leur vie diffère des plans qu’ils avaient prévu, bien que ce point non plus ne soit pas tellement développé. Et pour en revenir au jeu d’acteur, la carrière de Romain Duris tient du miracle tant son jeu est catastrophique dans ce tout premier rôle. Un film sur l’amitié divertissant, qui parlera à la nostalgie de beaucoup, mais les qualités cinématographiques sont faibles. On lui préférera très largement des films comme Ferris Bueller, le Breakfast Club ou encore Play pour ce qui est de la France.

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